Amoral
Grand Robert de la langue française : Amoral« qui est moralement neutre, étranger au domaine de la moralité; qui est immoral par défaut de sens moral »
Une personne est immorale par défaut de sens moral.
Vocabulaire technique et critique de la philosophie. A. Lalande : Non susceptible de la qualification normative au point de vue du bien et du mal : étranger à la catégorie de moralité.
Le succès de ce terme, d’abord philosophique a été si général qu’il est entré dans le langage courant des milieux cultivés. Il est même employé quelquefois dans la conversation, comme une sorte d’euphémisme, pour parler de caractère qui mériteraient d’être nommés proprement immoraux, mais dont on veut laisser entendre qu’ils ont peut-être quelque excuse dans leur indifférence naturelles aux idées du bien et du mal, ou dans le développement incomplet de leur conscience morale. Ce sens un peu lâche et un peu équivoque ne doit pas être admis dans une langue philosophique correcte.
Trésor de la Langue Française : Qui est étranger à la morale.
Personne amorale : qui est naturellement indifférente aux idées du bien et du mal
PHILOS. Généralement. en parlant d’une entité abstraite. Amoral, qui est étranger à la morale
Synonymes : Nihilisme.
Contraire : Moral. Moralisme.
Par analogie : Immorale. Ethique. Justice. Moraline. Moralité.
La nature est amorale car elle ne fait, ne peut faire aucune différence entre le bien et le mal.
Ainsi celui qui agit de façon a moral, juge comme relatif les notions de bien et de mal. « Il est indifférent aux préceptes moraux »
C’est « par delà le bien et le mal »
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« Gardons-nous de déclarer qu’il y a des lois dans la nature. Il n’y a que des nécessités : là nul ne commande, nul n’obéit, nul ne transgresse ». (Nietzsche ; le agi savoir)
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« L’immoral va contre la morale, avec une conscience plus ou moins claire de ce qu’il fait. L’amoral n’a pas même la conscience de l’existence des jugements moraux » (M. Brunschvicg)
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« Un être amoral n’est pas seulement celui qui enfreint les règles morales, mais celui qui n’attache aucune importance à cette infraction, celui qui conteste ou ignore la valeur de l’impératif éthique. Chez un amoral, il n’existerait pas ce conflit entre la conscience et la conduite ou la notion d’immoralité semble comporter » (M. Leroux)
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« Les lois de la nature…sont immorales, ou si l’on veut, a-morales, précisément parce qu’elles sont nécessaires » (Guyau. Esquisse d’une morale sans obligation, ni sanction. 1885)
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« L’homme n’est un être moral que parce qu’il vit en société, puisque la moralité consiste à être solidaire d’un groupe et varie comme cette solidarité. Faites évanouir toute vie sociale, et la vie morale s’évanouit du même coup, n’ayant plus d’objet où se prendre. L’état de nature des philosophes du XVIIIe siècle, s’il n’est pas immoral, est du moins amoral.. ». (É. Durkheim, De la Division du travail social, 1893, p. 394)
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