A Priori

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Le Grand Robert de la langue française : En parlant de données antérieures à toute expérience ou que l’expérience ne suffit pas à expliquer.  Non fondé non sur des faits.  

L’a priori est un jugement fait avant toute expérience

(On retrouve pratiquement les mêmes définitions pour le mot : préjugé)

Encyclopédie de la philosophie, La Pochothèque : A priori – a posteriori : Distinction dont l’origine est liée à la reconnaissance d’une différence existant entre ce qui est de l’ordre de l’essence, dont on peut donc déterminer avant l’expérience (a priori) ou indépendamment d’elle, certaines caractéristiques, et ce qui ne peut être connu qu’après l’expérience, et dont la connaissance n’est possible qu’empiriquement.

Encyclopédie Universalis : A priori : problème général de la raison que sans recourir à l’expérience, un jugemen,t attribue un prédicat à un concept où il le découvre implicite, ou à l’inverse il trouve dans les données de l’expérience de quoi l’enrichir…

Dictionnaire de français  Littré  : D’après un principe antérieur admis comme évident.

Avec un sens défavorable, d’après des raisonnements non suffisamment appuyés sur des faits.

Dictionnaire historique de la langue française. Le Robert (Alain Rey): Comme a posteriori, apparaît dans le langage scientifique (1622) emprunté au latin scolastique , de a et de priori, lui-même de « prim » (qui est premier)

Le mot, scientifique, puis général correspond à – avant vérification par l’observation ou l’expérience. Il prend une valeur péjorative (1738) avant d’examiner les faits, par préjugés.

Synonymes : Clichés.  Idée préconçue.  Œillères. Prévention. Stéréotype. 

Contraire : Analyse. A posteriori. Donnée concrète. Expérience.  Prouvé. Réflexion. A fortiori

Par analogie : Apriorisme. Argument. Au premier abord. Concept. Contingence. Croyance. Empirisme.  Idée toute faite. Inné. Intuition sensible. Justification. Lieu commun.  Partialité. Poncif. Pont aux ânes. Préjugé. Supputation. Vraisemblable.

Expressions: De prime abord. J’ai l’impression que.., J’ai le sentiment que. Opinion toute faite.

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Pour Leibniz : Les vérités « a priori » sont des vérités de raison.
Les vérités « a posteriori » sont des vérités de fait.

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« Avoir l’impression que, comme, avoir le sentiment que, sont des formes d’apriori qu’on reconnaît soi-même. Ce que je pressens n’est pas encore un jugement ou une opinion, c’est émettre une idée avec des réserves » (Luis)

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«  Les idées à priori sont celles  qui ne peuvent avoir été acquises par l’expérience ; les idées a posteriori sont celles qui n’ont pu être fournies que par l’expérience.. » (Edmond Goblot. Le vocabulaire philosophique)

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« Chez Kant, l’à priori est conçu comme élément formel de la connaissance. Ainsi les intuitions pures ou formes pures d’intuition, que sont l’espace et le temps, les catégories ou concepts pures de l’entendement qui structurent le champs de la connaissance théorique pure a priori, le « respect » pour la loi morale qui est le seul sentiment que nous connaissons a priori, car…., il n’est pas un sentiment reçu par influence ; mais un sentiment spontanément produit par un concept de la raison, soit autant de notions relevant du domaine de l’à priori » (Article, A priori/Encyclopédie de la philosophie, La Pochothèque)

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Pour Kant « sans à priori constitutif de l’expérience, pas de science possible », c’est peut-être considérer l’intuition comme un jugement à priori
Nombre de nos à priori sont des acquis de l’enfance, gravés sur la bande originale du moi. Si l’on considère l’origine latine du mot « a priori » (d’après ce qui est avant), cela pose la question de ce « qui était avant ». Le jugement et les idées à priori, seraient alors fondés à partir de données intériorisées  acceptées inconsciemment, à notre insu, par imprégnation de notre environnement sociétal. Par exemple, avant le siècle de Périclès, (Athènes 5 ème siècle av. notre ère)  et l’arrivée des sophistes dans le champ philosophique, l’enseignement des enfants (hors, le sport, la musique, les arts de la guerre) était coutume et savoir transmis de générations en générations. Grâce à quelques sophistes célèbres, ce fut la chute de nombre d’à priori.
Nos à priori naissent des idées que nous avons arrêté, fixé, sans analyse. Elles résultent parfois de réactions de nos sens, ce que nous dit le philosophe anglais David Hume : « Il n’y a rien dans l’esprit qui n’ait été avant dans les sens ». Alors,  ou, no*s sens nous trompent, ou nos sens captent le vrai, ce qui ferait de l’à priori une approche positive. (Luis)

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« Chasser de notre âme  ce monstre redoutable et farouche qu’on appelle la précipitation du jugement, voilà le travail d’Hercule que Carnéade a accompli » (Clitomaque de Carthage. 187av. notre ère)   

Cerains à priori religieux peuvent être des barrières infranchissables. Exemple, chez le penseur religieux Averroès dans son ouvrage, « Le discours décisif » (1179) :  » La Révélation est la vérité…, la vérité ne peut être contraire à la vérité  » (§ 18)  Nous avons là une véritable idée à priori, de plus indépassable,  qui exclut tout réel questionnement. (Luis)

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 Les, à priori, les idées toutes faites, peuvent être le doux oreiller des certitudes.

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