Absurde

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Sisyphe

Le Grand Robert de la langue française : Qui est faux (pour des raisons logiques) qui enfreint les règles et les lois de la logique.

Contraire à la raison, au sens commun.

Qui est jugé inintelligent.

Vocabulaire technique et critique de la philosophie. A. Lalande : L’absurde en ce sens est (…) plus général que le contradictoire, et moins général que le faux. Strictement parlant, l’absurde doit être distingué du non sens,  l’absurde à un sens,  et est faux, tandis que le non sens n’est proprement ni vrai ni faux.

Trésor de la Langue Française: En parlant de l’activité humaine : parole, jugement, croyance, comportement, action, qui n’est manifestement et immédiatement senti comme contraire à la raison, au sens commun, parfois quasi-synonyme de : impossible au sens de « qui ne peut ou ne devrait être »

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Ce n’est pas l’absence de sens. Une éclipse ne veut rien dire, mais n’est pas absurde pour cela. Et une phrase quelconque ne peut être absurde, inversement, qu’à la condition de signifier quelque chose. Ainsi…sur une montagne sans vallée, près d’un cercle carré, d’incolores idées vertes dormaient furieusement…Cela ne veut rien dire ! Si, pourtant puisqu’on comprend ce qu’il y a là d’impossible à penser ou à comprendre tout à fait…On y trouve parfois une espèce de poésie onirique ou un peu folle…

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Dictionnaire historique de la langue française. Le Robert (Alain Rey) : sous la forme absorde (début XII ème s.) au latin absurdus  qui signifie « dissonant », et est formé de ab et se surdus « inaudible » …signifie « qui n’est pas dans le ton »..,  « hors de propos »…

Synonyme : Aberrant. Abracadabrantesque. Bête. Biscornu. Déraisonnable. Discordant.  Dissonant. Extravagant. Idiot. Illogique. Illusoire. Incohérent. Incompréhensible. Inepte. Inexplicable. Insensé. Irrationnel. Fou. Loufoque. Saugrenu. Sot. Stupide. Ubuesque.

Contraire : Conséquent.  Fondé. Intelligent. Intelligible. Juste. Logique. Raisonnable. Sagesse. Sensé.

Par analogie : Absurdité. Crétinnerie Déraisonnement. Foutraque. Mythe de Sisyphe. Niais. Non sens. Raison. Ridicule. Sens. Sens commun.

Expression: Démontration par l’absurde.

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« J’y cois parce que c’est absurde » (Credo quia absurdum)  (Saint Augustin)

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« Le rêve de l’absurde, imprévu, sans rapport ni connexion avec le caractère, la vie et les passions du dormeur ; Ce rêve, que j’appellerai hiéroglyphique, représente évidemment le côté surnaturel de la vie, et c’est justement parce qu’il est absurde que les anciens l’on cru divin. Comme il n’est inexplicable par les causes naturelles, ils lui ont attribué une cause extérieure… » (Baudelaire. Paradis artificiels)

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C’est ce sentiment d’absurdité qui provoque l’impatience des enfants et les séries infinies du pour quoi pourquoi, ce qui fini parfois : – parce que c’est comme ça, et maintenant ça suffit, et puis tu vas ranger ta chambre !

    Pour Schopenhauer ce non sens de la vie, cette absurdité, offre la possibilité pour les individus de se débarrasser des illusions qu’il se crée ; vie dans l’au-delà, réincarnation, ééternité…» (Luis)  

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 « …Se tuer dans un sens est comme au mélodrame, avouer. Avouer qu’on est dépassé par la vie, qu’on ne la comprend pas. C’est seulement avouer que cela ne vaut pas la peine. Vivre n’est jamais facile, on continue à faire des gestes que l’existence commande, pour beaucoup de raisons dont la première est l’habitude. Il y a divorce entre l’homme et sa vie, l’acteur et son décor, c’est proprement le sentiment de l’absurdité. (Albert Camus. Le mythe de Sisyphe)

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« L’homme absurde est celui qui ne change jamais » (A. de Musset. Revue des deux Mondes. 1832)

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« Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’et tout ce qu’on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de désir éperdu de clarté dont l’appel raisonne au plus profond de l’homme »  (Camus. Le mythe de Sisyphe)

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« L’impuissance du rêveur n’est pas toujours visible ; mais quand il faudra agir réellement elle paraît, alors : l’absurde naît » (Valéry. Cahiers, Pl, fT II)

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« Eteins-toi, brève lampe !

La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur

Qui s’agite et parade une heure sur la scène.

Puis on ne l’entend plus. C’est un récit

Plein de bruit, de fureur, qu’un idiot raconte

Et qui n’a pas de sens »

William Shakespeare. Macbeth.

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« Le sujet de cet essai est précisément ce rapport entre l’absurde et le suicide, la mesure exacte dans laquelle le suicide est une solution à l’absurde. On peut poser en principe que pour l’homme qui ne triche pas , ce qu’il croit doit régler son action. La croyance dans l’absurdité de l’existence doit donc commander sa conduite.” (Albert Camus. Le mythe de Sisyphe)

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Les humoristes de l’absurde utilisent: le non-sens, le décalage, l’extravagant, avec parfois un sens poétique;

Les premiers  humoristes de l’absurde,  sont: Pierre Dac, Raymond Devos, Woody Allen…

« Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n’arrive jamais ».  (Pierre Dac)

Raymond Devos est le poète de l’absurde :

 « Mais, me direz-vous, si on n’en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler ?

Et bien, de rien ! De rien !

Car rien…ce n’est pas rien

La preuve c’est qu’on peut le soustraire

Exemple : Rien moins que rien = moins que rien !

Si l’on peut trouver moins que rien c’est que rien, vaut déjà quelque chose

On peut acheter quelque chose avec rien !

En le multipliant. Une fois rien… c’est rien

Deux fois rien… c’est pas beaucoup !

Mais pour trois fois rien !… Pour trois fois rien on peut acheter quelque chose 

                                       

Woody Allen est aussi un acrobate des non sens  qui nous ravissent : « Je ne crois pas à la vie éternelle; à tout hasard je prendrai un caleçon de rechange »

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« Ainsi l’homme a toujours un but et des motifs qui règlent ses actions : il peut toujours rendre compte de sa conduite dans n’importe quel cas. Mais demandez-lui pourquoi il veut, ou pourquoi il veut être, d’une manière générale il ne saura que répondre : la question lui semblera même absurde » (Claude Capelier, dans : La plus belle histoire de la philosophie, coécrit avec Luc Ferry.  Robert Laffont. 2014)

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« Je disais que ce monde est absurde et qu’il allait trop vite. Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on peut dire. Mais ce qui est absurde c’est la confrontation de cet irrationnel avec le désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme. L’absurde dépend autant de l’homme que du monde. Il est pourtant, pour le moment, leur seul lien »  (Albert Camus. Le mythe de Sisyphe)

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« Dans tout ce qui provoque de violents éclats de rire, il faut qu’il y ait quelque absurdité» (Kant. Critique de la faculté de juger)

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