Altruisme

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Nelson Mandela

Terme introduit par Auguste Comte, qui avait pour principales devises « Agir par affection, penser pour agir, et, vivre pour autrui ». C’est la loi du cœur qui cède au besoin d’esthétique morale. C’est l’élimination des désirs égoïstes et de l’égocentrisme.
Disposition de caractère qui pousse à s’intéresser à autrui, à se montrer généreux et désintéressé.

Grand Robert de la langue française: Disposition à s’intéresser et à se dévouer à  autrui. Doctrine considérant le dévouement comme la règle idéale de la morale.

Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale (PUF) : Être altruiste, c’est déployer à l’égard d’autrui, non seulement d’ouverture et d’attention, mais de dévouement total, par quoi l’intérêt des autre passe au premier plan, c’est à dire, en tout état de cause, avant son intérêt personnel. L’altruisme s’oppose à l’égoïsme…

Vocabulaire technique et critique de la philosophie.A. Lalande : Pour le utilitariens c’est l’amour d’autrui pour soi ; pour les positivistes, c’est l’amour d’autrui pour autrui. (Goblot. In Lalande)

Psycho. Sentiment d’amour pour autrui, ce qui en résulte, instinctivement, des liens qui existent entre les êtres d’une même espèce –soit celui qui résulte de la réflexion et de l’abnégation individuelle.

Ethique : Doctrine morale opposée à l’hédonisme, à l’égoïsme, et dans une certaine mesure à l’utilitarisme. Théorie du bien qui veut faire appel, en principe à aucun autre ressort moral  que la recherche par l’agent de son propre intérêt.

Trésor de la Langue Française : Doctrine considérant le dévouement  à autrui comme la règle idéale de la moriale. Disposition bienveillante à l’égard des autres, fondée sur la sympathie.

Encyclopédie de la philosophie. Pochothèque : Est altruiste celui qui fait passer ses devoirs envers autrui avant la satisfaction des ses propres intérêts.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : C’est « vivez pour autrui », disait Auguste Comte, autrement dit, tenir compte des intérêts des autres plus que des siens propres, ce qui n’arrive resque jamais, ou autant, ce qui est déjà bien difficile.

Dictionnaire historique de la langue française ; Le Robert, (Alain Rey) : semble être une création d’Auguste Comte  (v. 1830)…. Le mot désigne la disposition innée  de l’être humain à, la bienveillance à ‘égard des autres membres de sa communauté,

Morale.Conduite de l’homme responsable qui pose comme but de l’activité morale l’intérêt de ses semblables.

Synonyme : Abnégation. Générosité. Bonté. Dévouement. Don de soi. Humanité. Philanthropie.

Contraire : Egocentrisme. Egoïsme. Individualisme.

Par analogie : Amour (philia). Bienveillance. Charité. Compassion. Empathie. Humain. O.N. G. Sociologie. Solidarité.

Expressions: Aime ton prochain comme toi-même. « Aimez-vous les uns les autres ». Don de soi. Oeuvres caritatives. Souci de l’autre.

Le terme « Altruisme » fut créé par le philosophe Auguste Comte en 1882, il apparaît dans son ouvrage, « Catéchisme positiviste » ; Positivisme ou une religion sans religieux, une religion laïque (oxymore) , mais un lien (religare) entre les hommes, qui reprend les : « Aime ton prochain comme toi-même », « aimez-vous les uns les autres »

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Dans son manifeste amour des hommes, Sœur Emmanuelle, nous émeut tous. Mais elle nous fait toujours la promotion de sa foi, de sa religion : alors, on peut se poser trois questions :

– Tout en reconnaissant son engagement moral et tout le bien qui en découle, Sœur Emmanuelle se sert –elle de notre sensibilité afin de militer pour son Dieu ?

– Est-elle l’instrument à son insu, acteur de prosélytisme, qui allie le bien, l’amour des  hommes à l’amour de l’être suprême ?

– Ou, est-ce la manifestation d’une sublime pudeur, et là je deviens un « athée religieux », en me demandant si elle ne cache pas derrière cette religiosité affichée, un trop d’amour pour son prochain, ce qui serait une pudeur transcendée.                        

L’altruisme c’est vouloir faire du bien aux autres, et, n’est-ce pas là aussi vouloir se faire du bien à soi-même. Est-ce plus un élan qu’une nécessité qui répond à un besoin d’avoir l’esprit en paix, de ne pas se contenter de ce monde imparfait, et trouver son bonheur dans le bonheur des autres. (Luis)

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« L’humain a besoin d’humain » (Réplique. Film/série : Better than us. Episode 1)

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« J’ai fait quelque chose au service de la communauté. Donc j’ai été utile à moi-même ». (Marc Aurèle. Pensées)

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« Il faut aussi aviser à ne pas se noyer en voulant secourir les autres ».  (Baltazar Gracian y Morales)

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« Il y a une ivresse daltruisme qu’on peut étudier dans la Révolution française, ou dans l’Eglise primitive ? et ces crise de fraternité répondent à un besoin aussi violent que la faim, la soif, et l’amour »  (André Maurois. Les discours du Dr O’Grady)

« L’auteure, Delphine de Vigan voyant un nombre croissant de jeunes femmes vivant dans la rue, voulait évoquer ce sujet. Sujet qui concerne chacun de nous, présentant l’échec de ces personnes « cassées », et également échec de notre société. Ce sera ce roman avec pour base,  les deux personnages d’adolescentes, Lou, No, attachantes l’une comme l’autre. ….Au-delà de cette fiction le thème nous pose une question essentielle : face à notre désir de venir en aide, entre altruisme, et simple compassion, comment agir ? Quelle prise de risque ? Quel engagement raisonnable ? Jusqu’où aider l’autre ? »  (Café littéraire autour du roman : No et moi. De Delphine de Vigan)

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« Pour les Utilitaristes, l’altruisme est l’amour d’autrui pour soi ; pour les positivistes c’est l’amour d’autrui pour autrui ».  (Vocabulaire de la philosophie. Goblot)

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« Vis pour autrui si tu veux vivre pour toi » (Sénèque ; Lettre 48.3)

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 « Ne rapporter ses actions à rien d’autre qu’à une fin qui serve la communauté des hommes » (Marc Aurèle. Pensées

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 « Partout où il y a des sociétés, il y a de l’altruisme, parce qu’il y a de la solidarité »
   (E. DurkheiM. De la division du travail. 1893)

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 « Chez l’homme, voyez-vous, le bon et le mauvais s’équilibrent, égoïsme d’une part, altruisme de l’autre… chez les sujets d’élite, plus d’altruisme que d’égoïsme » (Céline. Voyage au bout de la nuit)

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« Ne pas rester lié à nos propres vertus et devenir…par exemple victimes de notre « hospitalité » : ce qui est le danger des dangers pour les âmes riches de nature élevée, prodigues d’elles-mêmes, presque indifférentes envers elles-mêmes…On doit savoir se préserver : la plus forte mise à l’épreuve de l’indépendance » (Nietzsche. Par delà le bien et le mal)

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« Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible » (Jean-Jacques Rousseau)

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Très vite l’homme ayant fait société, en vient à ressentir ce souci de l’autre ; un sentiment gravé dans le cœur en caractères ineffaçables, (parlant) « plus fortement que tous les préceptes des philosophes » (Jean-Jacques Rousseau)

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« Qui ne vis aucunement à  autruy, ne vit guère à soi » (Montaigne)

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«  Le terme « altruisme » dérivé du latin « alter » (autre), fut utilisé pour la première fois par Auguste Comte, l’un des pères de la sociologie et le fondateur du positivisme. L’Altruisme, selon Auguste Comte  suppose « l’élimination des désirs égoïstes et égocentriques, ainsi que l’accomplissement d’une vie consacrée au bien d’autrui ». le philosophe américain Thomas Nagel précise que l’altruisme est une « inclination à agir en tenant compte des intérêts d’autres personnes et en l’absence d’arrière pensée » ….D’autres penseurs, confiant dans le potentiel de la bienveillance présent chez l’être humain, vont plus loin, et, comme le philosophe américain Stephen Post, définissent l’amour altruiste comme « un plaisir désintéressé  produit par le bien-être d’autrui, associé aux actes- soins et services requis à cette fin » (Matthieu Ricard Plaidoyer pour l’altruisme ; La force de la bienveillance)

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« Chaque jour, des individus s’exposent au danger pour sauver des inconnus en péril » (Schopenhauer. Le fondement de la morale).

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Le souci de l’autre, le souci des autres, est plus profondéménent enraciné chez certaines personnes; nous les retrouvons dans les associations caritatives, que ce soit : Le secours populaire – la croix  rouge – le croissant rouge – le secours catholique, etc. . Ils, elles,  vont parfois s’engager dans des ONG, dans un ordre religieux. Toutes ces personnes font le sacrifice de bien des choses pour elles-mêmes, c’est l’abnégation pure, et c’est en conséquence la grande marque d’altruisme. J’ai entendu cette réflexion d’une personne engagée dans une action caritative: »-ça me fait du bien de faire du bien » (Luis)

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« Kant a placé à côté des devoirs envers les autres, les devoirs envers soi-même […] les devoirs envers nous-mêmes sont nécessaires […] En ce qui concerne les devoirs d’amour, la morale trouve sa besogne toute faite et arrive trop tard. L’impossibilité de manquer aux devoirs d’amour envers soi-même est déjà exprimée dans le premier précepte de la morale chrétienne : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ; d’après cela l’amour que chacun se porte est considéré comme un maximum et trace la borne de tout autre amour, et nous ne voyons pas qu’il y soit ajouté : « tu t’aimeras autan que tu aimes ton prochain ». Chacun sent bien, que ce serait un peu trop demander….. »  (Schopenhauer. Le fondement de la morale. § V)

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« Mais si vous n’aimez personne, vous avez l’impression que personne ne vous aime  » (John Irwing. L’oeuvre de Dieu, la part du diable. Seuil. 1986)

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La pandémie en 2020 du Covid 20 a réveillé l’humanisme qui est profondément enraciné dans beaucoup de personne (pas toutes, je sais). J’en veux pour preuve le dévouement, (et il n’y a pas d’autre mot que dévouement) de toutes les personnes appartenant de près ou de loin au secteur médical, leur dévouement auprès des malades.

Nous avons vu de plus, le dévouement inattendu de  personnes dans des secteurs divers, ou individuellement pour se rendre utiles, pour apporter l’aide aux autres.

Le sentiment me semble relever de l’altruisme, lequel mis en action devient : humanisme.  (Luis)

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«  Le mot d’altruisme a été utilisé dans plusieurs sens différents. Tous ces sens posent cependant une distinction entre l’altruisme et la bienveillance ou bienfaisance – C’est-à-dire la contribution au bien d’autrui. La bienfaisance n’a trait qu’aux résultats (souhaités) alors que l’altruisme renvoie nécessairement à la motivation. La bienfaisance n’a trait qu’aux résultats. …, Un acte donc  est altruiste que s’il est motivé par le souci du bien-être d’autrui, autrement dit lorsqu’il est accompli pour le propre bien d’autrui, sans que cela comporte de motivation égoïste ultérieure et sous-jacente…..

Différentes études sur les personnes ayant sauvé des juifs pendant l’Holocauste révèle que nombre d’entre elles étaient motivées non seulement par le souci de bien-être  de ces individus, mais également par des principes moraux tel que la résistance au mal, et à la persécution raciste ».  (Article : Égoïsme, Dictionnaire d’éthique et de philosophie moralle)

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Les philosophes grecs n’abordent pas le sujet de la même façon, même si Platon dans la République pose la question de savoir si les être humains sont capables d’agir en dehors de leurs intérêts. D’ailleurs le mot altruisme n’existe pas encore, cela ne figure pas ne peut pas figurer au nombre des vertus cardinales,  on ne recherche que le bon ordre des choses, c’est par exemple chez Aristote : « l’éthique à Nicomaque». (Luis)

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« – Apprenant que votre meilleur ami va prendre une décision regrettable, vous ne devez pas vous reconnaître la faculté de l’empêcher ?

– Non.

Absurde ! absurde ! s’écria Fronsèque Un aveugle on l’aide à traverser les rues. Pourquoi n’aideront-on pas celui que la passion frappe d’une cécité aussi totale que l’autre ?

-Parce que vous ne savez lequel des deux a perdu la vue… » (Henri Troyat. L’Araigne)

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