Anarchisme

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Symbole de l’Anarchisme

Du Grec : anarkheia signifiant : (Absence de chef, de principe)

Grand Robert de la langue française : Absence de chef. Désordre résultant d’une absence de chef. D’ordinaire « Sentiment complexe de fierté personnelle, aboutissant d’une part au désir de bien faire en ce qui peut être apprécié par les autres »

Conception politique qui tend à supprimer l’État, à éliminer de la société tout pouvoir disposant d’un droit de contrainte pour l’individu.

Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale. PUF : D’Après la théorie anarchiste, l’État devait être aboli, et une société sans État est à a fois possible et désirable

Trésor de la Langue Française: Etat de désordre dans lequel se trouve une collectivité, un Etat, part suite de la carence ou de la faiblesse du pouvoir politique.

Nouveau petit Larousse illustré : Du grec « anarkhia », absence de commandement. Etat de trouble, de désordre dû à l’absence d’autorité politique, à la carence des lois. Eta de confusion générale.

Dictionnaire historique de la langue frnçaise. Le Robert. (Alin Rey) : le mot est emprunté par Oresme (1372) du latin anarchia, employé dans les traductions d’Aristote pour le grec anarkhia, de an- (a-privatif) et atkhé « commandement ».

Le mot apparaît avec une valeur antique et technique pour « état politique où les affranchis peuvent jouer un rôle dans le gouvernement ». Il ne se répand qu’au XVIème s. (V.1582 Bonivard) avec la valeur générale de «  désordre politique faute d’autorité ». Dans ce sens général péjoratif « absence de gouvernement, désordre qui en résulte » on est passé à « confusion désordre » (1742) et, pendant la Révolution à « doctrine politique basée sur la suppression du pouvoir de l’état », valeur qui se développe au XXème siècle (1840) Proudhon….

Synonymes : Chienlit. Confusion. Désordre. Trouble.

Contraire : Autorité. Despotisme. État. Ordre. Organisation –

Par analogie : Anar. Anarchique. Anarchosyndicalisme. Blanqui. Chaos. Bakounine. Bazard. Godwin. Libertaire. Proudhon. Stirner.

Expression: Ni dieu ni maître.

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« …anarchisme théorique, ce mélange de science et de chimère.. » (Zola. Paris. I. III) 

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« Le plus haut degré d’ordre dans la société s’exprime par le haut degré de liberté individuelle »… » « Ni gouvernant, ni gouverné » (Pierre –Joseph Proudhon)

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« Le despotisme muselle les masses, et affranchit les individus dans une certaine limite ; l’anarchie déchaîne les masses et asservit les indépendances individuelles ».   (Chateaubriand. Mémoires d’outre tombe. T.IV, V)

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« Ni dieu ni maitre ? Que signifie cette formule ? Qui l’utilise? A-t-elle un sens ou plusieurs? Quelle  signification a-t-elle aujourd’hui, dans notre société, pour chacun de nous ? Ce sont toutes ces questions qui sont incluses dans le point d’interrogation.

     Si on consulte un dictionnaire culturel ou Google, on apprend que « ni Dieu ni maitre «  était le titre du Journal crée en 1880 par Blanqui, journal par lequel il a diffusé ses idées anarchistes et révolutionnaires en parcourant la France et  on apprend  aussi que cette locution est devenue la devise de tous les anarchistes quelle que soit leur tendance…….

     Nous ne sommes plus au 19 ème siècle. Cette formule a-t-elle encore une valeur pour nous dans le type de société dans la quelle nous sommes ? Nous permet-elle de nous orienter?

     Alors il nous faut distinguer la posture anarchiste (quelles que soient les tendances) de l’esprit libertaire. Ce néologismea été créé par Joseph Déjacquee en 1857 pour affirmer le caractère égalitairede l’anarchisme naissant, et désigne les formes de penser de celles et ceux qui prônent une liberté fondée sur la négation du principe d’autorité ,ddans tous les aspects de l’organisation sociale et le refus de toute contrainte  imposée au nom d’un  absolu. Aujourd’hui « ni dieu ni maître » pourrait être la formule d’un esprit libertaire, oui, qui valorise la libre pensée en toutes circonstances  et le droit de révolte en toutes situations (je pense aux Ecrits libertaires de Camus). C’est une façon de penser qui n’attend pas le messie  ni un maître à penser   ni un père des peuples  ni une autorité suprême qu’elle soit religieuse, politique voire scientifique.

     Pour conclure, « ni dieu ni maître » C’est   une forme de pensée propre aux sociétés démocratiques  et aux sociétés qui aspirent à réaliser une forme de démocratie.
      Mais l’ambiguïté politique  et psychologique de cette devise  peut conduire au libéralisme libertaire et à l’individualisme égocentré, comme j’ai essayé de le montrer et cela  me fait préférer la formule  kantienne des Lumières « ose penser par toi-même 
»,  (Edith Deléage-Perstunski. Professeure de philosophie)

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«  L’anarchie est une forme de gouvernement ou de constitution dans laquelle la conscience publique ou privée, formée par le développement de la science et di u droit, suffit seule au maintient de l’ordre et à la garantie de toutes les libertés »  (Proudhon. Correspondance)

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« Là où l’anarchie est précieuse, c’est parce qu’elle pense qu’il y a un ordre qui peut venir d’en bas. C’est-à-dire, l’Être humain n’est pas naturellement violent, anarchiste, mais il y a autre chose, un ordre immanent, et là, les anarchistes disent : méfiez-vous de tout ordre qui est plaqué de l’extérieur, il y a en nous une force d’organisation. C’est l’idéal du moi, ils sont des éclaireurs, en cela qu’ils éveillent les consciences. Ne croyez pas,  diraient-ils que la seule façon de vivre ensemble, c’est la caserne »  (Proudhon)

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«  Parce que Dionysos c’est l’anarchie ! Et je ne vous apprends pas que lorsque les révolutionnaires – les révolutionnaires sérieux – prennent le pouvoir, les premiers qu’ils font fusiller bien avant les réactionnaires et les petits bourgeois qu’ils estiment, à juste titre, peu dangereux, ce sont toujours les anarchistes        . Vous ne voudriez pas qu’ils laissent ces excités-là aller leur déclencher des grèves tout de même ? Une grève dans un régime sérieux ça se mate, dans l’œuf ! pas de désordre !surtout quand c’est le peuple qui gouverne ! » (Pauvre Bitos ou le dîner de têtes. Acte deux. Jean Anouilh)          

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