Appartenir/Appartenance

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Grand Robert de la langue française : Être à quelqu’un en vertu d’un droit, d’un titre. Être de la même famille. Faire partie de..
Être sous l’autorité de.. (Esclave, domestique)

Vocabulaire technique et critique de la philosophie. A. Lalande : (Social) : Relation logique de l’individu à la classe dont il est membre.
(Adaptation) ‘Etat de ce qui est en harmonie avec son milieu, ou plus généralement avec celui qui agit sur lui.
Modification d’une fonction ou d’un organe ayant pour résultat de les mettre en accord avec tout ou partie de leur milieu, soit interne, soit externe.

Trésor de la Langue Française : (Adapter qqn ou qqch à qqch ou à qqn) Mettre en accord, approprier à quelque chose ou à quelqu’un d’autre, considéré comme prépondérant ou du moins comme incontestablement réel de manière à obtenir un ensemble cohérent et harmonieux.

Encyclopédie de la philosophie, Pochothèque : (Adaptation) Désigne en sociologie le processus par lequel une collectivité, au moyen de rapports dynamiques d’échanges avec son environnement social et naturel, vise à garantir la condition de sa survie et de sa reproduction (Théorie darwinienne)

Dictionnaire historique de la langue française ; Le Robert, (Alain Rey) : est un emprunt du XII ème s. (1270) au latin adaptare  « ajuster à »  mot rare avant le latin  chrétien, où il prend son acception figurée… Le verbe apparaît au sens concret d’ « appliquer, ajuster), puis au figuré pour » mettre en accord avec qqch » vers 1300…

Synonymes : Adhésion. Affiliation. Dépendre de.  Possession. Qui est propre à une personne. Relever de.

Contraire : Electron libre. Indépendance.

Par analogie : Catégorie sociale. Citoyen. Clan. Communauté. Désirabilté sociale. Domestique. Droit. Esclave. Fidèle. Genre. Groupe. Homonymie. Identité. Intégragration. Maître. Nation. Nomade. Obédience. Paroisien. Parti. Pays. Peuple. Religion. Reniement. Repli identitaire. Seigneur. S’identifier. Serf.  Servir.  Servitude. Sujet. Tribut.

Expressions: Être le bien ou la chose de. Faire partie de la famille, du clan, du groupe, d’une société secrète. Rendre à César.

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« Le pragmatisme c’est, s’adapter…, adapter les vieilles nations à la mondialisation » (Luc Fderry. France Inter. 19 JUIN 1997. 14 heures)

* »La vie est adaptation : parce que le rédel lui impose sa loi, qui le changement ou la mort (André Comte Sponville. Dictionnaifre philosophique )

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« Quand la patrie est en danger, dit très bien Danton, tout appartient à la patrie »  (Michelet. Histoire de la Révolution française. T II).

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 « Le pays d’où l’on est, est le pays ont sont enterrés nos ancêtres » (Garcia Marquez. Cent ans de solitude)

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Mon sentiment d’appartenance n’est pas totalement lié à un lieu géographique. Il est d’abord celui de ma langue, de ma culture, des valeurs du pays où je suis né, où j’ai grandi…, mais il est aussi celui où vit ma famille, celui où vont grandir nos enfants, leurs enfants, il est ce pays que nous allons leur laisser.

Comme d’autres personne sûrement, je me sens appartenir à deux pays, « on est pas des arbres attachés à la terre », nous sommes dans des sociétés de plus en plus nomades, nomades pas toujours par choix délibéré, nous avons des milliers de réfugiés en Europe, des réfugiés qui fuient la guerre, qui ne reverront peut-être jamais leur pays.

Cette question d’appartenance appelle directement la notion d’identité, notion devenue de plus en plus, délicate. Délicate car considérée, parfois, comme, repli identitaire, différenciation, rejet de l’autre, voire, nationalisme. Dans un certain discours ambiant, la moindre expression d’appartenance est refusée, voire, dénoncée,. Dénoncée pour celui qui est originaire du pays, mais tout à fait acceptée, chez le nouvel arrivant. Considérant même parfois comme normal, lun refus de s’intégrer, dans un nouveau contexte sociologique.

Ceci n’inclus pas bien sûr, le reniement à ses origines, le reniement à sa culture ; mais peut-on recréer son pays, avec tout son mode de vie,  dans un tout autre pays?

J’ai depuis plusieurs décennies fait l’expérience de deux lieux de vie différents, avec des cultures différentes. Sans renier ma culture française, j’ai adopté aussi pour ainsi dire le mode de vie d’un autre pays européen. Une seconde appartenance, une seconde culture, et un enrichissement. (Luis)

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«  La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l’aime, y’a qu’à voir quand on retourne au bled, la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.
   Et quand t’insultes ce pays, quand t’insultes ton pays, en fait tu t’insultes toi-même, il faut qu’on se lève, faut qu’on se batte dans l’ensemble, rien à faire de ces mecs qui disent « vous jouez un rôle ou vous rêvez », ces haineux qui disent « vous allez vous réveiller », parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences, sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous ?
Ça c’est du lourd, du lourd…, du lourd «  (Abd Al Malik.)

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Les individus ont besoins d’appartenir à un groupe. Appartenance qui peut nous unir, qui peut nous séparer. Appartenance à une élite, appartenance à une catégorie sociale, ou l’on s’enferme, ou l’on peut se sentir enfermé

De là un sentiment « dés-appartance » ce qui favorise les communautés, voire les communautarismes.

Une appartenance communautaire inclut qu’il faut défendre la communauté, s’en écarter serait la trahir.

Une appartenance religieuse inclut qu’on défende la religion, voire jusqu’à générer l’intégrisme, et parfois à des actes violents.

Une appartenance à un clan, inclut qu’on défende le clan, jusqu’à la violence s’il le faut. Et là intervient une inversion de valeur. La violence devient justifiée, le mal devient le bien.                    

Animal social l’homme a besoin d’appartenir de se sentir comme appartenant, étant d’un groupe ; pour cela il se conforme aux règles et usages du groupe, c’est la désirabilité sociale.

Bien peu échappe à ce sentiment/besoin ; nous le voyons aujourd’hui avec tous les liens numériques, avec ceux qui s’attristent ou se réjouissent du peu de « like » ou du plein de « like » sur leur mur. Et phénomème qui peut être conséquent, la dés-appartenance à un groupe, groupe en réseau, peut, parfois, être ressentie , comme un rejet de la part du groupe, une mise en quarantaine, cela peut être une manoeuvre de déstabilisation, et amener des adolescents vers un acte fatal (Luis)

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Ou, ce sont : « Les communautés adolescentes » « Aujourd’hui, les nomenclatures de ses communautés adolescentes sont en partie objectivées par les différentes mesures que permettent les réseaux sociaux… Les cartes sont sans cesse redistribuées de  visibilité sociale dépendent également de l’omniprésence du jeune sur le marché de la sollicitation. Dans le secret de la nuit se nouent parfois des hiérarchies qui auparavant se nouaient les cours de d’école. Cette sollicitation peut devenir facilement une forme de tyrannie librement consentie, car on ne quitte pas cette roue infernale qu’en acceptant d’en payer socialement le prix. C’est la crainte d’un déclassement symbolique qui tient en éveil, et c’est particulièrement vrai pour les jeunes en construction identitaire. Cette peur de ne pas en être, de rater quelque chose, est une préoccupation à laquelle personne n’est tout à fait étranger, car la sociabilité est un des fondements de notre espèce, mais la technologie contemporaine lui permet de s’exprimer d’une façon inquiétante »  (Gérad Bronner. Apocalypse cognitive. 2021)

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