Candide

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Candide de Voltaire. Editeur, Georges Grès et Cie.
Les maîtres du livre. Paris. 1923.

Adj. Du latin « candidus », blanc

Le Grand Robert de la Langue Française : (Candeur) : Qualité d’un âme pure et innocente qui se montre telle qu’elle est, sans défiance.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Une forme de crédulité, mais appliquée aux choses humaines. Le crédule ne sait pas douter. Le candide ne sait pas soupçonner. Défaut sympathique, mais tout aussi dangereux.

Synonyme : Crédule. Franc. Ingénu. Innocent. Naïf. Novice. Pur. Puéril. Simple. Virginal.

Contraires : Réaliste. Méfiant. Fourbe. Rusé. Faux.

Par analogie : Âme simple. Aventures. Bonasse. Bonne foi. Bonhomme. Cacambo. Candeur. Chimère. Conte. Déterminisme. Doux rêveur. Eldorado. Fatalisme. Leibniz. Lucidité. Oie blanche. Optimisme. Niais. Nigaulogie. Pangloss. Raison suffisante. Sincère. Sottise. Spontanéité. Voltaire.

Expression: Candeur d’âme. Cul cul la praline.

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« Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple : c’est je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide» (Voltaire. Candide. §1)     

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Candide à Cacambo : « Si nous restons ici dans ce pays de l’Eldorado, nous y serons riches, mais nous serons comme les autres, ni plus moins. Alors que si nous retournons chargés des cailloux de l’Eldorado, (Rubis, émeraudes, jades…) Nous y seront plus riches que tous les rois ensemble »                                                                                                                               

Candide est tour à tour considéré comme innocent aux deux sens du terme. Pur, sûrement, naïf et bien sûr candide. Il croit de prime abord l’enseignement de son maître le professeur Pangloss, pour qui « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », (Voltaire se moque là du philosophe Leibnitz). Mais Candide va faire l’expérience du monde et connaître les hommes, voir dans toutes ses aventures avec mon fidèle  serviteur Cacambo combien les hommes sont fourbes, avides, impurs. Il se retrouvera au pays de l’Eldorado, où les cailloux sur les chemins sont des émeraudes, des rubis, des turquoises, il en ramasse des sacs, mais au pays de l’Eldorado les hommes sont purs et innocents et n’ont que faire des richesses, alors de par leur éducation, leur culture ils en viennent à se dire qu’ils ne peuvent être riches de tout ce trésor qu’en retournant au pays où c’est avoir beaucoup qui met les hommes en haut de la pyramide social…, mais, c’est un conte philosophique avec son inévitable morale, et dans les péripéties de retour ils perdent tout. ….alors au final, il avait fait avec l’expérience du « meilleur des mondes », l’expérience des hommes, il s’éloigne de ce monde vicié, et souvent corrompu, et il se contente de vivre en cultivant son jardin. (Luis)

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« Ce sont bien eux (les esprits chimériques)  des coureurs qui tombent et des naïfs qu’on mystifie, coureurs d’idéal qui trébuchent  sur des réalités, rêveurs candides que guette malicieusement la vie »  (Henri Bergson. Le rire)

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«  Pangloss disait quelque fois à Candide :Tous les évènements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez été chassé d’un bon gâteau à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des crédats confits et des pistaches.

– Cela est bien dit, répondit candide, mais il faut cultiver son jardin »      

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