Caractère

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Du latin « Character » : Manière d’être – et du grec Kharaktér : « Signe gravé, empreinte »

Grand Robert de la langue française : Signe ou ensemble de signes distinctifs. Trait propre (à une personne, à une chose) qui permet de distinguer. (ou plus couramment) Manière d’agir habituelle d’une personne.

Ensemble de caractères innés chez une personne, complexe psychologique qui détermine ses comportements.

Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, Puf : … on entend souvent par caractère une manière d’être habituelle, qui exprime la qualité de l’individu, voire l’originalité caractéristique  de tel ou tel homme (Ce que nous exprimons en disant : c’est bien lui !)…..

Quant à savoir si le caractère est naturel ou acquis, l’usage commun ne tranche pas. On peut entendre dire que le caractère révèle une constitution psychologique, innée ( l’expression « on ne se refait pas » mais aussi qui s’est constitué au cours d’une histoire individuelle,  et qu’il est possible de le modifier, et enfin, que ceux qui ont mauvais caractère, à la fois ne peuvent pas y échapper….

Vocabulaire technique et critique de la philosophie. A. Lalande : (Psychol.) Ensemble des manières habituelles de sentir et de réagir qui distinguent un individu d’un autre (ou quelquefois un groupe d’un autre) : le caractère français.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : C’est d’abord une empreinte (kharaktêr, en grec, c’est le graveur de la médaille…) une marque indélébile, un signe permanent ou distinctif.

Le tempérament d’un individu c’est ce que la nature a fait de lui. Le caractère c’est ce que l’histoire a fait de son tempérament.

Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. (1761) : (Le caractère) est la disposition de l’âme, par laquelle on est plus ôté à faire, & l’on fait en effet le plus souvent des actions d’un certain genre, que des actions du genre opposé. Ainsi un homme qui pardonne rarement, ou qui ne pardonne jamais, est d’un caractère vindicatif ; je dis rarement ou jamais ; en effet le caractère est formé, non par la disposition rigoureusement constante, mais par la disposition habituelle, c’est-à-dire la plus fréquente dans laquelle l’ame se trouve. [….] Rien n’est plus dangereux dans la société qu’un homme sans caractère, c’est-à-dire dont l’âme n’a aucune disposition plus habituelle qu’une autre. On se fie à un homme vertueux ; on se défie du fripon. L’homme sans caractère est alternativement l’un et l’autre, sans qu’on puisse le deviner, & ne peut être regardé ni comme ami, ni comme ennemi ; c’est une espèce anti-amphibie, s’il m’est permis de m’exprimer de la sorte, qui n’est bon à vivre dans aucun élément. Cela me rappelle cette belle loi de Solon, qui déclaroit infames tous ceux qui ne prenoient point de parti dans les séditions : il sentoit que rien n’était plus à craindre que les caractères & les hommes non décidés

Synonyme : Nature. Particularité. Personnalité. Qualité. Signe. Trait.

Contraires : Faiblesse. Tempérament.

Par analogie : Acquis. Audace. Complexion. Comportement. Différence. Disposition. Empreinte. Energie. Force d’âme. Humeur. Inné. Moeurs. Qualité. Sentir. Sujet. Trait de caractère. Trempe. Valeur. Volonté.

Expressions: Avoir du caractère, un fort caractère, bon, ou, mauvais caractère. Avoir un caractère de chien. Être caractériel. On ne se refait pas. Un tête de cochon.

(Caractère) : « Le squelette mental de l’homme » (René Le Sens) 

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Je reprends, je choisis comme définition, entre caractère et tempérament, celle, et,  de Kant, et d’André Comte-Sponville, Le tempérament est en nous, c’est une empreinte première, qui ressort de l’inné. Le caractère, lui, est l’ensemble de nos comportements qui vont prendre leur forme avec l’éducation, l’environnement, nos aventures de vie, c’est la part de l’acquis. Très souvent on utilise indifféremment caractère et tempérament. Il reste très difficile aujourd’hui même en parcourant divers dictionnaires de définir un limite entre tempérament et caractère. (Luis)

« Pour changer un l’esprit, il faudrait changer l’organisation intérieure

Pour changer un caractère, il faudrait changer le tempérament dont il dépend » « J.J. Rousseau. Julie, ou la nouvelle Héloïse)

Kant, Schopenhauer, et Sartre, ont posé cette question de savoir si ce concept du caractère détermine le sujet, ses actions, posant ainsi la question de sa responsabilité, ou de son impuissance à résister à un déterminisme gravé dès la naissance ou par l’empreinte due à son milieu. (Luis)

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« Le tempérament représente ce que la nature a fart de l’homme, le caractère désigne ce que l’homme fait de lui-même »  (Kant. Fondements de la métaphysique des mœurs)

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 «  Le caractère ne dépend pas seulement du patrimoine génétique mais de la vie que l’on a vécu dans l’enfance, des conditions dans lesquelles on a grandi et de la façon dont on s’est comporté avec vous » (Marcel Conche. Epicure en Corrèze. P, 33. Stock. 2014)

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« …la tâche de l’éducation morale est de forger un « caractère », apte à rester identique à lui-même à travers tous les aléas de l’existence » (Cité dans : Rousseau, œuvres complètes. B. Gagnepin et M. Raymond. 5 vol. La pléiade. 1999/2004)

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Chez des enfants élevés ensemble, on trouvera très souvent des traits de caractère communs, de l’acquis, on ne trouvera pas de tempéraments communs, identiques. ressortant de l’inné. (Luis)

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« El temperamiento no se cambia, tan solo se puede moldear el carácter, y adaptarlo a los que toca en cada momentos » (Blog/Servicios-sociales-comunidad. Madrid).

« Le tempérament ne se change pas, on peut seulement changer le caractère, et il s’adapte à ceux que l’on fréquente à chaque instants »

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