Cause
Grand Robert de la langue française : Ce par quoi un événement arrive. Ce qui produit un effet. (Philo) : Principe d’où une chose tire son être.
Encyclopédie de la philosophie. Pochothèque : La notion philosophique de cause…est indissociable d’un besoin de la raison à vouloir expliquer l’apparition d’une chose en donnant la cause, c’est-à-dire ce qui fait qu’elle est apparue ainsi et pas autrement.
Dictionnaire de français Littré : « Rien n’arrive sans qu y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c’est à dire, quelque chose qui puisse servir à rendre raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant, et pourquoi cela est ainsi plutôt que toute autre façon » (Leibniz. Théodicée)
Ce qui fait qu’une chose est ou opère. Cause instrumentale, matérielle, formelle, efficiente, physique, morale, occasionnelle, prédisposante, occulte. Causes éloignées, prochaines. Point d’effet sans cause.
Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1761) :
En voyant tous les jours les choses, & considérant qu’elles ont eu un commencement, nous acquérons l’idée de ce qu’on nomme cause & effet ; La cause est tout ce par l’efficace de quoi une chose est : & effet, tout ce qui est par l’efficace d’une cause. Toute cause, par cela même qu’elle produit un effet, peut être appellée efficiente : mais comme il y a différentes manieres de produire un effet, on distingue diverses sortes de causes ; Il y a des causes physiques ; des causes morales, & causes instrumentales. […..]
Synonyme : Origine. Raison.
Contraires : Effet. Contingence. Hasard.
Par analogie : Action. Agent. Apparition. Base. « Because ». But. Causalité. Comment. Condition. Conséquence. Créateur. Efficience. Evénement. Explication. Filiation. Fondement. Idée mère. Impliquer. Induction. Intention. Mobile. Moteur. Motif. Occasionner. Origine. Phénomène. Point de départ. Pourquoi. Prédisposition. Prémisse. Principe. Provoquer. Résultat. Semences de vérité.
Expressions: A cause de. A cet effet. Avoir pour effet. Cause première. Cause efficiente. Cause suffisante. Cause suprême. Causer du scandale. Et pour cause!. Défendre sa cause. Il n’ a pas d’effet sans cause. Il n’ a pas de fumée sans sans feu. L’oeuf et la poule. Hors de cause. Les causes perdues. Mettre en cause. Petites causes, grands effets. Plaider la cause. Prendre fait et cause.
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« L’Univers m’embarrasse, et je ne puis songer/ que cette horloge existe et n’ait point d’horloger ». (Voltaire)
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« La série des causes ne pouvant être infinie, il est nécessaire d’admettre une première cause, Dieu » (Saint Thomas d’Aquin).
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Descartes remontant sans cesse des effets aux causes, sera accusé d’athéisme pour avoir voulu étendre la notion de doute à toute chose. Plus prudent que certains ayant connu la Bastille ou l’exil, il va retenir le principe de la cause suprême, cause première. Il invoquera les fameuses, « semences de vérités », il invoquera « la preuve ontologique »
On nous parle beaucoup des camps d’extermination, à juste raison, mais on ne donne à connaître que les effets, sans chercher réellement à analyser les causes de l’avènement des barbares.
Cela se retrouve encore de nos jours en politique, lorsque arrivent au pouvoir, ou aux portes du pouvoir des individus comme un récent président aux USA. On dénonce les effets sans trop chercher à analyser les causes, soit, qu’est-ce qui fait que ce type d’individu arrive sur le devant de la scène politique. (Luis)
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« Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’on meurt pour elle » (Oscar Wilde)
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« Il en est de même pour la probabilité des causes que pour la probabilité des chances. Il ya des causes qui sont tout à fait invariables et constantes dans la production d’un effet particulier ; et l’on a jamais trouvé d’exemple d’un manquement d’un manquement ou d’une irrégularité dans leur opération. Le feu a toujours brûlé, l’eau toujours suffoqué toute créature humaine. Mais il y a d’autres causes qui se sont trouvées irrégulières et plus incertaines, la rhubarbe ne s’est pas toujours montrée purgative, ni l’opium somnifère…I l est vrai quand un cause manque de produire son effet habituel, les philosophes n’attribuent ce manquement à une irrégularité de la nature ; mais ils supposent que des causes cachées dans la structure particulière des parties ont empêché l’opération.
Nos raisonnements toutefois, et nos conclusions sur l’événement sont les mêmes que si le principe n’intervenait pas. Comme nous sommes déterminés pas l’accoutumance à transférer le passé au futur dans toutes nos inférences… » (Enquête sur l’entendement. David Hume. 1748)
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Cette nécessité de cause, fait que la raison ne pouvant accepter qu’un effet n’ait pas sa cause, est à l’origine de questionnements métaphysiques, des premières croyances dans des divinités. La nature humaine a horreur du vide. (Luis)
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« Le comment m’intéresse assez pour que je renonce sans regret à la vaine recherche du pourquoi » (Roger Martin du Gard)
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Causa sui (latin) : Cause en soi, cause de soi-même, dénote quelque chose qui est généré à partir de lui-même, donc un cause incréée, ce qui donnera du grain à moudre aux scholastiques, aux philosophes, de Descartes à Leinbiz…
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Oh ! demain, c’est la grande chose
De quoi demain sera-t-il fait ?
L’homme aujourd’hui sème la cause
Dieu demain fera mûrir l’effet.
(Victor hugo. Les chants du crépuscule)
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Hume qui ne connaissait pas le terme de Biais cognitif écrivait déjà « Des causes qui paraissent semblables, nous attendons des effets semblables ». (Hume. Enquête sur l’entendement humain)
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« Les grands toujours occupés des grandes causes sans se soucier des effets sur les petits » (Tolomeï- Louis Seigner, Dans les Rois maudits)
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« Ramener quelque chose d’inconnu à quelque chose de connu soulage, rassure, procure en outre un sentiment de puissance. L’inconnu suscite le danger, l’inquiétude, le souci, – le premier instinct vise à éliminer ces états désagréables. Premier principe : n’importe quelle explication vaut mieux que pas d’explication. Puisqu’il ne s’agit au fond que d’évacuer des représentations oppressantes, on est guère regardant sur les moyens de les évacuer…. La pulsion causale est donc conditionnée et excitée par le sentiment de peur. Le « pourquoi » ne doit, autant que possible, pas fournir la cause pour elle-même…- une cause qui rassure, qui libère, qui soulage » (Essai sur les fondements de nos connaissances. A. Cournot)
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« A la vérité comme nous avons déjà eu l’occasion d’en faire la remarque, on emploie volontiers dans le langage ordinaire le mot cause pour désigner la raison des choses aussi bien que la cause proprement dite : (Cause, principe, ce qui fait qu’une chose est, a lieu. Dict. De L’Académie. Edition de 1835) ; et en cela même on ne fait que se rapprocher de la terminologie adoptée par les anciens scholastiques qui distinguaient d’après Aristote, quatre sortes de causes : la cause efficiente, à laquelle seule devrait appartenir le nom de cause, suivant les conventions métaphysiques modernes ; la cause matérielle, la cause formelle ; et la cause finale… » (Essai sur les fondements de nos connaissances. A. Cournot)
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« Si nous raisonnons bien, nous devons partir d’une idée donnée, et puisque partir d’une idée donnée exige une démonstration, nous devrions prouver à son tour notre raisonnement, et celui-ci à son tour par un autre, et ainsi de suite à l’infini » (Spinoza.Traité sur la réforme de l’entendement.)
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« Il n’y a nulle connexion, nulle solidarité, nulle dépendance entre les causes qui amènent la chute de la tuile et celles qui m’on fait sortir de chez moi. Les faits qui arrivent par hasard ou par combinaison fortuite, bien loin de déroger à l’idée de causalité, bien loin d’être des effets sans cause, exigent pour leur production le concours de plusieurs causes ou séries de causes » (Cournot)