Confiance

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Argus et Mercure. Jacob Jordaens. 1620. Musée des beaux Arts de Lyon.

Du latin «  confidentia » et de l’ancien français « fiance » (foi)

Vocabulaire technique et philosophique, Lalande : Faire confiance, c’est juger qu’il n’est pas nécessaire de chercher de faire autrement, et c’est, très souvent, transmettre des pouvoirs discrétionnaires au dépositaire de cette confiance.

Le Grand Robert de la langue française : Fait de croire, espérance ferme en quelque chose, foi en quelqu’un ; assurance qui en découle.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : C’est comme une espérance bien fondée ou volontaire .., C’est aussi comme un acte de foi, mais mis en acte…

Synonyme : Assurance. Bonhomie. Candeur. Crédulité. Se fier.Bisounours

Bonne étoile

Bonne foi

Contraires : Anxiété. Appréhension.Crainte. Découragement. Défaitisme. Défiance. Doute.  Méfiance. Soupçon. Suspicion. Tromperie.

Par analogie : Abus de confiance. Audace. Autorité. Baratineur. Beau parleur. Bisounours. Bonne étoile. Bonne foi. Candide. Courage. Confidence. Confiance en soi. Créance. Croire. Cocu. Espérance. Fiançailles. Foi. Hardiesse. Misanthrope. Naïveté. Optimisme. Paranoïa. Parole d’honneur. Pari de Pascal. Risque. Se confier. Sécurité. Sujet à caution. Vigilance.

Expressions: Accorder sa confiance. Contrat de confiance. Croire en sa bonne étoile. Donner foi. En toute confiance. Epancher, ouvrir son coeur. Être digne de congiance. Faire confiance. Foi du charbonnier. Homme de confiance, de parole. Il a endormi ma confiance. Inspirer confiance. Investir sa confiance. J’ai payé pour apprendre. Le contrat de confiance. Ne dormir que d’un oeil. Se faire fort de. Une confiance aveugle. Une confiance sans borne.

Confiance. Voilà un mot dont je me méfie.

« Certitude temporaire et éphémère que l’on nomme confiance »  (Café-philo de Chevilly-Larue)

 « Depuis lors, il marchait toujours en surveillant ce qui venait dans son dos. Un état de vigilance permanent. Le regard avait adopté celui de la sentinelle des bois, avec les yeux posés sur la nuque, l’angle de vision de la bécasse, la sentinelle des bois. Je sens que le destin court derrière moi….. »  (Emmanuel Rivas. Los libros arden mal)

«  – Il y a un point sur lequel nous serons tous d’accord par exemple pour l’utilité de la foi pour une action donnée. Il est indéniable que la foi*, dans le quotidien, représente une grande force. Si je me crois capable de faire un saut d’un mètre, je le ferai ; si je me crois capable de faire un saut de deux ou trois mètres, peut-être le ferai-je aussi.

-Mais si vous vous croyez capable de faire un saut de cinquante mètres, vous ne le ferez pas, si grande que soit votre foi(Pio Bajora. L’arbre de la science)

Introduction au débat : «  Est-il sage d’avoir confiance ? »

Pur paraphraser Martin Luther King (I had a dream), j’ai rêvé d’un univers « bisounours », où nous étions dans un univers où l’on pouvait avoir une confiance totale dans tous les autres.

Mais comme vous tous, j’ai vécu des expériences, je sais que parfois l’homme est un « loup pour l’homme » (ce qui n’exclut pas la femme), et que ces loups savent abuser  des pauvres moutons , les agneaux naïfs, confiants, les crédules du bord du ruisseau de la fable. Nous ne sommes pas dans un concept abstrait. Après bien des années, des expériences, nous pouvons dire, soutenir que la confiance est le fruit de l’expérience. Je ne suis l’enfant qui est totalement confiant, je suis bien au-delà de l’adolescent qui découvrait le fossé entre la parole des adultes et leurs actions. Puis j’ai entendu des expressions : « j’ai payé pour apprendre » « Il a endormi ma confiance » « C’est de la confiance que naît la trahison », « Confiance et défiance sont également la ruine de l’homme (Hésiode), etc… Malgré tout cela, je suis naturellement enclin à faire confiance, mais pas avec « la foin du charbonnier », car un minimum de méfiance a toujours été un principe pour survivre en entier ;

Alors, avec l’expérience :

Je n’ai pas confiance dans les gens qui regardent leurs chaussures quand ils vous parlent.

Je n’ai pas trop confiance dans les personnes dont la poignée de main est molle.

Je n’ai pas trop confiance dans les gens qui ont une confiance excessive en eux, ou qui font preuve de ce qu’on nomme aussi l’aplomb.

Je n’ai pas trop confiance dans les gens qui utilisent un langage flou, ambigu, sibyllin ou des périphrases creuses, car je sais qu’ «  on prend les taureaux par les cornes, et les hommes par la parole »

Je n’ai pas trop confiance dans les gens qui me disent trop souvent : « Faites –moi confiance ! »

« Méfiez-vous des faux prophètes, ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups rapaces » (Evangile selon Mathieu. 7.15.16)

Et, je n’ai pas une confiance absolue en moi, car je suis faillible.

La confiance, cette certitude qui peut être temporaire, éphémère, est une tête de Janus, une monnaie à deux faces, « Confiance et méfiance ».

Ne pas faire confiance, la défiance systématique, ne juger les hommes qu’à partir des défauts de quelques-uns mène directement à la misanthropie, tel Alceste.

Celui qui est enclin à la confiance dans les autres, dans la vie, dans son devenir, c’est l’optimiste ; Nous rappelons le héros du conte philosophique de Voltaire, Candide, qui pensait, comme lui avait enseigné son maître Pangloss (Tout en langue), vivre dans un monde où « tout était pour le mieux dans le  meilleur des mondes possibles » (Leibniz). Mais candide après de multiple péripéties va perdre de sa naïveté, va perdre sa confiance aveugle, et choisir son domaine de confiance, son jardin.

La confiance reste et on l’évoquera sûrement, une forme de foi. Si pour certain elle n’est liée au divin, elle reste une foi, foi en soi comme foi en les autres, qui peuvent être « de bonne foi », elle reste essentiellement un don à l’autre, un principe de notre humanité. Le plus grand moment de confiance, c’est lorsque nous sommes très amoureux, nous sommes prêts à une confiance totale, aveugle, aveuglée, car « on croit toujours aux doux mots d’amour / quand ils sont dits avec les yeux…un serment n’est qu’un leurre / J’étais folle de croire au bonheur » (Parole de la chanson. Mon amant de Saint Jean).

Et enfin, pour redescendre sur terre, il y a un contrepoint, comme le disait Jovette-Alice  Bernier : «  La confiance, d’accord, mais c’est quand même ce qui fait les cocus ».  (Luis)

« …ces deux jeunes cœurs étaient arrivés à cette confiance sans bornes qui peut-être le plus doux charme de l’amour  » (Stendhal. Armance)

  C’était  les 17/18/19 novembre 2010, les Journées mondiales de la philosophie à L’Unesco à Paris. Dans une conférence débat organisée par Britt et Christian, animateurs de « Rencontres et débats, Autrement », un invité, Dany-Robert Dufour, nous montre dans notre actualité  comment la confiance est aveugle : Cela avec un conte (indien) qui parle d’une communauté, un village uniquement constituée d’aveugles. Pour les aider ils n’ont qu’un guide, qui lui, est voyant. Ils se retrouvent un jour devant un éléphant et se demande de quoi s’agit-il ? L’un touche une défense, et dit : – attention c’est une arme de guerre. Un autre touche la queue et dit : – mais non c’est une corde, une troisième touche l’oreille et dit : – mais non c’est un chasse mouche, un autre touche la trompe, et dit : – attention c’est un serpent ; puis  tous s’écrient mais cela sent mauvais ! En fait ils marchaient dans la crotte de l’éléphant. Mais à la fin disent dit-ils au guide de quoi s’agit-il ? Et le guide entend bien la question, mais hélas il est muet.

Cette allégorie illustre l’univers financier actuel et le gouvernement de chaque pays : Les aveugles : le peuple – l’éléphant : le Marché – la crotte : la crise – le guide : nos gouvernants.

Nous sommes dans cette situation. Notre confiance dans la démocratie est-elle trahie ? (Dernier ouvrage de Dany-Robert Dufour. Le divin marché)  (Luis)

Sur l’ouvrage de Michela Marzano.  Le contrat de défiance

Sans confiance entre les individus, c’est toute notre société qui s’écroule. La peur, la déraison, la faillite, la guerre, la paranoïa menacent. Pourtant : la judiciarisation des rapports contractuels, le désir de contrôle, la difficulté d’accepter notre part humaine de fragilité, sans laquelle la confiance n’existe pas, engendrent une société ou de la défiance.
L’essai magistral de Michela Marzano offre une double perspective historique et philosophique : de la banqueroute de Law (1720) à la crise du prêt interbancaire (2007-2008), de l’égoïsme libéral au doute systématique des théories du complot, du don de soi dans l’amour à la multiplication des conflits juridiques dans la sphère privée (sait-on que 70 % des contentieux au TGI sont familiaux ?), de la crainte de tout perdre à l’éloge de la dépendance, Michela Marzano construit et déconstruit notre rapport à la confiance. Le pilier de notre civilisation.

Revue de presse Martine Jacot – Le Monde du 5 novembre 2010. En prenant plusieurs exemples-clés, la philosophe Michela Marzano, professeure à l’université Paris-Descartes, examine les causes de cette méfiance généralisée

La confiance s’est peu à peu réduite à un simple produit de supermarché qu’il faudrait acquérir pour mieux se vendre soi-même, poursuit Mme Marzano. Elle s’inscrit en faux contre l’idéologie managériale qui pense que la seule confiance digne de ce nom est la confiance en soi, comme si on pouvait ne dépendre de personne. En convoquant sans en abuser ni alourdir son propos les grands philosophes, Mme Marzano analyse la nature des liens de confiance à travers les âges. Pour conclure que sans elle, le monde social deviendrait invivable, et qu’elle est un formidable pari humain, avec ses risques qu’il vaut de prendre pour sortir d’angoisses paralysantes. (Luis)

   Dans une pièce de Shakespeare Timon d’Athènes, le personnage principal Timon est un homme riche qui donne beaucoup à tous ses amis, il donne tant qu’il va se ruiner, mais il a confiance que ses amis lui rendront toutes ses largesses. Un personnage devant cette confiance aveugle adresse une prière aux dieux :

« Dieux immortels, je ne sollicite pas la richesse ;

Je ne prie pour aucun homme excepté moi.

Faites que je ne devienne jamais insensé

Pour me fier au serment ou à la signature d’un homme,

Aux larmes d’une courtisane,

A un chien qui feint de dormir,

A un geôlier pour ma liberté, ou à mes amis si j’en ai besoin !

Amen. Ainsi soit-il.

(Timon d’Athènes. Shakespeare. Acte I. Scène II)

Ayant tant donné, malgré les conseils, Thimon s’est ruiné. Son intendant Flavius lui rappelle son inconséquente prodigalité.

  • Thimon : « ….Ta conscience te fait-elle à ce point défaut au point de croire que les jamais me manqueront ? Rassure-toi – Si je voulais puiser dans les vases de l’amitié, mettre les cœurs à l’épreuve en empruntant, je disposerais des hommes et de leur fortune. Je suis riche par ses amis… »

Comme on peut s’en douter dès qu’il fera appel à « ses amis » tous trouveront mille excuses pour se défiler.  Et l’on retrouve cette remarque de Flavius : « Une homme généreux, croit que tous le sont »  (Luis)

Est-il sage d’avoir confiance ?

Poème

Dans le grand livre du destin

J’ai suivi les péripéties

Que les Dieux dessinent à la main

C’est écrit, qu’il en soit ainsi

La première paramécie

Portait déjà tous les vocables

La vie, la chaîne qui nous lie

Aux voies du ciel impénétrables

Et si la vie est un festin

J’ai goûté chaque facétie

Je fais confiance en son chemin

Et les doutes et les avanies

Des aiguillages de la vie

Nous conduisent imperturbables

Toujours plus loin et sans merci

Aux voies du ciel impénétrables

Et faire confiance en son destin

Est la meilleure philosophie

J’ai trébuché sur le chemin

J’ai pleuré, qu’il en soit ainsi

J’ai annulé tous les sursis

En équilibre un peu instable

Pour aller un peu endurcie

Aux voies du ciel impénétrables

Se battre est une acrobatie

Et j’ai donné mon âme au diable

Pour laisser toutes arguties

Aux voies du ciel impénétrables

Le sage a toujours confiance

Et consulter le Pythie est inscrit dans le plan

Dans tout mal il y a un bien qui sommeille

Le tout est qu’il se réveille

Vous n’auriez pas un peu de café ?

(Florence Desvergnes)

   La confiance c’est ce capital que nous avons chacun à gérer. Les radins de la confiance n’investissent pas et reçoivent peu en échange. Les plus généreux, il est vrai prennent des risques, mais souvent reçoivent en échange. Il y a aussi les spéculateurs.

Même le matérialiste au sens philosophique du terme, et non au sens péjoratif, comme si souvent utilisé, celui-là a besoin d’avoir confiance. Puisqu’il est anti déterministe, il faut qu’il ait confiance dans l’individu dans sa capacité à penser et agir pour que ce monde n’aille pas vers un destin qui serait sa disparition.                                                                                          

Faire confiance mais ne dormir que d’in œil,  cette expression de méfiance peut être liée à Argus. Celui-ci  avait été chargé par Héra de garder Io. Argus avait cent yeux.  Lorsqu’il dormait,  cinquante restaient ouverts tour à tour. Il fallu la ruse de Mercure, et surtout une belle histoire pour que, de plaisir de la belle histoire, il ferme enfin tous les yeux,  et que Mercure en profite pour le tuer. C’est le symbole de la confiance et de la défiance. Moralité: méfiez-vous des belles histoires qui peuvent endormir votre confiance.  (Luis)

Abus de confiance:

Le code pénal qualifie d’abus de confiance, l’abus des besoins, des faiblesses, ou des passions d’un mineur, l’abus de blanc-seing, de détournements d’objets confiés à titre de louage, dépôt, mandat…

L’abus de confiance s’appuie trop souvent sur le manque de discernement, et l’expression abus de confiance,  le résume : quand on donne sa confiance on se livre à l’autre, on s’expose au pire comme au meilleur. (Luis)

   «  Une piste de réflexion, trouvée en dialoguant avec Emile, mon petit fils de 12 ans.

A ma question « qu’est-ce que la confiance pour toi ? », il m’a répondu qu’il faisait confiance à quelqu’un quand il pensait pouvoir compter sur lui, sans crainte de trahison (ou de mensonge) ou d’incapacité (ou de flemme ,de négligence ,ou de paresse).A ma question :et « qu’est-ce qu’avoir confiance en soi? » il a répondu :c’est penser être capable d’accomplir quelque chose sans crainte d’échouer .Alors vient une autre question: qu’y-a-t-il de commun aux deux ? Moment de silence et réponse d’Emile: que l’individu est capable d’avoir un projet et d’agir soit en ne comptant que sur lui soit en comptant sur quelqu’un d’autre …Alors qu’est-ce que « être capable d’avoir un projet « signifie pour l’être humain?…qu’il est capable d’être libre. Réponse : mais on peut aussi avoir confiance en un animal…… Oui si c’est un animal qui a été considéré comme un compagnon, comme un ami. Donc un peu comme un être humain… La confiance est elle liée à la liberté?

    Une autre piste de réflexion, je l’ai trouvée dans le dictionnaire historique de la langue française (d’’Alain Rey). Le mot confiance apparaît au XIIIème siècle emprunté au latin classique, « confidentia », confidence. Le mot confiance au XIIIème siècle est le doublet du mot confidence, qui est le fait de dire à quelqu’un, sur soi, quelque chose qu’on ne dirait pas à n’importe qui. D’autre part, le mot confiance est lié à la notion de foi, mais il a un sens laïc, ét. psychologique. En effet, la confiance qui vient du latin « cum » : avec, et de « fidere », avoir foi, c’est avoir foi, non pas en Dieu, non pas en l’homme, une idée abstraite, mais en quelqu’un, et en quelqu’un de singulier. Enfin, au début du 17ème siècle, le mot confiance prend le sens de l’assurance, c’est-à-dire de confiance en soi. Finalement avoir foi en quelqu’un, c’est penser qu’il ne me trahira pas. Avoir confiance en soi, c’est avoir assurance en soi, c’est-à-dire penser que je suis « capable de ». Donc avoir confiance en quelqu’un, ou se faire confiance à soi-même, c’est penser que l’on peut avoir une relation à l’autre qui n’implique pas la trahison, et c’est penser que je suis en capacité de faire ce que je dis, d’après la langue française et son histoire.

    Quelles sont les implications philosophiques de cela ? Etrangement les philosophes ont très peu réfléchi sur le concept de confiance. Dans l’antiquité des questions multiples, chez Epicure, Aristote, portent sur l’amitié. Au Moyen-Âge, les penseurs chrétiens rattachent la confiance à la foi. Pour Saint Thomas « Seuls les hommes de foi sont dignes de confiance ». Par contre à l’époque moderne, John Locke, dans son « traité du gouvernement civil » en fait le cœur de sa théorie politique. La société dit-il, repose sur un rapport de confiance mutuelle entre le gouvernement et le peuple. Autrement dit, la confiance est attachée à l’idée de contrat ; un contrat de confiance entre le gouvernement et le peuple, ce qui est au cœur de toute politique. De même Adam Smith, le théoricien du libéralisme économique dans son ouvrage « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations » met en évidence le fait que le développement économique d’une société et l’épanouissement personnel de chacun dans cette société renvoie à un contrat de confiance entre les hommes qui sont chacun attachés à une tâche de travail, et qui coopèrent ensemble au développement de la société. Division du travail et contrat de confiance sont deux facteurs, dit-il de l’évolution d’une société, quelle qu’elle soit. Et à l’époque contemporaine, les économistes et les sociologues s’emparent du concept de confiance. Comme l’ont analysé les philosophes de l’époque moderne, Locke et Adam Smith. Les premiers, les économistes considèrent comme Adam Smith que le développement économique d’une société n’existe que s’il y a un contrat de confiance entre producteurs et consommateurs. Les seconds, les sociologues considèrent comme John Locke que la paix civile n’est possible que si, il y a un contrat de confiance entre électeurs et élus, entre citoyens et gouvernement. Or je pense qu’il y a là une imposture intellectuelle, en ce sens que là, où il y a contrat, il n’y a pas confiance. Je me réfère à Hobbes qui dans « Le Léviathan » réfléchissait sur ce qui est au fondement du contrat social, au fondement du contrat qui fait que les hommes peuvent vivre ensemble, c’est dit-il parce que « l’homme est un loup pour l’homme » et pour vivre ensemble ils ont été contraints à établir un contrat social. De même Rousseau qui met en évidence le fait que naturellement, l’homme est perfectible, mais que dans l’état de société où il y a : jalousie, amour propre, compétition, guerres, conflits, les hommes sont contraints pour vivre ensemble d’établir un contrat social. Autrement dit, là où il y a contrat c’est qu’il n’y a pas confiance, mais bien au contraire de la défiance relativement à l’autre, et le soupçon que l’autre peut trahir ma confiance, d’où la nécessité d’établir avec lui, un contrat.

     Une philosophe contemporaine Michela Marzano a écrit un ouvrage « Le contrat de défiance » où elle défend une thèse que je pense pouvoir reprendre. Je résume très vite cette thèse qui consiste à dire, que là où il y a contrat il n’y a pas confiance, qu’au contraire il y a méfiance. Si nous avons besoin d’un contrat de mariage, d’un contrat social, d’un contrat personnel, c’est que nous avons peur de l’autre, peur de sa trahison, peur qu’il ne tienne pas promesse, ou c’est parce que nous n’avons pas foi en sa capacité à écouter, à comprendre à vivre avec l’autre. Elle analyse de manière longue cet aspect du contrat de défiance qui caractérise notre société française, et nos sociétés libérales. Notamment en ces sociétés, les plus « jeunes » qui se méfient du politique, de la trahison par rapport aux promesses ou du fait que l’intérêt personnel de l’homme politique passe avant l’intérêt général. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas confiance, mais un contrat de défiance. Quand nous contractons, nous entrons dit-elle dans une logique qui est celle du débiteur, et dans ce donnant/donnant nous sommes amenés un jour ou l’autre à demander des comptes. C’est le contraire de la véritable confiance. Et quand je m’appuie sur mon expérience, je retrouve cette idée que la confiance s’oppose à tout contrat, et que par ce qu’elle s’oppose à tout contrat, et parce qu’elle est facteur d’épanouissement personnel, elle est un ciment de la société, en fait parce qu’elle est un pari sur l’humanité de chacun »  (Edith Deléage-Perstunski. Professeure de philosophie)

La cueillette du poète.

Débat : Comment Avoir confiance ?

*  La question de confianceLa société de défiance,
et, L’Ambiante méfiance, comment Avoir confiance ?,
en relation, en Lien, Avec L’Autre _ Le monde, enseignant / élève, maître / disciple,
parent / enfant, confiance en soi, en L’Autre, Au monde, être en confiance, faire confiance, Le fondement, d’instinct en intuition, de réflexe en réflexion, un parcours, un périple,
confiance _ sentiment, et, inspirer confiance,
comment … Au-delà du feeling, La réciprocité …
… La confiance est, en fait, une nécessité,
Le fondement de La relation, Lien, humain,
qui Vient télescoper Le  penser – par – soi-même, L’esprit critique, humain,
qui sème _ qui essaime, en partage, et, en Lien, des  dignes – de – confiance,
dimension d’exigence _ cohérence – exemplarité, de La confiance,
en inconditionnalité, et, dans L’incomplétude, et, dans L’incertitude _ confiance Agréée, confiance pour créer,

Confiance en doute, en cause, et, en questionnement,
en conditionnement,
proportionnalité, gradation … À – tester, Le contrat de confiance,
risque de La confiance, calcul de La confiance, construire La confiance,
confiance de passion, confiance de raison,
confiance À La merci  de soupçons, trahisons, Voire _ poison, ou, déraison …
guerre, civile, en question, compétence, en question, entre sœurs en confiance,
entre frères, en confiance, en chœur, faire confiance, L’imprévu, en confiance,
pour faire société, pour faire humanité, outre notre surVie,
La confiance en La Vie,
La confiance mystique, La confiance, une éthique, c’est dans L’épreuve, de La confiance, que fait ses preuves _ La confiance,
La confiance éclairée,
confiance de créer,

*  Au risque de se perdre, « fidèle rebelle », confiance, « belle et rebelle », confiance,
en souffrance, en puissance, et  puis – sens … de La confiance,
de ce monde _ sans foi ni Loi …
Au monde Autre _ ma foi
« [ Les Actes désintéressés _ de La confiance _ sont Les étoiles de La terre,
de La confiance ] » _ d’Après  Montherlant, confiance – engagement,
entre  confiants, Aimant(s),
« Le Lien social Le plus élémentaire »,
mon cher Watson, confiance Volontaire, de confiance optionnelle
en confiance inconditionnelle … 

Gilles  Roca-Laure, dit-vain …
Cas-fée  en  visioconférence  L’Entrepot’s 
Animateur Pascal,  en Brumaire _ 31 octobre 2020

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