Ecrire

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Une vocation. William Bougereau. 1896. Museum of Ats. Cliveland.

Le Grand Robert de la langue française : Exprimer par l’écriture. Exprimer (de telle ou telle façon) sa pensée par le langage écrit

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : …Inscrire sa pensée dans l’espace, où elle se fige, se conserve, et de la libérer par là, au moins partiellement, du temps.

Du latin « scribere » on pense illico à « scribe » (celui qui faisait profession d’écrire, à la main, de faire de copies. Cela nous donnera avec une connotation péjorative : scribouillard…

Synonymes : Calligraphier. Copier. Consigner. Crayonner. Exposer. Inscrire. Libeller. Recopier. Rédiger. Transcrire.

Contraires : Oralité

Par analogie : Alphabet. Brouillon. Caractères. Copistes. Correspondance. Ecrivaillon. Ecrivain. Epistolaire. Essai. Exprimer. Gratte papier.  Greffier. Gribouillage. Griffonner. Journal intime. Lettres. Livre. Manuscrit. Mémoire. Orthographe. Ouvrage. Pattes de mouche. Pondre.  Publication. Roman. Rédacteur. Restituer. Rythme. Scribe. Scribouillard. Syntaxe. Style. Tartiner. Texte. Traduire

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Alceste– :       « Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire

                         Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire ».

Le misanthrope. Molière.

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Ecrire c’est d’abord décrire.

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«  J’allais comprendre aussi, et de manière plus surprenante, qu’il en était de même pour le roman. Il ne fallait pas forcément courir après les idées, s’acharner sur des brouillons c’était au roman de faire le premier pas. Il fallait simplement être dans de bonnes conditions pour le recevoir quand il frappait à la porte de l’imagination. Les mots avançaient vers moi avec la grâce de leur invisibilité »  (Les souvenirs. David Foenkinos.)

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On peut aller à cette découverte en travaillant sur l’écriture. En écrivant sur le monde, en écrivant sur soi, on fini par clarifier des positions qui nous sont personnelles. L’articulation entre « vivre sa pensée, et penser sa vie » peut passer par l’écriture,  en sachant ce que l’on est, on peut essayer de le devenir (c’est par exemple le travail de Montaigne).  (Luis)

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« Moulant sur moi cette figure, il m’a fallu si souvent testonner et composer, pour m’extraire, que le patron s’en est fermi, et aucunement formé soi-même. Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi, de couleurs plus nettes, que n’étaient les miennes premières. Je n’ai pas plus fait mon livre, que mon livre m’a fait; Livre consubstantiel  à a son auteur.. » (Montaigne. Essais. Livre II. § XVIII)

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Quand les Grecs commencèrent à leur tour a utiliser l’écriture, il y eu déjà des nostalgies, des réticences, des partisans de la seule transmission orale : « Cela produira l’oubli dans l’âme de ceux qui l’auront appris, parce qu’ils cesseront d’exercer leur mémoire : mettant en effet, leur confiance dans l’écrit ». C’est ce que faire dire Platon à Socrate dans Phèdre. Plus loin, il poursuit : « De plus ils seront insupportables dans leur commerce parce qu’ils seront devenus des semblants des savants, au lieu d’être des savants ». (Luis)

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« C’est aux Araméens que nous devons l’alphabet. Lequel, avec l’encre et la plume de l’Egypte remplaçant l’écriture cunéiforme babylonienne, fut transmis par les Phéniciens eu reste du mode méditerranéen »,  (Georgia Harkness. Les sources de la morale occidentale. Payot. 1954)

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« Avec seulement vingt-six lettres d’un alphabet on écrit aussi bien l’Odyssée, la Divine Comédie, A la recherche du temps perdu, ou un rapport de police, une lettre anonyme… des lettres sont communes dans des mots distincts, amis les seuls agencements permettent des sons et de sens différents » (Michel Onfray. Contre histoire de la philosophie)

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« A quoi tout ce galimatias peut il servir, sinon à égarer notre bon sens à jeter le désordre dans nos pensées, à troubler notre cerveau…à fêler nos imaginations, à corrompre notre goût à nous remplir la tête de confusions… »  (Victor Hugo. Shakespeare, II, 1.)

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