Emotions
Le Grand Robert de la langue française :
Mouvement affectant un individu et ayant pour effet de le soustraire à l’état de repos et d’équilibre.
Sensation agréable ou désagréable considérée du point de vue affectif.
(Psych.) Etat de conscience complexe, généralement brusque, et momentané, accompagné de troubles psychologiques (pâleur ou rougissement, accélération du pouls, sensation de malaise, tremblements, incapacité de bouger ou agitation)
Mouvement du corps (par opposition à l’état normal) d’un corps collectif, agitation et fermentation populaire à l’occasion d’un événement inquiétant pouvant dégénérer en troubles civils
Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Lalande : A. J’entends par émotion un choc brusque, souvent violent, intense, avec augmentation ou arrêt des mouvements : la peur, la colère, le coup de foudre en amour, etc.
Encyclopédie de la philosophie Pochothèque: Etat de trouble affectif généralement violent mais éphémère et irréfléchi ; à la différence de la passion.
Trésor de le langue Française : Conduite réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au niveau du corps d’une manière plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou de la douleur.
La cause de l’émotion est extérieure au sujet. Bouleversement, secousse, saisissement qui rompent la tranquillité, se manifestent par des modifications physiologiques violentes, parfois explosives ou paralysantes.
Synonymes : Agitation. Affolement. Choc. Commotion. Ebranlement. Émoi. Excitation. Réaction.
Contraires : Apathie. Calme. Froideur. Impassibilité. Indifférence. Sang froid. Sérénité. Stoïcisme.
Par analogie : Admiration. Adrénaline. Affect. Affection. Amour. Aversion. Balbutiement. Bouleversement. Chagrin. Choc. Coeur. Colère. Coup de coeur. Coup de foudre. Dégoût. Désarroi. Désir. Douleur. Ebranlement. Émotivité. Empathie. Enthousiasme. Etonnement. Extase. Feeling. Frayeur. Frison. Fureur. Haine. Honte. Hyperémotivité. Jalousie. Joie. La falaise apparente. Malaise. Mépris. Paix. Pâleur. Palpitations. Passion. Peur. Rage. Roue des émotions. Rougissement. Secousse. Sens (les). Sensation. Surprise. Sympathie. Tragédie. Terreur. Tremblement. Tristesse. Trouble
Expressions: Avoir la gorge serrée. Avoir la moutarde qui vous monte au nez. Avoir les cheveux qui se dressent sur la tête. C’était plus fort que moi. En avoir des frissons. Être muet d’admiration. Être rouge de colère. J’avais les jambes coupées. J’en avais la chair de poule. J’étais transporté de joie. Je suis sorti de mes gonds.
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L’émotion qui nous vient du latin « Exmovéré », nous dit que ce mouvement se fait hors de nous. Nous percevons, nous recevons, disent les psychologues, des informations par l’un de nos sens. Instantanément, sur des schémas intériorisé, nous réagissons, par exemple : montée d’adrénaline, modification du flux sanguin, pigmentation du visage…, cette réaction se produit avant que le néocortex ait pu analyser l’information et renvoyer ses ordres. (Luis)
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« Les émotions, ce sont des vagues qui te balaient sans que tu puisses comprendre ce qui t’arrive… » (Metin Arditi. Le turqueto)
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Si nous pouvions dans une situation émotionnelle, prendre le temps de compter jusqu’à trois, alors on analyserait nos émotions, si l’on mettait des mots sur nos émotions, la force de l’émotion, son charme parfois, serait rompu.., donc la raison tue l’émotion, c’est un point vital de la philosophie stoïcienne. (Luis)
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« Nos émotions précèdent nos sentiments » (Antonio R. Damasio)
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Toutes les émotions sont des incitations à l’action : la colère, qui va secréter de l’adrénaline, va libérer l’énergie à l’action. La peur, elle, envoie le sang vers les jambes, ce qui prépare la fuite, et ce fait le moins de sang dans la partie supérieur du corps fait que le visage pâlit. Les émotions sont : Bonheur, amour, plaisir, dégoût, enthousiasme, honte, stress, dépression, empathie, sympathie, compassion, surprise, peur, tristesse…Entre l’intelligence et l’intelligence émotionnelle, l’une pense, l’autre ressens, « La vie est une comédie pour ceux qui pensent, une tragédie pour ceux qui ressentent ». (Horace Walpole)
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« Depuis notre plus tendre enfance, nous avons appris à lire les émotions sur les visages des personnes qui nous aiment et prennent soin de nous ; de la même façon, toute notre vie, quelqu’un saura lire les nôtres – à notre insu, la plupart du temps. Ces émotions nous permettent de communiquer grâce à un langage universel… » (llaria Gaspari. Petit manuel à l’intention des grands émotifs. PUF. 2022)
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Un évènement est perçu qui déclenche une réaction avant même que l’information soit analysée. C’est alors le réflexe émotionnel qui va plus vite que la raison. La puissance de cette réaction émotionnelle, surpasse et empêche tout raisonnement, empêche d’entendre la raison. L’image subliminale, utilise ce processus physiologique. L’esprit émotionnel est plus rapide que l’esprit rationnel, le cerveau émotionnel est plus rapide que l’esprit pensant. Mais l’intelligence nous permet aussi l’écoute de l’autre, l’empathie, et l’aptitude à déchiffrer les messages, même non verbaux. (Luis)
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Les arts nous parlent le langage de l’émotion. L’art est émotion. Des chefs d’œuvres font l’admiration de tous y compris de ceux qui n’ont jamais été initiés à l’art. N’y a-t-il d’art, que ressenti ? Nous avons parlé dans un précédent ciné philo, (Film. Ivre de femmes et de peinture), de « ressenti émotionnel », lequel nous dit Kant, est, l’esthétique transcendantale. (Luis)
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« Les émotions sont frappées d’un interdit contradictoire : d’un côté elle sont repoussées, parce que signe de faiblesse, parce que honteuses, parce qu’elle ouvrent une brèche qui ressemble peut-être un peu trop à une blessure sur l’intimité de ceux qui les éprouvent ; de l’autre, elles sont savamment exhibées, comme un trophée, pour la curiosité mal placée de ceux qui les regardent.
Beaucoup d’hommes jugent encore inconvenant d’afficher leurs larmes ou de laisser transparaître leur émotion….» (llaria Gaspari. Petit manuel à l’intention des grands émotifs. PUF. 2022)
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Souvent nous voudrions contrôler nos émotions, mais c’est elles qui nous contrôlent, elles prennent le pouvoir, même si nous souhaitions vivement cacher nos émotions, lesquelles nous mettent en état de faiblesse… (Luis)
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« On appelle sentiment (Feeling) le mode de vécu qui se manifeste nettement et la qualité vécue plus ou moins détachée des expériences cognitives et motivationnelles. On appelle affects les sentiments intenses et brefs responsables d’une désorganisation ou d’une restriction du vécu et du comportement, Par exemple : transport de joie, crise d’angoisse, de rage, de panique. Et « humeurs » les tonalités du vécu sans lien clair à un stimulus, un situation, une activité, ou un besoin, par exemple : excitation joyeuse, manie, abattement, découragement, dépression. … Les réactions à des influences environnementales émotionnelles intenses, douloureuse ou extrêmement stressantes reposent, comme le comportement instinctif des animaux dans la situation où la survie et la conservation de l’espèce sont mises en jeu… C’est pourquoi Darwin et Watson, l’attirance par les congénères, l’amour, l’attaque en cas de danger, le retrait et l’angoisse parmi les émotions dites, émotions de base… » (Extrait de l’article, émotion, Dictionnaire de la psychologie, Werner D. Frölich. La Pochothèque)
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« Les émotions sont forgées à partir des réactions simples qui favorisent la survie d’un organisme… » (Antonio R. Damasio. Spinoza avait raison. 0dile Jacob 2003)
« Les émotions primaires (ou de base) sont plus faciles à définir, parce qu’une tradition bien établie veut qu’on rassemble dans ce groupe certaines émotions très présentes. La liste la plus répandue comprend la peur, la colère, le dégoût, la surprise, la tristesse, et le bonheur… » ( » » » » » )
« …l’apprentissage par association a lié les émotions à des pensées en un réseau dense d’allers et retours. Certaine pensées suscitent certaines émotions, et vice versa » ( » » » » )
L’adrénaline modifie les émotions, et dans certains cas, alors qu’il faut impérativement se mettre dans l’action, elle supprime le sentiment de peur : « Les soldats sur le champs de bataille modifient ainsi les cartes corporels qui représentent la peur et la douleur dans le cerveau. Sans ces modifications, les actes d’héroïsme auraient peu de chance d’apparaître… » (Antonio. R. Damasio. Spinoza avait raison. Odile Jacob. 2003)
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L’université du Colorado à Denver a publié une expérience des Drs Mary Klinnert, Joseph Campos, et Robert Emde. Expérience, dite : « de la falaise apparente »
Un bébé qui marche depuis quelque temps déjà est placé sur une table en verre, sous la table une nappe à carreaux, donne l’impression que l’on marche sur une table normale.
La maman du bébé est assise au bout de la table, et elle tient dans sa main le jouet préféré de l’enfant. L’enfant avance vers sa mère, vers le jouet, mais la nappe ne va pas au bout de la table en verre, et là l’enfant s’arrête devant ce qui lui semble être comme le vide (comme au bord d’une falaise). Comme tous les enfants devant une situation périlleuse, il observe le visage de ses parents, en l’occurrence, il regarde sa mère, il cherche à scruter dans sa réaction émotionnelle. Si la mère montre de la crainte, de l’effroi, l’enfant restera sur place, reculera… Si la mère lui adresse un sourire d’encouragement, il avancera… Nos émotions sont des messages, nos émotions sont un langage, surtout pour les enfants. (Luis)
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« …pour l’instant, seuls les signes extérieurs des émotions humaines sont décryptés par les machines et non le processus qui les produit » (La chute del »empire humain. Charles-Edouard Bouée. Mémoires d’un robot)
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« L’algorithme peut même aller beaucoup plus loin. Des ingénieurs mettent actuellement au point un logiciel capable de détecter des émotions humaines fondées sur le mouvement de nos yeux et des muscles faciaux[……] Les scientifiques comprenant toujours mieux la façon dont les hommes prennent les décisions, la tentation de se fier aux algorithmes a toute chance d’augmenter. Non seulement le piratage de la décision humaine rendra plus fiables les big data, mais il rendra simultanément moins fiable les sentiments humains […] nous perdrons progressivement notre capacité de prendre des décisions par nous-mêmes » (Yuri Noah Hariri. 21 leçons pour le 21 ème siècle)
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« Nos émotions nous sont propres, et en même temps elles nous relient aux autres…Toutes ces relations complexes font de nous des humains… » (Llaria Gaspari. Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs »
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Dans son ouvrage Spinoza avait raison, Antonio R. Damasio, défini les émotions sous trois formes :
1° Les émotions d’arrière plan – Le ressenti immédiat, envers une personne que l’on rencontre : on ressent, hors toute analyse, son calme ou son enthousiasme, on décrypte inconsciemment les expressions du visage, les premières paroles, les premiers gestes, etc…
2° Les émotions primaires, les plus connues : la peur, la colère, le dégoût, la surprise, la tristesse, le bonheur…
3° Les émotions sociales, que sont : la sympathie, l’embarras, la honte, la culpabilité, l’orgueil, l’envie, la gratitude, l’admiration, le mépris…
« Les manifestations de dominance et de dépendance sociales » nous dit Damasio « en sont un exemple – pensez à tous les comportements qu’on voit, en sport, en politique, sur les lieux de travail.
L’une des nombreuses raisons pour lesquelles certaines personnes deviennent des leaders et d’autres suiveurs, pourquoi certains appellent le respect et d’autres se recroquevillent, à peu à voir avec les connaissances ou les compétences, et beaucoup avec certains traits physiques et la façon dont un individu suscite certaines réponses émotionnelles chez autrui »