Femme

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Madame Pompadouur, par Boucher. 1756. Neue Pinakothek. Munich.

Femme : Le mot vient provient 1° du grec « phuomai » (ce qui naît) 2° du latin « femina » ou « foemina » dérivant de « foetare » (fœtus).

Le Grand Robert de la Langue Française : Être humain appartenant au  sexe féminin capable de concevoir des enfants.

Dictionnaire philosophique d’André Comte Sponville : Un être humain, de sexe féminin. On dira que c’est l’humanité qui importe, non les sexe. Peut-être, mais que l’humanité soit sexuée n’est pas non plus anecdotique.

Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : On comprend en général sous ce terme, toutes les personnes du sexe féminin, soit filles, femmes mariées ou veuves ; mais à certains égards les femmes sont distinguées des filles, & les veuves des femmes mariées.
Toutes les femmes & filles sont quelque fois comprises sous le terme d’hommes.
La condition des femmes en général est néanmoins différente en plusieurs choses de celle des  hommes proprement dits.
Les femmes sont plûtôt nubiles que les hommes, l’âge de puberté est fixé pour elles à douze ans ; leur esprit est communément formé pûtôt que celui des hommes, elles sont aussi plûtôt hors d’état d’avoir des enfans.
Les hommes, par la prérogative de leur sexe & et par la force de leur tempéraments ont naturellement capables de toutes sortes d’emplois & d’engagemens ; au lieu que les femmes, soit à cause de la fragilité de leur sexe & de leur délicatesse naturelle, sont exclues de plusieurs fonctions, & incapables de certains engagemens….

Synonymes :

Contraires : Homme.

Par analogie. Altérité. Amante. Aphrodite. Attrait. Beauté. Bonne femme. Charme. Deuvième sexe. Différence. Élégance. Enfantement. Épouse. Êve. Femme au foyer. Femme d’affaire. Féminin. Féminité.  Féminisme. Femmelette. Fille. Grossesse.  Gaïa. Maîtresse. Maîtresse femme. Maman. Maternité. Ménopause. Mère. Nana, (populaire) Pacha Mama. Procréation. Puberté. Sexe faible. Suffragètes. Vénus.

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« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; car c’est le mari qui est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise » Evangiles. I. Corinthiens. 11/9)

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« Les filles dans nos cœurs

font des travaux d’aménagement

Souvent au marteau piqueur

Et sans ménagement.

…..

Si vous voyiez dans ma poitrine le chantier

…..

Les filles ne nous font pas peur

Parce qu’elles sont toute petites.

Mais elles nettoient dans nos cœurs

A la dynamite.

Alain Souchon.

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Ne cherchez pas la logique dans le rapport Homme/Femme, car «  ils sont deux parallèles appelées à se croiser »

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Dans l’œuvre « Syngué sabour » la femme afghane, évoque le sens de l’honneur à la mode taliban. Ces hommes -là dit-elle, ont peur des putes, parce qu’en baisant une pute ils ne dominent pas son corps. Car là on est dans l’échange ; ils donnent de l’argent elle donne du plaisir, et c’est elle qui domine, c’est elle qui les baise… »  (Luis)

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« –Médée : Et puis l’on dit que nous menons dans les maisons une vie sans danger, tandis qu’eux (les hommes) vont se battre ! Mauvaise raison : j’aimerai mieux monter trois fois en ligne que de mettre au monde un seul enfant » (Médée, oeuvre d’Euripide. Premier épisode)

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D’une manière générale les femmes en Afrique représentent 80 %  de la force humaine utilisée pour la production alimentaire. « Elles sont tout à la fois machines à plaisir et machines agricoles »(René Philombe)

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«  Par sa différence, la femme avec qui l’on partage sa vie devient un autre soi, cette différence recherchée, cette différence choisie, ce complément du moi est comme un miroir. «   La  connaissance du visage de l’homme est comme la mer pleine pour un marin ».(Balzac)  

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Dans nombre de sociétés antiques la femme est considérée toute sa vie, comme mineure, et ne possède aucun droit civique. Alors que les philosophes grecques débattent de sujets métaphysiques, la femme est exclue des débats tant politiques que philosophiques. La femme athénienne ne peut sortir qu’accompagnée d’un esclave, ne peut assister ni aux jeux, ni aux représentations, aux fêtes ; le seul philosophe à accepter la femme comme l’égale de l’homme, et accepter les femmes dans ses cours, est, Epicure. Les Romains jugent que la faiblesse mentale de la femme la rend inapte (imbecilitis mentis), inapte à participer à la vie de la cité. La femme est longtemps jugée, comme incapable juridiquement, elle n’est que « Femme matrice », avec pour seul rôle, la procréation, elle passe de la dépendance de son père, à la dépendance de son mari. Pendant des siècles sera maintenu le précepte de Saint Paul, repris par la philosophie scholastique, celle des pères de l’Eglise : « Que la femme se taise dans les assemblées ». (Luis)

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Tous les mythes et les religions sont l’œuvre des hommes. De Pandore curieuse  et inconséquente, à Eve curieuse et pécheresse, la femme est responsable de tous les maux de la terre. Les trois religions du Livre vont s’avérer être les religions les plus misogynes, manifestant une haine de la femme, et plus particulièrement du corps de la femme. Un des pères de l’Eglise,  Tertullien (IIIème siècle) rappelait aux femmes la genèse : « Tu enfanteras dans les douleurs et les angoisses, tu subis de ton mari, et il est ton maître, et tu ignores qu’Eve c’est toi » !  » Elle vit encore dans ce monde la sentence de Dieu contre son sexe, vis donc, il le faut accusée, c’est toi la part du diable. C’est toi la première qui a déserté la loi divine ». Presque tous les philosophes se sont montrés misogynes, d’Aristote à Platon, St Thomas d’Aquin, Kant, Rousseau, Schopenhauer, Nietzsche…,  la liste serait trop longue, on retiendra de Rousseau « La femme doit plaire aux hommes, leur rendre la vie agréable, voilà les devoirs de la femme dans tous les temps et ce qu’on doit lui apprendre dès l’enfance », ou de Schopenhauer : « Les femmes sont des êtres faibles, débiles, insidieux, manipulateurs qui ont le génie de conquérir le pouvoir de façon sournoise, en vampirisant les hommes » et enfin de Nietzsche : « L’Homme doit être éduqué pour la guerre, la Femme pour le délassement du guerrier : hors de cela tout est folie.. » (Luis)

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Dans un reportage de Serge Moati, « Méditerranéennes » (FR 2 Le 14 juin 2013) une jeune femme tunisienne dit : « Le voile est le symbole de la soumission des femmes, de la subordination aux mâles […..] Pour les musulmans » ajoute t- elle, « depuis des siècles, la question est comment contrôler le corps des femmes ».

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« Les femmes sont soumises à leurs maris…., Les filles une fois nubiles sont données en mariage et vont vivre dans la famille de leur mari, tandis que les fils et petits fils restent dans la famille » (Thomas More. L’Utopie)

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« Les femmes sont faites pour être mariées, les hommes pour être célibataires, c’est la tout le drame ». (Réplique  dans le film, Mon père avait raison. Sacha Guitry)

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 « Un homme sage doit aimer sa femme avec sa tête (judicio), non avec son cœur (affectu). Il lui faut contrôler ses désirs et ne pas se laisser entraîner à la copulation. Rien n’est plus immonde que d’aimer sa femme comme une maîtresse »   (Sénèque)

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« La femme c’est le chef d’œuvre de dieu, surtout quand elle a le diable au corps » (Alphonse Allais)

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« La femme n’est pas encore capable d’amitié ; des chattes, voilà ce que sont les femmes, ou des oiseaux, ou tout au plus, des vaches »
« L’homme digne de ce nom n’aime que deux choses : le danger et le jeu. C’est pourquoi il désire la femme le plus dangereux des jouets. L’homme doit être élevé pour la guerre, la femme pour le délassement du guerrier : hors de cela tout est folie. Le guerrier n’aime pas les fruits douceâtres. C’est pourquoi il aime la femme ; il y a de l’amertume dans la femme, même la plus douce. La femme mieux que l’homme comprend les enfants ; mais l’homme est enfant plus que la femme. Tout homme digne de ce nom recèle en lui un enfant, qui veut jouer. Allons, femmes, tâchez de découvrir l’enfant caché dans l’homme »  (Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra)

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« Que l’homme craigne la femme qui aime ; elle ne reculera devant aucun sacrifice, et tout le reste lui paraît sans valeur. Que l’homme craigne la femme qui hait car l’homme, au fond du cœur, est méchant, mais la femme est mauvaise. Le bonheur de l’homme est de dire « je veux ». Le bonheur de la femme c est de pouvoir dire : « Il veut » (Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra)

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Lysistrata : Tragédie d’Aristophane où les femmes décident de faire la grève du sexe, pour obliger les hommes à cesser de guerroyer.
Dans ce même ordre d’idée, un anecdote, une histoire d’Afrique du nord raconte que les mères en ayant assez que leurs fils deviennent aussi machos que leurs pères, elles avaient décidé d’aller vivre entre femmes sans les hommes. Au bout de quelques mois elles appelèrent les pères, leur disant, revenez! nous n’avons plus aucune autorité,  à force de leur céder ils ont pris le pouvoir et nous rendent la vie impossible.
Ce qui tente à confirmer que ce sont les mamans qui font les machos .  (Luis)

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 « Le degré de civilisation d’une société se mesure à la place faite aux femmes » déclarait Jacques Chirac.      

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« Être commandé par une femme serait pour un homme la pire des offenses »  (Les penseurs grecs avant Socrate. Fragment 111)

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Introduction au débat : « La femme est-elle l’avenir de l’homme ? »
C’est dans  le poème « Le Fou d’Elsa », que Louis Aragon mentionne que « L’avenir de l’homme est la femme », ce qui deviendra une célèbre maxime et (après une inversion de l’ordre des mots) le titre de la chanson de Jean Ferrat « La femme est l’avenir de l’homme ». Et c’est dans ce même poème qu’Aragon explique « Je suis l’ennemi de ce règne de l’homme qui n’est pas encore terminé. Pour moi, la femme est l’avenir de l’homme, au sens où Marx disait que l’homme est l’avenir de l’homme. »
Donc, Aragon souhaite qu’advienne une société qui réalise la fin de l’exploitation de l’homme et la fin de l’oppression de la femme.
Or, l’évolution de notre société libérale et technophile malgré des avancées remarquables, nous entraîne loin de cet état: pensons aux milliers de femmes qui, notamment en Inde, vendent  leurs ovules et louent leur ventre pour permettre à des hommes et à des couples de notre société d’acheter des enfants.
Je ne vais pas soutenir une thèse sur ce sujet; Je vais poser des questions, plusieurs, qui peuvent sembler datées des années 1970 en France, mais qui me semblent encore d’actualité.
Si on consulte « L’atlas mondial des femmes » paru en janvier 2015, on constate que durant la seconde moitié du 20ème siècle, la question de la lutte pour les droits des femmes a pris une dimension internationale avec l’adoption de la charte des nations unies  en 1945, qui a établi les principes généraux d’une égalité entre les sexes. Depuis, une série de conventions internationales destinées à protéger les femmes et à éliminer les discriminations à leur encontre ont été signées. Mais : il n’y a pas un seul pays qui rassemble les conditions d’une égalité réelle entre les hommes et les femmes pour l’accès à l’instruction, à l’emploi, du point de vue des salaires, de la représentation politique, de la transmission du patrimoine. Certes il y a des événements comme celui de mai 2015 en France, où ont été célébrés au Panthéon deux grands hommes : Jean Zay et Pierre Brossolette et deux grandes femmes Germaine Thillon et Geneviève De Gaulle Anthonioz de la Résistance. C’est un événement car jusqu’ici il n’y avait au Panthéon que deux femmes et soixante quinze hommes. D’ailleurs, sur le fronton du Panthéon est écrit « la patrie reconnaissante à ses grands hommes ». Et ce ne sont que des événements ponctuels et non des réformes durables. Il y a même une évolution régressive du fait de la société ultra libérale D’après l’anthropologue américaine Wednesday Martin de plus en plus de femmes surdiplômées, restent au foyer  par choix, et sont récompensées par leur mari sous la forme d’un bonus, de leur contribution au bon fonctionnement du ménage  et notamment au bon développement des enfants (excellence scolaire, diversité des apprentissages et des activités). C’est la logique du business avec distribution de bonus pour la réalisation des objectifs qui se met en place aux Etats-Unis. (Magazine du monde 30 mai 2015).
Notons aussi que certaines avancées, liées à des mobilisations féministes subissent parfois  des retours en arrière. La remise en question récente du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans un pays comme l’Espagne le montre. Et on retrouve toujours l’argument  différentialiste: les inégalités sont justifiées par l’ordre naturel.
.Alors comment réaliser l’égalité réelle au delà des déclarations formelles ? C’est là ma 2ème  question.
Dans certains pays (et notamment là où les fondamentalistes religieux ont du pouvoir) les inégalités entre hommes et femmes touchent à la vie même des femmes. Des jeune filles sont réellement en danger de mort en Syrie, au Nigeria, au Cameroun, au Pakistan. Et les femmes ont un statut d’infériorité,  dans les pays où règne la loi islamique  Comment intervenir?
Pour la troisième année, l’assemblée générale des Nations Unies organise une journée internationale de la fille le 11 octobre pour le droit à  l’éducation des filles. Des ONG comme Plan International pour l’éducation des petites filles, auquel je participe, organisent des parrainages et recueillent des soutiens financiers. . Mais c’est une goutte d’eau dans la mer.
Une autre question (la 3ème): Y a t-il une façon de penser spécifique, féminine ou masculine ? Michèle Le Doeuf, docteure en philosophie, a mis en place il y a longtemps (en 1978) à l’Ecole Normale supérieure de Fontenay-aux-Roses , c’est-à-dire dans l’institution philosophique, un séminaire «  Cheveux longs, idées courtes »  pour réorienter la recherche philosophique en expliquant : « Qu’en dépréciant les femmes, en les condamnant à n’être qu’un simple objet de réflexion, et non pas des sujets philosophiques, voire en les excluant, la philosophie « échoue à tenir sa promesse fondamentale de constituer une rationalité- en- commun » alors qu’elle prétend penser ce qui est commun et universel ».
Son livre « L’Etude et le rouet » est son alerte pour réorienter la pensée philosophique. Ce n’est qu’un début. En effet, dans l’histoire de la philosophie occidentale, les femmes sont des inspiratrices ou/et, les boites aux lettres ou des confidentes, elles n’apparaissent, comme sujets philosophiques, comme des auteures, qu’au 20ème siècle avec Simone de Beauvoir, Simone Weil, Hannah Arendt. 
Du 4ème siècle av. J.C. au 20ème siècle, les philosophes occidentaux ont perpétué les préjugés de leur époque liés à la situation sociale. Avec, à ma connaissance, une exception Epicure (au 4ème  siècle av. J.C.) qui acceptait les femmes dans son jardin au même titre que les hommes. Platon, et d’autres ont certes, conçu des sociétés avec égalité des rôles et des statuts entre hommes et femmes, mais seulement comme des utopies  Ils se sont rarement  exprimés sur la différence des sexes  et quand ils l’ont fait, c’est en considérant la différence sexuelle comme hiérarchisant les femmes comme inférieures et les hommes comme supérieurs. Raisonner sur les différences entre  l’homme et la femme signifie prendre en compte la dimension sexuelle de la condition humaine, ce qui n’apparaît réellement qu’au 20ème  siècle, les philosophes parlant, jusque là, de la globalité de l’être humain.
Pourquoi les femmes philosophes  prennent-elles encore peu la parole ?
D’abord parce que la prise de parole, est encore difficile dans  une société où les hommes dominent socialement et aussi parce que les femmes sont, (comme l’analysent deux philosophes Vinciane Despret et Isabelle Stengers dans leur livre), des « faiseuses d’histoires ». « Refusant la position d’infériorité jusque là acceptée, elles développent une forme subversive de penser pour s’affirmer, qui les isolent ou les font  critiquer comme des faiseuses d’histoires », agressives, voire  hystériques. 
Une autre question (la 4ème) : faut-il se battre pour l’égalité des sexes ou pour l’égalité de tous les genres ? Les études sur « le genre » c’est à dire  ce mouvement, né aux Etats Unis, dans les années 1990, avec entre autres, Judith Butler qui a écrit, en 1990 « Trouble dans le genre »,  reprend la thèse selon laquelle la féminité, comme la virilité, sont des comportements socialement et historiquement construits. Comme l’a écrit Simone de Beauvoir dans « Le Deuxième sexe », «  on ne naît pas femme, on le devient »  Elle a écrit ce livre  pour que les filles et les femmes ne subissent plus les comportements et les attitudes sexistes comme un destin. Judith Butler et les disciples  de ces études sur le genre ont voulu aller plus loin  et affirmer que les êtres humains naissent neutres et doivent pouvoir choisir leur identité sexuelle, hétérosexuel homosexuel, bisexuel, transsexuel. Il y a un  bon livre  de la philosophe Bérénice Levet « La théorie du Genre ou le monde rêvé des anges » (2014) ; qui développe l’argumentation selon laquelle le nouvel Evangile du Genre, porteur de la bonne nouvelle que le féminin et le masculin peuvent être déconstruits, est une nouvelle mouture d’un puritanisme qui se dit progressiste et qui simplement dénie la réalité. Certes le machisme est partout inscrit dans nos us et coutumes, et dans nos réflexes, mais  certains gestes restent ceux des femmes ou des hommes. Il y a des comportements et des attitudes féminines et d’autres masculines, comme, par exemple, la séduction ou la courtoisie, qui se manifestent différemment historiquement parlant, mais qui subsistent malgré l’histoire. Nous ne fonctionnons pas de manière identique. Nos désirs ne peuvent se confondre.   Doit-on alors continuer de  parler de nature féminine  et de nature masculine malgré tout ?  C’’est là ma 5ème question.   (Edith Deléage-Perstunski. Professeure de philosophe)

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Extrait du débat : « La femme est-elle l’avenir de l’homme ? »
Je ne voudrais m’engager dans ce combat féministe qui dure depuis un demi-siècle, je préfère qu’on parle d’avenir. Je ne fais partie des ces « messieurs » qui devraient faire repentance des mauvais comportements de mes ancêtres, jusqu’à cet aïeul de la caverne (cliché) qui tirait sa femme par les cheveux ; allons au-delà !
Bien sûr, et que dépassant les affrontements stériles, la femme est l’avenir de l’homme. La femme est source de vie, en cela elle détient l’avenir. Comme la Terre est elle aussi symbole de fertilité, source de vie, (et non pas ressource).  Depuis toujours quand les hommes ont déifié la Terre, elle fut toujours représentée par une femme, de Gaïa chez les Grecs à la « Pacha Mama » des peuples de la forêt d’Amazonie.
Je reviens sur la phrase « La femme est l’avenir de l’homme ».
En faisant quelques recherches, on voit que le poète Aragon s’est inspiré du texte d’un poète arabo andalou qui déjà disait que « l’avenir de l’homme, c’est la femme ». Le poète andalou fait  référence au « fou de Leïla » célèbre et très vieux poème persan qui parle de l’amour fou de Majnoun pour Leïla, sa cousine.
Et l’on voit le rapprochement : « Fou d’Elsa » et « Fou de Leïla »
Majnoun était un tout jeune homme qui aimait Leïla depuis l’enfance, il chantait cet amour et voulait épouser Leïla. Mais ils n’appartenaient pas au même clan, de sorte que les parents étaient mécontents de ce sentiment réciproque et qu’ils cherchaient sans cesse à éloigner les jeunes gens l’un de l’autre. Un jour, un ami de la famille de Majnoun lui dit : – mais cette Leïla que tu aimes avec tant de constance n’est pas plus belle que d’autres !« . Majnoun répondit :  » Pour voir Leïla il faut avoir les yeux de Majnoun« .
Leïla sera mariée par sa famille, le  temps passa, et un jour Leïla devenue veuve se présente à la porte de Majnoun qui est devenu fou. Il lui fait répondre : « Dis-lui de passer son chemin car Leïla m’empêcherait un instant de penser à l’amour de Leïla. »
Majnoun ne pouvait concevoir de vivre  sans Leïla, cette femme, cette femme seule, était la part indispensable de son avenir. (Luis)

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« Il n’y a pas de plus grand adversaire des femmes que leurs propres soeurs » dit l’auteure   Natacha Polony  dans « L’homme est l’avenir de la femme ».

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Parfois les femmes sont responsables des situations qu’elles dénoncent. Par exemple, on sait que, ce sont les mamans qui font les machos, les hommes étant en grande partie élevés, éduqués par leur mère.
Très souvent la femme reproduit le modèle social. Dans nos sociétés latines quand une bru souffre sous la férule de la belle-mère, lorsqu’elle devient belle-mère, elle reproduit le comportement, et voire inconsciemment se venge  sur la bru.
Ce concept de « femme avenir de l’homme » est très occidental. Certains d’entre-vous ont sûrement vu ce reportage à la télé, où une jeune femme indienne explique pourquoi elle a tué son bébé parce que c’était une fille. Elle disait : «  je l’ai mise dans une boite en carton, et j’ai rempli de terre jusqu’à l’étouffer, ainsi que cela se fait toujours. Si je ne l’avais pas fait (poursuit-elle) ma belle famille m’aurait tuée, moi et mon bébé. C’est normal, on ne peut pas faire autrement ! »
Alors pour que la femme soit l’avenir de l’homme, là, il y a encore beaucoup de chemin à faire ? Et là c’est un véritable combat qu’il faut mener, hommes et femmes, ensemble,  pour que dans tous les pays les petites filles soient éduquées, éduquées au même titre que les garçons.
Même, au-delà des propos « féminolâtres », où les femmes seraient des victimes et les hommes des bourreaux, où la femme ne serait que bonté, et les hommes porteurs des pires défauts, je reste très optimiste quand aux capacités, et aux volontés des femmes avec les hommes, pour œuvrer vers une société plus égalitaire à tous niveaux. Je préfère « œuvrer pour l’égalité » que « lutter pour l’égalité »
L’auteure, Natacha Polony dénonce dans son oeuvre « L’homme est l’avenir de la femme », tous les mouvements , mouvements parfois ouvertdement androphobes, mouvements dans la vindicte, dont l’agressivité, comme, par exemple, « Les chiennes de garde »
A ces dernières elle adresse ces lignes, presque en provocation : «  J’ai moi-même choisi, je le confesse de vivre avec un spécimen en voie de disparition, un de ces authentiques machos que la modernité féministe voue aux gémonies et condamne aux oubliettes de l’histoire. Un être qui ne repasse pas ses chemises, qui paye l’addition au restaurant […..]. Un homme dans toute l’horreur. Un homme sensuel et râleur, […..]
Un homme dans le regard duquel, je lis que je suis une femme.
J’avoue, j’aime l’altérité. J’aime cette différence essentielle qui fait que lui et moi sommes humains sans être semblables. [….]. Rien n’est plus destructeur du désir que l’abolition des frontières, le lissage minutieux des aspérités au nom de notre incapacité millénaire à penser la dualité. Messieurs ne soyez pas dupes des injonctions contradictoires des femmes…Ne soyez plus dupes des discours ambiants qui vous intiment l’ordre de vous renier au nom du métissage du féminin et du masculin, dont on veut nous faire croire qu’il constitue le stade ultime de l’humanité….
 Et j’adresse ces lignes à mon fils, aujourd’hui si petit, à peine sorti du statut de l’ange, […..] Puisse t-il apprendre à regarder les femmes dans leur complexité, leurs contradictions et leurs incertitudes. Puisse t-il les aimer, fières, fragiles,  pudiques et passionnées, telles qu’elles seraient si notre triste époque ne leur enseignait l’infantile niaiserie qui les empoisonnent »   (Natacha Polony ; L’homme est l’avenir de la femme)
Vouloir fondre la différence dans l’égalité n’est qu’une gesticulation sémantique. Toutes les luttes pour l’égalité Hommes/femmes, et il reste beaucoup à faire, n’aboliront pas les différences. Cette richesse que je ne voudrais pas vouloir disparaître.
Nous avons depuis quelques années de groupes de pression de personnes, hommes ou femmes qui ne voulant, ou ne pouvant assumer leur différence, dénient aux  autres leur identité sexuelle. Dans ce cas de figure l’avenir n’est ni homme ni femme, ce en quoi je serais d’accord mais pas dans cette stupide indifférenciation
Mais, je suis épaté par  des femmes courageuses, des femmes qui luttent pour la liberté des hommes comme des femmes, qui montrent un courage que leur envieraient bien des hommes. Ce sont ces femmes soldat qui luttent avec le PKK kurde, tel que cette femme commandant (je crois qu’elle se moque bien qu’on dise : commandant ou commandante) femme  qu’on voyait il y a quelques jours aux informations télévisées. Ces dernières luttes contre les pires oppresseurs de la femme, ceux qui les avilissent, pour qui elles ne sont qu’objets.
Elles sont la terreur des djihadistes, leurs bêtes noires,  car y croient fermement qu’un combattant tué par une femme sera privé du paradis, adieu les délices et les 72 vierges ! En ce sens elles ne sont leur avenir céleste.  (Luis)

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Dans son ouvrage : « L’homme est l’avenir de la femme » Natacha Polony combat le combat féministe guerrier: « Le combat féministe a pris depuis quinze ans des allures de liturgie, et les officiantes jouent les Torquemada de plateaux de télévision. Entourées bien sûr d’une foule de dévots et de tartuffes, tout prêts à expliquer leur honte d’être des hommes.. » Nous sommes entrés dit-elle parfois dans des délires « féminolâtres […..]  L’époque contemporaine ne peut envisager la différence des sexes que sur un mode conflictuel… La revanche se fera donc sous la forme du chantage moral. Messieurs, taisez-vous ; les siècles passés vous accablent.., l’avenir n’est pas le vôtre… »

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« ……disons, qu’en Europe comme en Amérique, les femmes en 1915, seront électrices et éligibles. En seront-elles moins aimables pour cela ? Oh ! que non ! L’idée en fait sourire, parce que nous nous figurons une femme entrant actuellement dans une de nos sections de vote son bulletin à la main, ce qui est burlesque et absurde » (Voir tout l’article dans « la vie littéraire VI ème série/ Anatole France. Article/La femme future)

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Une Vénus aux formes arrondies

A proclamé à la face du monde

Le triomphe d’une terre féconde

Elle a perdu la guerre à ce qu’on dit

Et lorsque Mars du haut du ciel fondit

Ce fut le début d’une guerre immonde

– Pourtant la pomme d’or était bien ronde !

Mais Minerve la sage répondit :

– Le prix de la beauté est bien amer

Elle consacre ta mise en esclavage

Captive, épouse et mère est un breuvage

Je n’en ferais pas un plus long sommaire

La pomme est pour longtemps ton infamie

Personne ne t’a demandé ton avis.

Florence Desvergnes.

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« Femmes et religion »
On voit aujourd’hui que grâce à l’éducation les femmes accèdent de plus en plus à des situations qui étaient souvent le domaine réservé des hommes, c’est le cas par exemple de la magistrature, alors qu’il y a cinquante ans on les jugeait inaptes à cette profession, les femmes  sont en majorité de la magistrature, et également majoritaires chez les avocats… (Luis)

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«  L’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition  de la pensée,  inhibition requise pour la répression sexuelle »  (Matthieu Ricard. Plaidoyer pour l’altruisme)

« A vous autres Mesdames qui souhaitez bâtir un monde en jupon armé »  (Natacha Polony)

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