Fête

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En la feria. Fernandez (Rafael Arroyao) 1886. Collection Carmen Thyssen Bornemiza.

Le Grand Robert de la langue française : Solennité. Ensemble de réjouissances de caractère commémoratif ; jour sacré consacré à cette solennité.

Réjouissance publique et périodique en mémoire de quelque événement historique, d’un personnage.

Solennité religieuse célébrée à certains jours de l’année.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Un moment privilégié, souvent inscrit d’avance dans le calendrier en souvenir d’un autre, qu’il commémore ; occasion d’abord de réjouissance …

Trésor de la Langue Fançaise : Ensemble de réjouissances collectives destinées à commémorer périodiquement un événement.

Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey : Le sens a d’abord (1050, feste, XVII S. fête) le sens de « célébration faite à un jour marqué » dans un contexte religieux. Par extension il désigne une réjouissance qui rompt avec la vie quotidienne (fin du XVII s.), un ensemble de réjouissance organisée, une cause de plaisir, une commémoration et spécialement le jour de la fête du saint dont on porte le nom.

(Religion) Célébration en l’honneur d’une divinité, d’un être, d’une chose, vénérés par la religion, ou en commémoration d’un événement marquant de son histoire.

Fête d’obligation marquée civilement par un jour de frepos. 

Synonymes : Anniversaire. Cérémonie.  Festin. Festival. Fiesta. Féria. Foire. Gala. Inauguration. Jubilé. Kermesse. Noce. Nouba. Réjouissance. Soirée. Surprise Party. Teuf.

Contraires :

Par analogie : Aïd el kebir. Apparat. Bacchanales. Bal. Bombance. Boum. Carnaval. Célébration. Centenaire. Commémoration. Exutoire. Férié. Fêtard. Fête des mères. Fête foraine. Hannnoukka. Java. Jour de fête. L’Aït. La fête du Têt. Marché de Noël. Mariage. Noël. Nouvel an. Orgies. Pâques. Quatorze juillet. Pessa’h. Ramadan. Rave Party. Réception. Réjouissance. Réveillon. Roch Hachana. Saint Patrick. Saturnales. Solennité. Yom kippour.

Expressions: Avoir le cœur en fête. Ça va être ta fête, Faire la fête. Faire le tournée des grands ducs. Faire sa fête à quelqu’un. Ne pas être à la fête.

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« Eh l’ami, mets ton habit de fête, ton cœur de paillette, et ton regard heureux, ce soir je t’emmène on va faire la fête… » (Femmes, femmes. Serge Lama)

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« N’avez-vous jamais réfléchi à l’importance que les hommes ont toujours attachée aux repas pris en commun? La table, dit un ancien proverbe grec, est l’entremetteuse de l’amitié. Point de traités, point d’accords, point de fêtes, point de cérémonies d’aucune espèce, même lugubres, sans repas ». (J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821)

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« Une vie sans fête est une longue route sans auberge » (Démocrite)

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La fête est un lien social, une césure, une rupture du quotidien. Depuis des siècles les pouvoirs établis ont penser à offrir, à organiser des fêtes pour le peuple : « Au peuple, donnez-lui du pain et des jeux » (expression latine, issu de Juvénal) ; ceci pour avoir la paix sociale. Les fêtes publiques vont souvent conforter d’idée d’appartenance à une cité, à un pays, à une nation.
Dans son aspect social, la fête est peut être un exutoire qui va régulièrement désamorcer des idées de rébellion. Parfois même, une certaine licence est autorisée. Pouvoir temporel comme pouvoir intemporel, ont longtemps fermé les yeux, avec un peu hypocrisie, autorisant que les règles morales des rapports amoureux entre hommes et femmes n’existent plus pendant le temps d’un carnaval, ce fut parfois un renversement total de la morale, comme dans les Saturnales chez les romains où les rôles maîtres/esclaves sont inversés le temps de la fête. C’était alors le sifflet de la cocote minute qui relâche cette surpression pour éviter l’explosion, un moment libérateur. C’est un moment, où, disent les sociologues, vont se relâcher tous les processus d’inhibition.
Longtemps, passé les fêtes, les individus se remettaient d’eux-mêmes le collier de leur servitude
Le temps de la fête et son rôle, c’est : désinhiber, rompre avec la routine, le quotidien, la monotonie, laisser cours à la fantaisie. Les fêtes ce sont parfois des souvenirs qui vont vous accompagner toute une vie, comme des marqueurs du temps. Par exemple, je me souviens encore, lorsque j’étais enfant, de noces à la campagne qui duraient trois jours.
Enfin, je dirai, que la fête c’est quand les hommes, les femmes, sont un instant fatigués d’être des adultes. (Luis)

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   « La veille du Mercredi des Cendres, c’est Mardi gras. Les cons se déguisent en imbéciles pour passer inaperçus » (Desproges)

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Débat: Quel est les ens de la fête? 10 décembre 2014
Les fêtes se recyclent, et parfois le sens perdure. Ainsi,  la St Valentin était à l’origine une fête du culte de Mithra en Asie mineure, où l’on fêtait un dieu de la fécondité. Puis chez les romains, quelques siècles plus tard, on va fêter ce jour-là, un martyr, Valentin.
   Aujourd’hui de nouveau elle reprend, ou prolonge sa symbolique première, c’est maintenant la fête des amoureux, la fête de l’amour. C’est une belle fête (même si on n’échappe pas  à la récupération commerciale). Belle fête, dans le sens où tous les ans, on voit des trésors d’imagination, où un homme déclare sa flamme à la femme qu’il aime, ce sera de grandes affiches sur les murs avec des messages personnels, des banderoles tirées par des avions, des annonces dans les journaux, etc.
Chaque année, il y a des trésors d’imaginations pour trouver une nouvelle façon de dire, je t’aime.                                                                                                                                  

Revenant sur la question initiale, celle du rôle, plus que vers les énumérations des diverses fêtes, je voudrais évoquer la fête qui arrive bientôt : Noël, son sens et son rôle aujourd’hui.
J’aime particulièrement les fêtes qui réunissent les gens le plus possible. Le plus possible, dans le sens où vont se réunir des gens qui n’ont pas l’habitude de se réunir. C’est pour cela que je n’aime (pas plus que cela), les fêtes qu’on pourrait qualifier, de  « fêtes de clan », car elles confortent l’idée de clan. On est entre soi, dans sa communauté, ethnique, ou religieuse.
En ce sens la fête de Noël, tend de plus en plus à remplir pour le plus grand nombre, cette fonction de fête pour tous.
De fête païenne à l’origine, elle a été longtemps récupérée par la chrétienté.
Si l’on revient trois siècles avant notre ère, en Asie mineure on célébrait dans le culte de Mithra le solstice d’hiver. C’était la nuit la plus longue et les gens alors avaient peur que se soleil ne reviennent pas. Et comme bien sûr il revenait. Chaque année on organisait une fête du retour du soleil; fête qui se terminait par un grand festin* Cette fête du soleil, va passer chez les romains, puis deviendra fête de Saturne, (dieu du soleil), et donnera mes fêtes nommées : les Saturnales.
Puis elle devient à Rome en 330 la fête de la nativité, fête carillonnée; le Père Noël, lui,  devra attendre, pour naître, le 19ème siècle.  A partir de la seconde moitié du siècle passé, peu à peu le côté religieux commence à s’estomper. Pour le grand nombre, elle devient: et fête religieuse, et fête laïque, fête profane (et je n’oublie pas, fête de la consommation). Elle devient avant tout une fête où les villes s’ornent de décorations, de sapins illuminés. Un jour où l’on réuni la famille, les amis proches, où l’on fait des cadeaux, des cadeaux surtout aux enfants. C’est la fête où  les yeux des enfants s’allument de mille feux
C’est parce qu’elle est avant tout, fête pour les enfants qu’elle devient fête laïque. En effet, comment dire à un enfant pour qui, dans la tradition familiale Noël n’était pas une fête, que ce n’est pas pour lui, alors qu’il voit les autres enfants se préparer à cette fête.
Nous voyons aujourd’hui en France des personnes d’origines diverses, de confessions diverses qui participent à Noël. Noël qui alors, aide à estomper des différences, Noël qui rapproche, qui devient une fête pour tous, une fête propre à créer du lien social.
* On remarque la similitude du repas de réveillon, et également ce côté presque païen de célébrer une messe à minuit, juste au passage de la victoire du jour sur la nuit       
L’épiphanie également célébrée dans la religion catholique, douze jours après Noël (ou le solstice d’hiver, suivant le calendrier solaire). Cela correspond à la fin de l’année lunaire qui était une fête païenne. Une fois de plus la religion recycle, les cadeaux sont le symbole des promesses d’une nouvelle année, de nouvelles récoltes…
(L’année solaire compte 365 jours, l’année lunaire 354 jours)
La chandeleur, était la fête des chandelles chez les romains. Fête qui célébrait alors pour eux, le changement d’année.
La fête chrétienne des Rameaux recouvre la fête païenne de la promesse de prospérité. (Luis)

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« Pour moi, la fête est avant une ardente apothéose du présent, en face de l’inquiétude de l’avenir » (Simone de Beauvoir. La force de l’âge)

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    On se rappelle que lorsque nous nous sommes approchés de l’an 1000, les hommes pensaient que ce serait la fin du monde. Des gens se sont alors pour beaucoup adonnés à la fête. Des fêtes allant parfois jusqu’à l’orgie

Et la  phrase de Simone de Beauvoir, nous rappelle que face à un avenir dont on n’est pas sûr qu’il soit porteur de jours heureux, on peut évacuer un temps son inquiétude, ne vivant comme le dit Simone de Beauvoir que l’instant présent. La fête est alors le véritable, vivre pour vivre, le carpe diem, l’instant qu’on cueille.

C’est peut-être aussi, une fonction de la rave party, face au no futur :  se déchirer, oublier. On retrouve ça sous une forme un peu différente dans les grandes villes d’Espagne, avec les « botellon », soirées hebdomadaires où une jeunesse (à 25%) au chômage) se réuni pour boire, faire la fête. Ils apportent leur musique, leurs boissons, boycottant le système commercial. Au petit matin, le sol est jonché des bouteilles vides…Comment interpréter ?

La fête peut aussi avoir des aspects économiques, ainsi toujours en Espagne la tradition et l’économie oeuvrent à la sauvegarde des fêtes religieuses, lesquelles sont l’occasion d’attirer des touristes de toute l’Europe. Ce sera par exemple « la semana santa » à Séville, ou d’autres célébrations à l’origine essentiellement religieuses. L’économie y trouve son compte, l’Eglise y trouve son compte, mais la participation spontanée des autochtones a bien diminué. Nous avons pu le constater sur ces trente dernières années : les appareils photo ont remplacé les chapelets. Peu de spiritualité, beaucoup de pixels

Avant, c était comme dans toute fête populaire, un moment où chacun se sentait vraiment acteur.  (Luis)

*                                                                                                                                                 

Un note un peu moins optimiste : il arrive que lorsque viennent les fêtes de fin d’année, on ait un petit coup de blues, parce qu’on pense encore plus à tous ceux qui ne sont plus là, ceux qu’on a perdus, et là, on a hâte que les fêtes soient passées. Heureusement, il y a les enfants, ils nous font oublier, et reprendre courage… (Luis)

*                                                                     

« L’exubérance est beauté » , écrit le poète britannique William Blake  dans le mariage du cile et de l’enfer (1790). Une  formule digne d’illuminer nos fêtes. Que l’on songe, aux saturnales des Romains ou au carnaval de Rio, aux piques niques sous les cerisiers en fleurs du japon, ou à la Pessah du judaïsme, à la Saint -Patrick des Irlandais ou aux férias des villages espagnols, au corrobori des Aborigènes d’Australie ……, la fête se présente à nous comme un universel ; elle se rencontre en tpus temps, en tous  lieux, traverse toutes les cultures et milieux, échauffe les dominants comme mes dominés. Elle est un fait anthropologique incontournable. Chaque groupe humain a ses célébrations, ses moments d’exubérance  et de folle dépense ». (Article : Et vous, comment faites-vous la fête ? Philosophie magazine n° 125)

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«  … C’est un temps ontologique par excellence, « parménidien » toujours égal à lui-même, il ne change ni ne s’épuise. A chaque fête périodique on retrouve le même Temps Sacré, le même qui s’était manifesté  dans la fête de l’année précédente, ou dans la fête d’il ya un siècle: c’est le temps créé et sanctifié par les dieux lors de leurs gestas, qui sont justement réactualisés  par la fête  »  (Mircea Eliade)

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« La fête est un moment de rupture où il n’est pas forcément nécessaire d’être en bande. Cette dissidence avec les impératifs du quotidien peut aussi bien se faire à deux. La fête est un « événement » au sens fort ; Elle sort du régime des faits ou de la répétition au profit d’une rupture avec l’ordre des choses et avec nos attentes. Elle déjoue le temps profane, marqué essentiellement par le travail…. »    (Michaël Foessel. Dans philosophie magazine n°125)

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La cueillette du Poète. À quoi sert La fête ?

*  La fête _ célébrer, danser, tisser, Le Lien, des – espoirs … en espoir, fête rythme du Lien,
une respiration, Le Lien qui Va … qui Vient,  je respire _  j’inspire,  j’Aspire _  je m’inspire,
et puis, À La fin de L’envoi, William, J’expire …
des – ordres … en ordre _ de s’éclater, moyen, comme – un bien essentiel, comme – un Lien, essentiel, déposant Le fardeau,
comme – un  présent, cadeau, échanges et  dialogue, un bien, existentiel,
La réalisation, d’un projet essentiel,
Violence, canalisée, projet, réalisé, besoin, désir, En – Vie … de célébrer La Vie, festivement,  « catharsis », transgression,  « purgation des passions », des – fêtes … en fête _ Le carnaval, ses masques, « masques et  bergamasques », des chaînes … en déchaînement,
des chaînes et  des Liens … service, utile soin, fêter, créer des Liens,
La fête des Voisins, qui resserre Les Liens, fait partager La fête, fête … quand tu nous tiens ! La fête … c’est Vital !

*  Joyeuse Liberté, cordiale, Libératrice _ convivialité,  fonction sociale, humaine,
La fête _ qui  nous – mène _ nous Autres _ phénomènes _
besoin des Autres, « Le goût des Autres », de mur en mur,
entre Les murs, de La fête … mur – mur …
dionysiaque _ La niaque, sur Bacchus, Le focus, hédoniste _
L’Art – piste,  fête … salut  L’Art – piste !, La mesure,
de La fête, c’est La fête, sans mesure … c’est La démesure !,

*  dans Le passé, La fête, dans La pensée, La fête,
depuis La nuit des temps, espace – temps, À toujours, À L’envi, réjouissance _ La fête _
qui ponctue La Vie,  fête pour Vous servir,  festa dies, jour de fête,
Jacques  Tati,  Jour de fête,
pour nous ravir,  fête qui nous convie,
Là, La fête est servie …
Événement, Avènement … La fête !, « présent passé / passé présent », 
ionesco,  À – venir … un présent … cadeau, La fête, dont nous sommes  Artisans, ouvriers, paysans … en devenir,
Autant de partisans … en partage, et, en Lien, en rapport, relation,
célébration, transformation, conversion, et, reconversion, Libération … La fête, Libératrice, des Angoisses _ conflits, À – traction … À – tension, La fête est salvatrice,
de nature en culture, de tradition en transgression, d’existence en essence,
« que La fête commence ! »,

*  d’illusion en Vision, La fête est Adhésion, individuelle,
Au collectif, Au réciproque _ mutuel, corps – esprit, corps et Âme, et, corps À cœur, La fête,
À La fête_d’urgence, Appel, Et-piqûre, de rappel ! Fête fétiche_mais _  fétu de paille _  fête, Aimée,  festifs,  nous sommes, À festoyer,  
faire La fête, de festival, en festival,  festivaliers,  
À La fête _ ralliés, Aux festivités, nous sommes _ de fête _ Li-és, Aux  jours  féeriés,
fête _  fée – et – riez ! … 


fête, Art de Vivre, en – jeu … rire _ humour, distanciation … de geste, bannière, 
« Vivre c’est jouer À exister » … c’est La fête ! _
faisons, de notre Vie, un service, une fête !,
Beckett … en – quête, en trilogie, en bandoulière,  
En Attendant Godot … déposons Le fardeau !  Oh Les beaux jours … À Vivre, en fête ! 
Avant  Fin de partie … de fête,
et, du sens de La fête, À La fête du sens,
« Je fête L’essentiel, je fête ta présence »,
Eluard, de La fête, Art – piste de La fête, dans La joie, L’Allégresse,
La fête est  Anti-stress,
créatrice _ Libératrice _ salvatrice,
La fête est un service,

*  certains servent La messe,
il faut servir La fête _
qui nous sert La messe _ Ladite  kermesse,
Aux repas de La Vie, La fête _ Le dessert, La messe est dite … fête !,L’heureuse, nouvelle, Au Vent,
joie, et, paix, de L’Avent,
« dimanche de La joie »,
et, « restez, toujours, dans La joie ! »Bon heur, de La gaieté,
« Jésus que ma joie demeure »,
_ Bach, La fête _ qui est fêté,
Vie – Vent … de qui, jamais, ne meurt …

*  À La fête  de L’Art
bal masqué, des fêtards,
de L’existence, essence,
La fête, des jours, est – sens …où … L’âme – à – tiers, esprit, de L’être, humain, est – sens …
La fête … L’âme – agit, et, Accentue Le sens,
de La mystique fête, de La musique, La fête, ou, quand La fête ça …
ça sert, Aussi, À ça …*

Casfée  _  Philo’s, en Ligne,À  L’Entrepot’s, en Ligne,en  Frimaire _ 19 décembre 2020,en  Frime-ère _ de fête, Gilles  Roca-Laure, dit-vain … 

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