Foi

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Semana santa. Cofradia de la Soledad y del santo Sépulcro. Plasencia.

Du latin « fides » confiance

Le Grand Robert de la Langue Française : Assurance donnée par quelqu’un d’être fidèle à sa parole, d’accomplir exactement une promesse.

Le fait de croire à un principe par une adhésion profonde qui emporte la certitude.

Croyance en une religion.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Croyance sans preuve, comme toute croyance, mais qui s’en passe avantageusement, par volonté, confiance ou grâce. Elle ne l’est donc que pour les sujets qui se suffisent de leur subjectivité.

Au sens le lus ordinaire, le mot désigne une croyance religieuse, .., c’est croire en une vérité qui serait une valeur, et une valeur qui serait vérité….

Synonyme : Croyance. Incrédulité. Infidélité.

Contraire : Incroyance. Parjure.

Par analogie : Acte de foi. Agnosticisme. Assurance. Catéchisme.  Certitude. Confession . Confiance. Croire. Dogme. Engagement. Féal. Fidéisme. Fidélité. Grâce éfficace . Grâce suffisante. Métaphysique. Miracle. Parole. Pélerinage. Persuasion. Preuve. Prière. Promesse. Serment. Religion. Révélation. Saint Thomas. Subjectivité.

Expressions : Avoir la foi du charbonnier. En tout bonne foi. Être de bonne foi. Être sans foi ni loi. Faire foi. Il n’ y a que la foi qui sauve. Ma foi ! Mauvaise foi. Sous la foi du serment. Sur le foi de… Sur ma foi.

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Il avait tellement la foi, qu’il reconnaissait l’eau plate de l’eau bénie ( ?)

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Nous avons tellement besoin de savoir le pourquoi, l’origine de toute chose, et le besoin de croire, qu’à défaut d’explication, nous avons inventé les questions et les réponses avec les argumentations qui les justifient.  La narure de l’homme a horreur du vide. (Luis)

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Raison et foi : « Il s’agit de l’intelligence de la foi dans ce qu’elle a d’intelligible, sans préjuger de son obscurité constitutive, propre au mystère, et ne cessant pour cela d’avoir une validité. La validité de la foi ne se mesure pas aux principes et concepts de la raison, car son objet propre et de connaissance et d’amour se situe au-delà de toute intellection. En ce sens la foi se présente comme impénétrable à l’intellection »  (Métaphysique et raison moderne. Denis Rosenfield. Vrin 1997)

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« L’acte de croire présuppose en fait quelque chose d’incroyable. Et d’autant plus incroyable qu’il plus éloigné de la raison et plus proche de la foi »  (Métaphysique et raison moderne. Denis Rosenfield. Vrin 1997)

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« De tous les temps et les croyants de ce monde, combien ont cherché le vrai, l’explication de tout. En fait, tous, à quelques uns près se sont trouvés dans un monde qui leur offrait un modèle des idées toutes faites, ils ont prit une idée religieuse un peu comme d’autres prennent l’autobus. Ils l’on prise, acceptée, car, il n’y avait donc plus à chercher au-delà ; Au niveau de l’esprit beaucoup de gens naissent fatigués ». (Ortega y Gasset)

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La foi du charbonnier :

« Le diable un jour demanda à un malheureux charbonnier

Que crois-tu ?

Le pauvre hère répondit 

Toujours je crois ce que l’Église croit.

Le diable insista :

Mais à quoi l’Église croit-elle ?

L’homme répondit :

Elle croit ce que je crois »

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Les thèses les plus caractéristiques de l’Averroïsme sont : la subordination et la juxtaposition de ce qui était par lui considéré comme, deux vérités : la foi et la raison. Pour Averroès entre les deux visions des choses, ils n’y pas d’opposition, en ce sens que les vérités de la raison, peuvent contrevenir aux vérités de la raison, la foi, sans pour autant impliquer une validation. (Luis )

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« On ne peut être que sceptique quant à la possibilité de sonder par la raison ce qui fait l’objet de la foi. Du point de vue rationnel il lui paraît inconcevable que Dieu ait créé l’Homme libre en prévoyant qu’il utiliserait sa liberté pour pêcher. (Pierre Bayle)

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« « L’homme doit renoncer à l’impertinence de vouloir juger la vérité au moyen de la raison individuelle, il doit au contraire la subordonner à la raison universelle de la foi, qui est un don de Dieu »  (Louis de Bonald)

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Le fidéisme… « s’applique à toutes les doctrines qui admettent des « vérités de foi » qui leur reconnaissent une valeur égale ou supérieure  celles des vérités qui constituent les principes et les conclusions des sciences » (Article. Fidéisme. Vocabulaire technique et critique de a philosophie. Lalande)

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 « Selon saint Anselme, la tâche de la philosophie et, en ce sens, de la raison, consiste à fournir les raisons de la foi, présupposée comme vraie. La vérité, en tant que révélée, n’est pas l’objet d’un examen philosophique et reste hors de la portée de l’investigation rationnelle. Par conséquent, prouver ce qui est d’avance reconnu comme vrai place la raison dans la position d’auxiliaire de la foi, car il ne peut pas être question de remettre en cause la validité de cette vérité »         
Le propos de saint Anselme consiste à chercher un « argument unique » qui lui permette de prouver l’existence de Dieu rationnellement, à la condition que se subordonne à l’existence déjà admise de Dieu comme elle est présentée dans la religion. Cela signifie prouver l’existence de quelque chose qui préalablement accepté comme existant, donc, comme condition même de la preuve » (Métaphysique et raison moderne. Denis Rosenfield. Vrin 1997)

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Ma foi est laïque, c’est peut-être une foi utopique, la foi que les hommes peuvent s’entraider, foi qu’ils peuvent avoir l’Amour de l’autre, foi qu’ils peuvent avoir la volonté de vivre en h
armonie.                                                                                                
 Si un homme en arrive dans la prière à demander : »Notre père qui êtes aux cieux, donnez-nous notre pain de chaque jour », c’est qu’il en est venu à désespérer de ses semblables pour l’aider à ce que lui et ses enfants ne meurent pas de faim. La foi dans une divinité quelconque découle de l’impossibilité de croire dans la fraternité des hommes, et sa raison lui montre clairement qu’il ne peut compter sur ses frères, il cherche alors à croire dans quelque chose d’autre, il est alors la proie de toutes les croyances en prêt à penser (Luis)

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« Si la raison est un don du ciel, et que l’on puisse dire autant de la foi, le ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires » (Diderot. Pensées philosophiques)

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« Il y autant d’espèce de foi qu’il y a de sortes de foi »   Diderot).

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La foi c’est «  la volonté de croire sans preuve et contre les preuves », .., « il n’y a qu’une foi c’est de se garder libre »… « Il n’y a qu’un seul devoir qui est de penser ; qu’une seule vertu qui est de vouloir ; qu’un seul bonheur qui est d’agir. Les trois vont ensemble, puisque nul ne peut vouloir sans faire, ni penser sans vouloir » (Alain)

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Il  nous faut distinguer dit le philosophe Michel Eltchaninoff : « …la foi du charbonnier, qui adopte la lecture littérale et naïve des textes, et une foi du philosophe, baignée de rationalité et intellectuellement stimulante… (Philosophie magazine n° 32. Vérité en deça de l’Himalaya…)

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En 1756 Rousseau dans une lettre à Voltaire écrit : « Je suis indigné, comme vous, que la foi de chacun ne soit pas dans la profonde liberté, et que l’homme ose contrôler l’intérieur des consciences où il ne saurait pénétrer »

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«  Notre foi n’est pas notre acquêt, c’est pur présent de la libéralité d’autrui. Ce n’est pas par discours ou par notre entendement que nous avons reçu notre religion, c’est par autorité et par commandement étranger. La faiblesse de notre jugement nous y aide plus que la force .., et notre aveuglement plus que notre clairvoyance. C’est par l’entremise de notre ignorance que nous sommes savants ». (Montaigne)

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    Les docteurs théologiens, de la pensée médiévale, assuraient avec des pirouettes sémantiques, que le seul rôle de la raison était de prouver l’existence de Dieu. (Preuve ontologique de Saint Anselme)
Posons  tout de suite le postulat, que la croyance en Dieu, la foi, est une adhésion qui découle du cœur. A cet effet, dans ce sens,  –  le philosophe catholique espagnol –  Miguel de Unamuno  – dans son œuvre « Du sentiment tragique de la vie » combat la raison.
Il la combat,  – disant  qu’elle : « est l’ennemie de la vie ». Pour lui la foi ne peut se mesurer à partir de concepts de la raison.  Que cette connaissance qui est essentiellement du cœur, se situe au-delà de toute intellection. Mais, à mon sentiment, que  les raisons du cœur, soient au-delà de toute intellection, cela reste sujet à débat (Luis)

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La foi c’est « la volonté de croire sans preuve et contre les preuves.. ».. » Il n’y a qu’une foi c’est de se garder libre »… « Il n’y a qu’un seul devoir qui est de penser ; qu’une seule vertu, qui est vouloir ; qu’un seul bonheur qui est agir. Les trois vont ensemble, puisque, nul ne peut vouloir sans faire, ni penser sans vouloir »  (Alain)

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« Les chrétiens se font tord de vouloir appuyer leur créance par des raisons humaines, qui ne se conçoit que par foy et inspiration… »  (Montaigne. Les essais L II § XII)

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