Histoire

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Arc de triomphe. Paris

Le Grand Robert de la Langue Française : Connaissance en relation des événements du passé, des faits relatifs à l’évolution de l’humanité, d’un groupe social, d’un action humaine,etc, et qui sont dignes ou jugés digne de mémoire ; événement, faits, ainsi relatés.

L’ensemble  des connaissances relatives à l’évolution et au passé de l’humanité; la science et la méthode permettant de reconstituer cette évolution et d’acquérir et de transmettre ces connaissances.

Connaissances humaines reposant sur l’observation et la description des faits, et dont l’acquisition met en jeu la mémoire, par opposé à la philosophie, à la science..

Encyclopédie de la philosophie, Pochothèque: Le terme histoire vient du grec, « historia » qui renvoie  à l’activité de « l’histôr », du témoin, de celui qui a vu. D’ailleurs le mot « historia » signifie plus généralement  en grec, « enquête »…

Le terme d’histoire désigne la réalité historique, c’est-à-dire l’ensemble des événements auxquels on reconnaît à un moment donné, une importance suffisance pour qu’on leur attribue une valeur ou une portée historique…

Trésor de la Langue Française : Recherche, connaissance, reconstruction du passé de l’humanité sous son aspect général ou sous des aspects particuliers, selon le lieu, l’époque, le point de vue choisi, l’ensemble des faits, découlant du passé.

Synonymes :

Contraire : Antihistorique.

Par analogie : Archive. Anales. Antiquité. Biographie. Chronologie. Commémorations. Commentaire. Date. Démographie. Documentaliste. Événements. Fait. Généalogie. Historien. Humanité. Légende. Mémoire. Monuments. Moyen-Âge. Mythologie. Passé. Préhistoire. Récit. Souvenir. Statistiques. Vestiges. Vérité historique. Vie.

L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs.

L’histoire est une vallée de larmes 

« La véritable histoire est celle des mœurs, des lois, des arts, et des progrès de l’esprit (Voltaire)                                                                                                                                 

« …toute l’histoire est un choix. Elle est, du fait même du hasard qui a détruit ici et à sauvegarder les vestiges du passé. Elle du fait de l’homme, dès que les documents abondent, il abrège, simplifie, met l’accent sur ceci, passe l’éponge sur cela »  (Lucien Febvre. Combats pour

l’histoire

Quand je songe au passé, quand je songe à l’histoire,

à l’immense charnier des siècles engloutis,

Jules Laforgue (Enfer. Poésie).

« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers,

nus , maigres et tremblant dans des wagons plombés,

qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants,

ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent » 

 (Nuit et brouillard. Jean Ferrat)

 « Combien de héros oubliés dorment dans le grand cimetière de l’histoire » (Laurent Binet. H.H.H.H)

« L’histoire doit être un faisceau d’éclairages » (Laurent Deutsch)

 « Il y a eu jusqu’à ce jour mille fins différentes, car il y a eu des milliers de peuples. Ce qui manque c’est la chaîne passée à ces milliers de nuques, ce qui manque c’est une fin unique. L’humanité n’a pas encore de fin. Mais si l’humanité souffre de manquer de fin, ne serait-ce pas parce qu’il n’y a pas encore d’humanité ? » (Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra)

Le temps n’avance qu’en piétinent, qu’en écrasant les foules, les faibles périront… » (Cioran. Histoire et utopie)

«  Depuis que Cicéron l’a désigné comme « père de l’histoire », on considère traditionnellement Hérodote d’Halicarnasse comme premier historien. Certes, l’écriture de l’histoire est antérieure ainsi que l’ont montré divers spécialistes des civilisations occidentales et l’existence d’une historiographie mésopotamienne n’est pas contestée, elles ‘exprime notamment dans les tablettes, des inscriptions et des fresques qui correspondent à la relation des hauts faits et gestes des chefs qui les commandaient. On trouve dans l’Ancien Testament des éléments permettant de construire une vision globale de l’histoire du peuple juif… » (Article, Histoire. Encyclopédie de la philosophie, Pochothèque)

« Personne ne peut nourrir l’espoir de comprendre intelligemment le présent ou préparer le futur, sans connaître le passé. Les signaux de l’histoire existent pour être lus » (Georgie Harkness. Les sources de la morale occidentale. Payot 1957)

« Le caractère anhistorique de la mémoire populaire, l’impuissance de la mémoire collective à retenir les événements et les individualités historiques sinon dans la mesure où elle transforment en archétypes, c’est-à-dire dans celle où elle annule toutes les particularités historiques et personnelles, posent une série de problèmes nouveaux… » (Eric Cobast. Les cent mythes de la culture générale. Que sais-je ?)

«  L’histoire n’est ni le simple résultat d’une simple agrégation d’évènements, ni le déploiement d’une raison théologique, elle résulte de l’énergie spirituelle de personnes fortes, les héros, qui impriment un nouveau cours au destin de la Nation »  (Thomas Carlyle)

    « Chaque fois qu’un grand peuple a accompli son devoir historique, il est resté en marge du développement suivant ». Les grecs, les Egyptiens, les Romains…

Marc Bloch définissait les sources de l’histoire comme, « connaissance de tous les faits humains dans le passé…..par traces. Qu’entendons-nous en effet par document sinon une trace, c’est-à-dire la marque, perceptible aux sens qu’à laissé un phénomène […] L’histoire, ainsi, est une étude qui ne porte pas sur le passé, en tant que tel, mais sur ce qui nous est donné d’en discerner , d’en découvrir, et de comprendre aujourd’hui…de la même manière, aucune source, fut-elle la plus « directe » n’est à prendre au pied de la lettre…un document répond toujours à des intentions de son auteur… »  (Thierry Wanegffelen. Le roseau pensant)

   Nous savons que durant des siècles les écrits n’étaient publiés qu’avec l’aval des autorités en place. Ce sera avec l’aval des autorités ecclésiastiques, ‘l’imprimatur » en un temps, avec le « privilège du roy » comme on peut le lire sur les pages de titres des ouvrages anciens,  ouvrages antérieurs à la Révolution.

 « César a longuement décrit certaines de ses opérations militaires, en se réservant bien entendu le beau rôle, puisque parmi les droits du vainqueur on trouve aussi celui de raconter. Mais il n’a pas laissé le récit d’un seul mythe gaulois ». (La controverse de Valladolid. Jean-Claude Carrière)                                                                                                               

On ne peut pas parler de l’avenir sans un regard sur le passé. C’est un thème déjà proposé en café-philo : «  Les hommes ont fait l’histoire, ou, quelques hommes ont fait l’histoire ». Un évènement apparemment sans importance change l’histoire : si Madame Bonaparte mère n’avait eu que des filles, si Marie avait eu une fille, si Hitler avait été reçu au concours des beaux-arts à Vienne… « La face du monde en eut été changée »  (Luis)                                               

« C’est le peuple, le véritable moteur de l’histoire » (Condorcet)

 « Ceux qui sont morts, sont morts, il leur est bien égal qu’on leur rende hommage. Mais c’est pour nous, les vivants ; que cela signifie quelque chose. La mémoire n’est d’aucune utilité à ceux qu’elle honore, mais elle sert celui qui s’en sert. Avec elle je me construit »(Laurent Binet. H.H.H. H.)

Débat : « Les hommes ont fait l’histoire, ou, quelques hommes ont fait l’histoire ? »:L’Histoire n’est pas faite que des choses advenues, que des faits et évènements majeurs relevés et transmis à la postérité, elle est aussi le résultat d’un faisceau d’évènements plus ou moins importants, plus ou moins connus, tels ceux qui sont classés dans la petite histoire, et qui n’en ont pas moins influencé le cours de l’Histoire (avec un « H » majuscule).

     De  là, nous avons deux, voire trois approches :

1° Celle de Condorcet, qui dit que le peuple est le véritable moteur de l’histoire, ce que nous explique aussi, tout au long de ses écrits, Machiavel, pour qui les peuples, tout autant que les princes, font l’histoire.

2° Ou celle, par exemple, d’Alexis Carrel, dans son ouvrage L’homme, cet inconnu : « L’humanité n’a jamais rien gagné par l’effort de la foule. Elle est poussée en avant par la passion de quelques individus, par la flamme de leur intelligence, par leur idéal de science, de charité ou de beauté. »

3° Et enfin, on ne peut évacuer le fait que l’Histoire, telle qu’elle nous est transmise, fut la transcription, voire l’interprétation, qu’en firent les historiens.

      L’Histoire, avec un grand « H », est aussi faite de toute notre histoire, nos histoires, avec des petits « h ». Ce sont comme des milliers et des milliers de ruisseaux qui alimentent ce grand fleuve qu’est l’épopée humaine depuis sa création. Parfois, un petit évènement passé inaperçu peut avoir une influence plus ou moins importante sur le déroulement de l’histoire des hommes : c’est un peu l’effet papillon, ce léger déplacement d’air.

     J’ai retrouvé le goût de la lecture avec l’Histoire. Pas la grande histoire, mais avec la petite histoire. Un adulte de mon entourage lisait beaucoup ; cela m’intriguait. Il m’a prêté le premier volume d’une série : Vieilles maisons, vieux papiers, petite histoire au temps de la Révolution Française et de l’empire, par G. Lenôtre [de son vrai nom Théodore Gosselin].

     Ainsi, pour prendre un premier exemple : lorsque le révolutionnaire Camille Desmoulins intègre à l’âge de 16 ans le lycée Louis-le-Grand à Paris, depuis quelques mois l’ordre des  jésuites a été supprimé. Désormais, on n’enseigne plus l’histoire vue par les Pères de l’Eglise, mais la démocratie d’Athènes, de Sparte, et les Révolutions romaines. Ce nouvel enseignement dans des esprits jeunes, propres à s’enflammer, va former des esprits comme : Robespierre, Saint-Just…

    Ce monde, son histoire, à mon sens et en désaccord  avec Hegel pour qui l’histoire aurait un sens caché, c’est celle des individus, comme des peuples, laquelle est soumise aux lois de la contingence, d’un faisceau de hasards, puis d’un « chemin qui se fait en marchant », d’où peuvent émerger des meneurs. L’émergence de personnages hors du commun va, bien sûr, influencer le cours de l’Histoire, mais, seuls, ils ne seraient jamais passé à la postérité, comme nous le dit Chateaubriand dans ses Mémoires d’Outre-tombe : « Napoléon entre en plein dans ses destinées : il avait eu besoin des hommes, les hommes vont avoir besoin de lui ; les évènements l’avaient fait, il va faire les évènements. »                

    L’histoire, à mon sens, n’a pas de programme ; c’est l’imprévu qui est au programme, c’est lui « le pilote dans l’avion » de l’Histoire. Mais nous ne pouvons pas, pour autant, dire que seul le hasard et que seuls les peuples décident de leur destin. Toujours, des groupes d’intérêts, économiques, politiques, religieux, philosophiques, poursuivent une vision d’un idéal, et ceux-là tâchent d’imposer leurs idées. De plus, aujourd’hui, ils possèdent et disposent de puissants moyens médiatiques pour agir sur l’histoire et l’orienter.

       Enfin, nous ne pouvons pas échapper à cette question actualisée : quel est, aujourd’hui,  le poids de la volonté d’un peuple dans son devenir ? C’est aussi le questionnement de l’écrivain Hartmut Rosa dans son ouvrage Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive : « Les acteurs sociaux ressentent leur vie individuelle et politique comme étant instable, sans direction, comme s’ils étaient dans un état d’immobilité hyper accélérée. »

    Alors, quel rôle, dans cette déjà longue histoire, dans ce conflit permanent entre le désir des puissants, des plus riches, et le désir des peuples ? Quel pouvoir de faire son histoire reste-t-il aux peuples ? (Luis)                                                                                                                                

«  L’histoire n’appartient pas à ceux qui exercent le métier d’écrire, elle appartient à tout le monde » (Où sont passés les intellectuels. Enzo Traverso)

« L’histoire invente toujours, nous ne savons envisager qu’en fonction du vécu» (Condorcet)

Nous avons vu souvent des personnes qui vous racontaient une histoire qui ne pouvait être autre que ce qu’elle disait : « There is no alternative » a-t-on entendu, l’histoire fort heureusement s’écrit sans qu’on lui tienne la main, nous nous méfions des idées qui courent, fort heureusement « l’histoire invente toujours », voyez par exemple ce qu’écrivait il y a un peu plus d’un siècle Ernest Renan (Académie Française) : « La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre. Une Nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au socialisme, à la guerre du riche et du pauvre. La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure…n’a rien de choquant » (Luis)

« …C’est le lien du passé au présent qui fait une société »  (Alain)

« La lumière du passé éclaire le présent » (Alain)

« L’histoire invente toujours, il faut penser dans le devenir, « sous l’angle de la durée » (sub specie durationis). Il nous faut toujours garder à l’esprit que ce qui va arriver peut nous surprendre, et ne pas s’expliquer par des anticipations »                    (Anne Fagot-Largeaut)

   « Un peuple est toujours responsable de son histoire, qu’il en soit fier, qu’il en soit honteux. Aveuglement soumis à un empereur dieu qu’il n’a jamais voulu désavouer le Japon, à attaqué la chine, bombardé Tient sin et l’université de Nankin, il a quitté le Société des Nations et signé avec Hitler.., mais de tout cela le peuple japonais se trouve absous…  par la monstrueuse expiation.., et rien ni l’histoire, ni la justice, ni le peuple ne retenir de crier : « Plus jamais Hiroshima » !  ( Edita Morris. Les fleurs d’Hiroshima)

Les plus grandes fictions historiques de roman ou des films nous montrent la plupart du temps l’histoire des catégories dominantes de chaque époque. C’est par exemple guerre et paix où l’on ne voit pas un seul moujik, il semble que les pauvres n’aient que peu d’histoire.

« Napoléon entre en plein dans les destinées, il avait eu besoin des hommes, les hommes vont avoir besoin de lui ; les évènements l’avaient fait, il va faire les évènement »  (Chateaubriand. Mémoires d’outre tombe. III.1)

« Lhistoire invente toujours, il faut penser dans le devenir (Sous l’angle de la durée : sub specie durationis). Il nous faut toujours garder à l’esprit que ce qui va arriver peut nous surprendre, et ne pas s’expliquer par des anticipations »  (Anne fagot-Largeault)

Nous regardons presque la mythologie comme une histoire. Elle est une histoire riche de références culturelles. Mais la mythologie c’est des dieux, demi-dieux, et tous les hommes les femmes de cette époque ont cru fermement en l’existence de ces dieux. Dans deux mille ans les religions d’aujourd’hui seront peut-être devenues des mythes. La véritéc’est celle de l’instant,  dans une époque, en un lieu. (Luis)                                                                                                                                

« L’humanité n’a jamais rien gagné par l’effort de la foule. Elle est poussée en avant par la passion de quelques individus, par la flamme de leur intelligence, par leur idéal de la science, de charité ou de beauté »  (Alexis Carrel. L’homme cet inconnu)

« Les historiens du passé étaient fortement soumis au poids des idéologies, au point que leur façon de raconter l’Histoire n’avait pas l’objectivité qui est devenue de mises chez les savants historiens d’aujourd’hui : tels ennemis de Rome ont accusé César d’avoir incendié la bibliothèque (d’Alexandrie), tandis que d’autres ont attribué l’effroyable crime aux arabes, aux Byzantins, ou bien aux Chrétiens » (Jean-Pierre Luminet. Le bâton d’Euclide)

J’entends par là que nos jugements, que l’histoire par exemple s’est construite à partir d’information retrouvées, ou en un temps sélectionnées, puis faisant référence, jusqu’à devenir presque incontestables, et encore plus incontestable que des preuves qui éventuellement donnaient un autre éclairage ont pu disparaître. Tous les vingt ou trente ans on redécouvre un document ancien, comme ce fut le cas dans ce qui fut l’Assyrie, et nous avons un nouvel éclairage. (Luis)                                                                                                                

« Sans la guerre l’histoire n’existerait pas » (Manuel Rivas. L’éclat dans l’abîme)

« Sans la guerre l’histoire n’existerait pas »  (Manuel Rivas. L’éclat dans l’abîme)

 « C’est un sentiment viscéral de désorientation qui nous gagne. Le sentiment que l’histoire se déchaîne dans tous les sens, sans que nous ayons la moindre prise sur son cours ; à l’image d’u avion volant à plein régime mais au cockpit désespérément vide. Les chefs d’état nous offrent le spectacle  de leur impuissance. La finance, elle, affirme tenir le manche, mais pilote dans l’épais brouillard du court-termisme. L’écologie annonce que le réservoir du carburant est à sec, pourtant nous ne l’écoutons pas. Quant à Internet, il suscite des turbulences inédites. L’avenir jadis tout tracé est devenu si illisible que certains nous parlent d’une « fin de l’histoire » ; et pourtant, les philosophes – de saint Augustin à Hegel en passant par machiavel  – nous invitent à identifier nos logiques cachées à l’œuvre sous le cours  apparent des événements. L’histoire est-elle un cycle comme les saisons ? S’apparente t-elle à une succession de luttes ou encore à un processus irrationnel  indépendant des volontés individuelles ? Selon la réponse que l’on donne à cette question, s’esquissent différentes parades à a menace de déclin » (Martin Legros. Article, « Y a t-il un pilote dans l’avion ? »  Philosophie magazine n° 66)   

« Dans ce vingtième siècle, sans Hitler, l’Amérique serait sans doute restée en Amérique. Lointaine, provinciale….. » (La part de l’autre. Eric-Emmanuel Schmitt)

L’Histoire est documentation, écrits, commentaires en une époque. Combien d’événements au cours des siècles n’ont pas l’objet d’écrits, qui ne seront jamais dans notre histoire.

Ainsi Montaigne, on ne sait pourquoi doute que les faits de son époque soient transmis.

« Ce sera beaucoup si, d’icy à cent ans, on se souvient en gros que, de nostre temps, il yna eu des guerres civiles e n France »  (Montaigne. Essais. Livre II. § XVI)

Nous avons vu que  la Révolution remplacée par le consulat, puis l’empire, puis la royauté (retour à la case départ).  » L’homme est le seul animal qui butte plusieurs fois sur la même pierre « . Toute notre intelligence mise au service de la science, n’a d’égale que notre incapacité à agir sur nous-mêmes. Des défauts, des  tares inhérentes à l’homme : convoitise, Intolérance, sectarisme, sont les mêmes causes qui reproduisent les mêmes effets ; ils font l’histoire. (Luis)                                                                                                                  

«  L’histoire est le produit le plus dangereux  que la chimie de l’intellect ait élaboré. ses propriétés sont bien connes, il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vielles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit aux délires des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines.

L’histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des  exemples de tout » (Valéry. Regard sur le monde actuel, De l’histoire)

Dans l’histoire de la plupart des peuples on trouvera à une époque donnée des actes de barbarie, de crimes de guerre. Les nations d’une façon générale assument leur passé, avec tout ce qu’il comporte. Reconnaissant, le bine comme le mal, le bon comme le mauvais. De là, nous voyons deux approches : celle des révisionnistes qui  nient les crimes, qui veulent réécrire l’histoire, et celle de ceux qui voudraient que l’on nettoie l’Histoire, en ne mentionnant plus ceux qui se sont rendus coupables, ou ont tolérer des  actes relevant de crimes contre l’humanité, ce sont  également  (dans un autre sens du terme) des révisionnistes, ceux-là mêmes qui réclament que soient déboulonnées des statues ; arguant en cela qu’une statue de Colbert serait commémorer celui qui a créer le « code noir ». Un argument développé à cet effet dit si il y avait des statues d’Hitler, on serait d’accord pour les supprimer ; sauf qu’ont n’a jamais fait de statues à l’effigie d’Hitler. (Luis)

«  Vingt ans plus tard, le politologue américain Fukuyama, célèbre pour avoir prophétisé la chute du mir de Berlin en 1989 dans son article fameux, «  la fin de l’histoire »  fait amende honorable. Non écrit-il en substance, n’est pas finie ; et je me suis trompé. Certes, le capitalisme et la démocratie constituent bien l’horizon indépassable de notre temps, mais les découvertes époustouflantes dans les domaines biologiques et génétiques promettent des bouleversements radicaux. L’histoire, si elle semble achevée les plans des grands modèles économiques et politiques, va se poursuivre tragiquement du  côté des sciences et des techniques. « La fin de l’homme »  est annoncée, ou du moins de l’homme tel que nous el connaissons » (Pierre-Henri Tavoillot. La morale de cette histoire)

« Ces historiens fabuleux ne sont pas contemporains des choses qu’ils écrivent. Quatre cents ans après, les témoins des choses ne sont plus vivants ; personne ne sait plus par sa connaissance si c’est une fable ou une histoire ; on l’a seulement appris des ancêtres, cela peut passer pour vrai. Toute histoire qui n’est pas contemporaine est suspecte » (Pascal. Pensées. Fragments 628-436)

Débat: L’histoire a t-elle un sens? 18 septembre 2009

Nous n’avons pas assez de recul pour savoir si nous reproduisons un cycle de l’histoire, quelque chose de déjà vécu. Nous pensons que compte tenu de notre niveau de technologie, de l’information quasi instantanée, de la Globalisation, nous initions une période de l’histoire qui n’a pas son pareil. Nous pensons que désormais certains faits ne peuvent se reproduire. Avec peut-être beaucoup de présomption nous pensons, nous sommes persuadés, qu’enfin « La lumière de l’histoire a éclairé notre passé », mais le poète Jules Laforgue nous met en garde : « Et toujours cependant, monte dans la nuit noire, le concert désolé des appels de l’histoire ».

Après la chute du mur de Berlin, Fukuyama, sûr de lui, de son jugement sans appel, écrit en 1992, que nous sommes arrivés à « la fin de l’histoire », que ce monde est enfin, ce qui devait advenir, que la Globalisation et l’économie de marché son le monde qui va perdurer. Puis survient une crise économique, une crise climatique, des intégristes terroristes, peut-être une pandémie grippale…, et tout ceci nous rappelle que l’histoire s’écrit  en dehors de tout projet.

L’histoire n’a pas de but précis, elle semble parfois avoir une orientation, mais « L’Histoire change constamment de direction » (Musil), l’imprévu est au programme, et souvent c’est l’imprévu qui arrive.

On peut distinguer deux principales écoles :

1° Celle qui nous assure que l’histoire a un but, une fin qui est inscrite dans un « Livre » dans un programme idéologique, que l’histoire correspond à un dessein bien précis, et tous les croyants de ce dessein se sentent pris dans le sens de l’histoire.

2° Une autre qui nie toute finalité, qui ne voit dans son évolution que contingences qui emmènent  l’humanité vers son avenir incertain, au fruit des hasards, ce que Shakespeare nomme « Une histoire contée par un idiot, de bruit de fureur et qui ne signifie rien » (Macbeth)

Jusqu’à ce jour, nous ne pouvons que considérer que l’histoire n’a pas de sens, qu’elle ne va vers un but défini, l’histoire est comme nous êtres humains, que dans ce mouvement qu’évoquait déjà Héraclite, dans « l’écoulement », elle n’est comme nous autres, les hommes, que  dans le devenir.

Tous nos politologues qui nous évoquent la société de demain sont  tout aussi crédibles que les alchimistes, tout aussi fiables que les économistes- astrologues d’hier et d’aujourd’hui.

« L’histoire, en tant qu’elle sert la vie, sert une puissance antihistorique, et de ce fait dans une telle position, subordonnée, elle ne saurait jamais devenir une science pure…..« Nietzsche », ce que confirme en quelque sorte Paul Valery « L’histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré, car l’histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout (Regards sur le monde actuel 1945) (Luis)

« Il y a eu jusqu’à ce jour mille fins différentes, car il y a eu des milliers de peuples. Ce qui manque c’est la chaîne passé à ces milliers de nuques, ce qui manque c’est une fin unique. L’humanité n’a pas encore de fin. Mais si l’humanité souffre de manquer de fin, ne serait-ce pas parce qu’il n’y a pas encore d’humanité ? » (Ainsi parlait Zarathoustra. Nietzsche)

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