Humanisme

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Desiderius Erasmus, par Hans Holbein. 1523. Kunstmuseum. Bâle.

Le Grand Robert de la Langue Française : (Historique) Mouvement d’esprit représenté par les « humanistes »  de la Renaissance, et caractérisé par un effort  pour relever la dignité  de l’esprit humain et mettre ne valeur, en renouant par-dessus  le moyen âge et la scholastique…Formation de  l‘esprit humain par la culture littéraire ou scientifique.
(Humaniste) Lettré qui aune connaissance approfondie  des langues et littérature grecque et latine : (Les Humanités)

Trésor de la Langue Française : (Historique) Mouvement intellectuel se développant en Europe à la Renaissance et qui, renouant avec la civilisation gréco-latine, manifeste un vif appétit critique de savoir, visant l’épanouissement de l’homme rendu ainsi plus humain par la culture.
Type de culture, résultat d’une formation qui embrasse la culture littéraire, fonde essentiellement sur les œuvres grecques et latines, et la culture scientifique.

(Philosophique) Attitude qui tient l’homme pour valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité de d’épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : (Historique) Courant intellectuel de la Renaissance (ceux qu’on, appelle les humanistes : Pétrarque, Pic de la Mirandole, Érasme, Budé…), fondé sur l’étude des humanités grecques et latine débouchant sur une certaine valorisation de l’individu.

(Philosophique) … être humaniste c’est considérer l’humanité comme une valeur, voire comme la valeur suprême.
On parlera dans le premier cas (sens historique), d’humanisme théorique, lequel peut être métaphysique ou transcendantal, mais tend toujours à devenir une religion de l’homme.., dans le second (sens philosophique) d’humanisme pratique, qui ne prétend à aucun absolu, à aucune religion, à aucune transcendance  ce n’est qu’une morale ou un guide pour l’action.

Synonymes : Civilisation. Humanité

Contraires : Absolutisme. Barbare. Dogmatisme. Intolérance. Totalitarisme.

Par analogie : Altruisme. Associations caritatives. Culture. Humain. Dignité. Érudits libertins. Humanités. Immanence. Laïcs. Libres penseurs. Morale. Moyen âge. Oeuvres classiques. Œuvres caritatives. O.N.G.  Paganisme. Pensée médiévale. Philosophe. Raison. Renaissance. Sage. Scholastique.

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«  L’humanisme oppose donc au formalisme grandissant de la scholastique une culture plus vivante, un ensemble  d’études plus humaines, « humaniores disciplinae ». Par lui se  répand le meilleur  de la sagesse antique. Fort de la philosophie païenne, il aide à secouer le joug de la théologie et révèle le monde des idées pures ‘…) à l’esprit de soumission il substitue l’esprit d’examen, le goût de la recherche critique » (R. Jasinski. Hist. De la littérature française)

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« Il faut avoir pour passion dominante l’amour du bien public » (Voltaire)

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« Quand on regarde l’histoire, on ne peut se défendre d’une certaine humeur. Quand on regarde la présentation des faits et des gestes des hommes sur la grande scène de ce monde, et, quand on voit, de ci de là, à côté de quelques manifestations de sagesse pour les cas individuels, on ne voit en fin de compte, dans l’ensemble qu’un tissu de folie, de vanité puérile, de méchanceté, de soif de destruction. Si bien que, à la fin, on ne sait plus quel concept on doit se faire de notre espèce si infatuée de sa supériorité  (Kant)

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« Il n’est de richesse que l’homme » (Jean Bodin)

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 « L’homme est devenu un surhomme, mais le surhomme avec sa puissance surhumaine, ne s’est pas hissé au niveau de la raison humaine. Plus la puissance grandit, plus l’homme s’appauvrit.. Nos consciences doivent s’éveiller au fait que plus nous devenons de surhommes, plus nous sommes inhumains. Plus l’humain avance, plus il se déshumanise ». (Albert Schweitzer)

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Aller vers les autres pour construire ensemble : « Ce qui est beau se fait à plusieurs, les Cathédrales, les Révolutions, les Nations, (et aussi les fêtes) »  (Patrick Besson. Journaliste)

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« Il n’y a pas de nature humaine ni aucun ordre naturel auxquels l’homme devrait se conformer ; l’homme peut s’arracher à la nature parce qu’il est libre, et c’est parce qu’il est libre qu’il a des droits..  » (Pic de la Mirandole)
Nous trouvons là une expression humaniste qui rejoint la formule de Protagoras : « L’homme est la mesure de tout »

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Cuando nace un hombre.

Cuando nace un hombre

Siempre es amanecer, aunque en la alcoba

La noche pinte negros los cristales.

Lorsque naît un homme

C’est toujours une aube, même si dans l’alcôve

La nuit peint les vitres en noir

Cuando nace un hombre

Todas las madres de ese mundo

Sienten calor en su regazo.

Y, hasta los labios de los virgenes

Llega un sabor de miel y a beso.

Lorsque naît  un homme

Toutes les mères de ce monde

Sentent une chaleur naître en leur  sein

Et, jusqu’aux lèvres des vierges

Parvient un goût de miel et de baiser

Cuando nace un hombre

Todos, tenemos un hermano.

Lorsque naît un homme

Tous, nous avons un frère.

Ángela Figuera Aymerich.

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« L’amour des autres hommes me rend heureux, et ce sentiment est incarné dans ma nature, pas parce qu’il y a une loi divine qui impose d’aimer… L’homme est l’être suprême de l’homme. Dieu n’est qu’une création de l’Egoïsme humain ». (Max Stirner)

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« Rien n’est plus précieux à l’homme qu’un autre homme, l’accomplissement de l’un favorisant l’accomplissement de l’autre » « Homo homini deus », « L’homme est un Dieu pour l’homme ». (Spinoza)

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 « Apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des bêtes ». (Martin Luther King)

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« Pour moi Dieu c’est les hommes et un jour ils le sauront ». (Jacques Brel)

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« En ce sens on ne peut suivre la formule du célèbre philosophe Thomas Hobbes selon lequel dans le monde de nature précédant l’avènement du « Léviathan » souverain, c’est-à-dire avant l’établissement de la loi, « L’homme est un loup pour l’homme », c’est l’état de guerre de chacun contre chacun. En réalité un loup n’est pas un loup pour le loup, seul l’homme peut en être un pour ses semblables. Donc l’humain est pire que la bête, humain, mais inhumain ». (Axel Khan)

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Humanité : « Ce terme ne concerne pas seulement les quelques 6six milliards d’individus actuellement vivants, présents, mais surtout, ne les oublions pas : ceux à venir… les prévisions actuelles évoquent un niveau d’ici la fin du 21ème  siècle de 9 milliards d’individus » (Albert Jacquard)

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« Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition »  (Montaigne)

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 «  C’est avec Panetius, mort en 109, …et avec Cicéron…que le concept d’humanité, entendu non plus comme totalité des être humains, mais aussi comme qualité essentielle de l’homme en général, achève de se répandre. C’est alors que fait son apparition dans la langue latine le mot « humanitas »…C’est alors aussi que « l’humanisme » comme conception à la fois morale, intellectuelle, juridique s’affirme dans la pensée occidentale…Cette « humanitas » n’est qu’une virtualité, présente chez tous les hommes certes, mais qu’il appartient à chacun de cultiver soi-même. Le tyran, par exemple, ne la possède pas de façon explicite : « Bien qu’il ait forme humaine, il dépasse néanmoins les bêtes sauvages en brutalité. Comment pouvons-nous légitimement conférer le titre d’être humain à une créature qui ne respecte pas la justice, qui ne fait aucune preuve de loyauté à l’égard de ses concitoyens au sein de l’humaine civilisation ? ». En somme, le sage croit que tous méritent d’être appelés hommes mais que seuls sont véritablement et pleinement ceux qui ont actualisé en eux-mêmes les traits caractéristiques de « l’humanitas » : rationalité, justice, maîtrise de soi, respect d’autrui » (Histoire de la philosophie occidentale. Jean-François Revel)

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« La loi suprême est l’amour du genre humain » (Cicéron)

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« Par humanisme on peut entendre une théorie qui prend l’homme comme fin et valeur supérieure »  (Jean-Paul Sartre. L’existentialisme est un humanisme)

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«  En Italie, depuis le XIV ème siècle, les érudits cherchaient à faire revivre et à réinterpréter le canon des œuvres classiques. Pour illustrer la « dignitas huminis »» (La dignité de l’homme) qui, d’après eux était  sous-estimée par les philosophes médiévaux, les humanistes se tournèrent  surtout vers la philosophie morale des Anciens, en tant que discipline pratique reposant sur la raison et l’usage du sens commun; ils considèrent que les éthiques païennes devaient s’avérer utiles aux laïcs vivant dans le siècle. Cette position associée à une prise de conscience de la fierté et du devoir civique  de plus en plus marquée, dans l’Italie de la Renaissance, fit aussi acceptée  par des réformateur comme , Luther, et  en particulier par Melanchthon qui maintenait une stricte séparation entre le sacré et le profane». (Article, Érasme et l’humanisme de la Renaissance. Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale. PUF)

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La pandémie en 2020 du Covid 20 a réveillé l’humanisme qui est profondément enraciné dans beaucoup de personne (pas toutes, je sais). J’en veux pour preuve le dévouement, (et il n’y a pas d’autre mot que dévouement) de toutes les personnes appartenant de près ou de loin au secteur médical, leur dévouement auprès des malades.
Nous avons vu de plus, le dévouement inattendu de  personnes dans des secteurs divers, ou individuellement pour se rendre utiles, pour apporter l’aide aux autres.
Le sentiment me semble relever de l’altruisme, lequel mis en action devient: humanisme.  (Luis)

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« L’humanité est donc essentiellement toute entière  et en même temps dans chacun de nous… L’humanité n’existe que dans les individus, mais en retour les individus n’existent que par l’unité de l’humanité qui est en chacun d’eux ». (Cournot. Essai sur les fondements de nos connaissances)

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 « Etre humain c’est pardonner aux hommes de n’être que ce qu’ils sont ».  (Montaigne)

Montaigne, ou la Renaissance de la philosophie. Un philosophe humaniste
« Être humain, c’est pardonner aux autres hommes de n’être que ce qu’ils sont »
Montaigne est un philosophe humaniste au sens historique, car il fait l’exégèse des écrits des Anciens, Grecs et latin, et, également humaniste dans le sens du mouvement de pensée.
On ne peut comprendre l’œuvre de Montaigne sans avoir connaissance des philosophes et courants de philosophie des Grecs et des Romains…
Montaigne est la véritable rupture, la Renaissance de la pensée libérée, une ouverture de pensée, laquelle relayée par  des philosophes Libertins va éclore dans la philosophie des Lumières. Les philosophes des Lumières sont les héritiers de Montaigne.
Nous avons avec Montaigne, en regard de son époque (où le courant humaniste le dispute aux « docteurs » de la Sorbonne), une grande liberté de ton, lorsqu’il dit : « Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition », il reprend à sa façon la phrase du sophiste Protagoras : «  L’homme est la mesure de toute chose ». Lorsqu’il nous dit qu’il se peint pour connaître l’homme, il est dans la démarche socratique du « Connais-toi, toi-même » expression déjà dans la bouche d’Héraclite un siècle plus tôt, phrase que l’on retrouve sur des poutres avec leurs sentences, sentences qu’il dit tirer des propos d’un sceptique Sextus Empiricus : « Le jugement allant et venant je ne sais pas ». (Luis)

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La Laïcité crée de l’humanisme. L’écrivain Thomas Mann écrit en 1937 (Asservissement à l’Europe) : « Dans tout humanisme, il y a un sentiment de faiblesse, qui vient de la tolérance, du penchant pour un scepticisme indulgent, en un mot, sa bonté naturelle. Et cela peut en certaines circonstances, lui devenir fatale ! Ce dont nous aurions besoin aujourd’hui ce serait d’un humanisme militant, qui s’affirme et qui serait convaincu que le principe de la liberté, de la tolérance et du libre examen, n’a pas le droit de se laisser exploiter par la fanatisme. L’humanisme Européen est-il incapable d’une résurrection qui rendrait à ces principes leur valeur de combat ».

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Las Casas une fois de plus défend l’humanité des Indiens. Avec ces quelques mots il donnent une bonne définition de reconnaissance d’altérité qui doit conduire à l’altruisme, à l’humanité. .
« – Ils sont sensibles comme nous, ils connaissent l’amour et la crainte, les  sentiments les plus subtils, mais pour les voir, pour bien les voir, nous devons les regarder avec d’autres yeux que nos yeux ordinaires. Sinon, nous ne verrons jamais comme ils sont.
-Comment faut-il les regarder ?
-Comme un miroir où nous chercherions notre propre image. Un visage oublié, lointain.
– ce miroir, demande Sépulvedra, comment pouvez-vous vous y reconnaître ?
A tout moment. C’est comme si une main me le tendait d’un autre monde, d’un autre temps. Et une voix semble me répète, tandis que je les regarde. Voici ce que tu as été, voici ce que tu pourrais être encore. OUI, je me reconnais en eux. Je les vois comme d’autres moi-même »
(La controverse de Valladolid)

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Finalement, les plus grands humanistes ne sont-ils pas les philosophes des Lumières, ils ne nous imposent pas leur vision du monde, ils ne nous délivrent pas un système, une méthode, une de ces philosophies où les réponses existaient avant les questions.
Rousseau nous explique comment faire société, comment renouer avec le contrat social, il nous explique comme partager notre souveraineté d’individu pour faire peuple, pour faire un peuple souverain, pour une altérité constructive.
Diderot veut nous faire partager le plus possibles les connaissances, pour nous faire sortir de l’obscurantisme des siècles précédents. Avec d’Alembert, et d’autres,  il va créer cette œuvre qui ouvre un monde nouveau, ce sera l’Encyclopédie. Il va vouloir que la philosophie ne soit plus l’apanage de quelque uns, on pense à sa formule : « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire »
Voltaire, va s’engager et lutter contre le fanatisme, nous laisser l’ouvrage de référence sur la tolérance, s’engager, pour combattre contre des injustices, ce sera l’affaire Calas, la défense du Chevalier de la Barre. Il sera le chef de file des intellectuels dénonçant les injustices, tel Zola, il est le premier « lanceur d’alerte »  « Il faut avoir pour passion dominante l’amour du bien public » écrit Voltaire)
Aucun de ses trois philosophes, ne nous délivre une méthode éclairant « la vérité ».
Aucun ne nous parle d’arrière monde, ne nous dit que nous devons reconnaître une « cause suprême » ;
Aucun ne nous dit que nous serions haïssables, que nous devrions « boire de l’eau bénite, et de nous abêtir ».
Ils nous parlent en considérant que nous sommes des hommes libres, que nous ne sommes pas soumis à la « Cité de Dieu » et qu’il nous appartient de faire, la cité des hommes, que nous sommes libres de nos choix de vie, libres notre façon de faire société.
En fait, leur nom est bien choisi, « ils nous  éclairent », à nous de choisir nos chemins
Ils participent à une rupture de la pensée, ils nous mènent vers un monde, différent, après eux, plus rien ne sera comme avant; ils sont les héritiers des artisans de la Renaissance, ils portent haut, l’idée d’Humanisme (Luis)

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8° Pascal : un anti-humaniste ?
Tout comme aujourd’hui une idéologie peut s’emparer du langage de ses contradicteurs, la religion du 17 ème siècle utilisait, détournait déjà le sens des mots ; ainsi l’humanisme « amour des hommes » devient « amour de Dieu, primant sur l’amour des hommes »
Pascal, misanthrope, cet anti-humaniste  diront certains auteurs, se sert sans vergogne, pour ses propres fins, de tous les arguments qui alimentent la peur des hommes devant leur finitude. : «  En voyant l’aveuglement et la misère de l’homme, en regardant tout l’univers muet, et l’homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme égaré dans ce recoin de l’univers…J’entre en effroi comme un homme qu’on aurait porté dans une île déserte  et effroyable… »  (693)
Il va tout au long de son œuvre utiliser un vocabulaire violent à la manière d’un imprécateur : reviennent régulièrement les mots et expressions, tel : «  effroi, effroyable, silence effrayant, misère, inquiétude, solitude, abandonné, déchéance, égaré, néant, terrible, et le fameux « dernier acte sanglant, où l’on vous jette enfin de la terre sur la tête ». Toutes ces images utilisées à dessein ne sont destinées qu’à traumatiser, à donner des sueurs froides, terroriser les gens. S’y ajoute régulièrement : « l’homme déchu, le pécheur, le silence éternel… », de l’homme il fait un démon, un être concupiscent, une chimère, il n’est rien, nulle valeur n’est accordée à l’homme sauf s’il se converti à la religion de Pascal. Une telle haine de l’homme, une telle négation de son individualité, de son aptitude à être un « être d’amour » de solidarité, voire même capable de pureté, en une autre époque passerait pour du nihilisme. Ces propos s’apparentent souvent à du terrorisme intellectuel. Pascal exploite sans vergogne  toutes les formes d’angoisses existentielles en les exacerbant, procédé bien peu charitable.
Son propos vise à définir le libre arbitre comme orgueil, la raison comme orgueil, sa démarche n’a pas pour but d’amener les hommes à l’humilité, mais la l’humiliation, un anti- humanisme.  
On ne peut s’empêcher de penser à ces prédicateurs vus dans quelques films américains du siècle dernier, c’est la foi ou le désespoir.
Et il faut rappeler qu’à l’époque de Pascal  la plupart des gens croient tout autant ce n’est plus au diable qu’au bon dieu.
’il combat les passions, Pascal n’en attise pas moins et à dessein, les passions tristes : le regret, le remords, la culpabilité ; tout ce qui empêche de trouver le bonheur dans l’instant, il nous fait mourir avant que d’avoir vécu.
.Il y a toujours dans ses démonstrations mortifères, la même marotte, la même idée fixe. Faire de la nature de l’homme une bestialité sauf a ce qu’il embrasse la religion de son dieu.
 Je respecte le génie et l’éloquence de Pascal.., et c’est en admirant son génie que je combats quelques-unes de ses idées. Il me paraît qu’en général l’esprit dans lequel M. Pascal écrivit ces pensées, était de montrer l’homme dans un jour odieux. Il s’acharne à nous peindre tous méchants et malheureux : il écrit contre la nature humaine à peu près comme il écrivait contre les jésuites : il impute à l’essence de notre nature ce qui n’appartient qu’à certains hommes : il dit éloquemment des injures au genre humain. J’ose prendre le parti de l’humanité contre ce misanthrope sublime : j’ose assurer que nous ne sommes ni si méchants ni si malheureux qu’il le dit... » (Voltaire. Lettres philosophiques XXV)
Chez Pascal nul amour de l’homme, il projette sur l’humanité ses propres peurs, ses propres craintes existentielles. Avec lui, l’enfer est sur la terre, il ne montre que les pires excès, de trop de nourriture, de pas assez, de trop de richesse, de pas sassez…  De la modération de l’homme il ne veut pas en entendre parler. De plus pour lui trop d’instruction abêtit l’homme
La philosophie de Pascal n’est pas existentielle, avec lui c’est : ou devenir catholique ou retourner à un état bestial, un parangon d’intolérance. (Luis. Extrait du débat : Pascal, savant, philosophe et apologiste)

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