Lien social
Terme qui désigne les relations crées en les individus, lesquelles peuvent être d’ordre économique, politique, religieuse, philosophique.
Le fondement de ces relations s’appuie généralement sur l’interdépendance crée par la vie en société, elles s’appuient également sur des principes de solidarité.
Synonymes : (Terme à la mode) le vivre ensemble
Contraires : Individualisme. Droit de nature. Egoïsme.
Par analogie : Appartenance. Collectif .Communautés. Contrat social. Culture. Culture de masse Éducation. Fraternité. Groupe. Identité collective. Jean Jacques Rousseau. Lumières. Nation. Patrimoine. Pays. Projet commun. Sociabilité. Solidarité. Stabilité sociale. Valeurs communes. Valeurs partagées. Vie en commun.
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« Du sentiment que l’individu a de sa faiblesse naît le désir d’échapper à sa solitude, autrement dit la sociabilité… » (Véronique Le Ru. Subversives Lumières. CNRS Editions)
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Débat : « Culture et lien social »
La culture crée du lien, la culture crée aussi une identité, c’est-à-dire un être appartenant à un groupe, à une histoire, à un lieu géographique, quel que soit le nom qu’on lui donne, village, ville, pays, nation, il est témoin et représentant d’une civilisation, il véhicule la culture d’une langue, et aussi de valeurs communes au sein du groupe. Et c’est là un des dangers du village, globale, le risque d’a-culturation, le risque de devenir un citoyen www, citoyen de nulle, gavé d’une culture Sans Domicile Fixe. Bien sûr, une culture propre à un pays n’est pas une citadelle dans laquelle on s’enferme, c’est là le risque du nationalisme dont le siècle dernier a fait une expérience de triste mémoire, le nazisme. Culture et civilisation, fort heureusement ne sont plus antinomiques, la belle maison est ouverte à tous
Mais la culture, n’efface pas toujours les différences sociales. L’éducation du goût, la catégorie sociale, les moyens, les lieux d’habitation qui sont une variable dans l’offre, de même que la disponibilité d’esprit, la stabilité sociale, sont autant de facteurs qui modifient notre faculté de partager dans de bonnes conditions les offres culturelles. « Comment » ai-je entendu récemment dans un débat, « peut-on avoir l’esprit disponible pour aller vers la culture quand on va de CDD en CDD, qu’on n’arrive pas à sortir de la précarité ». De ce fait le lien social tel que nous l’abordons par la culture, est indissociable du lien social tel que l’entends Durkheim, et qui lui prolonge cette idée de lien social, évoquée pour la première fois par le sophiste Lycophron (3ème siècle avant notre ère) puis plus tard par Jean-Jacques Rousseau. On en revient presque à devoir considérer que suivant la formule parfois galvaudée : « tout est politique ». (Luis)
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L’idée de culture partagée, et déjà lien social apparaît surtout avec les Lumières. La culture des grecs, la « païdéia » de Platon n’est pas accessible aux femmes et encore moins aux esclaves, la culture ou les « humanitas » du moyen-âge, reste très élitiste. Le lien social qui prime sera longtemps essentiellement religieux. Les philosophes des Lumières seront les premiers à poser cette question culture pour tous, de culture en tant que lien social, de partage quelque soient les individus, les sociétés. Leur propos est en substance : « … La raison est l’instrument de l’éducation, et puisque chaque homme est doué de raison, la culture peut devenir patrimoine universel au lieu d’être réservée aux doctes et aux savants » (Encyclopédie de la philosophie. Livre de poche/Pochothèque) (Luis)
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. « Aristote considère que la vie en commun, la vie politique dirigée par les règles de justice, est préférable à la vie solitaire. Pour Aristote la vie avec les autres est la sphère où nous pouvons nous réaliser pleinement, nous participons à l’élaboration des lois et des règles, nous apprenons à être responsables, à respecter les autres, à défendre notre point de vue, à nous sentir concerné par les problèmes d’autrui, et à comprendre que les buts collectifs sont plus importants que les soucis individuels » (Philosophie magazine, hors série 2008) « Notre existence, et même notre survie, dépend étroitement de notre capacité à construire des relations mutuellement bénéfiques avec les autres. Les êtres humains ont un profond besoin de se sentir reliés, de faire confiance et de jouir de la confiance d’autrui, d’aimer et d’être aimé en retour…. » (Plaidoyer pour l’altruisme. Matthieu Ricard. NiL 2013)
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Fenêtre d’Overton
Concept créé dans les années 90
Lequel donne un cadre de ce qui est, dans une société donnée, est acceptable, d’idées ou de propos émis. Cela amène très vite l’idée de ce fameux « politiquement correct », ou, par exemple l’action d’un mouvement qui établit une police du langage, qui interdit l’usage de certains mots ; mots qui seraient connotés, racistes, sexistes, blessants en regards de diverses sensibilités, Toute cette inquisition quant à l’expression exercée par le mouvement Woke.
Pour donner des exemples qui nous parlent plus directement, on peut penser à l’expression utilisée par Jean Marie Lepen, parlant d’un homme politique nommé Durafour, il l’évoque avec l’expression « Durafour crématoire » on pense aussi au « casse-toi pov con » ,ou, « je traverse la rue et je vous trouve un travail » d’Emmanuel Macron.
Plus avant en 2002 le premier ministre d’alors Lionel Jospin aux ouvriers de chez Renault qui vont perdre leur emploi déclare « L’Etat ne peut pas tout », cde propos va heurter nombre de Français ; Non pas que l’Etat pourrait tout, mais c’est reçu comme un aveu de faillite. Un premier Ministre ne doit avoir un propos d’impuissance. C’est plus la forme qui n’est pas acceptée que le fond.
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« L‘homme est un animal de horde », nous dit-on ; L’instinct grégaire est du naturel de l’homme, autrement dit, l’homme n’est pas fait pour vivre solitaire, seul, il ne peut survivre. Le lien social est tout à la fois, désir et nécessité.
Nous avons dans un débat autour du livre « Pourquoi j’ai mangé mon père », comment se crée chez les premiers hommes cette indispensable solidarité pour la survie de l’espèce, laquelle est à l’origine de lien social.
J’ai choisi, concernant la motivation de lien social, le désir et la nécessité, ou, sympathie pour les autres, amitié, élan naturel, ou besoin des autres, intérêt « d’être en groupe » ;
L’étude de sociétés nous montre que toujours les individus ont été tiraillés entre : droit de nature, où, ma liberté qui prévaut sur les contraintes de solidarité et de, liberté de tous, et, de l’intérêt de tous. Le lien social est au cœur de toute politique.
Tour à tour, des dogmes, des idéologies, ont voulu récupérer cette notion de lien entre les hommes. Très tôt lien va s’établir au sein des groupes cette notion de lien entre les hommes, la solidarité de clan, ce village, une solidarité d’intérêts communs, de défense au groupe uni, tout ceci pour déjà faire société.
La sympathie entre les hommes, il ne faut pas se la raconter, n’a jamais été la raison suffisante pour créer le nécessaire lien, mais vivre en paix créait cette nécessité.
Pour cela les hommes ont imaginé ce qu’on allait appeler, le contrat social, principe que l’on retrouve bien avant Rousseau et Hobbes.
On mentionne rarement le nom de ce sophiste, Lycophron (4ème siècle av. notre ère) qui déjà en ce temps évoquait la notion de contrat social.
De tous temps nous chez les hommes ce qu’ils mettent dans l’expression, lien social, ce qui les arrange, soit une notion à dimension variable.
Mais on ne peut se contenter du relativisme, il faut bien choisir son approche philosophique du lien social, « La philosophie que l’on choisi, dépend de l’homme (de la femme) que l’on est » (Fichte)
Enfin, quand à l’utilité de ce lien social, nous avons vu très souvent que lorsque l’idée de solidarité a été abandonnée, quand l’homme n’a plus été au centre des préoccupations première sles sociétés sont allé, ou, vers des conflits, ou, vers des modèles de décadence.
Nous sommes pleinement responsables du lien social que nous créons, du lien social que nous choisirons. (y)