Lumières

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1er volume de l’Encyclopédie. 1751

Encyclopédie de la philosophie (Pochothèque) : : Terme qui désigne aussi bien une période de l’histoire européenne qui coïncide approximativement Avec le XVIIIème   siècle que l’orientation culturelle et générale des idées qui se sont manifestées  durant cette période….. L’attitude des philosophes des Lumières se caractérise en général par une confiance illimitée dans la force libératrice de la raison qui s’exerce surtout sur une forme négative et critique

– L’attitude des philosophes des « Lumières » se caractérise en général par une confiance illimitée dans la force libératrice de la raison…Ces philosophes rejettent pour commencer les connaissances traditionnelles qui se révèlent illusoires ; ils analysent les lois, les mœurs, les institutions et les critiquent, mais surtout ils démasquent ce qu’ils considèrent comme la plus puissante et la plus omniprésente des illusions, la religion. (Voir l’article)

Dictionnaire philosophique. André Comte-Sponville,  Le mot désigne une période en même temps qu’un idéal mais délivré de toute théologie, voire de toute métaphysique, c’est celui de la connaissance, celui du progrès, de la tolérance et de la laïcité.  La période c’est le XVIII ème siècle européen. L’idéal, c’est celui de la raison, que Descartes appelait déjà « la lumière naturelle »

Trésor de la Langue française : (Philosophie des Lumières) Idéologie soutenue par les philosophes du XVIII ème siècle  qui prônait le progrès indéfini de la raison naturelle dûment affranchie de toute tradition religieuse

Synonymes : Aufklärung.

Contraires : Obscurantisme. Dogmatisme.

Par analogie : Eglise. Encyclopédistes. Index. Kant. Libertins. Philosophie.  Progressistes. Progrès social. Raison. Rationalistes. Rédacteurs. Sapere aude. Sciences. Superstitions.

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Les philosophes des Lumières, seront aussi très influencés par un mouvement culturel moins connu : Les Libertins. Parmi eu, Fontenelle, va combattre et argumenter contre les superstitions en général et la religion en particulier. Bayle, du même mouvement, fera la critique des croyances. Ces Libertins seront à l’origine du nom, Libre penseur. Leur mouvement combat toutes les hypocrisies, en rupture avec l’Eglise, ils proclament que Dieu n’existe pas, que les religions procèdent de la crainte et de la superstition des peuples, et aussi de l’imposture constante des législateurs qui s’en servent comme l’instrument du règne. Ils influenceront, Voltaire, Diderot, ce dernier se retrouvera en prison pour athéisme  (Encyclopédie philosophie. Livre de poche)

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« C’est la période la plus fertile de l’histoire de la philosophie, celle où la raison s’affranchit des limites imposées par la foi »   (Métaphysique de la raison moderne. Denis Rosenfield)

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« L’attitude des philosophes des lumières se caractérise par une confiance illimitée dans la force de la raison qui s’exerce par la forme critique, surtout sur ce qu’ils considèrent comme la forme puissante d’illusions qu’est la religion »  (Encyclopédie philo. Livre de poche)

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« Cependant même en dehors de l’école, l’Eglise avait exercé un contrôle autoritaire sur les domaines de la pensée et de la recherche en utilisant le bras séculier de l’Etat pour empêcher des recherches considérées comme impies et blasphématoires surtout lorsqu’elles se proposaient d’étudier l’origine de l’homme, la naissance de l’Univers, le commencement de l’Histoire et risquaient de se trouver en contradiction manifeste avec le récit biblique. Pour s’opposer à cette attitude obscurantiste, les philosophes des Lumières, ont milité activement sur le plan idéologique et pédagogique, en faveur de la liberté de pensée et du droit de devoir pour tout homme d’user de sa propres intelligence indépendamment d’une autorité quelconque ». (Encyclopédie philosophie. Livre de poche)

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« La philosophie des Lumières, en somme, n’a guère fait que mettre au clair une situation de fait  qui était le travail méthodologie du travail scientifique de deux siècles ; elle a tiré les conséquences mais sans accomplir, de ce point de vue, de révolution intellectuelle » (La philosophie des Lumières. Ernst Cassirier. Fayard. 2015)

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« Les Lumières restent un souvenir, un traumatisme encore indépassable pour l’Eglise à notre époque, c’est la « Shoah » des catholiques. La petite critique que j’adresserai à la France à cet égard est d’exagérer la laïcité.
Je crois que cette approche, qui se comprend, par l’héritage des Lumières, ne demeure encore » (Pape François)

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 «  Pour peu qu’on considère avec des yeux attentifs le milieu du siècle où nous vivons, les événements qui nous agitent, ou du moins qui nous occupent, nos mœurs, nos ouvrages, et jusqu’à nos entretiens ; il est bien difficile de ne pas apercevoir qu’il s’est fait à plusieurs égards un changement bien remarquable dans nos idées ; changement qui, par sa rapidité, semble nous en promettre un plus grand encore. C’est au temps à fixer l’objet, la nature et les limites de cette révolution, dont notre postérité connaîtra mieux que nous les inconvénients et les avantages…..Notre siècle s’est donc appelé par excellence le siècle de la Philosophie… »  (D’Alembert. Eléments de philosophie)

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« Un roi, une loi, une foi » telle est la maxime qui gouverne cette époque.  (La philosophie des Lumières. Ernst Cassirer. Fayard. 2015)

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« Qu’est-ce que les lumières ? »  Kant répond à cette question par un article paru à Berlin en 1784.
« Les lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle, est l’incapacité » de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle, quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement, mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre «  sapere aude ! » Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières.
Paresse et lâcheté sont les causes qui font qu’un si grand nombre d’hommes, après que la nature les eut affranchis depuis longtemps d’une conduite étrangère, restent cependant toute leur vie dans un état de tutelle ; et qui font qu’il est si facile à d’autres de se poser comme leurs tuteurs. Il est si commode d’être sous tutelle. Si j’ai un livre qui a de l’entendement à ma place, un directeur de conscience qui a de la conscience à ma place, un médecin qui juge à ma place de mon régime alimentaire, etc., je n’ai moi-même à fournir d’efforts. Il n’est pas nécessaire de penser, dès que d’autres se chargent de cette fastidieuse tâche à ma place. Et si la plus grande partie, et de loin, des hommes (et parmi eux le beau sexe tout entier) tient ce pas qui affranchit de la tutelle pour très dangereux e de surcroît très pénible, c’est que s’y emploient ces tuteurs qui, dans leur extrême bienveillance, se chargent de les surveiller. Après avoir d’abord abêti leur bétail et avoir empêché avec sollicitude ces créatures paisibles d’oser faire un pas sans la roulette d’enfant où ils les avaient emprisonnés, ils leur montrent ensuite le danger qui les menace s’ils essaient de marcher seuls………
Il est singulier que le public, que les tuteurs avaient auparavant sous ce joug, contraignent ceux-ci à y rester une fois qu’il y est incité par quelques uns de ses tuteurs, qui sont eux-mêmes incapable de toute lumière ; tant il est pernicieux de cultiver des préjugés…. C’est pourquoi le public ne peut accéder que lentement aux Lumières. Par une révolution on peut obtenir la chute d’un despotisme personnel, ou la fin d’une oppression reposant sur la soif de l’argent ou de la domination, mais jamais une vraie réforme du mode de penser ; mais au contraire de nouveaux préjugés serviront, au même titre que les anciens, à tenir en lisière ce grand nombre dépourvu de pensée.
Mais pour ces Lumières il n’est rien requis d’autre que la liberté ; et la plus inoffensive parmi tout ce qu’on nomme liberté, à savoir celle de faire un usage public de sa raison sous tous les rapports. Or j’entends de tous les côtés cet appel : ne raisonnez pas ! L’officier dit : Ne raisonnez pas, mais exécutez ! Le conseiller au département du fisc dit : ne raisonnez pas, mais payer ! Le prêtre dit : ne raisonnez pas, mais croyez !…….

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« Il faut constater que partout dans l’Europe du XVIIIème siècle s’exprime la conscience du franchissement d’une véritable étape », qui correspond nous dit l’auteur à « une émancipation normative ». (Le roseau pensant. Thierry Wanegffelen.Page 125)

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Les peuples s’émancipent de la soumission à des coutumes, de la soumission à la monarchie, de la soumission à l’Eglise. Les Lumières leur disent en quelque « un autre monde est possible » (Luis)   

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« C’est un des traits des Lumières, que de déplacer du plan spirituel au plan matériel, le commandement chrétien de l’amour du prochain » (Le roseau pensant. Thierry Wanegffelen)

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« …Cependant même en dehors de l’école, l’égliseavait exercé un contrôle autoritaire sur les domaines de pensée et de la recherche en utilisant le bras séculier de l’Etat pour empêcher des recherches considérées comme impies et blasphématoires, surtout lorsqu’elles se proposaient d’étudier l’origine de l’homme, la naissance de l’univers, le commencement de l’Histoire, et risquait de se trouver en contradiction manifeste avec le récit biblique. Pour cette attitude obscurantiste, les philosophes des Lumières ont milité activement sur le plan idéologique et pédagogique, en faveur de la liberté de pensée et du droit et devoir pour tout homme d’user de sa propre intelligence indépendamment d’une autorité quelconque… ».  (Encyclopédie de la philosophie Pochothèque)

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« Contrairement à ceux qui veulent les diffamer, ni les Lumières, ni les démocraties n’ont été et ne seront jamais des religions. Pour une raison toute simple. Toutes les religions se pensent comme des sociétés parfaites, puisque inspirées par Dieu lui-même. Alors qu’au contraire les démocraties libérales issues des Lumières n’ont pas cette ambition délirante de pureté, car ce sont seulement des hommes qui les ont bâties. Et tout ce que fabrique et conçoit la main de l’homme sera toujours bancal et perfectible »  (Riss. Journaliste à Charlie Hebdo. Edito du N° 1381. 5 janvier 2019)  

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« La vérité lui de sa propre lumière, et on n’éclaire pas les esprits avec les flammes des bûchers (Marmontel. Bélisaire. 1766) Cette phrase aurait pu presque être en exergue de l’encyclopédie.

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