Mariage

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Fabrique du couple. Hector et Andromaque. Gioergio di Chirico. 1882. Central square. N. Y.

Grand Robert de la langue française : Union légitime d’un homme et d’une femme

Trésor de la langue française : Union d’un homme et d’une femme, consacrée par un ensemble d’actes civils ou parfois religieux et destinée à la fondation d’une famille

Larousse en ligne : Acte solennel par lequel un homme et une femme (ou dans certains cas deux personnes de même sexe) établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par le Code civil, ou par les lois religieuses

Dictionnaire Littré (en ligne) : Union d’un homme et d’une femme consacrée soit par l’autorité ecclésiastique, soit par l’autorité civile, soit par l’une et l’autre.

Synonymes : Épousailles. Hymen 

Contraires : Célibat. Concubinage. Divorce. Hymen. Mariage de la main gauche. Séparation. Union libre.

Par analogie : Accordailles. Acte solennel. Adultère. Amour. Androgamie. Bague. Concubinage. Consécration. Convoler. Couple. Conjoint. Conjugal. Contrat de mariage. Couple. Coutume. Demander la main. Dot. Endogamie. Epouse morganatique. Epoux/Epouse. Exogamie. Famille. Foyer. Institution. Livret de famille. Lune de miel. Mariage morganatique. Mère. Noce. Père. Procréation. Remariage. Tradition. Union. Vie conjugale.

Expressions : Acte de mariage. Convoler en juste noce. Demander en mariage, demander la main. Mariage blanc, de raison, civil, religieux… Passer la bague au doigt. Publication des bans. Prendre femme. Voyage de noce.

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« Les femmes sont faites pour être mariées, les hommes pour être célibataires, c’est la tout le drame » (Sacha Guitry. Mon père avait raison)

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« Quand au mariage qui n’est qu’un marché qui n’a que l’entrée libre ».  (Montaigne. L1 28)

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« Un homme sage doit aimer sa femme avec sa tête (judicio), non avec son cœur (affectu). Il lui faut contrôler ses désirs et ne pas se laisser entraîner à la copulation. Rien n’est plus immonde que d’aimer sa femme comme une maîtresse » (Sénèque)

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« Vous vous trompez entièrement si vous pensez que le mariage fut institué afin de compenser la disparition des morts  (Saint Augustin)

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« Il arrive parfois aussi que les deux époux dont les caractères ne s’accordent pas trouvent l’un et l’autre une personne avec laquelle ils espèrent pouvoir goûter plus de bonheur ; ils se séparent alors par consentement mutuel et se remarient chacun de leur côté… » (Thomas More. L’Utopie)

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 « Même le concubinage a été corrompu :  par le mariage » (Nietzsche. Par delà bien et mal)

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« Mais ce que la multitude, la foule des superflus, appelle le mariage, hélas ! Quel nom lui donnerai-je ? Hélas !cette misère de l’âme à deux ! Hélas ! Cette ordure de l’âme à deux ! Hélas ! Ce pitoyable bien-être à deux ! Voilà ce qu’ils appellent le mariage. Et ils prétendent que leurs mariages sont inscrits au ciel ! Eh bien, je n’en veux pas de ce ciel de superflus ! Non, je ne les aime point, ces bêtes empêtrées dans les célestes rets. Et foin du Dieu qui arrive en boitant pour bénir ce qu’il n’a pas uni. Ne riez pas de tels mariages. Quel enfant n’aurait pas lieu de pleurer sur ses parents »   (Nietzsche. A P Zarathoustra)

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 « Tel est parti comme un héros en quête de vérités ; il n’a capturé qu’un petit mensonge paré. C’est ce qu’il appelle son mariage. Une autre cherchait une servante douée des vertus d’un ange. Mais tout d’un coup c’est lui qui est devenu la servante de sa femme….Beaucoup de brèves folies – c’est ce que vous appelez l’amour. Et à ces folies le mariage met fin – par une longue bêtise »  (Nietzsche. A P Zarathoustra)

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 «  Ce sont les femmes qui ont besoin du mariage pour assurer leur sécurité. Alors, elles essayent de nous persuader que, pour nous aussi, le bonheur est dans l’union légale, la paternité, les pantoufles !..  Mais c’est faux ! Les femmes sont des bâtisseuses de nids, nous sommes des destructeurs, des chasseurs, des guerriers ».  (Une extrême amitié. Henri Troyat)

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Lors d’une émission le 5 février 2007 sur TF1, une question est posée à Nicolas Sarkozy concernant le mariage des homosexuels, ce dernier répond : « Si on accorde le mariage aux homosexuels …, on donne alors à la société une image de la famille qui n’est pas celle que je souhaite que l’on donne (une famille)…c’est un papa et une maman ».
Le mariage entre personne du même sexe, « mariage pour tous » sera légalisé le 17 mai 2013               
Au mariage sont associés des droits, retraite,  protection sociale, pension de réversion, impôts… cette inégalité a été comblée en France par le Pacs voté à l’Assemblée Nationale le 9 octobre 1998.
Le gouvernement (Psoe) espagnol souhaitait favoriser la possibilité du mariage des homosexuels (avec des visées électoralistes), mais cela était anticonstitutionnel, car le mariage était défini comme « l’union d’un homme et d’une femme ». Le gouvernement a modifié la Constitution, substituant au texte cité, celui-ci : « l’union de deux individus ». La norme n’est parfois que question de sémantique !

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« Le tralala, mon jeune ami ! Une femme ne vous respecte pas sans le tralala. Il faut de l’église, de la gaze, des colombes, de l’orgue, des cadeaux, des belles-mères, des dragées, des mouchoirs, des festins, des invités, sinon les femmes nous prennent pour ce que nous sommes des acharnés sexuels. Sans la pompe du tralala, elles ne vous distinguerait pas d’un vulgaire amant »  (Eric- Emmanuel Schmitt. Lorsque j’étais une œuvre d’art)    

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Diderot, et cela lui sera longtemps reproché démoli cette valeur qu’est le mariage, ainsi il écrit : (Le mariage) « Une notion excellente pour trois ou quatre têtes bien faites, mais funeste pour la généralité. Le vœu du mariage indissoluble fait et doit faire presque autant de malheureux que d’époux » «  Quoi de plus insensé qu’un serment d’immuabilité de deux êtres de chair à la face d’un ciel qui n’est pas un instant le même… »
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«  Dans un très vieux livre – la genèse -, il est écrit qu’il n’est pas bon que  l’homme soit seul » ; mais pourquoi  au fait ? Pas uniquement pour assurer la transmission de l’espèce, la plupart des animaux ne vivent pas en couple, sans pour autant mettre celle-ci en danger. Pas seulement pour éviter les désordres sociaux en interdisant l’adultère ; lorsque les relations sont consenties, nulle violence n’est à craindre. Pas non plus, à première vue, pour des raisons éthiques : les trahisons, les violences, les mensonges conjugaux  sont souvent moins moraux qu’une liberté sexuelle assumée. Pourquoi alors, le couple – qu’il soit érotique ou platonique, temporaire ou durable…représente t-il toujours la norme ?
L’injonction biblique, étrangement, reste actuelle. Nous avons tout mis sens dessus dessous dans le domaine des mœurs ; nous revendiquons le droit au plaisir, divorçons sans trop de problèmes, avons des enfants quand nous voulons, vivons en union libre….Nous avons tout changé, sauf ce schéma mental ou cette habitude qui nous oriente spontanément vers le couple ».  (Philosophie magazine N° 61. Article : Sommes-nous faits pour vivre à deux)

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Mariage (Droit naturel) … les filles que l’on conduit par le mariage à la liberté, qui ont un esprit qui n’ose penser, un cœur qui n’ose sentir, des yeux qui n’osent voir, des oreilles qui n’osent entendre, condamnées sans relâche à des préceptes & à des bagatelles, se portent nécessairement au mariage.. Telle est la force de l’institution de la nature, que le beau sexe se livre invinciblement à faire les fonctions dont dépend la propagation du genre humain, à ne pas se rebuter par les incommodités de la grossesse, par les embarras de l’éducation d e plusieurs enfants & à partager le bien & le mal de la société conjugale….
Dans les pays où les bonnes mœurs ont plus de force que n’on d’ailleurs les bonnes lois, on ne connoît point d’état plus heureux que celui du  mariage. « Il a pour sa part » dit Montaigne, « l’utilité, la justice, l’honneur & la constance. C’est une douce société de vie, pleine de fiance & d’un nombre infini de bons, de solides offices, & obligations mutuelles : à le bien façonner, il n’est pont de plus belle piece dans la société. Aucune femme qui n’en savoure le goût, ne voudroit tenir lieu de simple maîtresse à son mari » (Article, Mariage, Encyclopédie de Diderot et d’Alembert)

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La Non Demande en Mariage.

Ma mie, de grâce, ne mettons
pas sous la gorge de Cupidon
sa prôpre flêche
tant d’amoureux l’ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
ce sacrilège.

J’ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin.

Laissons le champ libre à l’oiseau
Nous serons tous les deux
prisonniers sur parole.
Au diable les maîtresses queues
qui attachent leurs coeurs aux queues
des casseroles!

J’ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin.

Vénus se fait vieille souvent
Elle perd son latin devant
la Lèchefrite
A aucun prix je ne veux
effacé le pot au feu
la marguerite

J’ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemi
n.

On leur ôte bien des attraits
en dévoilant trop les secrest
de Mélusine
L’encre des billets doux pâlit
vite entre les feuilles
des livres de cuisine

J‘ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin.

Il semble de tout repos
de mettre à l’ombre, au fond d’un pot
de confiture
La jolie pomme défendue
mais elle est cuite, elle a perdu
son goùt « nature »

J’ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin.

De sevante n’ai besoin
et du ménage et de mes soins
je te dispense
qu’en éternelle fiancée
A la dame de mes pensées
Toujours je pense

J’ai lhonneur de ne pas te demander ta main
ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin.

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