Mythologie

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Homère et son guide. William Bouguereau. 1874. Milwaukee Art Museum.

Le Grand Robert de la langue française : Ensemble des mythes, légendes propres à un peuple, à une civilisation, à une religion.

Encyclopédie de la philosophie (Pochothèque) : Terme qui dérive du grec « mythos » qui signifie chez Homère  « parole, discours» mais aussi « projet, machination » (ou manœuvre, ruse, complot, intrigue) … A l’époque classique, le sens du terme se précisa en récits concernant des dieux, des êtres divins, des héros, et des descentes dans le monde de l’au-delà

Trésor de la langue française : Ensemble des mythes propres à une civilisation, à un peuple, à une religion, à un thème, à un élément…
Recueil de récits mythiques, ce qui représente des scènes de mythologie

Encyclopédie de la philosophie. Livre de poche. Socrate dans Phèdre rappelle l’interprétation rationaliste du mythe, déjà courante chez les sophistes, selon laquelle il est le récit d’un fait réel, prosaïque et banal, présenté sous la forme d’une fiction. (Voir article : Mythe)

Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : Mythe : Une fable que l’on prend au sérieux

Synonymes : Fiction. Légende.

Contraires :

Par analogie : Achille. Adonis. Agamemnon. Amazones. Antigone Aphrodite. Apollon. Argonautes. Argus. Atrides. Bacchante. Callisto. Cassandre. Centaure. Chaos. Charybde. Chimère. Cupidon (Eros) Cyclope. Dédale. Déesse. Déméter. Demi-dieux. Divinité. Echo. Electre. Elysées. Enfer. Eros. Fable. Faune. Fil d’Ariane. Gorgone. Icare. Iliade. Io. Harpie.  Hélène. Héra. Hercule. Hermès. Héros. Hésiode. Homère. Hydre. Minotaure. Méduse. Misas. Morphée. Muses. Mythomane. Mythos. Naïades. Nymphes. Odyssée. Œdipe. Olympe. Orphée. Pan. Pandore. Parques. Patrocle. Panthéon. Pâris. Pégase. Phèdre. Procuste. Prométhée. Psyché. Récit. Saga. Sisyphe. Sphinx. Satyre. Scylla. Sirènes. Sosie. Thanatos. Tantale. TThésée. itan. Toison d’or. Troie.  Ulysse. Zeus.

Expressions: Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Céder au chant des sirènes. Cette femme est une harpie. Être dans les bras de Morphée. Être le sosie de quelqu’un. Être médusé. Le fil d’Ariane. Jouer les Cassandre. Jouer les Pénélope. Le supplice de Tantale. Le talon d’Achille. Le tonneau des Danaïdes. Les sept travaux d’hercule. Mettre sur le lit de Procuste. Nettoyer les écuries d’Augias. Ouvrir le boite de Pandore. Se perdre dans un dédale. Sortir de la cuisse de Jupiter. Tomber de Charybde en Scylla. Toucher le Pactole. Un travail de Titan. Un travail d’Hercule.

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Paradoxalement ces personnages fictifs de l’imaginaire, pour certains, venus du « fond des temps », de l’imaginaire grecque, puis du panthéon des personnages mythologiques, sont passés du statut de « non vivant » au statut de « vivant » dans tout notre acquis culturel, dans les oeuvres : de littérature, de poésie, dans les œuvres théâtrales, et que de fois surgissent-ils dans nos pensées, notre langage ; ils ont traversé le miroir à l’envers.  (Luis)    

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Dans la mythologie védique, (livre sacré de l’hindouisme) écrit 1800 ans avant notre ère nous trouvons déjà tous les mythes grecs et les mythes de la bible,  tout ce que nous retrouverons dans ces mythologies était déjà véhiculé par les védas et surtout par des traditions orales.
Le roi Sargon d’Akkad  de Babylone (XXIIIème siècle avant notre ère) avait déjà été déposé dans un panier et remis au gré du fleuve. On recense à travers le monde plus de soixante dix récits similaires. Dans l’Amérique précolombienne on retrouve le thème du déluge.
De nombreux textes de la mythologie reprennent et les adaptent des contes et mythes babyloniens
Que les mythes soient ou aient pu être « des fables qu’on a pris au sérieux » (André Comte Sponville) nous continuons à les étudier, non seulement parce qu’ils furent croyances, toute un univers spirituel d’une époque, d’un peuple. Ils nous restent familiers, et nous les rencontrons tout au long de récits, de romans, Jusqu’au langage imprégné de ces références culturelles. (Luis)    

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« Le mythe toutefois, malgré les recherches et les approfondissements apportés par ce qu’on appelle la sciences des mythes, reste l’un des phénomènes les moins compréhensibles de l’histoire des sociétés humaines ; ce qui donne à penser qu’il a été situé par les chercheurs dans un contexte et un schéma de pensée, radicalement erronés, au point d’en empêcher une réelle interprétation » (Article/ Encyclopédie de la philosophie. La Pochothèque. Livre de poche)

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« Le mythe arrive a enfermer dans une image les pensées morales qui en sont le fond »  (Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. Tome 1)

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Le Grand Robert de la langue française donne comme définition : « mythe : récit fabuleux, le plus souvent d’origine populaire, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des formes de la nature… Les mythes sont profanes, païens ou religieux. »

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Débat sur le thème     «  Les mythes au cœur de notre culture »  avec la maison du conte de Chevilly-larue, le 24 novembre 2011
Introduction au débat : Tous les mythes n’avaient qu’un rôle, donner une explication humaine ou humainement saisissable à des phénomènes que la raison humaine ne pouvait expliquer. L’homme que nous avons nommé « primitif » ne peut pas encore former des concepts. Il les a présents, il les éprouve intellectuellement ; c’est alors une histoire qui raconte, qui va imager et donner corps à cette représentation-concept. Ce qui peut faire l’objet d’une pensée, mais qui ne peut être connu, se crée alors sous forme de  mythe que la mémoire va conserver. Les mythes donnaient d’une certaine façon des règles de conduite en s’adressant directement à l’imaginaire, ce qui échappe à l’esprit cartésien, dirions-nous aujourd’hui. L’esprit commun aime les histoires toutes faites, avec leur morale. Le mythe semble révéler une vérité connue comme par intuition, c’est un discours symbolique, qui parfois au travers d’une allégorie, une métaphore véhicule les valeurs d’une société et nous permet d’interpréter intuitivement le monde; ce sont des scènes mémorables, des événements qui pénètrent les imaginations, lesquelles s’inscrivent dans la mémoire collective et forment, dirait Jung, « l’âme du peuple ». Le mythe pour Lévi-Strauss est un langage, on y reviendra sûrement. C’est « le plus archaïque des langages » pour Mauss ; on utilisera aussi l’expression de « métalangage ».
     Nos cultures et, pour ce qui nous concerne, notre culture occidentale véhiculent des milliers de mythes, qui nous ont été transmis soit par voie orale, par le conte, la poésie, la tragédie, soit par la peinture, la sculpture, par l’écrit, puis plus tard par le cinéma. Les mythes nous ont donné les muses qui président à différentes expressions artistiques : « Le mythe fournit un univers poétique, une donnée que l’on façonne à sa guise, à l’image de sa propre vérité intérieure » (Pierre Grimal. La mythologie grecque). Car le mythe est interprété par celui qui le conte et par celui qui l’écoute. Si des civilisations européennes sont riches de mythes comme les peuples scandinaves, ceux qui sont dans notre culture sont en grande partie les mythes issus de la mythologie grecque. Notre langage est truffé de références mythiques que nous employons sans même nous en rendre compte. Les religions monothéistes ont lutté contre les anciens mythes, ceux des sociétés animistes, religions polythéistes, mythes païens, pour les renvoyer au-delà de la frontière de « la raison », puis pour les remplacer par d’autres mythes ou se les réapproprier.  Nous sommes ce soir à la Maison du conte ; qui pourra nous dire où se trouve la frontière entre le conte et le mythe, tant les contes nous ont laissé des personnages devenus des mythes. Beaucoup de récits utilisent les références mythiques. Toute notre culture évoque les mythes: Dédale, Apollon, l’épée de Damoclès, pauvre comme Job, la boîte de Pandore, le fil d’Ariane, l’échelle de Jacob, le talon d’Achille, le baiser de Judas, le jugement de Salomon…,  pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus utilisés. Tous ces mythes remplissent notre imaginaire collectif.
La connaissance même basique de tous ces mythes est un sésame indispensable pour appréhender, comprendre, apprécier notre langage et toutes les expressions artistiques qui font notre culture. (Luis)     

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      « Mais quand certains évoquent l’enlèvement d’Hélène ou la défaite des Troyens, prenons garde d’être forcés d’admettre leur existence propre, parce que le passé irrévocable a supprimé la génération pour qui ce fut un évènement ». (Lucrèce. De la nature. Statut du temps)

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Le mal est-il inhérent à  l’homme, lequel ne peut il atteindre totalement la vertu. Il semble qu’il ne le peut pas si on s’en tient au mythe de Cygès ; un homme avait reçu une bague, avec laquelle lorsqu’il tournait le chaton vers l’intérieur de sa main le rendait invisible. Dès lors qu’il veut quelque chose et qu’il ne veut que les autres en aient connaissance il se rend invisible ; puis la mauvaise action réalisée, il tourne la bague et redevient visible. Ce qui nous dit que la seule façon pour que les règles vertueuses soient respectées, sera d’assumer la transparence. Cela nous dirait également que les hommes parfois (ou souvent) ne sont honnêtes que parce qu’ils sont contraints. (Luis)               

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« Les philosophes qui font feu de tout bois, surtout lorsqu’il est sacré, se sont portés avec enthousiasme vers ce pays de cocagne. Pour s’emparer d’Œdipe ou d’Antigone, ou encore de Méduse ou d’Icare. Les uns après les autres, ils ont cueilli les histoires qui se prêtaient le mieux à l’élaboration de leurs concepts…. » (Sven Ortoli. Edito du numéro hors série de : philosophie magazine. « Les mythes grecs »)   

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       Le mythe nous donnerait des règles de conduite ; il révélerait une vérité d’ordre sacré ; les mythes présenteraient plein de variations ; dans notre culture occidentale subsisteraient de très nombreux éléments issus de la mythologie grecque. Ces différentes idées font du mythe une pensée qui a une valeur égale à celle de toute pensée, qu’elle soit politique, philosophique ou religieuse. Or, cela n’a pas toujours été pensé ainsi. Ce n’est le cas à ma connaissance que depuis le 20ème siècle et ce, grâce à Freud, Nietzsche, des ethnologues et anthropologues, comme Lévi-Strauss et d’autres, qui ont souligné que la pensée mythique n’est pas une pensée inférieure à la pensée scientifique. Je voudrais insister là-dessus, parce que cela nous donne des éléments pour réfléchir sur la fonction du mythe, non seulement dans notre culture, mais dans toute culture. C’est en m’appuyant sur Lévi-Strauss que je vais essayer de développer cela
Ce que nous apprend Lévi-Strauss, c’est que dans la civilisation occidentale moderne, depuis le 17ème siècle et encore plus le 19ème siècle, a dominé la pensée scientifique, c’est-à-dire la pensée selon laquelle le savoir, la recherche de savoir, sont orientés par le savoir-faire, et où la recherche est de plus en plus orientée par un impératif technique, et donc de profit économique. Cette société occidentale qui fait dominer cette pensée scientifique dénonce le mythe comme une forme de pensée infantile, irrationnelle, inférieure. Pourquoi ? Parce que cette civilisation occidentale, depuis le 17ème siècle, et cela va en s’accroissant, a pour finalité que les savoirs permettent à l’homme de se rendre « comme maître et possesseur de la nature »  (Descartes). Or, Lévi-Strauss met en évidence le fait que, dans toute civilisation, cette hiérarchie entre la forme de pensée mythique et les autres formes de pensée, notamment la forme de pensée scientifique et technoscientifique, existe en dévalorisant la pensée mythique, en la traitant comme une aberration. Je lis ce que dit Lévi-Strauss : « Lorsque l’arc-en-ciel des cultures humaines a fini de s’abîmer dans le vide creusé par notre fureur, fureur de cette civilisation occidentale, tant que nous serons là, et tant qu’il existera un monde, demeurera, montrant la voie de notre esclavage, à défaut de la parcourir, la contemplation que procure à l’homme l’unique faveur qu’il sache mériter : contempler un minéral, respirer le parfum d’un lys,  échanger un clin d’œil alourdi avec un chat : c’est ce que fait le mythe, c’est ce que fait la pensée mythique » et, ajoute-t-il : « Il faut réfléchir sur les rites et sur les mythes, parce que réfléchir sur les mythes, et sur les mythes des sociétés victimes de la civilisation occidentale, c’est réfléchir sur des modes de vie et de pensée, autres que ceux qui sont imposés[…] par la société prédatrice et destructrice des autres civilisations ». Or, dit-il : « Quand on étudie les mythes des sociétés indiennes d’Amérique du sud, on se rend compte que cette forme de pensée n’est pas du tout inférieure, n’est pas du tout infantile, mais qu’elle a une structure… » Lévi-Strauss va montrer la portée de la pensée mythique de ces civilisations avec des mythes, comme par exemple celui de la potière jalouse. (Edith Deléage-Perstunski. Professeure de philosophie) 

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    Nous regardons presque la mythologie comme une histoire. Elle est une histoire riche de références culturelles. Mais la mythologie ce sont des dieux, demi-dieux et tous les hommes les femmes de cette époque,  ont pour beaucoup cru fermement en l’existence de ces dieux. Dans deux mille ans les religions d’aujourd’hui seront peut-être devenues des mythes. (Luis)         

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    Qu’est-ce qui est de l’ordre du merveilleux ? De l’ordre du fantastique ? Qu’est-ce qui est de l’ordre de la légende ? Et qu’est-ce qui est de l’ordre du mythe fondateur? C’est Jean-Pierre Vernant qui dit : «  On a beau trouver toutes les définitions du mythe, chaque fois qu’on regarde la mythologie ou les mythologies, il n’y a pas une seule définition qui convient réellement ». Je prends les mythologies grecques ou latines,  celles que je connais le mieux, que tous nous connaissons le mieux, c’est un peu le berceau de notre culture. Si on regarde chaque mythe précisément, on voit dans les structures comment chaque personnage entre en jeu, à quel moment, et comment l’affaire se résout. Dans la mythologie, il y a beaucoup de récits qui ne cherchent  pas à expliquer ; ils racontent une histoire, une histoire que parfois on rencontre dans d’autres cultures, dans d’autres mythes, comme le mythe d’Eros et de Psyché : Eros doit rester dans le noir, mais Psyché veut le voir ; une goutte de cire tombe sur Eros pendant que Psyché le regarde. On retrouve cette histoire dans les traditions norvégiennes, qu’on classe dans les mythes nordiques, parce qu’elles sont liées aux dieux nordiques. Dans la mythologie grecque, on trouve toutes sortes de récits ; en fait, c’est un assemblage. Et qu’est-ce qui fait, pour nous, cohérence ? C’est que l’on retrouve les personnages que nous connaissons, qui circulent d’une histoire à l’autre. Cette cohérence fait partie du fondement de notre société. Le mythe va revenir très fort dans notre culture à partir de la Renaissance, quand arrivent les sciences. C’est aussi le moment où les peintres, les poètes vont à Rome se plonger dans les antiquités grecques et romaines. On redécouvre des auteurs, des œuvres d’art. Cette nouvelle société qui se développe va aller chercher ses racines. Le monde qui se construit alors, c’est le classicisme qui se fonde sur les mythes. Depuis, on a coutume de raconter les mythes ; on monte encore du théâtre, des tragédies liées au mythe. C’est comme une référence qui reviendrait vers l’origine de notre pensée.  (Julien Tauber, Conteur)

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Huit siècles avant notre ère, Hésiode nous parle de la création du monde, et de la création de la vie. C’est surprenant comme ces propos sont plus près de ce que nous dit la science aujourd’hui, de ce que tout ce qui a pu être véhiculé et inculqué aux différents peuples en 2800 ans.

«  D’abord il eut le Chaos, l’immensurable abîme,

violent comme une mer, sombre, prodigue, sauvage »

Comment les hommes eurent-ils connaissance de ce Chaos que nous appellerons « Big Bang »Toutes les descriptions qui seront données du Chaos par les Grecs retrace le Big bang.
Enfin du néant informe, dirons des poètes (Aèdes) naîtrons deux enfants; ce que l’écrivain et poète Aristophane décrit ainsi :

« La nuit aux ailes noires

déposa un œuf du vent

dans le sein du sombre et profond Erèbe*»

*Erèbe : Divinité personnifiant les ténèbres.

Le mythe nous montre par des métaphores un univers supranaturel, il parle plus à l’inconscient qu’à la raison. L’homme a besoin d’arrières mondes, celui-ci est trop terre à terre, et il nous évoque sans cesse notre finalité. Le mythe combat cette peur, celle de notre condition humaine. Face à ce monde vécu, il donne à rêver, à imaginer une autre monde  ne contrepoids, en contre point. Il met en œuvre cette part en nous qui va de la croyance, à la superstition, au besoin de merveilleux, de fantastique. Il nous emmène hors de ce monde, nous libère un instant de notre espace-temps.
Aujourd’hui, souvent  les repères que nous avons intériorisés par tous les moyens qui nous éduquent sont en résonance avec  les mythes, voire les nouveaux mythes.
Ce mot est repris, adapté ceux dont certains ont presque fait des « demi dieux  En fait, un personnage, une situation deviennent un mythe en fonction de la dimension que nous lui donnons, c’est le cas par exemple avec Marilyn Monroe ou Brigitte Bardot, dont on a fait des personnages mythiques, et tout à la fois autre dimension du mythe puisqu’il est lié à la réalité. Aujourd’hui des réseaux aux buts économiques, créent des mythes : ce sera par exemple un chanteur dont on va nous saturer d’informations sur ces créations, sa vie familiale et le moindre évènement de sa vie. Le mythe existe par le, ou les moyens qui le véhiculent. Ce fut surtout l’oral, puis les arts et aujourd’hui les médias.
Quant au mythe qui aujourd’hui s’approche le plus du mythe ancien,  c’est la science fiction, on pense à 2001 Odyssée de l’espace : nouvelle dimension du mythe qui autrefois se situait toujours dans le passé ; mais c’est aujourd’hui dans le futur, dans un espace indéfini, toujours ce décrochage espace-temps.(Luis)     

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Je voudrais relater à ma façon certaines expressions courantes dans notre vocabulaire qui sont  liées à la mythologie: Il était une fois un homme nommé Hercule qui en expiation de ses fautes fut condamné à accomplir 12 exploits en 12 années. Il fut soumis à différentes servitudes, à des tâches titanesques, des tâches herculéennes. Pourtant, et malgré ces exploits, n’allez pas croire qu’il sortait de la cuisse de Jupiter. Il dut affronter des forces destructrices à cause d’un problème avec un centaure nommé Nessus, qui pour se venger de son ennemi avait offert à Déjanire, épouse d’Hercule une tunique censée ramener l’époux infidèle. Fatale vengeance : à peine eut-il revêtu la tunique qu’Hercule se consumait ; la douleur fut telle qu’il préféra se brûler lui-même sur le Mont Oeta. Autre héros malheureux, Tantale était le seul mortel autorisé à boire le nectar et l’ambroisie à la table des dieux. Outrepassant ses droits, il fit goûter le nectar  aux mortels, quelle outrecuidance ! Tantale fut donc condamné éternellement à la faim et à la soif dans les enfers, le supplice de Tantale ; lequel semble nous dire: orgueil, regarde où tu nous entraînes. Souvent, chez les dieux, surviennent des disputes, comme celle-ci : lors d’un repas de noces auquel étaient conviées les déesses, l’une d’elle nommée Discorde, plus malfaisante que les autres, lança aux invités une pomme en or sur laquelle était gravée l’inscription : à la plus belle. La pomme fut attribuée à Aphrodite, ce qui mit les autres déesses dans une grande colère, ce qui nous laisse l’expression : pomme de discorde. Tous ces personnages auraient mieux fait de jouer à la roue de la fortune, avec la déesse du même nom, Fortune, avec laquelle parfois on pourra toucher le pactole. Cependant, nul n’est à l’abri de certains périls, tel Damoclès ; invité à un somptueux festin, il aperçut, suspendue au plafond au-dessus de sa tête, une épée tenue juste par un crin de cheval. Il comprit alors que toute élévation dans la société ne tient souvent qu’à un fil. Un autre fil, le fil d’Ariane, permettait de ne pas se perdre et de retrouver toujours son chemin dans le labyrinthe de l’architecte Dédale. La mythologie nous fait d’autres suggestions utiles, tel avoir des yeux de lynx, comme ceux de Lyncée, ou encore éviter trop de curiosité et d’ouvrir la boîte de Pandore. Ces mythes nous invitent à ne pas s’exposer au danger et à méditer sur le talon d’Achille, à rester vigilants pour ne pas tomber dans le tonneau des Danaïdes, ce qui nous ferait passer notre temps à remplir un tonneau percé de cent trous. Est-ce que ces citations vous ont tenus éveillés ou êtes-vous tombés dans les bras de Morphée ? J’espère que ce succinct raccourci sur la mythologie ne vous rappellera pas la triste tentative d’ascension de Sisyphe avec son rocher, c’est-à-dire un travail qui n’aboutit à rien. (Julien Tauber. Conteur)

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 Deux œuvres utilisant le même mythe ont vu le jour pratiquement la même année, vers 1830. C’est le pacte avec le diable, chez Goethe c’est « Faust », et chez Balzac c’est « La peau de chagrin »
Il y a des mythes qui sans cesse se créent et parfois ces derniers tuent d’anciens mythes. C’est le cas de l’œuvre Don Quichotte (Don Quijote, en espagnol) de Cervantès, qui va ridiculiser la chevalerie et annoncer la fin du Moyen Age. Alors que nombre d’entre-nous se sont copieusement ennuyés en étudiant « La chanson de gestes », ils sont ravis à la lecture de Don Quichotte, où Cervantès ne fait que reprendre une partie de cette œuvre du 11ème siècle et du roman épique Amadis de Gaule du début du 16ème siècle. Ce mythe de Don Quichotte va marquer les premières œuvres romanesques ; on y retrouve le mythe de « l’amour courtois », de « l’amour platonique » ; nous gardons en mémoire « Dulcinea del Toboso », sa « Dulcinée ». Puis, il subsiste aussi  « la rossinante » ou « se battre contre des moulins à vent» ; c’est la reprise du « chevalier errant », qui « défend la veuve et l’orphelin » ; c’est le symbole de celui qui poursuit des chimères, du redresseur de torts,  ou encore de celui qui a un rêve et qui cherche, comme le chantait Brel, « l’inaccessible étoile ».
      L’œuvre de Cervantès et son personnage Don Quichotte restent une parabole, un thème maintes fois repris, analysé. Sancho Panza et Don Quichotte sont aussi compris comme images symboliques d’une dualité, soit l’homme de bon sens et l’idéaliste qui se trouvent en nous. Le philosophe  Schopenhauer l’exprime ainsi  dans Le monde comme volonté et comme représentation : « Don Quichotte exprime allégoriquement la vie de tout homme qui ne se contente pas, comme les autres, de suivre son propre bonheur, mais veut atteindre un but objectif, idéal, qui s’est emparé de sa pensée et de sa volonté ; ce qui lui donne, dans ce monde, une attitude singulière (Luis)   

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Le mythe s’invite dans la tragédie, mais aussi dans des œuvres moins austères, c’est le cas de l’opérette d’Offenbach, « Le belle Hélène » qui a fait connaître aussi des grands personnages la guerre de Troie : du « bouillant Achille », au roi Ménélas, et à Agamemnon. (Luis)   

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Les mythes au cœur de notre culture

Lors était le chaos traverse de frisons

Un big bang liturgique attendait la son heure

Le destin attendit, survenait la cuisson

Tout était programmé sur son ordinateur

Et le jour attendait dans a sombre demeure

Et la nuit se fit mère et le verbe incarné.
Les Parques s’activaient de leurs doigts décharnés
pour tisser le destin de tout ce qui sera

Le ciel étreint la terre et de ses flancs naîtra

Tout ce qui vole et rampe ce qui sort de terre

Le soleil sur son char, dans sa barque de Ra

Le mythe est canevas, le mythe est un mystère.

C’est alors que l’on vit frissonner les buissons

Il avait nom Adam et le grand accoucheur

L’avait tout nu dans sa grande distraction

Les dieux sont versatiles, il fallut un voleur

Ou un serpent, les dieux sont manipulateurs.

La mort et la douleur, le travail acharné.

La boite de Pandore, cadeau empoisonné.

Les dieux sont des machos, et Êve enfantera.

Homo habilis par le feu, sapiens sera.

L’homme est un jardin qui se cultive à l’envers,

le décor est planté, c’est l’heure de l’Opéra

Le mythe est canevas, le mythe est un mystère.

A la recherche de l’absolue perfection

Dieu est infaillible, mais son œuvre majeure
est un chantier brouillon sans cesse en gestation.

Le libre arbitre n’est-il pas après tout qu’un leurre ?
 Les marchands d’indulgence en ont bien fait leur beurre

Dieu est joueur, la vérité, miroir brisé,

L’homme cherche dans les morceaux éparpillés ;
Les certitudes qu’un déluge emporta

Eros et Anteros ont serré dans leurs bras

L’écume de la mer, les plaisirs de Cythère.

Au fond de la caverne projeté sur un drap

Le mythe est canevas, le mythe est un mystère.

Destin, grand architecte, quelque soit ton nom.

Quel est le fil d’Ariane qui nous guidera

Hors de ce Dédale ou nous sommes faits comme des rats.

Et le vent fait tourner les moulins à prière.

L’agnostique est le roi, et vivra verra

Le mythe est canevas, le mythe est un mystère.

Florence Desvergnes

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    Nous avons parlé de la forme un peu consensuelle des mythes dans le sens où chacun y reconnaît quelque chose et se l’approprie. Le fondamental du mythe est la transmission orale. On connaît les mythes grecs par Hésiode et Homère, mais ils n’ont jamais dit qu’ils étaient les inventeurs de ces mythes ; ce sont des histoires populaires transmises. Si ces mythes ont acquis une telle force et sont venus jusqu’à nous, c’est justement cette forme de construction qui fait qu’en se racontant de conteur en conteur cela donne une forme archétypale qui dépasse ceux qui les racontent… Les mythes, en fait, laissent de multiples interprétations. On a beaucoup glosé sur la mythologie grecque et pourtant on n’a pas épuisé toute cette source de sens contenue dans le mythe.  (Julien Tauber. Conteur)

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Le mythe ne serait-il qu’un beau mensonge. Il est vérité pour le mythomane. Si nous regardons du côté du mot « mythomane » nous voyons qu’il s’agit  d’une propension au mensonge, à créer des fables, à se raconter une histoire dans laquelle on s’installe en décalage avec la réalité.  Mais c’est aussi des personnages célèbres, tel Don Quijote, Tartarin de Tarascon, des personnages célèbres de romans, ou de film , jusqu’à la BD: Jean Valjean, Julien Sorel, Tarzan, Zorro, Astérix, Lucky Luke…  (Luis)    

*                                                        

Aujourd’hui un enseignement de la langue qui se voudrait rationnel, et qui,  pour se vouloir plus efficace mettrait tous ces mythes au grenier des vieilleries, rendrait tout un patrimoine culturel inaccessible aux nouvelles générations. Nous sommes parents, grands parents : aux adolescents, préadolescents, nous devons transmettre. Les œuvres traitant de la mythologie sont nombreuses. Nous pouvons de temps à autre raconter à ces enfants un mythe (pas le lire) comme par exemple celui de «  Io » (la vache des mots croisés), et  ses rapports avec Zeus, avec Argus, Pan et Mercure. Ainsi le jour où ils découvriront dans une lecture ou à l’école cette histoire, ils se diront je connais, ils auront eux peut-être eux aussi le goût de savoir, de connaître tout ce  patrimoine de culture
J’ajouterai et c’est hors débat que nombre de ces mythes montrent des muses, des nymphes, déesses séduite par Zeus, la mythologie et truffé des turpitudes de ce dieu et de la jalousie d’Héra. Eut-il été fidèle que et notre culture aurait connu un grand vide. (Luis)   

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Achille.
Pour qu’il soit invulnérable la mère d’Achille le plonge dans le Styx, fleuve des enfers. Mais elle le tient, le retient par la cheville qui alors n’est pas touchée par l’eau. Lors de la guere de Troie il va être atteint à la cheville par une flêche. Le mythe (pour faire court) nous dit que nous avons tous un point faible, notre talon d’Achille.

Adonis
Adonis d’une grande beauté (resté une référence) tait aimé d’Aphrodite. Voulant le mettre en sûreté , à l’abri des regards, elle l’adressa à Perséphone qui à son tour fut séduite. Zeus intervint dans ce conflit, dcident qu’Adonis passerait un tiers de son temps avec Aphrodite, un tiers avec Perséphon,e et le reste à son gré. Il choisi de passer le tiers restant avec Aphrodite ( qui sera sa moitié aux deux tiers). Lors d’un chasse il sera mortellement cblessé par un sanglier. Une goutte de sang tombée à terre donner la naissance à la fleur nommée, Anémone

Antigone.
Antigone est fille d’Oedipe et Jocaste. Elle va s’affronter à son oncle Créon devenu roi de la cité. Ses frères vont s’affronter et périr. Créon décidera que Polynice frère d’Antigone n’aura pas droit à une sépulture. Désobéissant à l’odre de Créon Antigone chaque nuit va recouvrir de terre le corps de Polynice. Créon l’apprenat la covoque et la met en demure de respecter son ordres et les lois de la cité. Elle invoquerai l’honneur, la raison du coeur contre la loi de la cité. Elle restra le parangon, le symbole le plus marquant dans le théâtre, la littérature, de la révolet, désobéissnce civile.

Argus.
On connaît « L’argus » mais c’est plus qu’un journal pour acheter une voiture :
Zeus avait séduit Io, mais Héra son épouse était très jalouse. Pour échapper à la vigilance d’Héra il changea la belle en vache (pour le grand bonheur des cruciverbistes). Héra découvre la supercherie et va demander à  Argus de surveiller IO. Argus avait cent yeux, et lorsqu’il s’endormait, tour à tour cinquante de ces yeux restaient ouverts (nous avons là un peu  l’expression ne dormir que d’un œil).
Zeus qui n’avait pas dit son dernier mot quand à cette « belle vache » demanda à Hermès de libérer « la belle ». Pour cela il lui fallait tuer le géant aux cents yeux, dont cinquante restaient toujours en veille. Alors Hermès lui raconta l’histoire de Pan, le dieu des bergers qui poursuivait une nymphe. Cette dernière voyant qu’elle allait être attrapée par le satyre se transforma en roseau. Pan coupe le roseau et s’en une flute (la flute de pan) pour se consoler ou pour charmer la nymphe et qu’elle revienne. Entendant cette belle histoire, Argus de plaisir en ferma tous ses yeux, ce qui mal lui en prit, car Hermès le tua. Hermès nous dit-on était par ailleurs le dieu des marchands et des voleurs et ce mythe nous dit que la parole, la ruse,  peuvent venir à bout de plus grandes forces.
Le mythe nous dit aussi qu’Héra récupéra les yeux d’Argus pour les jeter sur les plumes d’un paon.

Atrides (les)
Tantale fils de Zeus, ayant invité les dieux à dîner, et leur servi son propre fils Pélops qu’il avait tué et fait bouillir. La malédiction de dieux tombe sur lui et sur sa descendance. Atrée fils de Tantale va tuer son demi frère, puis Agamemnon va sacrifier sa fille Iphigénie, son frère Ménélas verra son  épouse  Hélène enlevée  (la guerre de Troie). Sa femme Clytemnestre avec son amant Egisthe fait tuer Agamemnon à son retour de la guerre de Trois. Electre fille d’Agamemnon vengera son père en faisant tuer Egisthe par son frère Oreste…. C’est « la malédiction des Atrides »

Cassandre.
Cassandre fille de Priam roi de Troie, voit l’avenir et prédit la chute de la ville, mais nul ne l’écoute et plus elle est clairvoyante moins on la croit, mais les prophéties de Cassandre se réalisent toujours. Seule elle s’était opposée à l’entre de cheval de bois dans la ville.  D’où l’expression « Jouer les  Cassandre », être un oiseau de mauvaise augure.Cassandre, fille de Priam (roi de Troie) et d’Hécube dans la mythologie grecque, reçut d’Apollon le don de prédire l’avenir. Lorsqu’elle se refusa à lui, le dieu la condamna à n’être jamais prise au sérieux malgré l’exactitude de ses prédictions. C’est ainsi qu’elle assista à la chute de Troie après s’être opposée à l’entrée du fameux cheval de bois dans la ville.

Cerbère
Cerbère le gardien des enfers était un chien à trois têtes et une queue de dragon, laissait entrer les ombres mais ne leur permettaient pas de sortir. Dès leur  arrivée les ombres passaient devant trois juges : ils envoyaient les mauvais vers des tourments éternels, ils envoyaient les justes dans un lieu de délices, nommé « Champs Elysées ».
On a gardé ce nom de Cerbère pour désigner un portier,  ou, un,  ou une gardienne irascible

Echo
Héra une fois de plus soupçonnait son coureur de jupons de mari (Zeus). Elle vient s’entretenir avec les nymphes pour découvrir quel est la femme. Une des nymphes, Echo par son bavardage incessant l’empêcha de parler avec les autres nymphes. Héra en prit ombrage, et tourna sa colère vers Echo ; la condamnant à ne répéter ce qui lui aurait èté dit ; «  Tu auras toujours le dernier mot, mais jamais tu ne parleras la première » lui dira Héra.

Électre
Electre souvent absente des ouvrages sur le panthéon de la mythologie, est de la famille des Atrides et n’échappe pas à  « la malédiction des Atrides ». Tout comme Antigone, elle n’obéit qu’à loi du cœur. Pour l’honneur, pour venger l’assassinat de son père Agamemnon, tué par son beau père Egisthe avec la complicité sa propre mère, Clytemnestre se fait criminelle par le bras de son frère Oreste.

Eros
« Fils d’Aphrodite, divinité de l’Amour. Il est représenté sous la forme d’un enfant, un chérubin ». Eros,  dit Platon, l’Amour, bâtit sa demeure dans le cœur des hommes, mais pas dans tous les cœurs, car où il ya dureté, il s’en éloigne [….] On le présente parfois aveugle, car l’amour l’est aussi bien souvent » (La Mythologie. Edith Hamilton)

Héphaïstos
« Le dieu du feu, fils de Zeus […] Il était hideux et difforme par surcroît […] il est forgeron, sa forge se situe sous tel ou tel volcan »  (Dans l’Odyssée on le dit mari d’Aphrodite) (La Mythologie. Edith Hamilton)

Hermès
Hermès (Mercure) Alerte, gracieux dans ses mouvements ; ses sandales s’ornaient d’ailes, ainsi que son chapeau plat et sa baguette magique – le caducée. Il était le messager de Zeus, celui qui « vole » aussi léger que la pensée, pour remplir sa mission [….] De tous les dieux il était le plus subtil et le plus asticieux.En faitil était le dieu des voleurs […] l était aussi le dieu du Commerce et des Marchés, le protecteur des négociants. Il était encore le guide solennel des morts, le Héraut divin qui menait les âmes à leur dernière demeure »  (La Mythologie. Edith Hamilton)

Hypnos
«  Hypnos, le sommeil, et Thanatos, son frère (la Mort) séjournaient dans le monde souterrain, d’où les rêves, eux aussi montaient vers les hommes. Ils passaient par deux portes, l’une faite de corne, pour les rêves véridiques, l’autre d’ivoire, pour les rêves mensongers. (La Mythologie. Edith Hamilton)

Icare.
Pour fuir l’île de Crête Dédale fabrique pour lui et son fils des ailes. Il recommande à Icare de ne voler trop près de la mer à cause de l’humidité, ni trop haut à cause du soleil. Une fois dans les airs Icare est grisé et oublie les conseils et il se noie. Le mythe nous met en garde contre la témérité des hommes, contre les aventures scientifiques, contre les péchés d’orgueil. Il nous appelle à la modération. Il nous reste l’expression « se brûler les ailes ».

                                                                      

Io.
 jeune femme  séduite par Zeus (une de plus) fut cachée par ce dernier sous la forme d’une génisse pour échapper à la jalousie d’Héra femme de Zeus. Grace à la ruse d’Hermès elle échappe à la vigilance d’Argus. Mais alors qu’elle se croit libre Héra la poursuit de sa vindicte, elle lui envoie un taon qui ne la laisse pas en paix. Elle fuit sans arrêt pour échapper à l’insecte, elle finira sa course près d’une mer qui prendra son nom, la mer ionienne. Elle va devoir sa gloire, sa célébrité grâce aux mots croisés.

Médée.
Médée d’Euripide ou le drame de la jalousie ; Jason après avoir été aidé par Médée pour conquérir la toison d’or, va l’épouser, lui faire des enfants ; Puis un jour il renie son serment et va s’unir avec une autre femme, la fille du roi Créon. Médée folle de jalousie, va tuer en utilisant un tissu empoisonné, la nouvelle fiancée, de même que le poison tuera le père, le roi Créon, puis pour punir Jason de la façon la plus forte, pour l’atteindre au plus profond de lui elle tuera leurs enfants. C’est la tragédie qui relate le drame passionnel …

Pan.
« Pan, fils d’hermès […]Il était mi animal, sa tête portait des cornes, et des sabots de chèvre lui tenaient lieu de pieds. Il était le dieu des chevriers et des bergers, et le gai compagnon des nymphes des bois lorsqu’elles dansaient [….] C’était un musicien merveilleux ; sur sa flûte de roseau, il jouait les mélodies plus douces que le chant du rossignol. Les sons entendus la nuit, dans les lieux sauvages, étaient censés venir de lui, et l’on voit sans peine d’où l’expression « terreur panique » tire son origine » (La Mythologie. Edith Hamilton)

Pygmalion
Jeune sculpteur de talent Pygmalion ne trouve de jeune beauté qui corresponde à sa femme idéale. Il sculpte une femme, la plus belle qui n’eut jamais existé. Peu de temps après lors des fêtes de Venus, il fait le vœu de rencontrer une femme d’égale beauté à sa statue. Vénus est attendrie par cet amoureux hors du commun. Lorsqu’il rentre chez lui, il s’approche de sa statue. Elle est plus belle que jamais, il la caresse, puis il se recule, il a senti la tiédeur des sa main, son pouls se bat, et Galatée la statue lui sourit. Vénus honorera ce mariage de sa présence.
Ce terme de Pygmalion continue à s’appliquer à celui qui éduque, qui fait connaître, qui ouvre la pensée, le regard sur de nouveaux horizons
On peut aussi interpréter le mythe comme la recherche du beau, d’un idéal, ou le bonheur est dans la quête du bon, promesse de bonheur.
PS Pygmalion devait lui aussi être très beau, c’est pourquoi Galatée n’est pas restée de marbre.

Procuste
Procuste était un brigand qui invitait les voyageurs à venir se reposer chez lui. Il n’avait qu’un seul lit à leur offrir, et à ceux qui étaient trop petits pour la dimension du lit, il étirait les membres jusqu’à la mort ; à ceux qui étaient trop grand pour renter dans le lit, il coupait les pieds, les jambes. Il sera tué par Thésée qui lui fera subir le même sort.
l restera l’expression  «  : c’est à dit dire vouloir à tout prix que les gens correspondent très exactement au modèle que l’on souhaite, ou encore arranger une argumentation pour qu’elle débouche précisément sur ce que l’on veut prouver.

Tantale. Le mythe de tantale:
On a donné diverses interprétations de ce mythe ; « Tantale est au milieu d’un fleuve avec des arbres fruitiers au-dessus de sa tête. Quand il veut se pencher pour boire le fleuve s’assèche, quand il veut cueillir des fruits, le vent éloigne les branches ; nous pouvoir voir l’infinité des désirs qui restent toujours insatisfaits, ou comme nous le dit Schopenhauer : « Quand un désir est satisfait dix au moins sont contrariés ». Ce mythe sera illustré d’une autre façon avec l’âne de Buridan

Tour de Babel.
« Iahvé descendit pour voir la ville et la tour (de Babel), que bâtissaient les fils des hommes, et Iahvé dit :   Voici qu’eux tous forment un seul peuple et ont un seul langage. S’ils commencent à faire cela, rien désormais ne leur sera impossible de tout ce qu’ils décideront de faire. Allons ! Descendons et ici même confondons leur langage, en sorte qu’ils ne comprennent plus le langage les uns des autres ». Puis il les dispersa sur toute la surface de la terre » (Ancien testament. Genèse)
Nous rencontrons diverses explications symboliques de ce mythe : de la punition de l’orgueil humain qui va devoir subir la colère divine, comme avec le déluge, ou la punition de Prométhée qui ayant donné le feu aux hommes, sera condamné. Attaché sur un rocher un aigle lui mange le foie, qui repousse sans cesse. Ou tout simplement la construction d’une tour pour échapper à un nouveau déluge, ou l’impossibilité des hommes à se mettre d’accord pour réaliser de grandes œuvres. La symbolique de la Tour de Babel serait peut-être aujourd’hui la globalisation. On utilise aussi ce mot Babel pour parler d’une discussion, un lieu  où chacun parle sans écouter les autres.

Sisyphe.
Ou le courage de vivre. Le rocher que Sisyphe était condamné à porter dévalait la pente que Sisyphe avait gravie, chaque fois qu’il atteignait le haut de la colline. Ce rocher de Sisyphe est devenu le symbole d’une tâche absurde à accomplir, puisque aussitôt accomplie, elle doit être recommencée. A certains égards n’est-ce pas le déroulement de notre vie quotidienne… » (Les grandes légendes de la pensée. Henri Pena-Ruiz)
Ce sera le thème repris par Camus « dans le mythe de Sisyphe : « A cet instant subtil où l’homme se retourne sur sa vie, Sisyphe revenant vers son rocher, contemple cette suite d’actions sans lien qui devient son destin…On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers…Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile, ni puéril. La lutte elle-même vers les

D’où nous viennent ces expressions ?

« Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête »
Tyran de Syracuse Denis vit dans l’inquiétude ; lors d’un banquet, un de ses courtisans, Damoclès veut le flatter en lui disant le chance qu’il a en régnant sur Syracuse ; Denis pour lui montrer combien son trône st en danger, lui propose de s’asseoir sur son siège, et il fait suspendre  au-dessus de la tête de Damoclès une épée retenue par un seul crin de cheval.
Cette allégorie devient le symbole de la fragilité des pouvoirs parfois, ou, encore,  d’être dans un situation où un danger nous menace.

« Se croire sorti de la cuisse de Jupiter »
Zeus (Jupiter pour les romains) une fois de plus séduit une mortelle, Sémélé. Cette dernière se retrouvera enceinte. Une fois de plus la  jalousie d’Héra (Junon pour les romains) s’exerce : elle convainc Sémélé de demander à Zeus qu’il lui montre la toute puissance de  la foudre qu’il tient dans sa main. Foudroyée par la lumière elle meurt, Zeus récupère le bébé, le cache dans sa cuisse jusqu’à sa naissance, le protégeant ainsi d’une vengeance d’Héra. Cet enfant sera Dionysos (Bacchus pour les romains) ;
Être sorti de la cuisse de Jupiter désigne une personne qui diffère du commun des mortels, ou, également se croire sorti de la cuisse de Jupiter,  désigne une personne imbue d’elle-même, qui se prend pour le nombril du monde.

« Un travail d’Hercule » :
D’une énième incartade de Zeus, ayant séduit Alcmène en prenant l’apparence de son mari Amphitryon, naîtra  Hercule (Héraclès pour les Grecs). Il épousera Alcmène et eut trois enfants. Héra  se vengera de l’infidélité de Zeus sur Hercule, le rendant momentanément fou. Il tue sa femme est ses enfants. Redevenu normal il lui sera imposé douze épreuves qui sont données comme irréalisables :
1°Tuer le lion de Némée. 2° L’hydre de Lerne. 3° Le sanglier d’Érymanthe. 4° La biche de Cérynie. 5° Les oiseaux du lac symphale. 6° Le taureau du roi de Crète. 7°Les juments de Diomède. 8° La ceinture d’Hyppolite. 9° Les écuries d’Augias. 10° Les bœufs de Géryon. 11° Les pommes d’or du jardin des Hespérides ? 12° Le chien Cerbère.

« Le tonneau des Danaïdes » :
Les Danaïdes sont les cinquante filles du roi Danaos, pour entériner une réconciliation elles vont être mariées à leur cinquante cousins, fils d’Egyptos. Informées par leur pères que leurs époux on l’intention de les tuer, elles s’arment, et lors de la nuit de noces elles tuent leurs époux respectifs. Pour cet acte elles seront condamnées à remplir incessamment un tonneau percé de trou (Le tonneau des Danaïdes). Ce mythe illustre une situation où il ne sert à rien d’agir, d’investir dans ce qu’on nomme aussi des puits sans fond, une tâche sans fin.

Ecriture- Mythe de Teuth.
Dans le Phèdre de Platon est évoqué un dieu ingénieux, nommé Teuth. Il invente des procédés pour améliorer la vie des hommes et les propose au roi Thamous. Dans son invention va se trouver l’écriture. Le roi hésite, se demandant si l’écriture va aider les hommes, aider leur mémoire. En définitive, il la rejette car il pense que l’écriture va être nocive à la mémoire, la détruire, car si tout est écrit, en quelque sorte il n’est plus nécessaire d’apprendre.
l n’aura pas non plus choisi Wikipédia, la technique nous asservit en ce sens qu’elle supplée à la mémoire, et à terme peut la remplacer.

« Ouvrir la boîte de Pandore » :
Le titan Prométhée ayant créé les hommes sur l’ordre de Jupiter, leur donna le feu et leur apprit toutes sortes d’arts et de sciences. Il trompa même Jupiter lors du partage des animaux sacrifiés entre les hommes et les dieux. Pour se venger, Jupiter demanda aux dieux de fabriquer une femme, Pandore, dotée de tous les charmes, et Mercure lui apprit la curiosité. Elle fut envoyée au frère de Prométhée, Epiméthée, avec une jarre contenant tous les maux et les maladies. Pandore, ne sachant pas ce que la jarre contenait, l’ouvrit, poussée par sa curiosité, et tous les maux s’en échappèrent. Seul l’espoir resta à l’intérieur, unique consolation.
L’expression signifie s’exposer par une initiative imprudente à de graves dangers.

« Être le sosie de quelqu’un » :

Pour séduire Alcmène, de qui naîtra Hercule, Jupiter prit l’apparence de son mari Amphitryon. Pour parfaire la tromperie, Mercure prit les traits de l’esclave de son mari, nommé Sosie. La ressemblance fut si parfaite qu’on ne put les distinguer l’un de l’autre, ce qui entraîna de nombreux quiproquos. L’expression signifie avoir une parfaite ressemblance avec quelqu’un.

« Cette femme est une harpie ! » :
Les Harpies sont des divinités funèbres. Ces génies féminins sont des monstres à corps de rapace, aux griffes acérées et à têtes de femmes, elles ont pour rôle d’emmener les âmes des morts aux enfers. Elles venaient notamment voler ou souiller la nourriture du vieux roi aveugle Phinée. L’expression, peu flatteuse, désigne une femme méchante, acariâtre, synonyme de mégère, furie.

« Le fil d’Ariane »
Ariane, fille du roi Minos, tomba amoureuse de Thésée, qui décida de pénétrer dans le fameux Labyrinthe de Crète pour abattre le Minotaure. Elle lui offrit alors une bobine de fil que le héros dévida derrière lui afin de ne pas se perdre. Vainqueur du monstre, Thésée n’eut plus qu’à rembobiner le fil dans l’autre sens pour retrouver la sortie.
L’expression « le fil d’Ariane » caractérise, en référence à cette légende, le moyen qui permet de se diriger au milieu des difficultés, de raisonner.

« Toucher le pactole » :
Le roi légendaire Midas offrit un jour l’hospitalité à Silène, compagnon de Dionysos, et eut alors la possibilité de faire un vœu : il souhaita que tout ce qu’il touchait se transformât en or. Lorsqu’il comprit que cela s’appliquait aussi à sa nourriture, il demanda à renoncer à ce vœu. Il dut pour cela se baigner dans le fleuve Pactole, qui depuis charrie des paillettes d’or ! L’expression signifie devenir très riche.

« Avoir une voix de Stentor » :
Stentor est un personnage de l’Iliade de Homère. C’était un guerrier grec dont la voix d’airain lui permettait de crier « aussi fort que cinquante hommes ». La déesse Héra utilisa la force vocale prodigieuse de Stentor pour stimuler l’ardeur de l’armée grecque lors du siège de Troie. Stentor succomba lors d’une lutte vocale avec Mercure. L’expression signifie avoir une voix puissante.

Médusé, (être médusé)
Méduse fut transformée en monstre par la jalouse Junon. Coiffée de serpents, son œil brillait et changeait en pierre tout homme qui croisait son regard. Persée réussit à tuer Méduse en se servant de son bouclier poli comme un miroir ! « Être médusé » signifie rester pétrifié, sans voix, en perdant une faction de seconde toutes ses facultés.

« Un travail de Titan » :
Les Titans sont les dieux les plus anciens, enfants d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Zeus combattit les Titans fidèles au Titan Cronos, qui avait avalé ses frères et sœurs. Ce combat (Titanomachie) dura dix ans, ébranla l’univers entier, et il fallut à Zeus le concours de plusieurs dieux pour vaincre ces dieux primaires d’une force surhumaine et d’une taille gigantesque. Les Titans furent précipités au fond du Tartare.
L’expression désigne un travail colossal, presque surhumain.

« Être dans les bras de Morphée » :
Morphée est le fils de Hypnos, dieu du sommeil. Lui-même est le dieu des rêves et des songes. Son nom signifie « celui qui transforme » ou « celui qui reproduit les formes ». Il apporte le rêve aux dormeurs. Ainsi le rôle de Morphée est légèrement déformé, dans l’expression « être dans les bras de Morphée » : il aurait dû être celui d’apporter le rêve et non le sommeil, ce qui est la tâche de son père. Ce qui correspondrait le mieux à Morphée devrait être « emmenée Harpe. Hydre.  aux pays des songes » ou alors l’expression devrait être « dans les bras d’Hypnos » !
Par ailleurs, le fait de parler de bras nous laisse imaginer une personne nous entourant de sa chaleur, confectionnant de ses bras un berceau de tendresse et nous emmenant doucement vers le calme et le repos. L’expression signifie rêver, et par extension et plus communément dormir profondément.

Judith et Holopherne
L’histoire nous rappelle que la force des hommes qu’ils tireraient de leur virilité est aussi par la vanité, leur faiblesse. Holopherne général de Nabuchodonosor, vainqueur sanguinaire, n’est pas surpris qu’une jeune et belle femme du peuple qu’il assiège viennent s’offrir à lui, il lui paraît normal qu’elle s’offre à son vainqueur…Elle reviendra au petit matin tenant la tête tranchée d’Holopherne dans ses mains.

« Se perdre dans un dédale » :
Dédale était un remarquable architecte. C’est lui que Minos, le roi de Crète, chargea de tracer les plans du labyrinthe, étrange construction composée de couloirs courbes se recoupant les uns les autres, pour y enfermer le Minotaure, monstre anthropophage à la tête de Taureau. L’inventeur et l’invention se confondent : dédale et labyrinthe sont synonymes.

 « Tomber de Charybde en Scylla 
Ulysse dans son long périple, l’Odyssée, dut éviter lorsqu’il traversa le détroit de Messine : dut emprunter un passage dangereux entre deux écueils, situés l’un en face de l’autre, Charybde et Scylla. Le passage étant si difficile qu’en voulant éviter l’un on devait affronter l’autre. D’où l’expression, « Tomber de Charybde en Scylla », où s’écarter d’un danger pour tomber dans un autre.

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