Nation

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Le Grand Robert de la langue française : Groupe humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun.
Groupe d’homme auquel on suppose une origine commune.
Groupe humain en tant qu’ils forment une communauté politique, établi sur des territoires définis, et personnifiée par une autorité souveraine.

Encyclopédie de la philosophie. Pochothèque : Terme par lequel on désigne habituellement une population qui a fait l’expérience pendant plusieurs générations, d’une telle communauté de territoire, de langue, de culture, d’économie et d’histoire que les membres ont une conscience précise de ce qui les unit.

Trésor de la langue française : Groupe humain, généralement assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d’éléments communs ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté
Groupe humain stable, établi sur un territoire défini constituant une unité économique, caractérisé par une auto- conscience ethnique (marquée par l’idée de la communauté d’origine et de destinée historique), une langue et une culture communes, formant une communauté politique personnifiée par une autorité souveraine et correspondant à un stade évolué du mode et des rapports de production.

Dictionnaire Littré (en ligne) : Réunion d’hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu’on les regarde comme appartenant à la même race.

Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : Un peuple, mais considéré d’un point de vue politique plutôt que biologique ou culturel. (ce n’est ni une race ni une ethnie). Ernest Renan a bien vu que l’existence de la pérennité d’une nation doit moins à la race, à la langue, ou à la religion qu’à la mémoire et à la volonté.

Synonymes : Communauté. Patrie. Peuple.  Pays. Population. Territoire.

Contraires : Absolutisme.

Par analogie : Assemblée Nationale. Citoyen. Collectivité. Confédération. Constitution. Coq gaulois. Culture. Drapeau. État-Nation. Fédération. Fête nationale. Frontière. Groupe. Habitants. Histoire. Hymne national. Identité. Langue. Marianne. Mémoire. Mondialisation. Nationalisme. Nationalité. ONU. Patrimoine. République. Souveraineté. Sujet. Tiers-État. Traditions. Unité.

Expression: L’Etat c’est moi.

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 « Le pragmatisme c’est s’adapter……, adapter les vieilles Nations européennes à la Mondialisation ». (Luc Ferry. France Inter 19 06 07. 14 heures)

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Après les douloureux événements du 13 novembre 2015 à Paris, lors de la cérémonie d’hommage le 27 novembre, dans son discours le Président de la République François Hollande déclare : « Nous sommes une seule et même nation».

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Une Nation c’est lieu géographique commun à un groupe d’individu, c’est une langue commune que font vivre ces mêmes individus, c’est une culture développée au cours des siècles, enrichie, préservée. C’est être né quelque part. C’est à la fois particularité et richesse. Le drapeau est un de ses symboles, le passé de ce pays y est inscrit. Concept à manier avec précaution, car tout cela peut devenir dangereux passé la porte de la caserne. (Luis)     

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«  Un pays devient une nation quand il se met à détester tous les autres. C’est la haine qui fonde une nation… »  (La part de l’autre. Eric-Emmanuel Schmitt)

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« Aucun peuple ne pourrait vivre s’il ne commençait par se fixer des valeurs, et s’il tient à durer il ne peut adopter les évaluations du voisin ».  (Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra)

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« La nation est une âme, un principe spirituel ; Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une st dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis [….] Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment de s sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposés à faire encore […] Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion,…] Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation »
Lorsqu’ Ernest Renan prononce ce discours, il s’oppose au modèle de nation, allemand qui faisait référence à la religion, à la race. (Discours du11 mars 1882)  

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« 1° Une nation est un groupe humain dans lequel se forme une culture de masse hégémonique qui se veut commune et accessible à tous ses membres, par le moyen d’une éducation globale.
2° Au sein de la nation s’élabore une conception d’égalité civique parmi ceux qui sont considérés et se voient eux-mêmes comme ses membres. Cet organisme civil se considère lui-même comme souverain, ou bien réclame son indépendance politique s’il ne l’a pas obtenue.
 3° Il doit exister une continuité culturelle et linguistique unificatrice, ou du moins une quelconque représentation globale de la formation de cette continuité entre les représentants de la souveraineté de fait, ou ceux de l’aspiration à l’indépendance, et le moindre des citoyens.
4° A l’inverse des sujets du monarque par le passé, les citoyens qui s’identifient à la nation sont censés pour vivre sous sa souveraineté, être conscient de leur appartenance à celle-ci ou aspirer à en constituer une partie.
 5° La nation possède un territoire commun dont les membres ressentent et décident qu’ils sont, ensemble, les possesseurs exclusifs. Toute atteinte à celui-ci est éprouvée avec la même intensité que la violation de leur de leur propriété privée personnelle
 6° L’ensemble des activités économiques sur le domaine de ce territoire national, après l’obtention de la souveraineté, prévalait, du moins jusqu’à la fin du XXème siècle, sur les relations avec les autres économies de marché » (Shlomo Sand. Comment le peuple juif fut inventé)

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« La musique, la danse, l’art, la mode, toutes ces choses ont le pouvoir de former une nation de l’intérieur, de toucher les cœurs et les esprits de chacun, de les rallier à nous. Nous ne pourrons jamais envahir le monde entier, mais le monde peut se figurer que nous en sommes le centre » (Dialogue, film, Versailles. Personnage Louis XIV. Série/1/10)

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« Croire que ma nation est unique qu’elle mérite mon allégeance et que j’ai des obligations spéciales envers ses membres me pousse à me soucier des autres  et à faire des sacrifices dans leur intérêt. Imaginez que sans le nationalisme  nous vivrions tous dans un paradis serait une dangereuse erreur. Plus probablement serions-nous plongés dans un chaos tribal. Les pays pacifiques prospères et libéraux comme la Suède, l’Allemagne, et la Suisse se distingues tous par un nationalisme prononcé… » (Yuri Noah Hariri. 21 leçons pour le 21ème siècle)

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«  La nation, ce n’est pas un clan, ce n’est pas une race, ce n’est pas une tribu. La nation c’est plus fort encore que l’idée de patrie, plus fort que le patriotisme » (Philippe Seguin. 5 mai 1992. Tribune Assemble nationale)

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