Norme

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Le Grand Robert de la langue française : Type concret ou formule abstraite de ce qui doit être, en tout ce qui admet un jugement de valeur : idéal, règle, but, modèle suivant les cas

Encyclopédie de la philosophie. Pochothèque : (Normes sociales) Prescriptions par lesquelles toute société ou tout groupe traduit les valeurs dans lesquelles elle se reconnaît et sur lesquelles elle fonde sa propre culture ou sous- culture.

Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale : La norme c’est ce qu’il faut faire ou ne pas faire, ce qui est permis, obligatoire ou interdit. La norme c’est ce qui est bien ou correct, mal ou incorrect d’être, de faire, de penser, de ressentir…, (Voir l’article : normes et valeurs)

Synonymes : Canon. Idéal. Loi. Modèle. Principe. Règle. Standard. Type.. Valeur.

Contraires : Bizarrerie.

Par analogie : Code. Critère. Coutume. Déviant. Ethique. Etiquette. Exception. Goût. IIdentique. nterdits. Marginal. Mode. Morale. Normatif. Originalité. Protocole. Règle. Relativisme. Semblable. Transgression. Uniformisation. Usage.

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Il n’y a pas de code moral qui ait une valeur universelle, il ne peut y avoir qu’une pluralité de codes, codes tous valides par ailleurs. « Darius, le roi de Perse, demandait aux Callatiens qui mangent leurs pères, combien il faudrait les payer pour qu’ils brûlent leurs défunts au lieu de les manger. Puis il demanda aux Grecs combien il faudrait les payer pour qu’ils mangent leurs Pères au lieu de les brûler » (Essais. Montaigne).

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La loi dit ce qui doit être. La norme dit ce qu’il faut être.
Faire bouger la norme peut être sujet à débat : telle, l’assimilation totale d’un couple homosexuels, à un couple Homme/Femme, ce qui concerne  toute la société. Aucune minorité ne détenant le pouvoir, alors, il n’appartiendrait plus à la société de fixer elle-même ses critères, ses normes, et ses valeurs. 
1° Si je dis : deux hommes  peuvent ou ne peuvent pas constituer la parentalité d’un enfant, je fais un jugement de valeur normatif, en  distinguant , en énonçant « ce qui est bien » de « ce qui est mal », c’est un jugement moral qui ne correspond pas à l’esprit philosophique.
 2° En revanche, si je dis : deux hommes en tant que famille parentale pour un enfant, cela  ne me paraît pas souhaitable, je ferais alors un jugement appréciatif, jugement éthique sur ce qui me semble bon ou pas pour la société, sur  ce qui me semble bon ou pas pour un enfant.
On peut élargir le débat au fonctionnement de la démocratie. Une démocratie qui est trop permissive se laisse entraîner vers une conception dangereuse, «la dictature du relativisme». C’est toujours en détruisant les valeurs des sociétés que l’on a pu imposer des valeurs nouvelles, (principe aussi utilisé par les totalitarismes). Exemple d’un modèle de déconstruction de la norme : « Tout le problème est de savoir si les différences corporelles entre les hommes et les femmes justifient un traitement différencié dans le domaine de la procréation et la filiation ou si, ces différences ne pourraient pas être nuancées, voire neutralisées…L’enjeu étant dans cette dernière hypothèse la disparition des hommes et des femmes comme catégorie juridique, et dans le même mouvement celle de l’hétérosexualité dans le domaine du couple et de la filiation ».Marcella Iacub. (Sociologue de la cause Gay). La loi espagnole a déjà supprimé dans les actes de mariage les termes « mari et femme » pour les remplacer par le mot asexué de : conjoint !D’où le possible déplacement de la norme par la sémantique. (Luis)            

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La norme est un des sujets qui intéresse particulièrement les philosophes, car elle fixe, un champ, des limites, à partir de critères qui, suivant les sociétés, peuvent être différents. L’appréciation de la norme ressort des quatre principaux domaines de la philosophie : la sociologie, la psychologie, la métaphysique, et enfin, la morale. La norme, fixée par la coutume, la morale, ou la religion,  arrête des jugements de valeurs qui, souvent, ne laissent que peu de place au doute, donc à la philo ; la norme peut être un carcan qui nous fait passer de «  l’Être » au « Devoir être ». Souvent nous nous référons aux philosophes  pour aborder un sujet, mais là ils ne peuvent nous aider réellement tant la norme est différente aujourd’hui de ce qu’elle fut à leur époque. Donc: qu’est-ce que la norme ? La norme est elle  la tyrannie de la majorité ? Peut-on vivre sans norme ? Peut-on refuser la norme ? A partir de quel moment ou dans quelle situation est-on, hors norme, déviant ? Une société peut-elle évoluer sans réévaluer en permanence ses normes ? (Luis)    

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Les normes sociales et les valeurs sont nécessaires à la cohésion du groupe. Ces normes sont souvent liées à des valeurs, plus valeurs éthiques que valeurs morales, d’où le large champ d’appréciation de la norme, puisque l’éthique, à la différence de la morale, n’est que l’appréciation des règles de morale, en un lieu, en un temps, dans une société donnée. La norme ne doit pas être excessivement rigoureuse ou au contraire mal définie, ou pratiquement inexistante comme dans des théories relativistes où tout se vaut et où finalement rien ne vaut. L’absence de norme fait une société inorganisée où la violence s’exerce et tient lieu de règle, la loi du plus fort (western). Il en va de même dans l’éducation, ou au sein de  la famille, « Il appartient toujours à une génération de faire l’éducation de la génération suivante ». (Luis)

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A trop vouloir entrer dans ce qu’on croit être la norme comportementale on en vient à imiter en tous points, la manière, les goûts, les usages des milieux dits distingués. On est, ou l’on pense être dans la norme, en fait on est que suiviste ; on porte les marques que tout le monde porte ; on croit se distinguer, et en fait on rentre dans la norme que l’on impose au troupeau, on s’imprime soi-même la marque d’appartenance au troupeau nietzschéen.
Celui qui refuse la norme, qui refuse de s’assimiler en tout point aux règles de la société est : suivant ses moyens d’existence, ou, un marginal s’il peut assurer sa différence sans l’aide des autres, ou un marginal s’il n’a pas les moyens d’assumer ce refus. Si il y a refus, transgression de la norme fixée par la morale, alors on parle de « déviance », et le déviant constitue toujours une menace pour la société, car il remet en cause ses fondements mêmes.  (Luis)

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« Chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage : comme de vrai, il semble que nous n’avons d’autre mesure de la vérité et de la raison que l’exemple des idées, des opinions, et des usances des pays où nous sommes. Là, toujours est la parfaite religion, la parfaite police, l’usage parfait et accompli de toutes choses » (Montaigne. Essais)

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(Tribunal de Cordóba, mai 2005) Le juge suprême déclare que : Las relaciones sexuales con niñas de 14 años están dentro de la normalidad…esas relaciones pueden calificadas de excepcionales  en los tiemps actuales »,
(Les relations sexuelles avec des petites filles de 14 ans sont à l’intérieur de la norme….ces relations peuvent être qualifiées d’exceptionnelles dans les temps actuels)  

De ce fait la poursuite de corruption de mineur par un prof (31 ans) est abandonnée. Celyu-ci avait eu une relation sexuelle avec l’une de ses élèves de 14 ans. Segun el articulo VIII del codigo penal español al respecto de las relaciones sexuelles. «  Las relaciones sexuales son libres si el mayor de 12 años consciente en ella »
Selon l’article VIII du code pénal espagnol concernant les relations sexuelles « Les relations.  sont libres si l’enfant âgé de plus de douze ans est conscient » Ce qui déplace sérieusement la norme, lorsqu’à la même époque un chanteur français est condamné pour avoir succombé aux charmes d’une jeune fille qui venait chaque soir le voir dans sa discothèque, et que cette jeune femme avait en fait, 15 ans. (Luis)

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