Religion

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La création d’Adam. Michel Ange. 1511. Chapelle sixtine. Rome

Le Grand Robert de la Langue Française : Reconnaissance par l’homme d’un pouvoir ou d’un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus ; attitude intellectuelle et morale qui résulte de cette croyance, en conformité avec un modèle social et qui peut constituer une règle de vie.

Trésor de la langue française : Rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales
– Forme particulière que revêt pour un individu ou une collectivité cette relation de l’homme au divin ou à une réalité supérieure.
– Ensemble des croyances relatives à un ordre surnaturel ou supra-naturel, des règles de vie, éventuellement des pratiques rituelles, propre à une communauté ainsi déterminée et constituant une institution sociale plus ou moins fortement organisée.

 Dictionnaire Littré (en ligne) : Ensemble de doctrines et de pratiques qui constitue le rapport de l’homme avec la puissance divine. La religion juive. La religion chrétienne. La religion païenne. La religion de Mahomet, de Bouddha.

Encyclopédie de la philosophie. Pochothèque. Complexe de croyances et d’actes de culte qui exprime le rapport de l’homme avec le sacré et la divinité.

Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : Un ensemble de croyances et de pratiques qui on Dieu, ou des dieux, pour objet…

On dénombre 1500 religions reconnues.

Synonymes : Secte.

Contraires : Athéisme. Doute. Impiété. Matérialisme philosophique.

Par analogie : Agnostique. Âme. Anathème. Apostasie. Athée. Autodafé. Autel. Bigoterie. Blasphème. Béatitude. Bondieuserie. Cagoterie. Catéchisme. Cérémonial. Clergé. Conversion. Credo. Croisades. Croyance. Cul béni. Culte. Déisme. Dévotion. Dieu. Divinité. Doctrine. Dogme. Ecritures. Eden. glise. Enfer. Fanatisme. Fidèle. Foi. Ferveur. Grenouille de bénitier. Impie. Incrédule. Inquisition. Intégrisme. Intolérance. Libertin. Liturgie. Mécréant. Miracle. Monothéisme. Mosquée. Mysticisme. Névrose. Obscurantisme. Ouailles. Pagode. Panthéisme. Paradis. Paroissien. Parole divine. Pèlerin. Piété. Profanation. Prosélytisme. Reler. Relire. Révélation. Sacré. Sectarisme. Synagogue. Temple. Théologie.

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L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 nous dit : Article X : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi »

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« Les religions sont trop utiles, trop efficaces et trop intelligentes pour être abandonnées aux seuls croyants. »  (Alain de Botton)

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Récupérer ce qu’il y a de bon dans les religions et abandonner les croyances, c’est la conception de l’athéisme que prône Alain de Botton dans son dernier ouvrage, Religions for atheists.

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La religion : « Le sentiment d’un manque qui est en nous » (Ozer)

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Pour Freud la névrose que constitue la religion peut protéger de névroses personnelles. Nous savons que cela n’est pas immuable, l’une n’empêchant pas l’autre. Il est dangereux nous dit en substance Freud de vouloir absolument en lever la croyance chez ceux qui croient, c’est comme supprimer les somnifères à quelqu’un qui en a pris toute sa vie et qui ne pourrait dormir autrement. Je vois là l’idée que la croyance relieuse endort les individus. Mais dans les croyants je connais des esprits endormis, mais je connais aussi des esprits bien éveillés.
Au final de son œuvre Freud plaide plutôt en faveur du maintien des religions cela pour les valeurs morales qu’elles véhiculent, même, s’ils sont « de contrainte », C’est un problème pratique et non une question de valeur et de réalité. (Luis)   

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 «  Qu’on jette les yeux sur le nord, le midi, l’orient et l’occident du monde, partout on voit le couteau sacré de la religion levé sur le sein des femmes, des enfants, des vieillards ; et la terre fumante, fumante du sang des victimes immolées aux faux dieux où à l’être suprême, n’offrit de toute part que le vaste, que le dégoûtant et l’horrible charnier de l’intolérance » (De l’Esprit. Helvétius. 1751)

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Dans l’abrégé de philosophie, (Tome 2 pages 40 et 41)  Pierre Gassendi évoquant le monde créé, ou incréé, dit : » Quand à nous, la raison et l’Authorité ne nous permettent pas de douter.., puisque la sainte écriture l’enseigne au premier chapitre de la genèse »

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«  La religion c’est vraiment le remède qui tue…à l’école déjà il trouvait que l’enseignement …était une chose insidieuse…Elle faisait de lui.., un petit directeur de conscience impulsif et hargneux, avaleur de contes et de légendes gamines, , réciteur de versets acadabrantesques, de slogans obtus, et d’anathèmes insultants… », (Extrait de 2084. p, 248. Boualem Salam)

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Nous ne pouvons pas nommer pareillement « philosophie » des réflexions qui écartent le « logos » pour ne fixer comme but que d’expliquer le « mythos ». C’est là une des  différences fondamentale de la philosophie occidentale avec les philosophies orientales, ou de caractère religieux, lesquelles partent du principe que la vérité est toute entière contenue dans une parole divine. (Luis)        

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« Sans véritable crainte d’être démentis nous pourrions affirmer que, n’étant le fait que nous sommes mortels, presque aucune de nos institutions, sciences ou règles de conduite n’existerait. […..] Le désir d’immortalité …constitue le motif essentiel de la foi dans les dogmes religieux … »  (Fernando Savater. La vie éternelle. P, 77/78)

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« C’est moins la vérité du christianisme qui explique son succès que le quasi monopole exercé par l’Église en matière d’éducation, de bibliothèques, et de ses alliance politiques pendant des siècles »  (Intelligence du matérialisme. Benoît Schneckenburger. P.11)

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« Nous devons servir le créateur avant de servir la créature, voilà la religion parfaite », Pascal.  Nous retrouvons là tout ce qui mène directement à l’intégrisme. Ou quand l’amour d’un Dieu surpasse l’amour des hommes.  (Luis)

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.Le prédicateur américain Jim Bakker disait : « Nous avons un produit meilleur que les détergents ou les automobiles Nous avons la vie éternelle »

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« …le désir de trouver un remède surnaturel à la mort sera toujours le fondement le plus solide et pragmatique de la foi. » (Fernando Savater. La vie éternelle. P, 80)

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 « La crainte intervient certainement dans ce qui conduit l’homme à chercher un soutien extérieur à lui-même, et l’homme primitif trouve à s’effrayer de beaucoup de choses ; tribus ennemies, animaux dangereux…, calamités de toute sorte d’un milieu physique in conquis. La peur n’est cependant pas la seule source de religion à considérer. Si nous pouvons tirer quelques déductions des mythes ayant pris corps dans tous les peuples, l’étonnement envers un monde aux scènes impressionnantes, n’ont pu manquer de contribuer autant que la peur, à la tendance de l’homme le disposant à peupler le monde divinités. Ces dieux, ces esprits accomplissaient toutes choses que l’homme ne pouvait accomplir avec des moyens ordinaires.., de là, la conviction, au moins obscurément conçue, de ce que les mystères de la nature requièrent une explication supra-humaine. La religion a ainsi pris naissance, de la crainte, de la curiosité, de la terreur, mais aussi d’une nécessité morale.
Un esprit ignorant n’aurait pas été à même  de bien distinguer entre les ordres édictés par le groupe social et les ordres édictés par les puissances invisibles : on en vint à énoncer des ordonnance humaines à l’enseigne du : « Ainsi dit le seigneur ! » (Les sources de la morale occidentale. Page 36/37. Georgia Harkness. Payot. 1954)

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« La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas » (Stendhal)

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« S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre, s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il en a trente, et elles vivent en paix, heureuses ». (Voltaire. Lettre philosophique. 6ème lettre)

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« Telle est la faiblesse du genre humain, et telle est sa perversité, qu’il vaut mieux pour lui d’être subjugué par toutes les superstitions possibles, pourvu qu’elles ne soient point meurtrières, que de vivre sans religion ».   (Voltaire. Traité sur la tolérance. § 2)

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 « La religion est utile pour entretenir les illusions du plus grand nombre, illusions sans lesquelles l’ordre ne pourrait être maintenu » (Léo Strauss)

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« Dieu le septième jour a perdu la foi ».A.C. Sponville)

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 « Si Dieu existe, d’où vient le mal, si Dieu n’existe pas, d’où vient le bien ? »  (Leibniz)

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« Toute la force de mon argument pour prononcer l’existence de Dieu, consiste à reconnaître que si j’ai en moi l’idée de Dieu, c’est que Dieu existe »  (Descartes)

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« Comme dans toutes les religions, l’homme y  est libéré du poids de sa propre  vie »  (Albert Camus. Le Mythe de Sisyphe § L’espoir et l’absurde)    

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« Le rituel comme régulation de l’affectivité : analyse de fragments de liturgie juive. Un rite religieux intéresse le philosophe par ses implications spéculatives et normatives : il se réfère à un système de valeurs et présentifie une norme qu’il invoque manifestement .Il est par excellence une médiation entre la pensée et l’action. En analyser de brefs exemples, sans prosélytisme ni malveillance, peut être stimulant pour mieux comprendre les faits humains » (Claude Birman. Professeur de philosophie en Classes préparatoires littéraires à Paris)

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« Le Christianisme c’est une secte qui a réussi » (Ernest Renan)

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« Un groupe voulant moquer les Créationnistes a crée la religion des « pastafariens ». Ce sont des scientifiques potaches qui réfutent par l’absurde « le dessein intelligent » en affirmant que le monde a été créé par une « intelligence nouillesque » en forme de spaghetti géant. Comme les obscurantistes qui supposent de l’intelligence dans le code de l’A.D.N., Ils voient dans la spirale de l’A.D.N, une grosse nouille » (Intelligence du matérialisme. Benoît Schneckenburger. P.145/46)

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«  Mais j’en suis venu à penser que les religions sont avant tout des tentatives d’explication du monde ; et aucune tentative d’explication du monde, ne peut tenir si elle se heurte à notre besoin de certitude. La preuve mathématique, la démarche expérimentale  sont les acquis définitifs de la conscience humaine. Je sais que les faits semblent me contredire, je sais bien que l’islam – de loin la plus bête, la plus fausse et la plus obscurantiste de toutes les religions –semble tellement gagner du terrain ; mais ce n’est qu’un phénomène superficiel et transitoire : à long terme l’islam est condamné, encore plus sûrement que le christianisme » (Les particules élémentaires. Michel Houellebecq. P, 271Collect J’ai lu)

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 « Tariq Ramadan, théoricien musulman controversé, pose que lorsque la lecture littérale du Coran entre en conflit avec la législation des sociétés démocratiques modernes, ce sont les valeurs instituées par ces dernières qui doivent prévaloir »  (Interview publié dans la revue britannique, Prospect, juillet 2006)

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« Mais dans cette Italie, la débauche et la religion s’accouplaient alors si bien, que la religion y était une débauche, et la débauche une religion » (Balzac)

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Pater noster.

Notre père qui êtes aux cieux,
restez y !
Et nous, nous resterons sur la terre,
qui est quelquefois si jolie.
(Prévert).

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« Je ne suis pas un homme, je suis une dynamite. Et je n’ai rien, en dépit de tout, d’un fondateur de religion ; les religions sont affaires de populace, j’ai besoin de me laver les mains quand j’ai touché des gens religieux… Je ne veux pas de fidèles » ; je pense que je suis trop impie pour croire en moi-même ; je ne parle jamais aux masses… J’ai une peur horrible d’être canonisé un jour : on comprendra pourquoi je donne ce livre avant, il empêchera de faire cette bêtise… Je ne veux pas devenir un saint, j’aime mieux être pris pour un guignol… Et peut-être suis-je, un guignol… Et pourtant, – mais non, pas « pourtant », car il n’y a encore jamais eu rien d’aussi menteur que les saints, – la vérité parle par ma bouche. Mais terrible est ma vérité : car jusqu’ici c’est le seul mensonge qui a reçu ce nom. Renversement général des valeurs c’est la formule que j’emploie pour désigner l’acte par lequel l’humanité s’avise suprêmement d’elle-même ». (Nietzsche. Ecce homo)

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Si nous n’avions pas à mourir, nous dit Schopenhauer, nous n’aurions pas besoin de religion 

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 « La mer est la preuve immense, incommensurable, que Dieu a pleuré sur son ouvrage »  (?)

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« Une seule et même religion, c’est l’intolérance assurée ; si vous avez deux religions dans un pays, elles s’égorgent, si vous en avez trente, elles vivront en paix »  (Voltaire)

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  « L’intérêt a engendré les prêtres, les prêtres ont engendré les préjugés, les préjugés ont engendré les guerres, et les guerres dureront tant qu’il y aura des préjugés, les préjugés tant qu’il y aura des prêtres, et les prêtres de l’intérêt dans l’intérêt à l’être… » (Diderot)    

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 « Le rôle du philosophe est donc de montrer à l’homme les vrais ressorts de ses actions et de détruire les mythes superstitieux. Le mythe des Dieux, le plus complexe et le plus tenace. L’idée de Dieu naît du besoin, et plus précisément de la souffrance que provoque un besoin insatisfait et de la peur qui en résulte. L’angoisse liée à l’insécurité propre à la condition humaine engendre des formes de religions toujours nouvelles ».   (Pierre Henri Holbach)

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« Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres » (Michel Onfray)

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L’époque où se créent les principales religions, on croit que la lune est une boule de feu, que la plupart des astres et des étoiles sont immobiles dans le ciel, que les tremblements de terre sont du vent enfermé dans la terre ; de toutes ces croyances, ces certitudes indiscutables, seules restent les religions. (Luis)

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 « Les 27 versions d’évangiles qui font former le corpus de la Bible sont rassemblés sous l’empereur Constantin dans la première moitié du IV ème siècle »  (Michel Onfray)

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« …une autre fois, toujours à Cuba, où l’on s’apprêtait à mettre à mort un de leurs chefs, un cacique qui avait osé se rebeller, ou protester, et à le brûler vif. Un homme s’approcha de l’homme et lui parla un peu de notre foi. Il lui demanda s’il voulait aller au ciel où est le repos éternel, au lieu de souffrir en enfer. Le supplicié demanda/ est-ce que les chrétiens vont en enfer ? Oui, certains d’entre eux y vont. Alors dit le cacique, je préfère aller en enfer pour ne pas me retrouver devant des hommes aussi cruels… »  (La controverse de Valladolid)

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« Tant que les hommes auront à mourir, une partie d’eux ne pourra soutenir cette idée et inventera des subterfuges » (Michel Onfray.  Traité d’athéologie)

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Hitler n’a pas été excommunié, « Mein Kampf » n’a jamais été inscrit à l’index, alors qu’on y trouve, Pierre Larousse, Henry Bergson, André Gide, Simone de Beauvoir, Jean Paul Sartre…

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« Toutes les religions postulent des arrières mondes, lesquels commanderaient celui-ci, les hommes sont-ils prêtes pour l’athéisme, ont-ils acquis la sagesse pour refuser ces arrières mondes ? »  (Michel Onfray)

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« On demanda un jour à quelqu’un s’il y avait de vrais athées. Croyez-vous répondit cette personne qu’il y ait de vrais croyants ? »  (Diderot)

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En visite à Paris le 13 septembre 2008 Benoit XVI déclare dans un discours : « Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à des possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves »

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« La religion a pris naissance, de la crainte, de la curiosité, de la terreur, mais aussi d’une nécessité morale…Un esprit ignorant  n’aurait pas été à même de distinguer entre les ordres édictés par le groupe social, et les ordres édictés par les ordres invisibles…Soutenir cependant, comme certains, que le fait d’imputer des édits humains à l’autorité divine, a été une forme de l’impuissance  des gouvernants à asseoir leur proprepouvoir, (est, nier l’évidence). » (Les sources de la morale occidentale. Page 37 Georgia Harkness. Payot 1957)

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« Mais la caste des croyants n’a jamais totalement renoncé à régir le monde et nos esprits, il suffirait de leur entrouvrir la porte pour qu’on ne puisse plus la refermer avant longtemps. Qui ne voit l’oppression des femmes musulmanes sous la Charia ? Les pressions insidieuses qui menacent l’avortement ? L’autocensure permanente quand il s’agit de religion ? L’interdiction du blasphème sous peine de procès, ou pire, de fatwas ? Souvenons-nous des leçons de Diderot, il y va de nos libertés ».  (Elisabeth Badinter)

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La controverse de Valladolid
En quoi ce thème aurait quelque écho aujourd’hui est celui de la guerre sainte. La seule à ma connaissance qui reste, est le djihad tel que le conçoive des intégristes aujourd’hui.
Page 93 l’auteur fait dire à Las Casas : » Ce qu’ils appellent la guerre sainte, est une infamie. Elle sert à écrire sur la terre le nom de Dieu en lettre de sang »

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« J’ai vu à Majorque, au cours de la semaine sainte de  1936, tandis que les équipes chargées de l’épuration parcouraient les villages pour y liquider les Mal-Pensants, à la moyenne de dix victimes par jour, la population terrorisée se presser aux tables saintes, afin d’obtenir  le précieux certificat de communion pascale ».  (Georges Bernanos. La France contre les robots. 1945.  Page 37. Le castor astral)

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« Croire en Dieu, c’est croire dans la possibilité de nous échapper de la mort, capacité absurde et triomphante de vaincre la nécessité, après l’inévitable, l’irréversible ». (Fernando Savater. Prologue à l’œuvre d’Unamuno. Du sentiment tragique de la vie. El libro de bolsillo. 2013)  

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«Ainsi dit-on, par exemple, de la philosophie qu’elle est la servante de la théologie…Mais on ne voit pas exactement si elle précède avec le flambeau sa gracieuse dame ou si elle la suit en portant sa traîne »   (Kant. Vers la paix perpétuelle. Art. 3°)

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Débat.                   « Peut-on vivre sans religion ? »              11/12/2013 
Le pense que si j’étais croyant, religieux ou non, ferme dans ma foi, nul propos ne pourrait ébranler ma foi et me faire réagir. La foi est une forme de certitude qui échappe à la raison.
La philosophie, elle, met toutes les réserves face aux certitudes. Ce qui n’empêche pas celui qui s’adonne à la philosophie de se poser la question : pourquoi je ne peux pas croire ce à quoi d’autres croient ?
On doit aux philosophes Libertins, puis aux philosophes des Lumières et aussi et surtout aux trois Révoltions française, le droit, si chèrement acquis de vivre sans religion, le droit d’exprimer sa liberté de pensée, le droit de ne pas être soumis comme le dit Jankélévitch, aux « certitudes inoxydables ». Hélas ce n’est pas le fait dans tous les pays. Pas de débat philosophique dans les dictatures théocratiques.
Qui oserait dans certains pays comme l’Iran, le Koweït, l’Arabie saoudite, se déclarer irréligieux. La religion se réclame du mot relier, dans ce cas le mot est plutôt ligoter, enchaîner. Avoir le droit de vivre avec une religion, de vivre sans religion, est un droit primordial à défendre. C’est en cela que la France reste un modèle éthique grâce au respect de la Laïcité. (Luis)

Suite du débat : Pour Freud, il faut se contenter du monde donné, soit ne pas s’illusionner sur des arrières mondes qui n’existent que dans nos pensées que dans le désir forcené d’un autre univers. Dans son ouvrage : « L’avenir d’une illusion » en 1927, (page 44)  il défini la religion comme : « une névrose obsessionnelle de l’humanité », dans ce même ouvrage, il poursuit : « l’effet des consolations que la religion apporte à l’homme peut être mis en parallèle avec celui des narcotiques » (Page 49) et j’ajourai qu’en matière de narcotique il parle en expert..
Dans un autre ouvrage, « Malaise dans la civilisation » il présente l’idée de Dieu chez les adultes comme le père sublimé, le père protecteur qui continue à vous donner cet appui pour affronter la vie, la maladie, la mort.                                          
Très souvent nous entendons qu’un monde sans religion est un monde sans règle, qu’il n’y a plus de valeurs porteuses. Ce sont les sempiternels discours autour de « Dieu est mort », ce qui créerait le désenchantement, que les hommes n’auraient plus de projet commun, comme si le seul et premier projet d’une société était  religieuse. C’est très réducteur, c’est dire hors que de la religion point d’avenir heureux.. J’ai pu  entendre aussi que le primat de la raison prôné par les philosophes des lumières aurait été une atteinte à la  foi. Cela va même jusqu’à faire un lien entre les philosophes des Lumières, et le retour de la barbarie, d’un univers « athée et matérialiste »  qui a alimenté  les idées du national socialisme, (ceux qui d’une façon sous jacente dans le propos, relie Matérialisme, athéisme à nazisme) ; qu’il n’y aurait plus de règles morales en dehors du dogme religieux. C’est là, la marque de l’incapacité d’accepter que les autres ne croient pas à ce qu’on croit ; c’est un discours qui dans d’autres domaines s’apparente au négationnisme, c’est une forme d’intolérance, et je trouve curieux qu’au nom de sa croyance, de sa religion, on veuille donner des leçons de morale à ceux qui pensent autrement. (Luis)

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Suite du débat. « Peut-on vivre sans religion ? » 11/12/2013. 
Un reportage à la télévision nous montrait récemment ce qu’ils nommaient une nouvelle religion ; « L’assemblée du dimanche », pas de symboles quelconque, « ils font la messe sans dieu ». Des personnes se réunissent chaque dimanche matin dans une grande salle, chantent ensemble, écoute un personne qui souhaite s’exprimer sur un sujet précis…, Ce genre de réunions, cérémonies, (ce dernier terme n’est peut-être pas approprié) est en augmentation dans les pays anglo-saxons, c’est nous dit-on la religion qui croît (du verbe croître) le plus actuellement. C’est dit encore le commentateur, sortir des concepts vieux de plus de deux mille ans.  » . (Luis)

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« En règle générale, les athées ont l’habitude de prendre davantage de précautions pour se revendiquer comme tels, de peur peut-être d’offenser( ?) les croyants, que l’inverse : aucun de ces derniers ne pensent, fut-ce une seconde, que le fait de proclamer sa foi pourrait blesser la sensibilité intellectuelle de ceux qui préfèrent le visible à l’invisible, ou les règles morales au dogme religieux » (Fernando Savater. La vie éternelle. Eloge des incrédules. P 87/ 2009. Seuil)

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« Camarade, ne crois à rien ; n’accepte rien sans preuve. N’a jamais rien prouvé le sang des martyrs. Il n’est pas religion si folle qui n’ai eu les siens et qui n’ai suscité des convictions ardentes .C’est au nom de la foi qu’on meurt, et c’est au nom de la foi qu’on tue. L’appétit de savoir naît du doute. Cesse de croire et instruis- toi. L’on ne cherche jamais d’imposer qu’à défaut de preuves. Ne t’en laisse pas accroire. Ne t’en laisse pas imposer » (Les nourritures terrestres. André Gide)

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Je suis l’ennemi de celui pour qui l’amour d’un dieu surpasse l’amour des hommes. Celui pour qui : » Le besoin de foi, de quelque absolu dans l’affirmation ou la négation, est un besoin de la faiblesse. L’homme de la croyance, le croyant de toute sorte, est nécessairement un homme dépendant »   (Nietzsche. L’antéchrist)

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Si un homme en arrive dans la prière à demander : »Notre père qui êtes aux cieux, donnez-nous notre pain de chaque jour », c’est qu’il en est venu à désespérer de ses semblables pour l’aider à ce que lui et ses enfants ne meurent pas de faim. La foi dans une divinité quelconque découle de l’impossibilité de croire dans la fraternité des hommes, et sa raison lui montre clairement qu’il ne peut compter sur ses frères, il cherche alors à croire dans quelque chose d’autre, il peut être, alors, la proie de toutes les impostures. (Luis)    

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 « L’Etat doit veiller à ce que l’on n’impose d’affiliation religieuse à aucun citoyen, et à ce que nul, ne soit empêché de pratiquer la religion qu’il a choisie ; en second lieu le respect des lois du pays doit être placé au-dessus des préceptes particuliers des religions […… personne ne doit être déterminé depuis la naissance à suivre telle ou telle religion, pour respectable qu’elle soit » (La vie éternelle. Fernando Savater. Page 176/177. Seuil. 2009) 

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« L’aveu que la religion n’a plus sur les hommes la même influence que jadis. Il s’agit ici de la culture euro chrétienne). Cela non parce que ses promesses sont devenues modestes, mais parce qu’elles apparaissent aux hommes moins crédibles. Reconnaissons que la raison de cette transformation est le renforcement de l’esprit scientifique dans les couches supérieures de la société humaine. Ce n’est pas la seule. La critique a entamé la force probante des dogmes religieux, les sciences de la nature on montré les erreurs qu’ils contenaient, la recherche comparative a été frappée par la similitude fatale entre les présentations religieuses que nous révérons et les productions de l’esprit des époques et peuples primitifs » (Freud. L’avenir d’une illusion)

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« L’existentialisme n’est pas tellement un athéisme au sens où il s’épuiserait à démontrer que Dieu n’existe pas. Il déclare plutôt: même si Dieu existait, ça ne changerait rien; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyons que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n’est pas celui de son existence; il faut que l’homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l’existence de Dieu. En ce sens, l’existentialisme est un optimisme, une doctrine d’action, et c’est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés. »  (Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L’existentialisme est un humanisme)

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« ….avoir de la religion, pour un enfant, et même pour un homme, c’est suivre celle où il est né »  (Jean-Jacques Rousseau. Les Confessions)

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« La religion, c’est l’échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour se reconnaître responsables de leurs propres destinées. »   (Jean-Paul Sartre)

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«  – Quand Dieu se tait, on peut lui faire dire ce que l’on veut »  (Jean-Paul Sartre. Réplique dans la pièce : Le diable et le bon dieu)

«  – Je ne connais qu’une Église: c’est la société des hommes. »  (Jean-Paul Sartre. Réplique dans la pièce : Le diable et le bon dieu)

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Le manuscrit clandestin « Traité des trois imposteurs » imprimé en 1721, réédité en 1768 par les soins du baron d’Holbach, circule dès le début du siècle héritier d’une longue tradition, et inspiré par Hobbes et Spinoza. Il reprend la comparaison, avancée par Averroès, et jugée « impie » des trois religions monothéistes pour en analyser les origines et dévoiler les motivations passionnelles ayant produit l’idée de Dieu. Le chapitre III explique « que toutes les religions sont l’ouvrage de la politique .. », « … et démystifie les conduites de Moïse, de Jésus et les artifices de Mahomet pour établir une religion » (Luis)

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 « Le spectacle de ce que furent les religions, et que certaines sont encore, est bien humiliant pour l’intelligence humaine. Quel tissu d’aberration ! [….] On a vu la religion prescrire l’immoralité, imposer des crimes. Plus elle est grossière, plus elle tient matériellement de place dans la vie d’un peuple »  (Bergson. Les deux sources de la religion et de la morale)

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Religare : relier
Relegère : Relire              
Cicéron prend la 1ère étymologie comme référence, c’est-à-dire relire des textes, interpréter, y chercher ses règles de vie…
Augustin va proposer une interprétation des deux étymologies.
1. relier, en tant que lien entre l’homme et Dieu, sans pour autant être un lien social
2. relire, dans de le sens « relire en soi » soit une médiation
Cela sera l’objet de nombreuses disputations entres les bavards théologiens du Moyen-Âge
Une définition ne découle systématiquement d’une étymologie.
Par ailleurs, j’ajouterai que si les religions devaient créer du lien social, du bien vivre ensemble, de la solidarité, de l’altruisme, de la solidarité, amener la paix, alors, là, je repense la question. (Luis)     

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 « L’homme de croyance et de piété est éminemment protégé contre le danger de certaines affections névrotiques : l’adoption de la névrose universelle le dispense de la tache de former une névrose personnelle ». (L’avenir d’une illusion. Freud. PUF 1996, p, 45)

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« La raison dernière du besoin de religion m’a frappé comme étant le désemparement infantile….A partir ce moment il ne peut se présenter le monde sans parents, et s’octroie un Dieu juste et une nature bonne »  (L’avenir d’une illusion. Préface. Lettre de Freud à Yung le 2 janvier 1910. PUF 1996)

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« Les représentations religieuses procèdent du même besoin que les autres conquêtes de la culture…C’est là l’héritage de nombreuses générations auquel il (l’Homme) accède, qu’il recueil comme la table de multiplication, la géométrie, etc. »  (L’avenir d’une illusion. P, 21. Freud. PUF 1996)

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Freud parlant de la religion comme illusion, et de la force de cette précise : « Le secret de leur force, c’est la force de ces souhaits »     (L’avenir d’une illusion. P, 30. Freud. PUF 1996)

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«  Elles (Les religions) sont toutes des illusions, indémontrables, nul ne saurait être contraint de les tenir pour vraies, d’y croire ; quelques une d’entre-elles sont tellement invraisemblables…que l’on peut les comparer aux idées délirantes…Tout comme elles sont indémontrables, elles sont irréfutables »  (L’avenir d’une illusion. P, 32. Freud. PUF 1996)

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«  De même que nul ne saurait être contraint à la croyance, nul ne peut l’être à l’incroyance…Lorsqu’il s’agit de questions de religion les hommes se rendent coupables de toutes les malhonnêtetés, de toutes les inconvenances intellectuelles possibles » (L’avenir d’une illusion. P, 33. Freud. PUF 1996)

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« Les doctrines religieuses ne sont pas un sujet sur lequel on peut ergoter comme sur n’importe quel autre. Notre culture est édifiée sur elles, la conservation de la société humaine a pour présupposé que les hommes dans leur grande majorité, croient à la vérité de ces doctrines. Si on leur enseigne qu’il n’y pas de Dieu tout-puissant et tout-juste pas d’ordre divin du monde, et pas de vie future, ils se sentiront dégagés de toute obéissance aux prescriptions de la culture. Non inhibé, exempt d’angoisse, chacun suivra ses pulsions asociales et égoïstes, cherchera à exercer sa puissance, le chaos recommencera, lui que nous avons banni par un travail culturel plusieurs fois millénaire »  (L’avenir d’une illusion. P, 35. Freud. PUF 1996)

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« D’innombrables hommes trouvent dans les doctrines de la religion leur unique réconfort, ne pouvant supporter la vie que grâce à son aide. On veut leur ravir ce qui était leur appui et l’on a rien de mieux à leur donner en échange » (L’avenir d’une illusion. P, 36. Freud. PUF 1996)

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« La religion serai la névrose de contrainte universelle de l’humanité [….]

«.., elle contient d’autre part un système d’illusions de souhait, avec déni de la réalité effective, tel que nous le retrouvons à l’état isolé que dans l’amentia, confusion hallucinatoire bienheureuse » (L’avenir d’une illusion. P, 45. Freud. PUF 1996)

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« Serait-il impossible que l’éducation religieuse précisément porte une grande part de responsabilité de cette atropie relative. A mon avis, il faudrait très longtemps à un enfant non influencé pour qu’il commence à se faire des idées sur Dieu et les choses au-delà de ce monde »  (L’avenir d’une illusion. P, 4_. Freud. PUF 1996)

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« Lorsque ensuite s’éveille la pensée de l’enfant, les doctrines religieuses sont devenues d’ores et déjà inattaquables »   (L’avenir d’une illusion. P, 48. Freud. PUF 1996)

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«  Si vous voulez éliminer la religion de notre culture européenne, cela ne peut se faire que par un autre système de doctrines et celui-ci prendrait d’emblée, en vue de sa défense, tous les caractères psychologiques de la religion, le même caractère, rigide, intolérant, le même interdit de pensée »  (L’avenir d’une illusion. P, 48. Freud. PUF 1996)

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« La vie est un travail qu’il faut faire debout. Assis, couché, à genoux, rien de cela n’est bon. Ces pensées me venaient comme je suivais un enterrement de village. Des nuages lourds voilaient le soleil d’instant en instant ; après la route qui serpente à mi-côte, ce fut le chemin pavé et l’escalier de pierre, et la paix d’une vieille église toute blanche, avec des ogives simples et parfaites. Dans ces formes justes, dans les replis de la cérémonie, dans le chant liturgique, dans les replis de la cérémonie, on percevait la mesure et la décence concevables à des vivants qui se savent mortels. Car nous avons cette charge à porter ; elle nous tient bien aux épaules ; il n’y a qu’à marcher avec, car nous ne sommes pas des ânes pour nous rouler. Aussi, quant le bât nous blesse, ce n’est pas assez de la nature pour nous rappeler notre métier d’homme, car elle meurt sans savoir. Il faut des choses humaines, comme l’ogive et les discours liturgiques-, des choses humaines qui soient bien appuyées sur terre, qui soient bien égale des deux côtés, et qui marchent selon une règle…
« Tous ces rites sont parfaits ; exactement à notre mesure ; je n’y vois rien de surhumain ; les hommes y ont suffit. Il fallait cette marche réglée, ces chants, ces formes, ces témoignages, cette politesse étudiée, pour discipliner le désespoir…Jusqu’où tomberaient les malheureux si tous leurs semblables s’enfuyaient en se bouchant les yeux et les oreilles ? Ou, pis, si tous leurs semblables, réveillant leur propre désespoir, se jetaient dans des lamentations désordonnées ? Mais, tout au contraire, l’humanité se range comme pour dire –« nous savons ce que c’est »
« Parbleu, si l’on voulait, qui donc dans cette foule n’a pas mille raisons de se précipiter et de mordre de la terre ? Qui donc, comme ces Mercenaires, n’auraient pas de blessures à montrer ? Mais il y a des vêtements pour cacher l’animal, ainsi la cérémonie habille les douleurs comme il faut. La religion est vraie en tout le reste, et menteuse seulement en ce qu’elle dit. Car si il y avait un Dieu au ciel, comment ne pas crier la terreur ou la colère ? Mais il y a une raison commune, fille de la terre comme nous, mais le plus beau fruit de la terre, et le vrai Dieu, s’il nous en faut un, selon lequel le courage plie en même temps que le corps ; d’où chacun sait bien qu’il faut se redresser et regarder au loin, par-dessus les peines. Non pas rester couché. Non pas même à genoux. La vie est un travail qu’il faut faire debout.  (Emile Chartier, dit Alain, Propos d’un Normand)

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L’individu choisit-il oui ou non en toute conscience de croire en telle, ou telle religion ? L’individu est en partie le plus souvent, reproduction du milieu dans lequel il est advenu.
Comment un individu de huit ans (âge de raison) qui reçoit une éducation religieuse, qui dans une famille où les rites religieux font partie du quotidien, ne serait-il pas marqué, bagué comme un volatile, conditionné à appartenir à une religion ?
Pour certains philosphes c’est une capture d’esprit en formation.
Qu’on doive avoir la religion du milieu, du groupe dans lequel on est né, c’est dire qu’on ne maîtrise ni les choix ni l’orientation de sa vie, que je serai né avec une essence qui aurait décidé de mon être. Mais la plupart s’y soumettent, car renier la religion des parents, des grands parents de toute une famille, peut être appréhendé comme une trahison. Alors on se conforme : « Nous sommes chrétiens, (dit Montaigne)  « comme nous sommes Périgourdins, ou Allemands » (Luis)    

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Voltaire va beaucoup se  battre avec sa plume contre le fanatisme : « Craignons tous les excès où conduit le fanatisme. Qu’on laisse ce monstre en liberté, qu’on cesse de lui couper les griffes et de briser ses dents, que la raison si souvent persécutée se taise, on verra les mêmes horreurs qu’aux siècles passés ; le germe subsiste : si vous ne l’étouffez pas il couvrira la terre »
Souvent il dénoncera le fanatisme religieux qu’il nomme « l’infâme ». Parfois il terminait ses lettres en ajoutant ce mot d’ordre à ses proches amis : « Ecrlinf » (Ecrasez l’infâme)
Je voudrais rappeler que le matérialisme qu’on a pu voir au siècle dernier, comme dans les pays de l’est de l’Europe, ne peut être nommé, comme cela le fut si souvent, de  « matérialisme athée ». L’athée est neutre vis-à-vis des religieux, chez lui c’est ni Dieu, ni Diable, il prône la liberté de conscience, donc les principes de laïcité. Les dictatures du siècle dernier n’étaient donc pas athées, mais des pouvoirs absolus qui, au même titre que certaines théocraties, déniant aux individus la liberté de conscience.       (Luis)   

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Les références au totalitarisme de l’URSS comme gouvernement athée est absurde puisque l’athéisme n’est pas un mouvement tendant au pouvoir temporel, bien au contraire c’est la promotion de la laïcité et la liberté de conscience qui inclut la liberté de culte. Nous retrouvons souvent ces raccourcis qui s’accompagnent d’un vocabulaire proche des fondamentalistes qui ne peuvent  parler de  l’athéisme, sans utiliser l’anathème « d’athéisme matérialiste ». (Luis)  

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La notion de laïcité ouverte, ou de laïcité, ou de pluralité laïque, laïcité plurielle, sont autant de faux fuyants pour ne pas avouer le refus de la laïcité. La laïcité plurielle on sait ce que c’est le Liban et des décennies de guerre civile. Viendrait-il à l’esprit de qui que ce soit de parler de christianisme, de judaïsme, ou d’islamisme ouvert ?
Je peux vivre sans religion, je ne peux pas vivre sans philosophie. La philosophie n’est pas une croyance en quoi que ce soit, ce n’est pas une religion, c’est un besoin. Mais la religion n’est-elle pas un besoin aussi ? (Luis)                                                                                         
Waleed jeune palestinien de 26 ans réfugié en France, s’est vu arrêté, torturé, emprisonné 10 mois pour avoir écrit sur son blog « La voix de la raison » qu’il était athée. « Plus personne ne me parlait, Ils me pendaient par les bras, me privaient de sommeil, et je n’avais qu’un seul repas par jour » Une très grande campagne sur Internet a amené sa libération. (Luis)        

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« …c’était le regard de l’homme qui, comme lui, avait fait la perturbante découverte que la religion peut se bâtir sur le contraire de la vérité et devenir de ce fait gardienne acharnée du mensonge originel »  (Extrait de 2084. p, 74. Boualem Salam. Gallimard 2015)

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« …Partout où il y a une société établie, une religion est nécessaire ; les lois veillent sur les crimes connus, et le religion sur les crimes secrets »   (Voltaire. Traité sur la tolérance. § XX)

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«  – Ce qui menace dans ce monde, c’est que vous les curés, à force de parler du Bon Dieu, vous finissez par vous prendre pour lui.  S’il débarque un beau matin dans vos églises, il vous mettra dehors à coups de pieds au cul »  (Réplique dans le film  Aurore. Film de Luc Dionne. 2005)

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