Respect

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Le Grand Robert de la langue française : Le fait de prendre en considération.
Sentiment qui porte à accorder à quelqu’un une considération admirative, en raison de la valeur qu’on lui reconnaît, et à se conduire envers lui avec réserve et retenue, par une contrainte.

Trésor de la langue française : Considération. Déférence. Estime. Vénération. Honneur.

 Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : Le sentiment en nous de la dignité de quelque chose, ou de quelqu’un.

Synonymes : Considération. Déférence. Estime. Révérence. Politesse.

Contraires : Arrogance. Audace. Blasphème. Cynisme. Déconsidération. Désinvolture. Effronterie. Infraction. Irrespect.  Mépris. Moquerie. Profanation.

Par analogie : Civilité. Considération.Courtoisie. Dignité. Egards. Estime. Faire preuve d’égards. Honneur. Inspirer le respect. Politesse ; Ponctualité. Prestige. Propreté. Pudeur. Rendre hommage. Rendre les honneurs. Respectable. Respect filial. Saluer. Tenir en respect. Vénération.

Expressions: Devoir le respect à quelqu’un. Imposer le respect. Respecter sa parole. Présenter ses respects.

« Respect » vient du latin « Respectus » (Egard, considération) dérivé de « Respicere » regarder en arrière, derrière soi.

Le respect, sentiment pur, vrai, est ce qui va au-delà des obligations.

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Le respect pour Kant trouve sa source dans la dignité de l’autre, comme de notre estime de soi-même. Ou suivant Hobbes, nous sous estimons dignes de respect à la hauteur du sentiment que nous avons de nous même, ou nous sommes dignes de respect en regard de nos comportements. (Luis)

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« Rien n’est plus méprisable que le respect fondé sur la crainte »  (Albert Camus)

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« En 1968 et dans les années qui ont suivi, nous avons entrepris de libérer l’être du carcan du paraître et des automatismes vieillots de la respectabilité bourgeoise.  C’était cela la libération qui a donné son nom au premier grand quotidien générationnel.
Or, voici que ce même quotidien organise à Rennes (c’était en avril 2011) un grand forum national sur le thème «  Respect, un nouveau contrat social » avec, en guise, de programme, ces phrases bien senties : « Il faut être coupé des réalités pour ne pas voir que le line social s’est étiolé, que nous ne savons lus dire bonjour, accepter l’autre dans sa différence et qu’à force de tolérer cette accumulation de petites indifférences, on se retrouve un jour avec une énorme masse d’incivilités qui débouche sur une société de plus en plus individualiste, violente dans laquelle l’avidité a tendance à supplanter la fraternité ». Ironie de l’histoire, les mêmes qui avaient cru pouvoir remplacer les convenances par le « cool », constatent aujourd’hui que la spontanéité n’a pas répondu aux immenses espoirs placés en elle et que les ravages de l’irrespect laminent notre monde.
Ce diagnostique est irréfutable et le détour par Hobbes permet de le préciser, de l’approfondir. Et toute la question est de savoir ce qui va l’emporter, du respect au sens défini par Kant de «  restriction de l’estime de soi » ou du respect au sens, dénoncé par Hobbes de «  la volonté manifestée par chacun d’être évalué par son voisin au prix qu’il s’évalue lui-même » 
Deux régimes, deux conceptions du respect se disputent notre vivre-ensemble, – celui qu’on me doit l’emportant malheureusement sur celui que je dois à autrui ». (Alain Finkielkraut. L’identité malheureuse)

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« Le respect lie les hommes les uns aux autres » (Pascal) 

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Le respect n’est pas inné, il doit être inculqué aux enfants afin qu’ils ne s’adressent pas aux adultes comme ils parlent avec leur copain dans la cour de la récré. Le respect participe à établir les bonnes distances entre les individu, parents enfants, dans le couple, avec les amis, Etc…  (Luis)

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   Le respect de l’autre passe déjà par le respect de soi. Il faut déjà être exigent avec soi-même. Mon comportement est-il digne, irréprochable, est-ce que je respecte ma propre personne, dans ma présentation, mes comportements, mes propos, enfin tout ce qui lorsque je porte jugement sur les autres, les rend dignes, respectables
J’ai un problème face à certains ego démesurés qui s’estiment dignes d’un respect dont ils sont si peu dignes, ceci dans la mesure où ils montrent le mépris qu’ils ont des autres, et de l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. 
La qualité de nos rapports avec les autres participe grandement à notre qualité de vie. Mal avec soi, mal avec les autres. En ce sens les marques de respect, qui sont aussi la bonne mesure, nous font, et,  apprécier les autres, et être apprécié des autres en retour. (Luis)

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« Devant un homme de condition inférieure, roturière et commune, en qui je perçois une droiture de caractère portée à un degré que je ne me reconnais pas à moi-même, mon esprit s’incline, que je le veuille ou non, et si haut que je lève la tête pour ne pas lui laisser oublier ma supériorité »     Cette phrase de Kant, reste pour notre époque ambiguë, presque indécente, car il classifie la personne, (inférieure, roturière)  en se gaussant de sa supériorité 
Nous avons une telle idée de Kant référence de la morale, qu’on peut soudain se dire, devant cette condescendance, Monsieur Emmanuel Kan : est-ce bien digne de vous ? (Luis)

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Il y a dans le respect une forme de pudeur, le respect grandi celui qu’on respecte. Par pudeur, par altruisme, si je ne partage pas les mêmes idées que d’autres personnes je  vais éviter de leur dire tout de go, sans précaution de langage. Ainsi, lors de la manifestation publique,  lors de l’enterrement récent d’un chanteur, j’ai trouvé qu’on en faisait trop, qu’on exploitait politiquement l’événement. Ce même jour dans un débat des personnes parlaient de leur émotion. Alors respectant leurs sentiments, dont je ne pouvais douter de la sincérité, il m’a bien fallu pour m’exprimer tâcher de ne pas les choquer. (Luis)                       

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