Rhétorique

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Le Grand Robert de la Langue Française : Art de bien parler, technique de la mise en œuvre de moyen d’expression du langage.

Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : L’art du discours (par différence avec l’éloquence, qui est l’art de la parole) en tant qu’il vise à la persuasion. C’est mettre la forme avec son efficace propre, au service de sa pensée.

Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : Art de parler sur quelque sujet que ce soit avec éloquence & avec force. D’autres la définissent l’art de bien parler, ars bene dicendi ; […] Il n’est pas nécessaire d’ajouter que c’est l’art de bien parler pour persuader ; il est que nous ne parlons que pour faire entrer dans nos sentimens ceux qui nous écoutent ; mais qu’il ne faut point d’art pour la faire, & que c’est toujours pour aller à ses fins qu’on l’emploie…[…] Le chancelier Bacon défini très-philosophiquement la rhétorique, l’art d’appliquer & d’adresser les préceptes de la raison à l’imagination, & de les rendre si frappans pour elle, que la volonté & les désirs en soient affectés.
La rhétorique est à l’éloquence ce que la théorie est à la pratique, ou comme la poétique est à la poésie. Le rhéteur prescrit des regles d’éloquence, l’orateur ou l’homme éloquent fait usage de ce ces regles pour bien parler ; aussi la rhétorique est-elle appelée, l’art de bien parler, & ses regles, regles d’éloquence.

Synonymes : Art oratoire.

Contraires :

Par analogie : Allitération. Allusion. Argumentation. Beau parleur. Déclamation. Démosthène. Discours. Disert. Eloquence. Emphase. Hyperbole. Jactance. Métaphore. Périphrase. Péroraison. Plaider. Pléonasme. Phrasé. Prolepse. Orateur. Redondance. Réfutation. Synthèse. Tribun.

Epineuxe : Figure de style, reprendre plusieurs fois le même mot
Palilogie : Reprendre un mot isolé
L’épanalepse : Reprendre un segment
L’anaphore : Répétition en tête de phrase.
L’aposiopèse. Figure de style consistant à une suspension qui invite l’auditeur à compléter

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St Augustin est avant tout un prédicateur et un rhétoricien : « Les miens n’avaient qu’un souci ; c’est que j’apprisse à parler le mieux possible et à persuader par cet art » (Confessions. Livre 2 §, « Ces études que l’on appelait honorables conduisaient au barreau. Je voulais me distinguer dans cette profession, où plus l’on ment, plus on a du succès » (Confessions. Livre 3.), « Cette année là, j’enseignais la rhétorique…je vendais l’art de vaincre par le bavardage (Confessions. Livre 4 §2)

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« Ceux qui ont le raisonnement le plus fort, et qui dirigent le mieux leurs  pensées, afin de les rendre clairs et intelligibles, peuvent toujours persuader ce qu’ils proposent, encore qu’il ne parle pas le bas breton, et qu’ils n’eussent jamais appris de rhétorique ». Discours de la méthode

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« Or les Sophistes, non pas tous, mais la plupart de ceux qui nous sont encore connus, étaient professeurs de rhétorique. Les manuels de rhétorique que Platon mentionne dans son Phèdre, surtout en 266-267, furent tous composés par des sophiste » (L’itinéraire de Platon. Gilbert Ryle)
Ce qui laisse à penser que Platon a pu utiliser ces manuels pour enseigner la rhétorique dans son école l’Académie, rejoignant en cela Socrate qui avait pris des cours et payé des cours auprès d’un sophiste.

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« La rhétorique est un art, une technique, un ensemble de procédés qui permettent à celui qui parle de dire quelque chose qui n’est peut – être pas du tout ce qu’il pense, mais qui va avoir pour effet de produire sur celui à qui il s’adresse un certain nombre de convictions, qui va induire un certain nombre de conduites, qui va établir un certain nombre de croyance…le bon rhétoricien est l’homme qui peut parfaitement  et est capable de dire tout autre chose que ce qu’il sait, tout autre chose que ce qu’il croit, tout autre chose que ce qu’il pense, mais de le dire de telle manière que, au bout du compte, ce qu’il aura dit, qui n’est ni ce qu’il croit, ni ce qu’il pense, ni ce qu’il sait, deviendra ce que pensent, ce que croient ceux auxquels il l’a adressé ». (Michel Foucault. Le courage de la vérité)

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« Donnez-moi des doctrines, et je leur trouverai bien des raisons à l’appui ». (Chrysippe).

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« Un rhétoricien du temps passé disoit que son mestier estoit, de choses petites les faire paroistre grandes. C’est un cordonnier qui scait faire de grands souliers à petit pied »  (Montaigne. Livre I. § 2. De la vanité des paroles)

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« Il faut se servir de la rhétorique comme de tout autre art de combat » (Platon. Gorgias),

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«  L’éloquence est la faculté de faire partager autres, nos opinions et nos projets, de leur communiquer nos propres sentiments, pour tout dire, de les faire sympathiser avec nous. Et nous devons arriver à ce résultat, en faisant pénétrer au moyen des mots nos pensées dans leur cerveau, avec une force telle que leurs propres pensées devient, de leur direction primitive pour suivre les nôtres, qui les entraîneront dans leur cours .Et le chef- d’oeuvre serait d’autan plus parfait, que la direction des leurs idées différait davantage de celles des nôtres.C’est ce qui nous explique pourquoi la force de conviction et la passion rendent éloquent, comment  en générl l’éloquence est plutôt un don de la nature qu’un produit de l’art ; pouratnt l’art peut ^prêter ici  à la nature un concours précieux » (Schopenhauer. Le monde comme volonté et comme représentation)

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