Robot, Robotique

< Retour au dictionnaire
L’homme bicentenaire. Image promotionnelle du filem de Chris Colombus. 2000

Le Grand Robert de la Langue Française : Etude et mise au point d’automatismes adaptables à un environnement complexe et pouvant remplacer ou prolonger une ou plusieurs fonctions de l’homme

Trésor de la langue française : Ensemble des techniques permettant la conception, la réalisation de machines automatiques, de robots.

– utilisation de ces machines dans un domaine ou un contexte donné

Synonymes :

Contraires :

Par analogie : Algorithme. Androïde. Cyborg. ère numérique. Exosquelettes. Homme augmenté. Humanoïde. Intelligence artificielle. Nanotechnologies. Numérique. Programme. Robolution. Robot. Robotique. Science fiction. Système.

*

« Les lois de la robotique inventées par Isaac Asimov en 1942 sont trop simples pour des machines de plus en plus sophistiquées et surtout davantage en contact avec les humains. Nous avons jusqu’en 2030 assure Yueh-Hsan Weng, spécialiste taiwanais de la robotique, pour baliser le terrain éthique : il nous faudra en particulier déterminer les zones de responsabilité entre constructeur et robot en cas d’accident. Ce qui suppose, entre autres, inventer une troisième catégorie entre les entités biologiques/vivantes, et les entités biologiques/non vivantes. »  (Article. Philosophie magazine n° 32 – Sven Ortoli)

*

Voir la pièce de théâtre : comédie de Marcel Courcier: « Plus vraie que nature »

« Chloé a tout d’une femme. Elle en a toutes les qualités, le charme, l’apparence. Il est tout à fait compréhensible que Julien, un quadragénaire célibataire, en tombe amoureux. Seulement voilà, Chloé est un androïde, un robot à visage humain plus vrai que nature et elle réserve à Julien des surprises aussi drôles que touchantes. Même François, l’ami de Julien, tombe sous le charme de cette ravissante créature qui n’aura de cesse de bousculer involontairement leur quotidien et l’idée qu’ils se font des sentiments » (Présentation en page quatre de la brochure « Plus vraie que nature » éditions art et comédie – Collection Côté Scène)

*

« Un jour, les robots pourront nous duper en nous faisant croire qu’ils sont humains » (Hiroshi Ishiguro)

*

« La technologie crée plus de jobs qu’elle en détruit. Songez à tous ces métiers qui n’existaient pas il y a vingt ans, aux armées de programmateurs, graphistes, statisticiens, qu’emploie Google, aux gamers, aux modérateurs de forums… » (Antoine Bello. Ada. Gallimard. 2016)

*

« Les ingénieurs…(dit un robot) .n’ont pas jugé utile de me doter d’hormones ou de neurotransmetteurs. J’ignore ce que sont, la peur, la joie, l’excitation ou la pitié… »  (Antoine Bello. Ada. Gallimard. 2016)

*

Dans son ouvrage leur ouvrage en collaboration,  Agnès Rousseau, Jacques Testart écrivent , que pour créer un peu d’empathie envers les robots ont leur donne un forme humaine.      

  Alors les robots auront-ils inévitablement une forme humaine?

« Je ne crois pas à la théorie selon laquelle des robots trop «humains» puissent induire un rejet. On sous-estime nos capacités d’adaptation. Toutefois, je ne pense pas non plus que l’homme ait besoin que les robots domestiques lui ressemblent.  En revanche, il me semble évident que ces machines devront, à terme, être anthropomorphes pour pouvoir s’adapter à notre environnement. Tout, autour de nous, a été pensé pour des bipèdes ayant un pouce opposable à quatre doigts. Un robot sur roues ne pourrait pas monter un escalier, un robot sans bras ne pourrait pas ouvrir une porte. Ce serait gênant » (Jean-Paul Laumond. Roboticien. Cours inaugural au Collège de France le 3 janvier 2018)

*

Dans le film de science fiction, « L’homme centenaire » un robot qui a déjà plus de cent ans « d’existence » et devenu humanoïde s’attache à des personnes, et ils réalisent que ces personnes vont mourir, et cela il le refuse. Il propose qu’on transforment ces individus pour leur bonheur, pour leur donner comme lui l’éternité, qu’ils passent peu à peu du biologique vers le mécanique. Mais la fréquentation des hommes lui montre qu’il n’a pas accès à des choses que les hommes trouvent formidables. Peu à peu il n’aura qu’un désir vivre une vie comme un homme, et c’est lui qui fera le chemin inverse, il obtiendra un programme ou le cœur rencontrera parfois en conflit avec la raison, la logique. Il abandonnera son éternité pour vivre et mourir  comme un homme. « Je préfère » dit le personnage humanoïde « mourir humain, plutôt que de vivre éternellement en tant que machine »  (Luis)   

*                                

Dans sa leçon inaugurale au collège de France le 3 janvier 2018 Jean-paul Laumond débute ainsi : « Le précédent millénaire s’est terminé sur la révolution informatique, le nouveau millénaire commence sur celui de la robotique. En 50 ans on a vu arriver le smart phone, les moteurs de recherches, des robots explorateurs spatiaux, les assistants de chirurgien, avec 20 millions de patients opérés avec des robots (précision, pas « par des robots »

*

Les robots vont-ils continuer à créer de plus en plus de chômage ?

Les tenants de l’économie de marché, nous disent que non, qu’ils augment la productivité, qu’ils sont facteurs de croissance, qu’il faudrait des ouvriers pour les fabriquer, des ingénieurs pour la maintenance, mais ils admettent toutefois, que les emplois créés seront des emplois haute qualification et que ceux qui n’auront pas les aptitudes intellectuelles nécessaires resteront en marge.

Ces mêmes tenants de la marche en avant, de la croissance exponentielle, nous tissent que cette crainte des robotsest totalement infondée, qu’elle est comparable à cette peur des métiers à tisser au temps des Canuts.

Les partisans des théories de Schumpeter vous diront que nous sommes une fois de plus devant une « destruction créatrice » que ce nouvel univers va créer nombre d’emplois qui n’existe pas à ce jour. Les optimistes nous garantissent que les énormes gains de productivité feront baisser les prix et mettront nombre de produits à la portée du plus grand nombre.

Mais si les robots licencient indirectement les potentiels acheteurs, qui achètera ?

De même les robots n’achètent pas de voiture, ils ne consomment pas, ils n’ont besoin en tout et pour tout que d’une prise de courant,

Plus de robotisation entendons-nous, moins de délocalisation. Soit, mais les robots qui font à eux seul le travail de plusieurs ouvriers, n’ont besoin que de très peu d’encadrement, ils travaillent 24 heure sur 24, sans congés, sans charges sociales, ils travaillent même dans le noir…                                                                                                                                      

Dans une émission/débat sur France culture: intitulé « Robot sapiens, une espèce en voie d’apparition », un tableau nous montrait : qu’entre 1990 et 2017 l’emploi dans l’industrie est passé de 20% du nombre des emplois à 10%.

Il y a dix ans on estimait à 5% seulement les activités pouvant être confiées à des robots. Mais les progrès dans ce domaine, font que chaque année cette prévision évolue ; et après le monde ouvrier qui a largement farsi les frais à ce jour de la robotisation, demain de nombreuses catégories sociales, socio professionnelles  seront impactées. (Luis)    

*                                            

Une étude faite par l’université d’Oxford réalisée en 2013 nous que d’ici 2033, les robots auront remplacé les emplois suivants :

à 99% pour les télévendeurs

à 86% dans le bâtiment

à 96% pour les caissières

à 72% pour les archivistes

Et la liste ne s’arrête pas là. L’arrivée des robots annoncent certains chercheurs pourrait créer un chômage de masse jusqu’à 50% de la population active.

*

 Le statut, le rôle du  robot  dans la société de demain

Récemment (en 2016) la Commission de l’Union européenne a avalisé le statut de « personne électronique » pour les robots humanoïdes.

«  L’Arabie saoudite a accordé le 27 octobre 2017 la nationalité saoudienne à un robot humanoïde, d’apparence féminine et bien sûr voilée, prénommée Sophia.

A la conférence de réception, le robot a déclaré : « Je suis vraiment très honorée et fière de cette distinction unique ; je veux vivre, travailler avec les humains […] je ferai de mon mieux pour rendre le monde meilleur »

Demain un robot assumera pour nous un certain nombre de tâches, vider les poubelles dans des camions sans chauffeur, balayer les rues, livrer des produits, garder et aider des personnes âgées, garder des enfants, etc …,

Il est à prendre en compte au passage que déléguer des tâches de garde de soins des enfants comme personnes âgées et de nature à effilocher encore un, peu plus le lien intergénérationnel. On pourra donc (disais-je) lui confier des tâches « humaines » mais il ne dépasse pas pour autant l’état de machine ; il peut « bugger », créer un accident, et là, à ce jour aucun assureur ne veut assurer un robot  ou un système. Qui sera responsable, le fabriquant, le propriétaire ? 

Certains pays sont plus ouverts à l’arrivée des robots dans leur univers. Ainsi au Japon, la population est en recul de natalité, la moyenne d’âge augmente, ce pays est culturellement fermer à m’immigration, à terme il y aura pénurie de bras pour fabriquer des produits, plus de bras pour les boulots ingrats, répétitifs. De plus les Japonais ont une relation nettement plus empathique que nous occidentaux à l’égard des humanoïdes. Donc pour eux la question ne se pose pas ; demain les humanoïdes feront partie de leur environnement. De même des jeunes femmes interrogées disent qu’elles préféreraient avoir pour compagnon un robot plutôt qu’un homme. On peut leur faire confiance disait l’une d’elle, eux ils sont purs. (Luis)                                                

Dans le documentaire la Robot-mania (Youtube) on voit le robot Nao qui fait faire de la gymnastique à des pensionnaires d’une maison de retraite, il complimente en les nommant par leur nom ceux qui font bien les mouvements. Puis il anime un Karaoké. Les personnes âgées sont en adoration de ce « petit bonhomme » comme dit une dame.

des personnes âgées lui raconter leurs souvenirs, et peut ainsi leur répéter par la suite. Lorsque leur mémoire flanche un peu, elles ont alors le sentiment qu’il les connaît bien (Comme un proche). Quelques années après ces rares expériences, les robots n’ont nullement investi les établissements. (Luis)

*

A terme le rapport à l’humanoïdes va (si j’ose utiliser cette expression), « s’humaniser » et ceci parce que les générations montantes, sont, elles, beaucoup plus en phase avec les technologies qui sont proches du virtuel. De ce fait les codes sociaux vont inévitablement changer.  Le côté statut inaliénable de l’humain est d’ores et déjà remis en cause.

On entend parfois l’expression : Robolution. Ou encore, l’humanoïde est un progrès inévitable.

Les Robots vont pénétrer inévitablement dans nos sociétés, et dès qu’ils seront sur le marché nous les achèterons. Nous les achèterons  pour les services qu’ils nous rendrons, et auxquels nous nous habituerons vite, comme nous l’avons fait avec les smartphones, avec les ordinateurs, avec les tablettes, etc…

Un robot, une IA est, à ce jour,  une machine qui ne fera que ce pourquoi elle est programmée. Mais tous les individus participants à ces programmations ne sont forcément animés que de bonnes intentions. Si aujourd’hui le Comité National Consultatif d’Éthique réfléchi particulièrement aux sujets bioéthique, nous savons que très vite il devra se pencher sur le statut juridique du robot, et revoir les trois règles d’Asimov restent une garantie suffisante.

Le robot ne peut être responsable des ses actions, l’homme est manipulable, est-il besoin de le rappeler, alors pourquoi le robot ne serait-il pas à plus forte raison objet de manipulations. (Luis)

*

Soldats robots : Même si cela ressemble beaucoup à des scénarios de sciences fictions, on peut se poser la question de savoir si on n’arrivera pas à faire des soldats robots. Déjà des soldats sont équipés d’exosquelettes qui leu donnent des possibilités physiques démultipliées.

Quelques années après m’être posé cette question, voilà qu’on nous montre (il y peu) des modélisations de robots tueurs ; c’est-à-dire, des robots tels que les connaissons déjà, se déplaçant tel que des humains, télécommandés, et équipés d’armes et abattant une ou des victimes par système de reconnaissance. Si hier,  cela était pure fiction, cela aujourd’hui est réalisable, non pas en quatre ou cinq exemplaires mais en milliers d’exemplaires, et cela s’appelle une armée. L’IA disent certains scientifiques est devenue plus dangereuse que les armes nucléaires.

Un dictateur pourrait supprimer des populations entières pour les remplacer par des robots à son seul usage.

En Corée du sud, des « robots sentinelles » armés de lance-grenades et de mitrailleuses, surveillent les frontières, un opérateur contrôle une partie importante de ce dispositif, mais tout système informatique est piratable. Un Hacker peut déclencher une guerre. (Luis)

*

Le film Robotcop pose un certain nombre de question quant aux réactions d’un Cyborg. Ainsi le robot du film, robot justicier, robot tueur, est dépourvu de jugement moral, et quelqu’un pose la question, que ressentirait-il s’il devait tuer un enfant.

Rien ! Absolument rien !

N’étant pas pourvue d’hormones, de neurotransmetteurs, la machine ne peut ressentir la peur, la colère, la pitié, la joie, ni aucun sentiment. Elle ne peut ressentir, ce qu’est une vie humaine.

Dans le film Robotcop un conférencier explique que grâce à ce nouveau modèle d’homme robot transformé en justicier, en soldat, les USA pourront mener désormais des guerres, apporter la paix dans des pays,  sans mettre en danger leurs ressortissants.

Bien sûr on ne parle que des ressortissants américains. Pas de guerre zéro mort ! (Luis)

Un millier de personnes, dont Bill Gates, Elon Musk, Stephen Hawking, et des scientifiques ont signé un appel pour faire interdire les « armes autonomes ». Mais qui pourra empêcher un dictateur de développer ces technologies, « d’armes létales autonomes »

A ce jour, l’ONU ayant été alertée à ce sujet, a tout juste décidé un moratoire ; soit la décision de ne pas décider. (Luis)                                                                                                               

*

 « La technologie crée plus de jobs qu’elle en détruit. Songez à tous ces métiers qui n’existaient pas il y a vingt ans, aux armées de programmateurs, graphistes, statisticiens, qu’emploie Google, aux gamers, aux modérateurs de forums… » (Antoine Bello. Ada. Gallimard. 2016)

*

L’aide que nous apportent tous les systèmes nous augmentent et nous diminuent à la fois. Ainsi, grâce ou à cause du GPS, nous perdons l’aptitude à nous orienter. Grâce ou à cause des calculatrices, nous  perdons la faculté à calculer mentalement. Grâce ou à cause des bibliothèques mémoire de l’informatique, agendas et plannings, avec ces mémoires supplétives, nous faisons moins d’efforts de mémorisations. (Luis)                                             

La règle éthique des robots reste à ce jour les lois fondamentales d’Asimov (1950)

La première stipule qu’un robot n’a pas le droit de faire du mal à un être humain et ne peut rester passif devant un humain en danger

Le deuxième prévoit qu’un robot doit obéir aux ordres des humains, sauf si ces ordres sont contradictoires avec la première loi.

La troisième loi stipule qu’un robot doit protéger sa propre existence, dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec les deux premières lois.

Un robot ne pouvant connaître toujours la finalité d’un geste ordonné, il pourra très bien être manipulé. Les logiciels des années 50 et ceux d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir. Un logiciel peut être programmé, hors ces trois règles. Un robot peut être manipulé par un terroriste.

Les I.A. pourront être dotées de certaines règles éthiques, soit « le bon et le mauvais », mais pas de règles morales, « le bien et le mal ». Si elles étaient capables de respecter des règles faites par les humains et qu’eux-mêmes ne respectent pas toujours, alors « je lève mon chapeau ». (Luis)                                                                                                                  

Au-delà de expériences de « réalité augmentée » des casques neuronaux offrent des possibilités de vivre dans un monde, un univers virtuel, où les gens devenant addicts y passeront plus de temps que dans le monde réel. Leur mémoire nous disent des chercheurs pourra être stockée dans un « cloud » (nuage). C’est un nouveau dualisme qui pointe à l’horizon ? Ce dualisme de Descartes qui en son temps nous disait que l’âme, ce que nous appelons aujourd’hui, existe indépendamment du corps. 

Aurons-nous des hommes déconnectés de la réalité, hors sol, revenus dans une nouvelle caverne.                                                                                                                               

Jusqu’à ce jour le robot a été adapté à notre environnement, pour aller plus avant nous devrons adapter notre environnement aux robots, (rues, habitat, nourriture, enseignement) et conséquemment nous y adapter nous-mêmes. (Luis)                                                                    

*

« On appelle SGR-A1. De jour comme de nuit, sur un rayon de quatre kilomètres, ce robot militaire décèle, grâce à son logiciel de dépistage les mouvements d’un intrus. Enclenché à distance, cet automate de surveillance peut tirer lui-même, de façon indépendante  sur toute cible qui approche. Conçus par Samsung, il est équipé d’une mitrailleuse, d’un lance-grenade de capteurs de chaleur, de caméras de détection infra rouge et d’une intelligence électronique.

En septembre 2014 la Corée en a installé tout un réseau le long de la zone démilitarisée qui la sépare de la Corée du Nord…. 

Mais elle ne sera utilisée qu’en cas de « menace saturante» ; Autrement dit (pas si vous allez y cueillir des champignons) mais si dix mille soldats se pointent en même temps dans les radars de SGR-A1 ; alors oui le superviseur de l’arme pourra la passer en mode d’autonomie… »   (Pierre-Henri Tavoillot. La morale de cette histoire. Michel Lafon. 2020)

*

Avec les développements des I. A. nous ne sommes plus si loin du dépassement du « robot idiot », c’est dire, celui qui n’obéit qu’à des tâches prédéterminées ; mais un robot qui analyse notre propos, qui analyse l’intonation, qui replace le propos dans un contexte, qui analyse nos expressions…(Luis)

Dans une série télé russe : Un personnage propose de mettre toutes les personnes à la retraite dès l’âge de 40 ans et de remplacer toutes ces activité par une toute nouvelle génération de robots, arguant que toutes les professions peuvent être assumées par des robots et le seront à terme.

Mais pour occuper efficacement touts et ces postes avec toutes les relations humaines que cela comporte, « il faut plus que robots idiots », « nous avons besoin »  dit un protagoniste : « de robots qui puissent parfois répondre à nos besoins d’empathie humaine, de chaleur, d’émotion » (Série : Better than us. 4ème épisode) (Luis)

< Retour au dictionnaire