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Adam Smith

Economiste, et philosophe, britannique (Ecossais) 1723/1790. Auteur de : Théorie des sentiments moraux » 1759,  « Leçons sur la jurisprudence » 1764,  et « Recherches sur les causes et la nature de la richesse des nations » (1776)

Dictionnaire Larousse : « Il pense que la recherche par les hommes de leur intérêt personnel mène à la réalisation de l’intérêt général, donc la liberté ».

(Extraits d’un débat : Les philosophies comparées d’Adam Smith et de Karl Marx)

La théorie d’ Adam Smith, est devenue le libéralisme économique (que je ne confonds pas avec le libéralisme politique)

Ce modèle d’Adam Smith, ayant lui aussi ses vives critiques, trouve d’une certaine façon sa continuité dans la quasi-totalité de nos démocraties occidentales.

Aurions-nous choisi, conservé, le modèle le moins mauvais ? Choisi par défaut ? A chacun sa réponse…..

Adam Smith est de l’époque où la plus grande partie des échanges sont encore d’origine agricole, conjointement au début d’une ère industrielle qui commence à bouleverser le rapport au travail, par la division même de ce travail. Cette division est pour lui bénéfique en tant que gain de productivité, lequel gain dans son optique n’est pas forcément pour l’enrichissement excessif de ceux qui détiennent les outils de production, mais pour augmenter, la rente, le profit, et la richesse d’une nation ; on utiliserait aujourd’hui le terme de croissance économique.

Si Adam Smith avait vécu à l’époque d’Engels et de Marx, peut-être aurait-il écrit un ouvrage quelque peu différent ; ce qui rend la comparaison de leur philosophie politique plus difficile. La société de Smith (si l’on peut employer ce terme) est de peu d’ambition, elle part de ce qui est, d’un état qu’il ne faut guère changer, un état où les inégalités sont source de richesses, et créent par là (pour lui) du progrès et la richesse d’une nation… . 

Adam Smith qui en dehors de l’oeuvre pour laquelle il est le plus connu : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » a pourtant a écrit un traité de morale, un ouvrage célèbre. Celui-ci ne s’émeut pas du travail des enfants, et l’esclavage ne lui pose pas plus de question, lorsqu’il compare les avantages et les inconvénients de l’emploi d’esclaves « nègres » (suivant son propos) dans les plantations de Virginie.

Alors qu’il a écrit (et c’est son oeuvre majeure) « Théorie des sentiments moraux » où il développe le principe de sympathie , c’est dire, pour lui, l’approbation de l’image de soi, à côté de cela sa morale ‘dans la Richesse des nations) est à dimension variable, et, en fonction de la catégorie sociale, (il écrit) : « Dans toute société civilisée, dans toute société où la distinction entre les rangs a été une fois généralement établie, il y a toujours eu deux différents plans ou systèmes  de morale ayant cours en même temps : – l’un fondé sur des principes rigoureux, et qui peut s’appeler le système rigide ; – l’autre, établi sur des principes libéraux, et que je nomme système relâché. Le degré de blâme que nous portons sur les vices de légèreté, ces vices qui naissent volontiers d’une grande aisance, la gaîté folle et m^me la joie déréglée, l’amour  du plaisir poussée même jusqu’à un degré d’intolérance, les fautes de la chasteté, au moins chez l’un des deux sexes, etc.., pourvu que les choses ne soient pas accompagnées d’indécences grossières.., les vices qu’engendre la légèreté sont  toujours ruineux pour les gens du peuple .. ? au contraire plusieurs années passées dans les excès et le désordre ne peut pas entraîner la ruine d’une personne que l’on appelle comme il faut, et les personnes de cette classe sont tout prêtes à regarder comme un des avantages de leur fortune.., sans encourir la censure »   (RDN Liv.5. § 1. Section 3. P, 420)                           (Luis)

 Quand les deux (Smith et Marx) parlent de capital, ils n’y voient pas la même chose.

Pour Marx le capital, par l’acquisition des moyens de production, met les ouvriers en servitude, alors que pour Smith, le capital est nécessaire à la création d’activités, d’entreprises, il crée ainsi les emplois. Le capital chez Smith est le premier moteur de la société économique. 

Le socle de la société c’est chez Smith, le capital, pour lui l’économie repose sur trois piliers : la rente du propriétaire, le profit de l’exploitant, le salaire de l’ouvrier.

L’approche économique de Smith est souvent définie ainsi :

1° La rente du propriétaire. Propriétaire de la terre, de l’usine du terrain, etc…

2° Le profit. Le profit de l’exploitant, métayer, entrepreneur, etc…

3° Le travail. Soit la part qui est allouée à celui qui travaille, à celui qui dans la dialectique de Marx, « vend sa force de travail »

Cela nous donnerait aujourd’hui :

1° La banque, le fonds de pension, les actionnaires.

2° L’entreprise et ses dirigeants.

3° Les salariés et employés de l’entreprise.

Pour Marx les deux premiers seraient plutôt classés comme prédateurs, profiteurs non productifs. Pour Marx l’ouvrier doit s’approprier l’outil de production, et ne pas avoir à travailler, ni pour la rente, ni pour le profit.

Les quelques textes concernant les salaires illustrent bien les idées d’Adam Smith quant aux droits étant exclusivement du côté du capital.

« C’est par convention que se déterminent les taux communs des salaires. Les ouvriers veulent gagner le plus possible, les maîtres donner le moins qu’ils peuvent. Il n’est pas difficile de prévoir laquelle des deux parties […..] doit avoir l’avantage. Les maîtres peuvent se concerter aisément, tandis que cela est interdit aux ouvriers »                        (RDN. P, 137)

« Toutes les fois que la législature essaie régler des démêlés entre les maîtres et les ouvriers, ce sont toujours les maîtres qu’elle consulte. [….] Les maîtres, ordinairement se lient par une promesse, une convention secrète à ne pas donner plus que tel salaire. Si les ouvriers faisaient entre eux telle ligue de la même espèce, la loi les punirait sévèrement »

                                                                                                                               (RDN. P, 219)

« Le patrimoine du pauvre est dans sa force et dans l’adresse de ses mains ; et l’empêcher d’employer cette force de la manière qu’il juge la plus convenable [….] est une violation de cette priorité primitive »                                                                                      (RDN. P, 198)

On retrouve là, la volonté d’exclure des règles, des conventions salariales, d’exclure un droit de grève.                                                                                                                                (Luis)

De Smith, ses partisans ont hérité des « éléments de langage » régulièrement utilisés ; de véritables copier/coller.

 Smith dans la « Richesse des Nations » écrit que « L’accumulation du capital permet un accroissement de la productivité, et que la hausse du travail en résultant, entraîne la demande travail, et par là le hausse des salaires ».

Sans vergogne, 200 ans plus tard Raymond Barre dans la années 1970 nous servait  la même litanie. Nous avons encore en mémoire ces propos : « Les sacrifices d’aujourd’hui sur les salaires, sont les résultats de demain, lesquels sont les investissements de demain, et les  emplois d’après demain »  (Il y avait à l’époque 400.000 chômeurs en France)

Autre élément de langage, hérité de Smith qui manifestait déjà une certaine mansuétude en regard de l’évasion fiscale (il écrit) : « Aux confiscations, amendes, et peines qu’encourent les malheureux qui succombent dans les tentatives qu’ils ont faites pour éluder l’impôt, il peut (l’État) souvent les ruiner et là anéantir le bénéfice qu’eut recueilli la société de l’emploi de leur capitaux… » (RDN Liv.5. § 2)                                                                                        (Luis)

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