Idée

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Le Grand Robert de la langue française : Représentation intellectuelle, distinguée des phénomènes d’affectivité (émotions, sentiments) ou d’activité (mouvements, actes volontaires..)
Représentation abstraite et générale d’un être, d’une manière d’être ou d’un rapport qui est formé par l’entendement.
Essence éternelle et purement intelligible des choses sensibles (chez Platon et les philosophes platoniciens)
Au sens large) : Toute représentation élaborée par la pensée individuelle, qu’elle soit générale ou particulière, qu’il existe ou non un objet qui lui corresponde.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponvile :  C’est une représentation. Les idées ne sont visibles (idein, en grec, signifie, voir) que pour l’esprit , et tout ce que l’esprit se représente peut être appelé, idée.

Synonymes : Notion. Hypothèse. Pensée. Concept.

Contraires : Matière.

Par analogie : Allégorie. Aperçu. Cerveau. Chimère. Conscience. Élucubration. Emblème. Émotion. Esprit. Etiquette .Euréka. Exemple. JIdéocratie. Idéoclaste. ugement.  Marotte. Nuance. Obsession. Opinion. Réflexion. Sentiment. Sensation. Spéculation. Symbole. Trouvaille. Tyrannie.

Expressions: J’ai une idéeIdée fixe – idées noires – idées folles – idées profondes – idées creuses –  idée a priori – Idées innées. idée toute faite – de la suite dans les idées – Chasser une idée de son esprit – Rassembler ses idées –  idées larges –  une idée qui tombe à pic – une idée abracadabrantesque –  des idées courtes –une grande idée, un idéal – Vous n’en avez aucune idée – Faire courir une idée – une idée surprenante – une idée consternante – une idée astucieuse – les premières idées se traduisaient en idéogrammes – l’idée précède l’acte – une idée qui mûrit ….

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Les idées innées de Socrate, (ce que nous savions sans le savoir) que révélait la maïeutique, ce  fut une belle idée souvent exploitée, « si j’ai l’idée de Dieu c’est bien qu’il existe diront un temps les philosophes »  (Luis)       

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. « Comme les idées, les jeunes plants de riz, trop longs s’enchevêtrent ; et s’il sont trop court, il sont attachés par d’autres » (Ohabolana Malagasy)

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« Dans l’attachement d’un homme à sa vie, il y a quelque chose de plus fort que toutes les misères du monde. Le jugementdu corps vaut bien celui de l’esprit. Nous prenons l’habitude de vivre avant d’acquérir celle de penser ».  (Albert Camus)

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« Une idée est délimitée, définie par rapport à ce qui est en dehors d’elle…Par rapport aux autres ; il y a une région de l’autre »… » C’est ne détachant sur l’horizon de l’autre que chaque chose est ce qu’elle est ».   (Platon)

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« …il faut enfin reconnaître que certaines idées reviennent, moins qu’elles n’adviennent : ce sont celles qui n’ont jamais trouvé leur centre de résonnance, pas plus au temps qui les vit naître qu’à celui où nous croyons les faire renaître. Ces idées là n’ont tout bonnement jamais été entendues. Elles sont aussi neuves, ni plus ni moins qu’elles étaient il y a cinq siècles »   (Penser au moyen-âge. Alain de Libera. Editions du Seuil)

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« Rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu » (Victor Hugo)

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« Les idées sont des séductrices pires que les sens…… » (Nietzsche. Le gai savoir)

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Les idées ne résultent ni de la seule pensée définie comme esprit sans corps ni du seul cerveau. Elles ont une existence sociale, se produisent en l’homme à partir de son éducation, d’un apprentissage (habitudes, langage, mœurs, lois), matériels, institutionnels, qui sont intrinsèquement leur source et l’élément de leur dynamique. En quoi faire la critique des idées, est ipso facto, une façon de remettre en cause des processus institutionnels »  (Le matérialisme. Christian Ruby)

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« En effet lidée en soi n’est rien d’autre qu’une telle sensation : mais le doute proviendra d’une autre idée qui n’est pas suffisamment claire et distincte pour que nous puissions en conclure quelque chose de certain à propos de la chose dont on doute, c’est-à-dire que l’idée qui nous précipite dans le doute n’est pas claire et distincte. Par exemple, si quelqu’un n’a jamais pensé à la fausseté des sens, soit par expérience, soit de quelque autre manière, il ne doutera jamais si le soleil est plus grand ou plus petit qu’il n’apparaît. Ainsi les paysans s’étonnent parfois lorsqu’ils entendent dire que le soleil est beaucoup plus grand que le globe terrestre….. »  (Spinoza. Traité sur la réforme de l’entendement)

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« Les idées fictives, fausses et autres ont leur origine dans l’imagination, c’est-à-dire dans nos sens sensations fortuites, et ( pour ainsi dire) dépourvues de liens, qu’ils ne proviennent pas de la puissance même de l’esprit, mais de causes extérieures, selon que le corps, qu’il sommeille ou qu’il veille, reçoit des mouvements variés. Ou si l’on préfère, qu’on entende ce qu’on veut pat imagination, pourvu que ce soit quelque chose de différent de l’entendement… » (Spinoza. Traité sur la réforme de l’entendement)

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« …Toutes nos idées proviennent d’expériences, et il est absurde d’affirmer que l’esprit possède une idée avant que celle-ci ne soit effectivement présente à l’esprit… Les hommes considèrent que les croyances qu’ils ont reçues avec leur éducation primaire, sont innées ou naturelles, car ils les ont assimilées, sans aucune conscience de la façon dont elles ont pénétré progressivement dans leur âme. Cette illusion spontanée engendre la certitudedogmatique qu’il puisse avoir des croyances qui se certifient d’elles-mêmes sans qu’un examen rationnel soit nécessaire, il est également à l’origine de tout fanatisme  et de toute intolérance ».    (John Locke 1632/1704)

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« L’idée au contraire, que l’on peut à la rigueur définir le représentant adéquat du concept est absolument concrète ; elle a beau représenter une infinité de choses particulières, elle n’en est pas du moins déterminée sur toutes ses faces ; l’individu, en tant qu’individu, ne la peut jamais connaître ; il lui faut, pour la concevoir, dépouiller toute volonté, toute individualité, et s’élever à l’état de sujet connaissant pur ; autant vaut dire qu’elle est cachée à tous, si ce n’est au génie et à celui qui, grâce à une exaltation de sa faculté  de connaissance pure( due le plus souvent aux beaux chefs d’œuvre de l’art), se trouve dans un état voisin du génie ; l’idée n’est point essentiellement communicable, elle ne l’est que relativement ; car, une fois conçue et exprimée dans l’œuvre d’art, elle ne se révèle à chacun que proportionnellement à la valeur de son esprit ; voilà les œuvres les plus excellentes de tous les arts, les monuments les plus glorieux du génie sont destinés à demeurer éternellement lettres closes pour la stupide majorité des mortels ; pour eux les chefs-d’œuvre sont impénétrables……..  » (Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. PUF 1942)

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 « Indiquons enfin une comparaison qui exprime bien la différence, entre concept et idée ; le concept ressemble à un récipient inanimé ; ce qu’on y dépose reste bien placé dans le même ordre ; mais on n’en peut tirer (par les jugements analytiques) ; l’idée, au contraire, révèle à celui qui l’a conçue des représentations toutes nouvelles au point de vue du concept de même nom ; elle est comme un organisme vivant, croissant et prolifique, capable en un mot de produir ce que l’on n’y a pas introduit.
En conséquence, quelle que soit dans la pratique, l’utilité du concept, quelles que soient ses applications, sa nécessité, sa fécondité dans les sciences, il n’en reste pas moins stérile au point de vue artistique. Au contraire, une fois conçue, l’idée devient une source véritable et unique de toute œuvre d’art digne de ce nom. Toute pleine d’une vigoureuse originalité, résidant au sein de la vie et de la nature, elle n’est accessible qu’au génie ou à l’homme dont les facultés s’élèvent pour un instant jusqu’au génie. C’est seulement une vision aussi directe  que peuvent naître les œuvres véritables, celles qui portent en elles l’immortalité. Cette idée est et demeure intuitive, l’artiste n’a aucune conscience in abstracto de l’intention, ni du but de son œuvre ; ce n’est point un concept, c’est une idée qui plane devant lui ; aussi ne peut-on rendre aucun compte de ce qu’il fait ; il travaille comme on dit vulgairement à vue de nez, inconsciemment, instinctivement… »  (Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. PUF 1942)

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Les définitions nous disent : Représentation abstraite – Toute élaboration de l’esprit – Manière personnelle de voir, opinion, avis. 
L’étymologie du mot idée nous du grec, « idein », voir,  puis « êidos » qui est chez Platon ce qui se présente non pas à la vue sensible, mais intuition intellectuelle
Des philosophes vont débattre, écrire sur la définition de l’idée, toujours dans cette continuité du monde des idées de Platon, lesquelles existeraient hors du monde sensible. Pour Descartes les idées  sont tout aussi bien liées au sensibles, qu’idées purement imaginatives, ce que deux philosophes anglais vont interpréter différemment : pour Hume l’expérience est la source de toutes nos idées, même les plus abstraites, il nous dit que toutes nos idées proviennent de nos sens : « Nous passons de la perception sensation aux impressions, puis aux pensées, puis aux idées ». Pour Burke : « Toutes nos idées sont des copies de nos impressions, ou, en d’autres termes il nous est impossible de penser à quelque chose que nous n’ayons pas auparavant senti par nos sens, externes ou internes », il nous donne dans son ouvrage (enquête sur l’entendement humain) l’exemple de l’aveugle de naissance qui ne peut avoir  aucune idée des couleurs, un sourd de naissance aucune idée des sons, puisque c’est un sens qui manque à chacun ; si l’on pouvait nous dit-il les doter du sens défaillant alors « on ouvrirait la porte à de nouvelles idées ». Alors les philosophes s’interrogent, nous interrogent, deux options possibles ou suivant des expressions courantes : « des idées toutes faites » ou alors ! « On se fait des idées ! », ou mieux, on essaie de se faire sa propre idée. (Luis)

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Une idée peut être comme une graine, une graine qui tombe là par hasard, qu’on ne remarque pas, puis elle est irriguée, puis elle germe…..   (Luis)

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« …toutes nos idées sont des copiées de nos impressions ou, en d’autres termes, qu’il nous est impossible de penser à quelque chose que nous n’ayons pas auparavant senti par nos sens, externes ou internes » (David Hume. Enquête sur l’entendement humain. 1748)

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 «  Quand une idée paraît, c’est qu’elle a fait un long chemin. Elle arrive parfaitement formée et adulte, il est trop tard pour la tuer ».  (P. Nizan, La Conspiration, 1938)

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« Cela signifie que toute notre vie intellectuelle est secondaire à notre vie réelle, ou authentique et représente en soi-même une dimension virtuelle et imaginaire. …Une idée est vraie quand elle correspond à l’idée que nous avons de la réalité »    (Ortega Y Gasset. Idéas y creancias)

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Une idée c’est un oiseau qui s’envole de la branche, mais où va-t-il, le sait-il. Il en est parfois ainsi des idées : on était parti d’une idée et nous voilà perdu dans le dédale qui s’offrait à nous. Les idées c’est parfois des nouvelles branches qui poussent les unes après les autres et qui nous entraînent dans toutes les directions. (Luis)

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« Parmi toutes les tyrannies, celle qui m’est la plus odieuse est celle des idées. Il n’y a pas de « cratie » que j’abhorre davantage que celle de l’idéocratie qui entraîne avec elle, comme sa fatale séquelle, d’autres idées aussi respectables, aussi méprisables qu’elle. J’abhorre toute étiquette, même si une étiquette devait me convenir davantage, ce serait celle « d’idéoclaste », qui brises les idées. Comment vais-je les briser ? Comme les chaussures, en les faisant miennes, et en les faisant et en les usant. Que les idées gouvernent le monde ? Je ne crois en aucune autre idée pour pouvoir promulguer le progrès; qu’en celle de l’idée homme, parce que chaque homme aussi est idée, c’est-à-dire, apparence et forme, mais, idée vivante, incarnée, apparence qui jouit, vit, et souffre, et qui, en fin de compte, s’évanouit dans la mort.
Moi, en tant qu’homme, je suis une idée plus profonde que toutes celles que je loge dans mon cerveau, et si je réussissais à en donner ma tonalité propre, elle gagnerait à être passée par mon esprit.
C’est un argent que je frappe, et auquel en le frappant je prête mon crédit, petit ou grand, positif ou négatif. Vivre toutes les idées afin de m’enrichir moi-même, en tant qu’idée avec elle, c’est ce à quoi j’aspire. Après avoir pressé leur suc, je crache hors de ma bouche leur pulpe. Je les épuise, puis c’en est fini avec elles, Je veux être leur maître, non leur esclave. Effectivement ils sont leurs esclaves, les hommes aux convictions bien ancrées, dépourvus du sens de la nuance, et d’une âme qui enveloppe et uni les contraires ; tous les sectaires, tous les idéocrates sont vos esclaves » (Miguel de Unamuno. Idéocratie. 1900)  

                                        

Fugacité des idées : « J’ai saisi cette idée au vol et je me suis jeté sur les premiers mots mal venus pour la fixer, afin qu’elle ne m’échappe pas une fois encore. Et voici à présent que ces mots arides me l’on tuée, et qu’elle pend et se balance en eux – et je ne comprends plus guère, en la considérant, comment j’ai pu être si heureux en attrapant cet oiseau »   (Nietzsche. Le gai savoir)

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«  Les idées a priori sont celles  qui ne peuvent avoir été acquises par l’expérience ; les idées a posteriori sont celles qui n’ont pu être fournies que par l’expérience.. »  (Edmond Goblot. Le vocabulaire philosophique)

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Débat : (Avec les conteurs) « Qu’est-ce qu’une idée ? »
Si vous posez la question à un conteur, il va ouvrir la boite aux idées, laisser s’envoler les épithètes, il va vouloir les rattraper on ne pourra plus l’arrêter..
Si l’on questionne le philosophes, il se plonge dans son concept, « Euréka ! » et les idées débordent, il se répand en idées.
Si il y a plusieurs philosophes, ils parleront du « doigt levé », de Platon, de l’Académie et « du Monde des idées », les idées vont se multiplier, et au bout du compte, au bon du compte…, eh bien ! Venez écouter la suite à la Maison du conte
Ça  c’est une bonne idée ! (Luis)

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   Notre conception de l’idée comme concept, une réalité perçue par la raison est en échec avec l’araignée qui construit sa toile : « Pensez-vous que l’araignée ne sache nullement ce qu’elle fait, qu’elle n’ait point en elle l’idée de son ouvrage, parce que vous ne pouvez-pas comprendre qu’elle puisse avoir de l’intelligence ». (Pierre Gassendi. Abrégé de philosophie)

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« Avant d’aborder le cas très complexe de la génération d’une idée, prenons le cas le plus simple de « l’idée pilotée » celle qu’on suggère au sujet. Par exemple, l’idée de cheval, suggérée par le mot cheval. Auparavant pour savoir si le sujet avait pris conscience  d’une idée, on était obligé de lui demander. On appelle cela « rapportabilité » ; les sujets énoncent ce qu’ils ont à l’esprit. Mais aujourd’hui il possible parfois d’enregistrer « la signature »  cérébrale de l’idée qui gagne la conscience du sujet, indépendamment de ce qu’il nous dit. Or, que constate t-on ? qu’il y a un premier moment, inconscient, où beaucoup de choses se passent. Pendant les trois premiers centièmes de seconde, ce qui est énorme pour le temps mental, notre cerveau traite, sans que nous en ayons conscience, le contenu lexical et sémantique d’une proposition qui lui est soumise. Il y a bien des formes d’idéation inconscientes  » (Lionel Naccache, neurologue. Article « Doù viennent les idées ». Philosophie magazine n° 60)

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Bouvard et Pécuchet sortent d’un repas dans une grande maison de bourgeois de provinces où ils i,t entendus pleins de poncif.
– Bouvard : « Je croyais que les hauts plafonds étaient faits les hautes pensées »

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« Je me réjouis que l’échange des idées puisse être conflictuelle. Sans contradiction la pensée n’avance pas »    (Adèle van Reeth. Animatrice des Chemins de la philosophie. France culture)

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 Mourir pour des idées

Mourir pour des idées
L’idée est excellente
Moi j’ai failli mourir de ne pas l’avoir eue
Car tous ceux qui l’avaient
Multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus

Ils on su me convaincre
et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord mais de mort lente

Jugeant qi’il n’y pas
péril en la demeure
Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure
il arrive que l’on meure
Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain

Or, s’lil est une chose
Amère et désolante
En rendant l’âme à Dieu, c’est bien de constater
Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée
Mourons pour des idées, d’accord mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente.

……………………………..

Des idées réclamant
Le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose
Aux victimes novices
Mourir pour des idées, c’est bien beau, mais lesquelles?

Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir
Avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant
Tourne autour du tombeau  » mourons pour des idées d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

Encore s’il suffisait
De quelques hécatombes
Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s’arrangeât
Au paradis sur terre, on y serait déjà

Mais l’âge d’or sans cesse
Est remis aux calendes

Les Dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez
Et c’est la mort, la mort
Toujours recommancée, mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

Ô vous les boutefeux
ô vous les bons pôtres

Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Maid e grâce, morbleu
Laissez vivre les autres
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas

Car enfin, la la Camarde
Est assez vigilante
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
Plus de dans macabre

(Georges Brassens)

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