Sophistes

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Démocrite et Protagoras (Détail)
Salvator Rosa. 1663/1664.
Musée de l’Hermitage.

Le grand Robert de la langue française (Alain Rey) : Chez les Grecs, Maître de rhétorique et de philosophie qui allait de ville en ville pour enseigner l’art de parler en public, les moyens de l’emporter sur son adversaire dans une discussion, de défendre  par des raisonnements subtils ou captieux, n’importe quelle thèse.

Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Celui qui fait profession de sagesse (Sophia) ou de sophismes. Double faute : la sagesse n’est pas un métier ; un sophisme n’est ni une preuve ni une excuse. Le mot en ce sens est toujours péjoratif…

Encyclopédie de la philosophie La Pochotèque : Terme qui a une signification positive, de « sage » ou de « maître », mais aussi une signification opposée de « faiseur de raisonnements faux et captieux », [….]Si l’usage linguistique commun a fait sienne l’identification platonicienne du sophiste avec le faux dialecticien ou mystificateur de la parole, il est toutefois historiquement plus correct  de maintenir la première acception positive du terme, et qui se rapporte à ces penseurs du 5ème siècle av. notre ère, […….] Il ne s’agit plus en effet d’instruire les descendants de la noblesse aux vertus héroïques de l’aristocratie, mais plutôt, d’éduquer les hommes membres du nouvel Etat démocratique à la vertu politique, entendue, non pas comme observance des lois que, comme connaissance des moyens par lesquels l’individu peut parvenir au succès dans les affaires,et à la puissance au sein du peuple.. 

Synonymes : Maître. Sage.

Contraires :

Par analogie : Dialecticiens. Enseignants. Ergoteur. Faiseurs de raisonnements. Sophistication. Tromperie. .

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Le mot Sophiste, (comme le mot Epicurien) a été  entaché avec le temps d’une connotation péjorative, laquelle ne reflète pas, ne reflète nullement, ce que furent les Sophistes.
L’archétype du sophiste, est devenu dans le langage commun, celui qui, par des artifices de langage  va chercher à vous tromper, il est devenu synonyme  d’homme retors. Alors que le mot sophiste,  signifiait « spécialiste de la sagesse »,
« Il étaient » écrit Jacqueline de Romilly, que je vais souvent citer, pour son ouvrage, « Les grands sophistes dans l’Athènes de Périclès », « ils étaient des maîtres à penser, des maîtres à parler ». Son ouvrage est en grande partie une réhabilitation des sophistes.
« Nous ne possédons (dit Jacqueline de Romilly)  les œuvres d’aucun sophiste (…) nous sommes pour l’essentiel de notre information tributaires  de Platon. Platon  dont la vive hostilité envers les sophistes, exprimée avec toute la vigueur de son talent littéraire est, (et sera) amplifiée. C’est là l’origine (première) d’idées reçues à leur égard »                                                                                          
Un courant philosophique, est toujours à resituer dans son époque.
Leur enseignement trouve particulièrement écho dans le siècle dit, de Périclès. C’est la naissance de la démocratie, et l’essor de ce courant philosophique des Sophistes. Ils sont contemporains et acteurs d’une mutation: historique, culturelle, et sociale.
« Ce fut (écrit Gorge Briscoe Kerferd, dans son ouvrage, « Le mouvement sophistique » Vrin 1999) « Ce fut une époque de profonds bouleversements sociaux et politiques, d’intense activité intellectuelle et artistique. Le mode de vie et les usages établis  se désagrègent au bénéfice de nouveaux modèles Les croyances et les valeurs des générations précédentes «étaient contestées. Le mouvement sophistique  prêta sa voix à tous ces changements »                                 
Leur influence sur l’évolution de la société grecque, à partir du temps de Périclès,  n’est que peu étudiée, peu connue. Pourtant elle est majeure, elle constitue un des tournants les plus importants dans l’évolution de la philosophie grecque. On peut la définir en cinq points spécifiques :

1° L’arrivée de philosophes qui enseignent l’art du langage, de la controverse, à toute catégorie d’hommes au delà  des familles dominantes. Ils structurent pour la première fois une grammaire

2° Leur enseignement qui dénient toute vérité en soi, va  bousculer complètement l’éducation des jeunes gens, et créer des ruptures générationnelles.  On est face à des déconstructions des valeurs anciennes.

3° La déclaration de Protagoras, laquelle est  passée à la postérité : « L’homme est la mesure de toute chose…. »

4° Puis, l’agnosticisme déclaré du même Protagoras : « Quant aux dieux  je ne suis pas en mesure de savoir ni en quelle manière ils sont, ni en quelle manière ils ne sont pas… ».

5° D’ordre politique. Ils participent à l’essor intellectuel, ils participent à l’élaboration des lois, ils encouragent les citoyens à participer aux débats publics.

Et dernier petit point qui semble de peu d’importance,  mais ! qui nous permet de mieux les imaginer ;  ils étaient itinérants, parcouraient toute la Grèce et ses colonies, ne formaient pas d’écoles  « ils étaient vêtus de pourpre,  comme les rhapsodes* » * Rhapsodes, chanteurs de la Grèce antique qui allaient de ville en ville et récitaient des poèmes épiques

1° L’arrivée de philosophes qui enseignent l’art du langage.
On leur reprochera de défendre ce qu’on a nommé  « les deux discours » une chose et son contraire. Cela existait bien avant eux, c’était « l’éristique » (l’art de la dispute, du débat).
Ils enseignaient  à parler en public, à défendre ses idées devant l’assemblée du peuple, ou au tribunal  « ils furent les premiers maîtres de rhétorique. »
L’intérêt des sophistes pour le langage, est essentiellement  orienté vers le désir d’enseigner à le manier le mieux possible. Une part de leur enseignement était consacré à la faculté de s’exprimer, de convaincre, de reconnaître, de déjouer les artifices de langage. C’est pourquoi les sophistes exerçaient leurs élèves  au maniement de la controverse. Ils préparaient ainsi, à la vie publique.
«  Les institutions d’une cité grecque » écrit John Bagnell Burry dans son ouvrage (A History of Greece to the death of Alexander the Great. London. 1975) « présupposait que le citoyen moyen  fut capable de parler en public,  ce qui était indispensable à quiconque avait pour ambition  de faire une carrière politique.   Si l’homme était traîné devant un tribunal par ses ennemis, et s’il ne savait pas s’y prendre pour parler, il était aussi désarmé qu’un civil attaqué par des soldats. La capacité  d’exprimer clairement ses idées en sorte de persuader un auditoire, était un art qui s’apprenant et qui s’enseignait. Mais il ne suffisait pas d’acquérir  la maîtrise du vocabulaire, il était nécessaire d’apprendre l’art d’argumenter. Pour ce faire il était besoin d’un enseignement,  d’un niveau  supérieur »                         
 Ils sont les maîtres,  des Maîtres (avec le M majuscule) des avocats de notre époque. Ils apprennent à rendre « l’idée forte », avec du vraisemblable faire vérité de fait, à rendre fort l’argument faible. Ils sont d’habiles rhéteurs.
Ainsi pour en donner un exemple ; Gorgias, resté un des plus célèbre d’entre eux, écrit un plaidoyer fictif dans « L’éloge d’Hélène » (Il faut rappeler que ce sujet était un concours)
Donc pour plaider, à décharge dirait-on aujourd’hui :
Il envisage quatre cas possibles :

  • ou bien Hélène a suivi Pâris parce qu’ainsi le voulait le sort ou les Dieux
  • ou les décrets d’un inévitable destin
  • ou alors, elle a été enlevée de force,
  • ou, convaincue par la parole, soit saisie par l’amour.

  • Or, dans chacun des cas, elle n’est pas responsable, puisque dans ces quatre hypothèses, elle subissait une force trop puissante pour qu’elle pût s’y opposer

Jusqu’alors, on éduquait les enfants en leur apprenant le chant, la danse, les activités sportives, pour ce qui est du domaine des idées, on pensait d’une génération à l’autre  comme avaient penser les ancêtres, l’éducation était :  hérédité.
« Indépendamment » écrit Jacqueline de Romilly « de toute technique rhétorique, leurs analyses critiques faisait table rase de tout ce qu’on avait cru »                                                                                                        
La curiosité des jeunes gens, de familles riches ou pas, allait vers ces tous nouveaux « professeurs »  qui élargissaient  leur domaine d’analyse, de réflexion,  et surtout d’expression. Cette rupture de savoir hérité, du savoir acquis,  créait cette révolution générationnelle. Ils donnaient leurs cours en présence de « toute sortes de gens », expression méprisante qu’utilise Platon,
Un des points rarement évoqué, et sur lequel on ne trouve pas de critique, c’est l’énorme progrès qu’ils apportèrent dans la grammaire. Ceux qui lisent des textes antérieurs en grecs vous diront comme il était difficile alors, d’interpréter  avec sécurité. La ponctuation n’existant pas, les genres étant peu précisés, les constructions de phrases,  prêtaient à diverses interprétations.

2°  Avec eux on ne se réclamera plus de vérité en soi, désormais il n’y a plus que des opinions fondées sur des considérations personnelles.
Et l’on doit mesurer l’apport que ce fut pour les siècles à venir quant à l’enseignement, « Si nous avons (J. de Romilly) un enseignement pour les étudiants, les lycéens, pour les gens désireux d’apprendre, à connaître et à manier les idées, nous le devons à Protagoras et ses amis »       
Ils furent en fait, nos premiers enseignants, nos premiers profs de philo, ceux qui encore aujourd’hui,  apprennent à développer la thèse et l’anti thèse, en laissant,  à chacun de leurs élèves le soin de tirer leur conclusion.
On leur reprochait de se faire payer pour leur enseignement, mais nos profs de philo n’enseignent pas gratis. (Et Platon ne vivait pas d’ambroisie)

Déconstruction des valeurs, des normes.   Il est un des points qui  va être aussi, très  déstabilisant dans cette société du 5 ème siècle. C’est cette phrase de Protagors,  tant de fois citée en philosophie : « L’homme est la mesure de toute chose.   Pour celles qui sont, mesure de leur être, pour celles qui ne sont pas, mesure de leur non être »
Ce propos « d’homo-mensura » qui pourrait passer pour anodin aujourd’hui,   est révolutionnaire pour l’époque.  
C’est un raisonnement qui congédie les dieux. L’homme agi, oriente sa vie, selon son jugement. Ce ne sont plus les dieux, qui décident de la vie de l’homme sur cette terre. C’est un renversement terrible des croyances et des valeurs, ce qui va créer, encore plus d’ennemis pour les sophistes. Et, ce qui va faire, que la religion monothéiste qui viendra, va les bannir du domaine des philosophes,  et jeter l’anathème sur leur nom, comme ils l’on fait, pour les épicuriens !
Le propos qui met l’homme  au milieu de tout son univers, le mettant apte et responsable de tous ses jugements est, «  philosophiquement avant-gardiste, et  c’est déjà de l’humanisme car pour eux « le bien de l’homme, avec preuves à l’appui,  devait  remplacer le bien tout court » (Jacqueline  de Romilly). Pour eux, le monde était à reconstruire, à la mesure de l’homme.
On ne peut guère être surpris de l’antagonisme de ces idées avec celles de Platon, Ils nous semblent, tel les premiers matérialistes, les premiers humanistes,  frontalement opposés à l’idéalisme platonicien. 

4° Agnosticisme de Protagoras :« Quant aux dieux  je ne suis pas en mesure  de savoir ni en quelle manière ils sont, ni en quelle manière ils ne sont pas… ». Ceci dans une époque où ne pas croire en les dieux de la cité, pouvait valoir exil pour impiété, ou pire. Protagoras sera jugé, exilé, tous ses livres recherchés pour être brûlés.
Puis  pour faire bonne mesure du rapport de nombre de sophistes avec les dieux, Prodicos «  (Sophiste tout aussi célèbre)  disait « qu’un esprit avisé avait été inventé les dieux, pour contraindre les hommes au bon ordre »

5. Politique.   Platon, de famille aristocratique, des familles évincées du pouvoir, n’est nullement favorable à cette démocratie, en attaquant les sophistes, il attaque Périclès. Il y a,  chez Platon envers  les sophistes : un antagonisme de classe.

Conclusion extraite de l’ouvrage « Les grands sophistes de l’Athènes de Périclès » de Jacqueline de Romilly.
« Dans le domaine critique, les sophistes sont les premiers  à s’être délivrés  d’une façon radicale de toutes les croyances « au nom  d’une raison méthodique et exigeante ; il sont les premiers à avoir tenté de penser le monde « et la vie en fonction de l’homme seul.  Ils sont les premiers à avoir fait de la relativité des connaissances un principe fondamental  et à avoir ouvert les voies « à la libre pensée… »
A partir des sophistes, la philosophie ne révèle plus, elle est obligée de raisonner, de prouver. … La nouvelle orientation qu’avait inaugurée la critique des sophistes devait survivre ; «  et il serait naïf de prétendre qu’elle n’a pas retrouvé, (….) dans notre monde moderne, »  une très large diffusion. Cette diffusion est de nos jours largement supérieure à celle du platonisme. »
Alors, (et pour terminer) si nous sommes, sinon philosophes, mais personnes aimant la philosophie, il nous appartient, lorsque nous entendons ces mots « Sophiste ou Epicurien » utilisés dans un mauvais sens, de dénoncer les clichés à leur égard, d’apporter la précision utile, soit : « sophiste » « Epicurien » au sens correct, historique.

*

Clisthène.                          Pisistrate   600/527            Solon 599/638   
Renverse le pouvoir        Tyran athénien Législateur,dit
Aristocratique vers 507.     Renverse l’aristocratie      Père de la démocratie

Dracon. Réformateur, écrit les lois (621)                                                                                                                                                                

Démocrite 460/370
Maître de Protagoras                                   

Protagoras 490/420                                                    Périclès.495/529                                                        

Gorgias 480/375                                                                                                                             

Antiphon.  480/411   Socrate 469/399
L’art du discours                                                                                                       

Prodicos 460/399
Sophiste de l’éloquence                                                                                    Platon 427/347

                                                                                                                                                                                                     Aristote 384/382

*
  

 Non, ils ne sont pas condamnables, nous doit Michel Onfray dans une chronique nommée : « Réparation faite aux Sophistes ». Il rappelle déjà les glissements sémantiques qui ne sont pas seulement propres aux sophistes. Le  mot sophiste continue de véhiculer une connotation péjorative, de tromperie, de sophistication, de manipulation  du langage, de propos spécieux seulement destinés à tromper l’interlocuteur. C’est  nous dit-il la vindicte de Platon à l’égard des Sophistes qui a perduré dans le temps. Platon réfutait l’idée première de Protagoras qui faisait de « l’homme la mesure de toute chose », les Sophistes disaient alors qu’il fallait d’abord appréhender le monde comme il est, placer la réalité avant l’idée. (Tout comme  le dira l’élève de Platon, Aristote). Ils étaient pour cette époque un peu des nomades de la philosophie, ils n’enseignaient pas dans une école, dans des lieux réservés, mais directement près du peuple, ils sont craints car ils sont d’habiles rétheurs, ils ne défendent pas comme Platon les lois, ils ne vantent pas l’idée du roi philosophe. Leur enseignement s’en trouvait moins élitiste, ils enseignaient aux fils du peuple la rhétorique laquelle pouvait leur permettre d’accéder aux fonctions représentatives, ils enseignaient au plus grand nombre. Avec eux on va philosopher dans la rue, il sont alors considérés comme subversifs, ils représentent déjà l’idée d’éducation populaire, ce qu’on appelle aujourd’hui Université populaire,  ce qui déjà mettait   en danger les pouvoirs culturels et politiques en place, ceux qui étaient les soutiens des dominants d’une époque. Et, ce que leur reprochait surtout Platon qui était un aristocrate, c’est qu’ils se faisaient payer, et qu’ils travaillaient plus sur la forme que sur le fond. De plus, leur philosophie se faisait hors d’Athènes, autre sujet de désagrément pour Platon pour qui tous les habitants des autres cités étaient pratiquement des étrangers. Aujourd’hui ceux qui font profession de philosophie, profs enseignants, écrivains.., philosophe de plateau de télévision sont payés et nous n’y voyons rien d’anormal.

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 «  Le mot, (sophiste) aujourd’hui, n’a pas bonne réputation : cela sent la poudre aux yeux, l’intellectuel ergoteur qui veut vous payer de mots. Bref, le discours du sophiste valant au regard de la vérité vraie ce que vaut un chèque en bois, le sophiste serait en somme, quelque chose comme un orateur « à l’estomac », un escroc de l’aphorisme. Cette connotation péjorative remonte à loin…. »  (Les dieux et les mots. Joseph Jerphagnon)

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Dans un œuvre du philosophe Isocrate, « Sur l’échange », celui-ci donne un avis sur les sophistes : « Qui donc ignore que beaucoup d’entre-nous, après avoir étudié sous les sophistes, n’ont été ni abusés ni traités comme le disent les gens (les adversaires des sophistes), que quelques uns sont devenus de bons polémistes, d’autres des maîtres capables d’enseigner, et que ceux qui ce sont décidés pour la vie privée sont, dans les réunions, plus polis qu’auparavant et peuvent, avec plus de précision que la majorité, juger des discours et donner des conseils » (Jacqueline de Romilly)

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« Les sophistes, si décriés parce que certains d’entre eux faisaient payer leur enseignement et apprenaient à leurs élèves des techniques rhétoriques ont inventé l’humanisme. Selon eux, et notamment Protagoras, l’homme n’est rien tant qu’il n’a pas acquis une culture le rendant capable de participer  à la vie publique » (Michel Etchaninoff. Article, Notre dernière utopie. Philosophie magazine n° 122 Sept. 2018)

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« Sur le plan de la philosophie et de l’éducation, les sophistes…incitaient le peuple à se détourner des modes de pensée » (Georgia Harknesss. Les sources de la morale occidentale. Payot 1957)

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«  Le mouvement qui ouvrit la voie le plus directement aux grands théoriciens de l’éthique, fut celui des sophistes…. Ce fut l’époque où les Athéniens détournèrent leur esprit des nécessités de la guerre pour se préoccuper de leur cité  et cultiver les arts de la paix…une époque dans laquelle intervinrent des changements politique. On répudia les vielles données de la morale… Il était naturel dans une période de fermentation intellectuelle comme celle-ci, que beaucoup de gens du désir d’accroître leurs connaissances, aussi bien pratiques que culturelles, et ce fut pour répondre à ce besoin que les Sophistes se distinguèrent. C’était des enseignants de profession qui, contrairement à la coutume ordinaire, demandaient des honoraires et appelèrent ainsi sur leur tête le dédain des philosophes….
En ce temps là, où les suffrages dépendaient beaucoup de l’art oratoire, les Sophistes étaient très sollicités pour donner des conseils sur l’art de parler en public… » (Georgia Harkness. Sources of western morality. Payot. 1957)

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Un des exemples de la vindicte de Platon à l’égard des sophistes«… Et nous devons prendre garde mon ami, à ce que le sophiste ne nous abuse pas, lorsqu’il fait l’article des marchandises dont il fait commerce,  comme le font les négociants qui vendent en gros et en détail, la nourriture du corps.
En effet, ces derniers ne savent pas eux-mêmes quelles sont, parmi les denrées qu’ils apportent, celles qui sont bonnes ou celles qui sont mauvaises…., De la même manière, ceux qui colportent leur enseignement de vile en ville, pour les vendre, en gros et en detail… S’en trouve t-il parmi eux, qui ignorant des produits qu’ils vendent, ceux qui sont bons et ceux qui sont mauvais pour l’âme »   (Platon. Gorgias)

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