Volonté
Le Grand Robert de la Langue Française : Disposition mentale ou acte d’une personne qui veut.
Ce que veut quelqu’un et qui tend à se traduire par une décision effective et conforme à son intention.
Disposition bonne ou mauvaise à vouloir et à agir dans un cas déterminé ou à l’égard de quelqu’un.
Trésor de la langue française : Faculté de l’homme de se déterminer, en toute liberté et en fonction de motifs rationnels, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
– Disposition à agir conforme aux exigences du devoir et de la loi morale
– Volonté dont la qualité est déterminée par le pur respect de la loi morale
– Pouvoir qu’a l’homme d’accomplir des mouvements et des actes en les contrôlant, c’est-à-dire en fonction d’une représentation consciente et d’une intention préalable de les accomplir; (en particulier) ensemble des forces psychiques qui portent à l’action
Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Lalande : B) Qualité de caractère consistant dans la force plus ou moins grande avec laquelle une tendance, à laquelle le sujet s’identifie consciemment, se maintient et devient efficace malgré la résistance d’autres tendances à l’égard des quelles il se considère comme passif.
Dictionnaire philosophe d’André Comte-Sponville : la volonté de vouloir ; l’acte en puissance ou la puissance en acte. On ne la confondra pas avec le désir, qui est son genre prochain.
Synonymes : Caractère. Courage. Cran. Désir. Dessein. Détermination. Energie. Fermeté. Force d’âme. Initiative. Obstination. Opiniâtreté. Intention. Résolution. Ténacité. Volition. Vouloir.
Contraires : Aboulie. Faiblesse. Indécision. Volition.
Par analogie : Ad libitum. A discrétion. A gogo. Aspiration .Autorité. Bon plaisir. Caprice. Choix. Désobéissance. Exigence. Gré. Guise. Libre arbitre. Persévérer. S’acharner. S’entêter. Se résigner. Se résoudre à. Ultimatum. Volontaire.
Expressions: Agir coûte que coûte;. Agir à tout prix. Avoir l’intention de. De son plein gré. Ne pas en démordre. tenir bon. Prendre une résolution. Se promettre de.
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« Les volontés faibles se traduisent par des discours, les volontés fortes par des acte (Gustave le Bon)
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Del querer al no querer
hay un camino muy largo.
Y todo el mundo lo anda
sin saber ni como ni cuándo.
(Manuel Machado)
(Du vouloir au non vouloir
Il y a un long chemin
Et chacun le fait
Sans savoir ni quand ni comment)
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« …L’armée ne doit pas penser, puisqu’elle ne doit pas vouloir » (Anatole France. La vie littéraire.)
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Where there is a will, there is a way »
« La où il y a une volonté, il y a un chemin » (Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine)
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« L’homme, une fois évincé du paradis, pour qu’il n’y songe plus ni n’en souffre, obtient en compensation la faculté de vouloir, de tendre vers l’acte, de s’y abîmer avec enthousiasme et brio ». Cioran. Nous retrouvons là une idée directrice qu’à développer Schopenhauer.
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« Certains hommes préfèrent obéir plutôt que de faire sans cesse le choix de leur vie. C’est la propension à l’esclavage. (Montesquieu. Les troglodytes. Lettres persanes)
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« La volonté c’est la responsabilité, c’est assumer au lieu de subir (Henri Pena Ruiz)
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S’asseoir par terre.
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté.
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre, comme ça.
(Alain Souchon)
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« Chacun est libre ou esclave selon ce qu’il veut, ou plutôt – personne ne veut être esclave – sinon ce qu’il est capable de vouloir » (André Comte Sponville)
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« Faire ce qu’on veut est bien, pourvu qu’on sache vouloir » (Alain)
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« Vertu n’est assurément pas renoncement par impuissance, mais plutôt renoncement par puissance. Je suis trop heureux ou trop timide pour faire l’escroc, ce n’est pas vertu. Si je suis courageux par folle colère ce n’est pas vertu. Si me résigne par lâcheté ce n’est pas vertu. Ce qui est vertu c’est pouvoir de soi sur soi » (Alain)
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La foi c’est « la volonté de croire sans preuve et contre les preuves.. ».. » Il n’y a qu’une foi c’est de se garder libre »… « Il n’y a qu’un seul devoir qui est de penser ; qu’une seule vertu, qui est vouloir ; qu’un seul bonheur qui est agir. Les trois vont ensemble, puisque, nul ne peut vouloir sans faire, ni penser sans vouloir » (Alain)
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« On n’enseigne pas à vouloir » disait son précepteur (Sénèque) à Néron
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« On ne peut pas changer le but vers lequel tend la volonté, mais seulement le chemin qu’elle prend pour y parvenir. L’instruction peut modifier les choix, les moyens, mais non celui des fins dernières et générales : ce but ultime, c’est la volonté qui se le propose, en suivant dans son choix sa nature primitive. (Fondement de la morale. Schopenhauer. 1841. Page 320)
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« Nous avons la liberté de vouloir » (Kant)
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« La nature donc, ayant pour essence même la volonté de vivre pousse de toutes ses forces et la bête et l’homme à se perpétuer. Cela fait, elle a tiré de l’individu ce qu’elle voulait, et reste fort indifférente devant son trépas, car pour elle qui, pareille à la volonté de vivre, ne s’occupe que de la conservation de l’espèce, l’individu est comme rien […..], les organes virils, sont, plus qu’aucun des appareils extérieurs du corps, soumis à sa seule volonté, et point à l’intelligence; même la volonté ici se montre presque aussi indépendante de l’intelligence [….], pour tous ces motifs, les organes virils sont le vrai foyer de la volonté, le pôle opposé au cerveau qui représente l’intelligence, l’ autre face du monde, le monde comme représentation. Eux sont le principe conservateur de la vie, et qui lui assure l’infinité du temps ; c’est pour cette propriété qu’ils étaient adorés chez les Grecs dans le phallus, et chez les Hindous dans le lingam… » (Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. Puf. 1942. Tome 1. Préface – Page XIII)
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« A quoi bon vouloir, si toute penséeest esclave. Ils sont conscient de leurs désirs, mais point des causes qui les font désirer et vouloir » (Spinoza)
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L’instinct nous dit Schopenhauer procède d’un principe de volonté que ne pouvons analyser objectivement, c’est le cas dit –il de « l’oiseau qui n’a aucun représentation des œufs pour lesquels il construit un nid .., ni de la larve de l’insecte qui creuse un trou dans le bois pour sa métamorphose et qui fait ce trou deux fois plus grand que lui » lequel ne peut avoir de représentation du doublement de sa taille. C’est nous dit-il une fois de plus une connaissance par intuitionqui détermine la volonté d’agir dans un sens qui reste caché. (Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. Puf. 1942. Tome 1. Préface – Page XIII)
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« L’esprit soumet le corps, le soyez un vase avec des trous » (Epicure)
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« Estimer que la connaissance détermine réellement et radicalement la volonté, c’est croire que la lanterne qui éclaire le marcheur nocturne est le premier mobile de ses pas » Le monde comme volonté et comme représentation. Schopenhauer. Puf. 1942. Tome 3. Page 36)
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Même au moment on l’on a ce qu’on avait voulu, voilà qu’il nous manque quelque chose. L’homme d’affaire qui « a réussi et qui en est fier » « qui a sa résidence secondaire dans tous les Hilton de terre, « aurait voulu être un artiste », mais dit aussi la chanson : « Dans la vie on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut »
Je ne souhaiterais pas que cette expression soit valide à cent pour cent. Si tous les souhaits, les volontés des hommes pouvaient s’exercer, comme il y en toujours un mal intentionné envers un autre, cette terre serait dépeuplée. (Luis)
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« Il n’y a pas de véritable action sans volonté » (Jean-Jacques Rousseau)
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La volonté, celle qu’on retrouve dans le « Tao » est la force de la vie en avant. Devant soi, il n’y a que la vie, c’est elle qui veut demain. Sauf à me suicider sur le champ, je ne peux pas faire que demain ne soit pas, même le coq ne fait pas se lever le soleil. Ce que je peux à partir de ce que je veux, c’est peser sur le cours des choses telles qu’elles sont engagées aujourd’hui. (Luis)
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« Les volontés faibles se traduisent par des discours, les volontés fortes par des actes » (Gustave le Bon)
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La volonté et la raison vont elles de pair ? Pour des philosophes comme Descartes, la volonté est plus forte, et pour Schopenhauer encore plus. La volonté qui cède au désir est plus rapide, de ce fait elle active de suite les moyens pour atteindre son but. « Mon premier geste fut de..,, puis j’ai réfléchi ». La raison a besoin d’un peu plus de temps, et de ce fait elle se met souvent au service de la volonté : « Est bon, ce que je veux » (Luis)
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« Iago : Ta vertu, quelle blague ! il ne tient qu’à nous d’être ceci ou cela. Notre corps est notre jardin, et notre volonté en est le jardinier. Voulons-nous y cultiver des orties ou semer de la laitue [….] le garnir d’une seule espèce d’herbe ou d’un choix varié, le stériliser par la paresse ou l’engraisser par le travail ? Eh bien ! le pouvoir de le modifier souverainement est dans notre volonté. Si la balance de la vie n’avait pas le plateau de la raison pour contrepoids à celui de la sensualité, notre tempérament et la bassesse nous conduiraient aux plus fâcheuses conséquences…. » (Othello. Acte I, scène III. Shakespeare)
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« Supposons qu’il nous soit donner de jeter un clair regard sur le domaine du possible, au-delà de la chaîne des causes et des effets ; le génie de la terre surgirait et un nous montrerait dans un tableau les individus les plus parfaits, les initiateurs de l’humanité, les héros que le destin a emporté avant que l’heure de l’action eût sonné pour eux. Puis ils nous ferait voir les grands événements qui eussent modifié le monde, qui eussent amené des époques de lumière et de civilisations suprêmes, si le hasard le plus aveugle, l’incident le plus insignifiant ne les avaient étouffés à leur naissance – Ils nous représenteraient enfin les forces imposantes des grandes individualités, qui auraient suffit à féconder toute une série de siècles, mais qui se sont égarés par erreur ou par passion, ou bien qui, sous la pression de la nécessité, se sont inutilement employés à d’indignes et stériles objets, ou encore qui se sont dissipés par pur amusement. Nous verrions tout cela, et ce serait pour nous un deuil, nous pleurerions sur les trésors que les siècles ont perdus. Mais l’esprit de le terre nous répondrait avec un sourire – la source d’où émanent les individus et leurs force est inépuisable et infinie, autant que le temps et que l’espace ; car, comme le temps et l’espace, ils ne sont que le phénomène et la représentation de la volonté. Aucune mesure finie ne peut jauger cette source infinie ; aussi chaque événement, chaque œuvre étouffée dans son germe a-t-elle encore et toujours l’éternité entière pour se reproduire. Dans ce monde des phénomènes toute perte absolue est impossible, comme tout gain absolu. La volonté seule existe ; elle est la chose en soi, elle est la source de tous ces phénomènes… » (Schopenhauer. Le monde comme volonté et comme représentation)
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« Je crois que ce qui importe c’est d’être un joyeux pessimiste » avec cette expression Jean Giono nous dit que bien conscient d’une certaine absurdité de la vie, de tous les écueils qui nous y attendent, qu’il faut savoir vivre les moments heureux que la vie peut nous donner, soit dépasser la vision pessimiste, la vision schopenhauerienne. Il faut se vouloir, ou vouloir être un « optimisateur », expression de Michel Serres, car c’est bien le vouloir, la volonté qui fait ou l’optimiste ou les pessimiste. Si ce même Schopenhauer nous dit que la volonté est seule à décider, que nous ne sommes pas maître en notre maison, j’irais peut-être à l’encontre de tout son raisonnement en situant l’usage de notre volonté, comme la source essentielle de notre volonté d’être, d’exercer « notre volonté », en faire cette aptitude à surmonter ces écueils de la vie, que cette force de vie qui est en nous, cet élan vital, nous le faisions nôtre, afin être, plus fort que l’adversité. « Être plus fort », résilience qui nous grandi, ce qui nous sauve. (Luis)