Inné, innéisme
Le Grand Robert de la langue française : Que l’on a en naissant, dès la naissance. Qui est antérieur à tout fonctionnement et ne dépend que du code génétique.
Encyclopédie de la philosophie. Livre de poche : Innéisme : Dans le sens générale qualifie toute conception selon laquelle l’homme porte en lui dès la naissance (donc avant toute expérience) certaines idées précises, des principes cognitifs, ou des aptitudes comportementales.
Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : Ce qui est donné ou programmé dès la naissance. On ne confondra pas l’inné (qui s’oppose à l’acquis), avec l’a priori (qui s’oppose à l’empirique)
Encyclopédie Larousse en ligne :
Étude psychologique des caractères individuels pour élaborer des classifications en types et en tempéraments.
La caractérologie présuppose l’idée de traits de caractère permanents, sur lesquels elle fonde sa classification. Cette permanence repose sur l’hypothèse d’un caractère inné ; conception qui n’écarte d’ailleurs pas, pour la caractérologie, l’existence de traits de caractère pouvant être acquis secondairement sous l’influence du milieu. L’interaction permanente du caractère inné et du caractère acquis expliquerait ainsi la possibilité que possède tout sujet de transformer son caractère sous l’effet de déterminants personnels (effort, persévérance, volonté) ou socioculturels (morale, religion, etc.). Pour la psychanalyse, cependant, l’aspect dynamique du caractère tient à la pluralité des processus en interaction pour déterminer sa formation.
Synonymes : Originel. Infus.
Contraires : Acquis. Empirisme. Savoir acquis.
Par analogie : Atavique. Caractère. Code génétique. Conservateur. Destin.Déterminisme. Dissonance cognitive.Éducation. Espèce. Expérience. Génie. Hérité. Idéaliste.Infus.Instinctif.Maïeutique.Marqueurs biologiques. Matérialiste. Naissance. Naturel. Originel. Parents. Pré connaissance. Préformé. Principes cognitifs. Progressiste. Réminiscence. Tabula rasa. Tempérament.
Expressions : Bon sang ne saurait mentir. C’est dans les gènes. C’est dans son ADN. Les chiens ne font pas des chats. Tel père, tel fils.
Débat : De l’inné et de l’acquis 22 janvier 2022
Introduction : La dichotomie, – ou non, – entre inné – et acquis, – est un des vieux débats
Débat d’ordre philosophique, – scientifique, – sociétal, – politique – et culturel..
Que l’on soit, – philosophiquement matérialiste, –
ou que l’on soit, plutôt, idéaliste, – comment défendre l’idée que l’acquis existerait seul, – en dehors de l’inné. Comment le réfuter en bloc, – ou, les opposer, – les dissocier, – ou – être d’accord avec une théorie – et être d’accord – avec son contraire ? (Dissonance cognitive)
L’idée, qui avait fait germer un débat sur ce sujet, – m’était venue, – suite à une confrontation en 2007 sur l’inné et l’acquis, – entre Michel Onfray – et Nicolas Sarkozy, – . On y reviendra.
Et là, – nous avons, deux écoles, – deux écoles plutôt manichéennes :
1°- Les tenants d’une prédominance chez l’individu de la part d’inné, – jusqu’à, l’innéisme ; – école plutôt conservatrice ;
2°- Les tenants de l’acquis, – de la seule expérience de vie constituant l’individu, – et ce fait – rejetant toute part d’inné ; – école plutôt progressiste.
A) Pour les tenants de l’inné, -voire, de l’innéisme ;
Nous serions porteurs, -dès la naissance, – de marqueurs biologiques que l’être vivant – possède à sa naissance.
C’est suivant le Grand Robert de la langue française : – depuis l’étymologie « natus » – (né, de naissance), – des caractéristiques individuelles, antérieures à toutes expériences, qui,- pour certains psychologues, – dépendent du code génétique ;- on utilise aussi par analogie, des termes, comme,- bien sûr : génétique – originel – infus –héréditaire – atavique – instinctif, etc..,
Et j’ajouterai des l’expressions, comme – : « Bon sang ne saurait mentir » – « C’est dans les gènes » – « C’est dans son ADN » – (lequel mot ADN est mis à toutes les sauces)
L’inné, – L’innéisme, – sont, – une conception selon laquelle – l’homme porte en lui (donc avant toute expérience) certaines idées précises, – des principes cognitifs, – ou des aptitudes comportementales. – Une première approche nous renvoie vers Platon.
Pour lui, – l’âme avait comme une pré-connaissance des formes intelligibles, -et ne perdrait ce savoir – qu’en venant à la vie. – Pour lui – l’homme rencontrait des connaissances non acquises par réminiscences. – Théorie allant chez lui jusqu’au déterminisme – (Je le cite, dans, La République) :
« Dès l’heure de leur naissance, – certains sont marqués pour être assujettis, – et d’autres, – pour gouverner ».
De même, bien qu’anti platonicien, Nietzsche – n’en vante pas moins l’innéisme – lorsqu’il écrit dans « Par delà le bien et le mal » (je le cite)
« On n’est pas impunément l’enfant de son père », – « il est impossible qu’un homme,- même en dépit des apparences,- n’ait pas les qualités et les goûts de ses parents,- de ses aïeux. C’est le problème de la race ;- ce qu’on sait des parents, – permet de tirer des conclusions au sujet de l’enfant »
C’est un peu : – « tel père tel fils », – et la notion de race qui ne choquait pas au 19ème siècle. – Pour lui, – il n’y a aurait pas d’invariants, – autrement dit : un père voleur aurait un fils voleur ; On retrouve ces expressions comme – « c’est bien le fils de son père », -ou – « Les chiens ne font pas des chats »
Ainsi, hors les positions excessives, bien des points, – plaident pour la part l’inné : ce sont :
L’héritage d’un patrimoine génétique – héritage physique;
L’héritage d’un patrimoine génétique, – héritage psychologique
Deux exemples :
– Il, elle,- a les cheveux de sa mère, -les yeux de son père, – c’est la part biologique, génétique, – héritage physique
-Il elle, – a le goût, – et le don de la musique de sa tante. Héritage génétique psychologique ;
Ce qui pose la question des dons ? s’agit-il d’un marqueur, un code ? – quelque part sur la spirale ? – et sur quel chromosome ? on en reparle.
C’est souvent en observant l’évolution des enfants, – qu’on étudie l’acquis et l’inné. Comment, – par exemple, – modifier des tendances, (innées ou acquises) des tendances à l’égoïsme, des tendances au mensonge, etc. ?
Cela nous remet en mémoire le film :- « La vie est un long fleuve tranquille » ou le petit garçon Momo – (à la naissance Duquesnoy /Haussement d’épaules) bien qu’enfant de la famille Duquesnoy, – celui-ci va acquérir toutes les caractéristiques, – Groseille.
Ce n’est plus totalement, -tel père, tel fils. Il est irrémédiablement Groseille. – L’acquis semble pouvoir effacer – tout ce qui serait l’inné. (Hors le haussement d’épaule). (Enfin le film n’est qu’une fiction, – pas un documentaire – (Prolepse)
B) J’ai jusqu’ici évoqué l’inné, -voyons un peu l’acquis
Pour le Grand Robert de la langue française : (rubrique Biologique : Caractère acquis). C’est (je cite) Qui n’appartient pas – au patrimoine chromosomique de l’individu, et – apparaît par l’adaptation au milieu.
On trouvera également : des caractéristiques postnatals,- dépendant de l’environnement, et – de l’éducation
Nombreux seront les philosophes refusant la notion d’innée.
Philosophes prônant l’acquis, pour qui – nous ne sommes pas définis par un programme génétique, – ou,- à l’inverse, des philosophes, prônant l’inné, – refusant toute prédominance de l’acquis ou, encore, – des philosophes ouvrant d’autres pistes de réflexion.
On en reparle dans le débat
Par exemple, – en opposition totale à l’inné, -John Locke, – (un philosophe anglais) : écrit – (je le cite) : – « Toutes nos idées proviennent d’expériences, – et il est absurde d’affirmer que l’esprit possède une idée – avant que celle-ci ne soit effectivement présente à l’esprit…- Les hommes considèrent- que les croyances qu’ils ont reçues avec leur éducation primaire -sont innées ou naturelles, car ils les ont assimilées- sans aucune conscience de la façon dont elles ont progressivement – pénétré dans leur âme….». (Il poursuit)
« L’esprit humain est une feuille blanche,- une « tabula rasa »,- (table vide), tant que l’expérience n’intervient pas,- pour y graver ses propres signes ».
Pour Rousseau, – comme John Locke – « Il n’y a point de notions innées, – l’homme vient au monde- comme une table rase– sur laquelle les objets de la nature- se gravent avec le temps »
(On trouve même une expression paradoxale pour imager la table rase, une ardoise en blanc)
Et j’en termine avec ces quelques questions, pour problématiser le sujet :
– Peut-on penser, – comme Platon et Nietzsche, – que l’inné est la part importante de ce que nous sommes ? -que la part nature, -ne peut s’effacer dans la part culture,- soit-on ne change pas la nature de l’homme,
Ou
– Peut-on penser, -comme l’affirment John Locke – et Jean-Jacques Rousseau, -que l’acquis constitue lui seul – l’unique part de notre personnalité, -qu’il n’y aucun déterminisme génétique comportemental ?
Et donc, – entre « tabula rasa » et- « tel père, tel fils », ou, « bon sang ne saurait mentir », – comment se défini, se construit l’individu, – entre sa part, innée, – et sa part acquise ? (Luis)
Lors de la campagne présidentielle en 2017, il y a eu un débat, entre Nicolas Sarkozy,fervent défenseur de l’inné, etMichel Onfray, défendant lui, l’acquis. Michel Onfray énonçait que « …Je pense que nous sommes façonnés, non par nos gènes, mais par notre environnement…, qu’on ne naît pas homosexuel, ni hétérosexuel, ni pédophile ».
Nicolas Sarkozy, déclarait incliner pour sa part à penser « qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs là un problème que nous ne sachions – soigner cette pathologie »
Et il poursuit par une série d’arguments défendant un déterminisme puissant, héréditaire, de nos comportements sexuels et dépressifs : « Je ne suis pas d’accord. J’inclinerais à penser et d’expliquer que les jeunes gens qui se suicidaient, non parce qu’on s’était mal occupé d’eux « mais, parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable »
Nous avons là un débat idéologique entre deux personnalités,
Chacun des deux protagonistes, défend, prône une forme de déterminisme.
L’innéisme est de droite
L’acquis est de gauche
Cela devait nous amener, le « en même temps »
Je suis scientifique dit le généticien Pierre-Henri Gouyon ; « Quand je fais une manip sur des gènes, je ne sais jamais si vais tomber sur un gène de droite ou sur un gène de gauche ».
Et je reprends là, un article paru dans philosophie magazine concernant ce débat :
« Au delà de cet échange, l’opposition entre l’inné et l’acquis est poussée à son paroxysme, avec les utopies totalitaires du 20ème siècle – : le nazisme et le communisme, partagent la volonté de donner un grand dessein en ce qui concerne la prise en main de l’humanité vers son amélioration.
Ainsi, à l’ouest, la croyance dans l’inné a fait de la génétique la base de l’eugénisme.
A l’est, la croyance dans la génétique, a été promue, par Lyssenko, théoricien de l’idée de Engels : « qu’il n’ y a aucune différence entre humain à la naissance, que c’est uniquement la société qui les transforme » (Philosophie n° 10. 2017)
(Ça nous rappelle exactement le discours de la théorie du genre) autre débat. (Luis)
Des égarements de l’innéisme aux égarements de l’acquis ;
Les Etats-unis vers les années 1930 ont lavé des études sur les états mentaux débiles qui seraient héréditaires. On entama des enquêtes auprès des familles.
En 1935 seront cotées des lois eugénistes, et en 1935 déjà plus de 20000 personnes seront stérilisées, le chiffre dépassera les 60000. Il y en aura également de nombreux cas similaires au Danemark en Suisse…
Ce courant de pensée traversera le monde occidental. Par exemple le prix Nobel sera attribué à un partisan de l’eugénisme, un français, Alexis Carrel, particulièrement pour son ouvrage « L’homme cet inconnu », où pour « améliorer » la société il prône à l’instar des nazis, des solutions « humaines et économiques ».
Cela va déboucher, idéologie de l’inné, sur l’eugénisme nazi, extermination des plus faibles, des déficients, puis la suite…,
Cela, par ailleurs, en URSS, va déboucher sur l’idéologie de l’acquis. Lyssenko va faire emprisonner tous les généticiens qui évoquent l’inné, beaucoup mourront dans las camps, et le régime marxiste prônera « la tabula rasa ». Nul héritage génétique, égaux en tous points à la naissance, seul, compte, l’éducation, l’égalitarisme portée à son maximum. (Luis)
Séquençage embryonnaire: Tout comme on peut façonner, manipuler toute la part de l’acquis par l’éducation des enfants. Des personnes avec l’aide de quelque « docteur fol amour » font, ou tentent de façonner, de manipuler, l’inné. Ceci par le séquençage embryonnaire, ou en faisait l’acquisition quel qu’en soit le prix, de paillettes de sperme, peut-être d’un prix Nobel, pour qu’une femme puisse mettre au monde une génie, puisque tout est dans le génome, soit avoir ; un enfant, blond, ou brun, grand, et intelligent. (Luis)
Un chercheur américain Steven Pinker, se moquant de la théorie de la « table rase » dit : les tenants de cette nouvelle religion laïque voient l’homme comme une pâte à modeler, vierge à la naissance et malléable à volonté.
Il rappelle que notre capacité essentiellement humaine, à raisonner, à parler, à mémoriser, cela était en nous génétiquement.
J’ajouterai à son propos que je ne pense pas que l’homme de Cromagnon eusse pu dans son enfance rentrer à l’école élémentaire. Il aura fallu des siècles et des siècles pour que la plasticité du cerveau humain acquière la capacité d’apprendre de raisonner… (Luis)
Si nous naissons avec un patrimoine génétique, la « boite noire » transmise par nos parents, le logiciel, ce capital génétique est perméable et tout au long d’une en fonction du milieu, des expérience, de notre adaptabilité, il est appelé à se modifier, nous transmettrons ce capital d’inné, ce capital génétique, modifié, modifié par l’acquis.
Darwin nous explique que l’acquis peut devenir de l’Inné. C’est parce que les hommes ayant constitué des groupes, de sociétés, ont dû fixer des règles de solidarité, pour la sauvegarde du groupe, qu’il en a découlé, l’empathie, la solidarité, des règles morales ; et après quelques milliers d’années, des centaines de générations, il y a un sens inné de la morale dans l’homme. (Guy)
Si chez une espèce il n’y a pas de variation génétique dans un groupe, ce groupe est appelé à disparaître. Le milieu ambiant au cours des siècles des millénaires étant changeant ceux qui ne se sont pas adaptés pendant ces périodes vont peu à peu périrent ne pas laisser de descendance. Ce qui nous confirme, une fois de plus que l’inné n’est l’acquis transmis.
C’est pourquoi un certain nombre de scientifiques se refusent à parler d’inné.
Des bio généticiens affirment que seul l’inné guide notre vie et non l’acquis. Nous sommes, disent-ils ; marqués, prédéterminés génétiquement ; nous ne sommes que les acteurs d’une histoire, d’un destininscrit dans nos gènes dès notre formation embryonnaire…
Nous nous croyons maîtres de nos décisions d’agir, maîtres d’agir sur notredestin. L’analyse transactionnelle nous dit que l’acquis plus que l’inné va influer sur notre caractère tout au long de notre vie, et de là sur notre destin. Certains choix que nous croyons libres seraient en fait totalement soumis aux périodes constitutives de l’enfance dite : Enfant, Parent, Adulte.
Certaines théories scientistes nous disent : que nos gènes sont les véritables maîtres, habitants de ce monde. Par notre faculté de procréation, Femmes et Hommes, nous ne sommes que leurs véhicules spatiaux, dont ils se servent pour aller de génération en génération, ils restent, le vivant intemporel ! (Luis)
« Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. » (Jean-Paul Sartre. L’existentialisme est un humanisme)
Autres expériences du monde animal :
Une expérience pour mesurer les messages acquis, transmis génétiquement : un petit animal (on ne dit pas quel genre) est retiré de sa mère dès la naissance avant même qu’il ne voit. Elevé à part, au bout quelques semaines, on lui montre une feuille présentant des rayures noires et jeunes il s’approche au plus de la feuille pour se blottir tout près. Sa mère, qu’il n’a jamais vue, a des bandes jaunes et noires. Nous n’avons là, que de l’inné pur.
Les informations du software, se révèlent dans certaines expériences, comme des informations globales. Ainsi une expérience avec des oies cendrées. Les renseignements innés leur transmettent l’information que le congénère pour l’accouplement est sur l’eau, s’étirant au maximum, lequel mâle est beaucoup plus long que les oies. N’ayant jamais eu à voir de mâle, on les a trompées avec un nageur à plat sur l’eau et avançant doucement. Les oies se sont approchées pour une tentative d’accouplement. (Voir. Konrad Lorenz. Évolution et modification du comportement)
Nous avons tous vu un chiot ayant pris dans sa gueule les pantoufles de sa maîtresse, ou de son maître, les secouer avec insistance. De fait ce chiot s’entraîne même si cela ne lui servira jamais, soit en secouant ainsi une proie, enfoncer ses dents au plus et lui briser la nuque.
Cahque les neuroscientifiques tarvaillent à reprocher ces « frères ennemie » Inné et acquis.
Dans les années 1970-80-90, (après la révolution – de mœurs ? – de 1968) ont été nombreuses les discussions théoriques et politiques sur le pourcentage de l’inné (gênes, origines, nature) et de l’acquis (milieu, environnement) en l’individu humain.
Les intellectuels – de gauche- analysaient le rôle et l’impact de l’environnement (familial, social, historique) sur le développement personnel de l’enfant, pour insister sur la possibilité de « transformer le monde » (selon l’expression de Marx dans la 11° thèse sur Feuerbach – Idéologie allemande 1850) c’est-à-dire de prendre des mesures sociales, pédagogiques, médicales pour que l’égalité ne soit pas seulement formelle (un droit) mais réelle (une situation) . Philosophiquement c’était le thème Sartrien « l’existence précède l’essence » ; je ne peux être définie. (Comme un homme lâche – Garcin, comme une femme ambitieuse – Inès, comme une femme – coquette Estelle) Huis Clos 1943, qu’une fois mort, par les autres vivants. Tant que j’existe (et c’est ce qui me distingue de tout autre vivant) je peux toujours choisir un autre mode d’existence, faire d’autres choix .La nature humaine (l’inné) ne détermine pas mes choix existentiels, mes comportements individuels et mes engagements collectifs C ’est en ce sens aussi qu’ a été lu Le Deuxième sexe ( 1949) de Simone de Beauvoir qui expose et analyse l’histoire des préjugés sur la relation Homme-Femme et en conclut : « on ne nait pas femme, on le devient ». Il n’y a pas de nature humaine déterminée. Il y a des situations, des conditions d’existence qui sont des déterminations mais non un destin : elles n’excluent pas la liberté individuelle de choix et donc la responsabilité d’engagement en faveur de telle ou telle orientation d’existence.
Les années 2000 sont marquées par la « révolution numérique ». Et l’étude du cerveau est maintenant l’objet de neurosciences multiples. Je ne suis pas spécialiste experte en la matière mais je viens d’assister à une conférence à l’ENS (département physique) le vendredi 17 janvier de Hervé Schneiweiss, neurobiologiste, directeur de recherches à l’INSERM, Président du comité d’éthique de l’Inserm et auteur d’un ouvrage Notre cerveau, un voyage scientifique et artistique : des cellules aux émotions. Ouvrage sur l’histoire et les inventions des représentations du cerveau humain. Le fil directeur de cette recherche est que les neurosciences contemporaines (et notamment depuis les mesures cérébrales de Benjamin Libet (1970)) montrent que l’activité du cerveau est constante (même « en pause » ou quand on dort) et que le cerveau sait ce que je fais bien avant que je le décide (entre 500 millisecondes et 200 millisecondes avant la prise de décision) Nous avons là une horloge interne qui prépare la prise de décision. Tout le contraire de l’idée de liberté absolue de penser et d’agir. D’autre part notre cerveau est aussi inconscient (désirs refoulés –Freud), a des émotions (Spinoza) et est donc, en permanence en interaction avec l’environnement affectif, social, historique. Il n’y a pas d’opposition entre l’inné et l’acquis. Il y a une évolution permanente du cerveau. (Yuval Noah Harari : nous naissons homo sapiens et nous devenons humain. Henri Atlan parle de l’épigénèse, et Jean Pierre Changeux aussi. Et nous devons reconnaitre le rôle du hasard (Mallarmé : « jamais un coup de dés n’abolira le hasard ». Il faut connaitre le rôle du déterminisme du cerveau sans savoir ni donc prévoir ce qui va arriver. Et reconnaitre aussi notre ignorance en particulier l’incertitude sur le rôle du hasard et nos idées fausses sur les déterminismes subliminaux (Propaganda – Bernays ; publicité clandestine –télé). Et donc les scientifiques doivent intervenir lors des journées sur les lois bioéthiques dans les comités préparatoires au Conseil consultatif national d’éthique. Et aussi sur les techniques d’exploration pour modifier le cerveau , de l’activité cérébrale sur le cerveau et sur les procédés techniques: implants pour soigner Alzheimer (modifier le cerveau non) ; électrodes sur cerveau et exosquelette pour soigner les capacités endommagées (yeux aveugles, paraplégie..) : oui. Tout dépend de l’usage de ces techniques comme l’usage du silex.
Aujourd’hui se développent de nouveaux modes de penser (préjugés) non pas innés mais acquis (en famille, à l’école, liés aux choix politiques) .Ce sont des idéologies dominantes ou en voie de domination : le mouvement dé-colonial, l’obsession de la diversité et de l’appartenance à une minorité opprimée, et à partir de ces idéologies la revendication de la convergence des luttes des opprimés contre la domination colonisatrice de l’homme blanc hétérosexuel .Ce, sous la pression de groupes d’intérêt particulier ( « brigues » Rousseau) et multiculturalismes ( « contre » l’Idée d’une histoire universelle de l’humanité et le projet de paix perpétuelle » Kant et Bernardin de Saint Pierre).Que faire ?
Conclusion :
1° Olympe de Gouges (1789) revendiquait d’acquérir l’égalité des droits (homme-femme) au nom d’une Idée (un idéal), celle de la communauté humaine, et non au nom des femmes. Rosa Parks (2004) demandait le droit – pour les noirs- de s’asseoir à l’avant des autobus avec les blancs, et non de vivre entre noirs. Revendications d’acquis humanistes au nom de la nature humaine universelle.
2° Les enfants sentent ce qui est le bien – pour tous- et ce qui est le mal. Mobilisons-nous contre ceux qui leur enseignent la haine (qu’ils soient sous emprise ou qu’ils se vengent des blessures subies) en leur proposant des fictions, des activités artistiques et artisanales, des lectures (philosophiques aussi) en même temps que des lois interdictrices. Toujours pour et jamais seulement anti. (Michel Serres). (Edith Delége Perstunski. Professeure de philosophie)
La cueillette du Poète.
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Cas-fée _ Philo’s,
À L’ Entrepot’s, 2 animateur, Guy Pannetier 2 janvier 2022, en Pluviôse,
en cette heure,
serviteur, Avocat,
Gilles Roca ose